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14x01 - Bodies

We put the system on trial, we lost.

lundi 29 septembre 2003, par Seb

En un mot : De bonnes intentions malheureusement anéanties par un manque de rigueur évident.

Scène d’ouverture : Deux hommes discutent dans une ruelle tout en urinant contre un mur,
ils ont bu et sont en train de répéter le mensonge qu’ils vont raconter à la femme de l’un d’entre eux ("on a mangé,
on est allés au match" :-).
La séquence bien qu’inutile (c’est un rituel dans la série :-) est franchement amusante.
Evidemment, Law & Order n’étant pas exactement une série comique, la légèreté de la scène est rapidement plombée
par la découverte d’un corps sans vie.

La victime, partiellement dénudée (son pantalon est au niveau de ses chevilles), est une jeune fille d’environ
18 ans qui a été étranglée et frappée violemment au visage.

Le légiste dépêché sur les lieux du crime constate que la victime a eu des rapports sexuels, mais qu’elle ne
porte pas de signes évidents de viol.

L’enquête évolue relativement rapidement et un lien avec un meurtre non élucidé survenu cinq
ans plus tôt est établi. Les inspecteurs se demandent si le criminel a pu rester inactif durant les 5 ans qui
séparent ses deux méfaits connus et commencent à déterrer les dossiers des -nombreuses- jeunes new-yorkaises
ayant été portées disparues au cours de la période.

Sur une intuition (un coup de génie même :), Lennie déduit que si les victimes ont été
agressées si loin du lieu où elles étaient supposées être et que les crimes sont survenus un peu partout
dans New York, c’est forcément parce que l’agresseur est un chauffeur de Taxi (!?!?! Hum… d’accord Lennie :)

En enquêtant sur les chauffeurs de taxi ayant obtenu leur licence cinq ans plus tôt (?!? Heureusement
que nos deux inspecteurs ne sont pas sur une fausse piste), Lennie et Eddie se retrouve chez un type carrément
étrange pour une scène qui ne l’est pas moins (zoom en contre-plongée sur le suspect, cadre et lumière étrangement
travaillés… Bref, des effets formels que l’on n’a pas franchement l’habitude de voir dans les séries L&O).

L’homme, qui à l’évidence est le type recherché, finira par se lever pour saisir un morceau de gouda
(oui oui, le fromage ! :) et un couteau de cuisine. Il est évidemment appréhendé…

Dès cet instant, on comprend que l’homme va jouer avec le système, puisqu’il est parfaitement
conscient que maintenant que celui-ci l’a rattrapé, il ne va plus le lâcher.

Après l’identification du suspect par une barmaid, la partie juridique commence…

Première aberration, malgré le fait que le District Attorney (DA) demande la peine capitale, l’accusé
est défendu par un avocat commis d’office, ce qui est absurde puisque, lorsque la peine capitale est
envisagée, les suspects ont le droit à un avocat spécialisé dans ce genre d’affaires.

La première avocate, après avoir essayé de négocier avec McCoy, explique qu’elle veut se retirer
de l’affaire parce que son client la terrifie, McCoy ne s’y oppose pas et les deux parties réussissent
à faire avaler la pilule au juge.

Schwimmer, un second avocat, est désigné. Celui-ci apparaît comme particulièrement ambitieux mais néanmoins très inexpérimenté.

McCoy propose toujours le même deal (" 25 to life "), à condition que l’accusé confesse ses autres
crimes et indiquent où sont les corps, l’homme avoue -non sans cynisme- qu’il a tué une quinzaine de
filles, mais refuse de révéler où se trouve les corps tout en laissant entendre que tous les cadavres se
trouvent dans un seul et même lieu…

Quelques secondes plus tard, l’accusé fait comprendre à McCoy que Schwimmer a vu les corps grâce à ses
indications, tout en sachant pertinemment que celui-ci n’a absolument pas le droit de dire ce qu’il sait à la partie civile.

En voyant la tête de Schwimmer, aucun doute n’est possible… il sait !

Il refuse évidemment de dire ce qu’il sait (ce qui est tout à fait respectable,
puisque la loi l’y contraint…), mais le bureau du DA commence à lui mettre la pression.

Tout d’abord, l’affaire sort dans la presse (ce qui nous vaut une scène dans laquelle Schwimmer,
le journal à la main, interpelle McCoy qui s’apprête à descendre de sa moto [On l’avait déjà vu la moto
de McCoy ? … Quoi ? Ca n’a aucun intérêt ?]), mais cela ne suffit pas à faire céder le jeune avocat.

Sur un détail technique -les cadavres sont dissimulés dans un lieu clos que Schwimmer
a refermé après avoir les avoir vu (c’est en refermant à clé, qu’il est sorti du cadre de légal)-, McCoy fait inculpé
l’avocat de complicité de meurtre… Cette méthode extrême ne suffit pas, le procès aura bien lieu.

McCoy pense que Schwimmer finira par céder, mais ce n’est pas le cas… Durant le procès, on apprend que
le meurtrier à de son côté été condamné à mort. Dans son argumentation, McCoy affirme que, dans ces
conditions, personne ne pâtira s’il accepte de révéler le lieu où sont entassés les corps… Ceci est
inexact, puisque le meurtrier a fait part de son souhait de faire durer au maximum la procédure en utilisant
tous les appels à sa disposition… Par conséquent, il est clair que si Schwimmer parle son client en pâtira…

Schwimmer ne parlera pas et sera déclaré coupable de toutes les charges qui pèsent contre
lui par le jury.

Que le jury le déclare coupable, c’est tout à fait compréhensible puisque McCoy a joué sur l’aspect
émotionnel -d’un côté des familles de victimes qui veulent savoir, de l’autre un avocat qui sait mais refuse
de parler- mais il est totalement inconcevable que le juge n’invalide pas cette décision (ce que l’on a déjà
vu dans L&O sur des affaires beaucoup plus difficiles) qui ne repose sur rien d’autre que des émotions…

Bodies (ces corps que l’on nous ne verra donc jamais) est un épisode qui s’attaquait
à la relation avocat-client sous un angle intéressant mais qui échoue faute de rigueur juridique (et accessoirement scénaristique)…


Quelques citations extraites de l’épisode :

McCoy  : The job of a congressman is to become a senator, the job of a senator is to become a
president. Everyone does what they do for the wrong reason but somehow the whole system works…

Southerlyn : That’s politic not law !

McCoy : Same difference…

Greene : You sound like you’ve been through this before…

Le bad guy : I got an A on citizenship.

Greene : And I’m very proud of you…

Scwimmer : The entire justice system only works at well as it does because I’m doing
what I’m doing, this is exactly why the people of New York pay my salary. Now, they’d like to put me in prison for it.

Southerlyn : We put the system on trial, we lost.

McCoy : Knock on wood...