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Alias

2x22 - The Telling

Because we are friends...

dimanche 4 mai 2003, par Ju

Que dire ?
Par où commencer ?

Ecrire la review d’un épisode d’Alias, ce n’est jamais facile.
Mais écrire la review d’un season finale d’Alias, juste après l’avoir vu, c’est quasiment impossible : le cerveau ne répond plus, les yeux sont figés, les doigts ne veulent plus bouger, on avale sa langue, et l’esprit manque complètement de cohérence.
En bref, impossible de faire quoique ce soit, à part regarder encore et encore se foutu cliffhanger, tout en évitant de penser que plus de 4 mois sépare « The Telling » du prochain épisode.
Encore heureux qu’il y ait un prochain épisode.

Avant toute chose : un grand bravo à JJ Abrams, créateur et cerveau suprême de la série, qui signe, ici encore, un excellent épisode. Aucun doute, il sait vraiment ce qu’il fait, qui sont ses personnages, et… où il va.

Avant mes impressions sur ce season finale, un résumé s’impose.

L’épisode fait immédiatement suite au précédent… et résoud en à peine 5 minutes la principale interrogation laissée en suspend à la fin de Second Double. Irina envoie un message à la CIA les informant du code génétique du second double, tandis que Will est retrouvé au moment même où Francie s’apprêtait à l’empoisonner. Après avoir comparé son ADN à celui du double, Will est innocenté et peut reprendre le travail pour découvrir le véritable double. Tout ça en moins de 5 minutes. C’est de l’express.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’épisode avance très très vite, les évênements s’enchainent rapidement et on se retrouverait presque deux ans plus tard sans s’en être rendu compte ! Hmm…

Irina rencontre Sydney en personne à la patinoire et elle explique à Sydney, et à nous, tout ce qu’elle a fait durant la saison : son entrée à la CIA, le message pour Sloane dans l’ambulance pour lui proposer de coopérer, l’accès à Echelon pour obtenir des mots de passe… « Truth Takes Time » comme elle disait… effectivement.
Mais Irina nous en apprends encore un peu plus : il y a 47 artefactes de Rambaldi qui composent l’artefacte final, The Telling. Et Irina veut aider la CIA à obtenir ceux de Sloane.

Mais les choses ne se passent pas comme prévu, et non seulement Sloane double Irina (qui voulait doubler Sloane, sacrés espions), mais en plus il récupère le cœur de Di Rigno jusque là en possession de la NSA et kidnappe Jack.
Sloane possède maintenant tous les artefactes et s’apprête à assembler The Telling.

Pendant ce temps, on en apprends plus sur Francievil. Son véritable prénom est Alyson, et elle faisait partie du Projet Christmas (Projet mené par Jack dans les années 70 visant à entrainer des enfants à devenir des espions). On a le droit également à une scène entre Sark et Alyson où on apprends… qu’ils sont plus que de simples collègues.

Finalement, après qu’Irina ait donné la position de Sark à Sydney, celui ci leur avoue la localisation de Sloane qui a enfin achevé la construction de The Telling.
La CIA débarque dans l’immeuble, sauve Jack, mais Irina et Sloane s’échappent. Avant de partir, Irina révèle à Sydney que Sloane pense avoir été choisi par Rambaldi pour achever son travail, mais que c’est elle, Sydney, qui est dessinée sur la Prophécie de la page 47 du manuscrit de Rambaldi, et que elle seule peut contrecarrer les plans de Sloane.

Retour à Los Angeles, Will découvre que Francie est le second double, mais elle le poignarde avant qu’il puisse s’échapper. Sydney arrive, et peu de temps après les masques tombent et Sydney et Francinator s’affronte. Sydney finit par tuer Francie avant de s’évanouir.

On arrive à la dernière partie de l’épisode où…
Non, je vous parlerai du cliffhanger plus tard.

Pour dire vrai, le résumé que vous venez de lire, en plus d’être un peu lourdingue (jamais marrant les résumés), ne rend absolument pas justice à cet épisode brillant. On y perd la qualité de la réalisation, le suspens, le jeu des acteurs, ce sentiment étrange que quelque chose d’énorme se prépare… et d’autres trucs que je n’évoquerai même pas.

Bon, étant donné que je n’arrive pas à organiser mes pensées, vous allez avoir le droit à une grosse volée de commentaires en vrac. C’est bien fait.

- Ravi de revoir l’agent Weiss. Même si il n’a pas de scène avec Vaughn cette semaine, c’est nettement compensé par ses conversations avec les deux personnages drôles qui ne sont pas Weiss : Marshall et Will. On voit vraiment dans cet épisode que c’est un des personnages préférés d’Abrams. Il ne sert vraiment pas à l’histoire, mais il est simplement hilarant. Attendez de le voir donner des conseils sur les femmes à Marshall ou à faire des tours de magie à Will, et vous comprendrez.

- Les scènes entre Francie et Will sont des petits bijoux de suspens. Rien d’autre à ajouter là dessus… pour l’instant.

- Sympathique de voir que les personnages qui ont marqué la fin de saison sont tous de retour pour cet épisode : Carry qui est bien allé diner avec Marshall, le directeur antipathique de la NSA qui revient pour se faire tuer, Kendall dont les relations avec Jack sont toujours aussi tendues… et bien sûr Weiss.

- La scène de la patinoire entre Irina et Sydney est un exemple flagrant, si il en fallait encore un, du talent de Lena Olin. Que dire ? Elle est à la fois émouvante, cinglée, violente, tout simplement parfaite. Et bien que ses méthodes soient différentes, elle aime plus que tout Sydney et Jack. De plus, les différents flash-backs auxquels on a le droit nous prouve encore que Abrams savait exactement où il allait toute la saison, et c’est toujours agréable de s’en rendre compte, surtout à la vision de la scène finale…

- La relation entre Vaughn et Sydney est au beau fixe durant tout l’épisode. Ils s’aiment, et on nous le rappelle à travers plusieurs scènes attendrissantes, comme à la patinoire, à Stockholm ou encore dans la voiture quand Vaughn raccompagne Syd chez elle. Mais bon, on ne la fait pas à un habitué du Whedonverse : quand tout va pour le mieux, c’est que quelque chose d’horrible va se passer ! Et bien évidemment… ça ne rate pas, et les shippers vont hurler tout autour de la planète.

- Francievil est vraiment développée dans cet épisode. Plus son histoire nous est révélée (Projet Christmas, prise à sa famille encore enfant pour être entrainée), plus on la prends en pitié. Des scènes comme celle avec Sark où elle apprend qu’elle ne pourra pas regagner son corps, ou lorsqu’elle poignarde Will en pleurant et qu’on se rend compte qu’elle s’y est attachée… Pour ce qui est vraissemblablement son dernier épisode de la série, Merrin Dungey nous offre une « Francie » vraiment complexe et torturée, comme on ne l’avait jamais imaginée.

- Même si il n’apparaît que dans une poignée de scènes, les quelques indices donnés ici et là nous permettent de cerner de mieux en mieux Sark. Que ce soit quand il éprouve de l’attachement pour Alyson, ou lorsqu’il avoue, amusé, que sa loyauté est changeante, on connaît de mieux en mieux le personnage, sans arriver pourtant à comprendre ses motivations. Simplement fascinant.

- Il m’est nécessaire de m’arrêter 30 secondes sur une scènes extraordinaire entre Marshall et Jack. Je ne sais même pas comment la décrire, mais elle parvient à nous renvoyer une image très fidèle de ces deux personnages en à peine 2 répliques chacun quand Marshall demande à Jack d’envoyer Carry en mission avec lui, et que Jack le fait avec le flegme qui le caractérise avant de se retourner vers Marshall d’un air satisfait. Ahurissant !

- On continue de se poser des questions sur la transformation de Sloane. Après sa proposition à Jack dans l’étonnante scène du resto de l’épisode précédent, on ne comprends toujours pas pourquoi il place leur amitié à un tel niveau. Ici, après avoir capturé Jack, il le garde en vie simplement « parce que ce sont des amis ». Ah là là, toujours autant de questions, et si peu de réponses !

- En parlant de questions sans réponse, c’est un des reproches que je ferais à l’épisode. Concernant le dispositif final de Rambaldi, « Il Dire » (où The Telling une fois traduit de l’italien), on apprends vraiment pas grand chose à son sujet, si ce n’est qu’il est fabriqué à partir de 47 objets de Rambaldi, que Sloane a finalement réussi à le reconstituer, et qu’il est le signe d’un grand changement à venir. C’est à la fois très intriguant, et très énervant ! En effet, la plupart des réponses concernent Irina dans cet épisode, tandis qu’on n’obtient que de nouvelles questions concernant Rambaldi…. Vraiment, heureusement qu’il va y avoir une saison 3 !

- C’est marrant, mais une fois le gros de l’épisode terminé, c’est à dire au bout de 30 minutes, on pourrait presque parler de fin anticlimatique : Sloane a construit sa machine, s’est tiré, tout comme Irina, et tout le monde est de retour à LA. C’est plutôt étonnant si on le compare au premier season finale qui démarrait vraiment au bout d’une demi-heure pour 10 minutes de folie furieuse.
Là on se retrouve en compagnie de Francie et Will, et bien que l’atmosphère reste tendue étant donné que Francie est Evil, on est un peu déçu que la pression retombe si vite. C’est comme si l’épisode principal était fini, mais qu’on en avait un peu plus pour remplir jusqu’à la fin. Mais en fait, dès que Will découvre la vérité sur Francie, qu’il se retrouve avec un couteau dans le ventre, que Sydney arrive pour plusieurs minutes de suspens intense jusqu’au combat… on peut parler de climax.

- Le combat entre Alyson et Sydney est réellement impressionnant. J’avais lu que depuis que son rôle avait changé, Merrin Dungey s’était entrainée au combat. Bien forcé de constater que c’est vrai. Ca se bat vite, bien, c’est plein de suspens, la réalisation est inspirée (au détour d’un coup de pied, Syd tombe sur le corps inanimé de Will), et c’est surtout super violent ! La violence est surtout présente par le côté véridique du combat : c’est dur, pas forcément chorégraphié, et il n’y a pas de musique, juste le bruit des coups. Le seul point négatif qu’on peut reprocher au combat, c’est la backflip de Syd qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe… m’enfin bon. Avec tout ça, on arrive à une conclusion à la limite du gore, où après s’être tapé franchement sur la tronche pendant 5 minutes, Sydney arrive enfin à bout de Francie en lui tirant trois fois dessus. Francie s’écroule, et Syd tombe d’épuisement.

- Et c’est là qu’on arrive à la dernière partie de l’épisode dont je ne vous ai pas encore parlé. Il y aurait de quoi écrire des pages et des pages rien que sur ces 5 dernières minutes. A vrai dire, on ne comprend rien du tout à ce qu’on voit, et on est aussi déboussolé que Sydney qui se réveille en plein milieu d’une rue, à Hong Kong, sans savoir comment elle est arrivée là.
Après avoir contacté l’agence, et répondu au passage à une question étrange de Kendall, on lui demande de rejoindre le point de rendez vous habituel. Sydney s’y rend et Vaughn la rejoint quelques temps plus tard.
Il lui apprends que Will est en vie (OUF !) et lui demande de s’asseoir. La vérité, c’est que la CIA la croyait morte depuis le soir de son combat avec Francie… et quand Sydney demande à Vaughn pourquoi il porte une alliance… il lui apprends qu’elle a disparu depuis cette nuit là… pendant presque deux ans !

Fin de la saison.

Et BAM. C’est ce qu’on appelle une grosse claque dans la gueule.

Je ne sais pas du tout comment prendre cette scène finale. J’ai toujours du mal à réaliser ce que j’ai vu, et pourtant ça fait près de 5 heures maintenant.
J’adore ce cliffhanger, j’adore le fait qu’il sorte absolument de nulle part et qu’il nous prenne complètement par surprise. De plus, cette situation permet de relancer la série dans n’importe quelle direction à la rentrée. Beaucoup de choses se sont forcément passées en deux ans, Vaughn est apparemment marié et aurait quitté la CIA… mais pour les autres personnages, absolument tout peut avoir changé également ! C’est vraiment ça qui rend ce cliffhanger intéressant pour la suite, au même titre que le mystère complet entourant la disparition de Sydney.
C’est assez extraordinaire de voir qu’en à peine deux saisons, Abrams s’est permi de bouleverser deux fois l’ordre établit dans la série, allant là où on ne l’attend pas.
Et c’est pour ce genre de retournements de situation que j’aime la série. Parce qu’elle n’a pas peur de se remettre en question, parce que rien n’est jamais acquis et parce qu’elle ne cessera jamais de nous surprendre.

Merci JJ et à la rentrée !