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14x09 - Compassion
To prove the saint is a sinner…
vendredi 28 novembre 2003, par
En un mot : Un thème bateau et assez mal exploité dans la partie juridique…
Prégénérique : Deux hommes discutent des bienfaits des produits de type viagra alors qu’ils dégustent des fruits de mer dans un restaurant. Un troisième homme, attablé un peu plus loin, est dans le champ de la caméra, brusquement ce dernier se met à convulser violemment avant de s’écrouler…
Un légiste pense, à cause l’odeur que dégage le cadavre, que la mort a été causée par un empoisonnement, le plateau de fruits de mer semble pourtant clean (il sera analysé malgré tout). L’homme -un certain Gideon Blake- avait amené sa propre bouteille d’épices (c’est important pour la suite ;) et avait réservé une table pour deux… La personne attendue -une femme médecin (Bethany Allison)- se présente ensuite…
Bethany Allison, une oncologiste pédiatrique réputée (elle est l’auteur de trois best-sellers), explique à nos deux inspecteurs que son rendez-vous avec Blake est d’ordre strictement professionnel. Elle qualifie ensuite Blake de médecin " alternatif ", ce qui ne manque pas de laisser Briscoe et Green perplexes, Bethany fini par leur lâcher que la victime tenait des séminaires de spiritisme (ou un truc dans le genre, j’avoue ne pas avoir saisi le terme employé ;).
Green, estomaqué, rétorque : Il parlait aux morts ?
L’expertise scientifique démontre que le cyanure fatal se trouvait dans la bouteille d’épices. Chose plus surprenante, Gideon Blake n’existe pas… L’homme n’est, en effet, répertorié nulle part et a menti à tout le monde concernant ses antécédents… B&G (Briscoe et Green, je me mets aux abréviations comme Jéjé et r_lefourbe ;) cherchent à en savoir plus sur le défunt :
Van Buren : Alors, votre homme est toujours un fantôme ?
Briscoe : S’il était encore en vie, je l’engagerais pour se parler à lui-même…
L’enquête se débloque lorsqu’il est établi que les empreintes de Blake correspondent à celles d’un certain Lee Wayne Mapes, un escroc recherché par le FBI.
Mapes avait fait investir de nombreux médecins dans des projets immobiliers à travers tout les Etats-Unis avant de partir avec le butin lorsque le marché s’est effondré… La liste des victimes de l’escroquerie est longue… Une oncologiste nommée Allison apparaît sur la liste (elle a perdu la bagatelle d’un demi million de Dollars).
B&G se rendent au domicile de Bethany et tombent sur un autre Dr. Allison, le mari de Bethany. Le couple, aujourd’hui séparé, avait investi ensemble… Le docteur nous explique (sans qu’on le lui demande vraiment) que le métier de sa femme est particulièrement difficile, son travail consiste à accompagner quotidiennement des enfants vers une mort quasi-certaine…
B&G se rendent ensuite dans le service hospitalier de Bethany.
Confrontée sur le fait que Mapes et Blake étaient une seule et même personne, celle-ci prétend qu’elle n’en savait rien (elle affirme ne jamais avoir rencontré personnellement l’homme derrière le contrat immobilier que son comptable lui avait fait signer).
Avant de quitter l’hôpital, B&G cherchent à savoir si Bethany a pu avoir accès à du cyanure, la réponse est oui, un des laboratoires en dispose…
Tous les éléments pointent vers Bethany, une perquisition est donc menée à son domicile, les inspecteurs ne trouvent strictement rien dans la maison. En revanche, la poubelle de Bethany contient un élément intéressant, un animal mort… L’analyse scientifique montrera que le poison ingéré par l’animal est le même que celui qui a coûté la vie à Blake.
Bethany Allison est appréhendée.
Première péripétie juridique, l’avocat de Bethany demande à ce que la fouille de la poubelle soit déclarée illégale et donc que l’animal mort (et les éléments qui en découlent) ne soient pas admissibles lors du procès… la requête est acceptée par le juge (Il y avait " curtilage ", la poubelle n’avait pas été sortie, donc les policiers n’avaient pas le droit d’y toucher… L’argument est tordu, mais tout à fait valable).
Heureusement pour McCoy et Serena, d’autres éléments permettent de mettre en cause Bethany (elle avait un mobile et avait accès au poison). Branch soulève tout de même le problème qui va se poser lors du procès : On aura d’un côté, l’accusé qui consacre son temps à sauver des vies, de l’autre, une victime qui a passé la sienne à arnaquer des gens…
Serena mène sa petite enquête, le mari de Bethany, après avoir confirmé que ni lui ni sa femme n’avaient jamais rencontré Mapes, se souvient d’un "détail" : quelques jours avant la mort de Mapes, une femme en colère avait demandé à parler à Bethany…
Interrogée, la femme en question -une veuve d’une trentaine d’années- explique que, bien que sceptique, elle s’était rendu à l’une des conférences de Blake sur les conseils de Bethany, mais elle avait immédiatement reconnu en Blake, l’homme qui l’avait escroqué de 250.000$ quelques mois plus tôt… Elle avait immédiatement contacté Bethany pour lui faire part de la vérité sur Blake/Mapes… Les deux femmes s’étaient rencontrées deux jours avant le meurtre, et Bethany lui avait demandé de ne rien faire pour le moment…
Contrairement à ce qu’elle a affirmé jusqu’à présent, Bethany savait donc pertinemment que Blake était l’escroc qui lui avait soutiré 500.000$. McCoy "offre" alors une peine comprise entre 8 et 25 ans à Bethany qui rétorque :
- J’ai aidé Mapes à passer de l’autre côté et il m’a remercié pour ça.
McCoy (ironique) : Pardon ?
Bethany : J’ai parlé à Gideon ce matin, il m’a remercié.
McCoy (énervé) : Il a fait QUOI ?!?
Après un échange aussi surréaliste, direction le bureau d’Emil Skoda pour évaluation psychologique…
Bethany explique alors ce qui l’a fait choisir une profession si difficile :
- Ma sœur était atteinte de leucémie, elle avait treize ans, son traitement ne faisait qu’empirer les choses (" This treatment is worse than the disease "), elle a emmené une partie de moi avec elle…
Skoda : Emmené où ?
Bethany : Oh, je ne vais pas me lancer dans une discussion métaphysique avec vous, disons que le paradis existe, restons en là…
Pour Skoda, Bethany est une femme extrêmement intelligente, le psychiatre est convaincu qu’elle était parfaitement consciente des conséquences de ses actes au moment du crime. Skoda pense même que Bethany joue la comédie…
Le procès débute et après un témoignage de Skoda très favorable à l’accusation, c’est au tour de la veuve qui a dévoilé le pot au rose à Bethany de témoigner :
- Ce salaud (Mapes) est responsable de la mort de mon mari, il s’est suicidé parce que Mapes l’a dépouillé de tout ce qu’il avait passé sa vie à gagner…
Un expert psychiatre de la défense explique pour sa part que le besoin de communiquer avec les morts est compréhensible, voire même normal, pour une personne qui travaille constamment avec des patients incurables, c’est une manière de supporter la douleur…
McCoy se lève ensuite pour interroger le témoin :
- Vous traiter d’autres médecins travaillant dans des services difficiles ?
Psy : Oui
McCoy : Certains d’entre eux sont également spécialisés en oncologie pédiatrique ?
Psy : Oui
McCoy : Ont-ils déjà assassiné des gens ?
Psy : Non…
C’est ensuite à Bethany de témoigner :
Son avocat : Pourquoi l’avez-vous empoisonné ?
Bethany : Pour l’aider à faire un voyage paisible et lui éviter toute la souffrance à venir…
Son avocat : Quelle genre de souffrance ?
Bethany : Celle d’aller en prison et de perdre la possibilité d’exercer son travail…
C’est maintenant autour de McCoy de poser les questions :
- Ne méritait-il pas d’aller en prison ?
Bethany : Non, il n’était plus cet homme, il s’était repenti.
McCoy tente ensuite de la faire craquer en évoquant l’argent qu’elle a perdu et en lui faisant dire que la colère et le besoin de vengeance sont dans la nature humaine…
Bethany se contente de répondre : Il est au paradis, je l’ai envoyé là-bas… Je l’ai fait pour les enfants…
McCoy : Pour être avec les enfants ? Pourquoi n’êtes vous pas allez vous-même de l’autre côté ?
Bethany (avant d’éclater en sanglot) : Gideon arrivait à faire en sorte que les gens se sentent mieux, pas moi… J’ai échoué, ils meurent tous… (…) Ils ont été seuls si longtemps, ils ne le sont plus puisque Gideon est avec eux… Je peux les voir… Ils sont heureux et en sécurité… Demandez leur Mr. McCoy, n’ayez pas peur, demandez leur…
Hum… Sans commentaires :-)
McCoy demande une suspension d’audience et " offre " une peine de 10 ans dans un hôpital psychiatrique à Bethany par le biais de son avocat…
L’avocat : 10 ans ou… jusqu’à ce qu’un panel de psychiatres affirment qu’elle ne représente plus un danger pour elle-même et les autres…
McCoy accepte la contre-proposition, ce qui nous vaut un dernier échange entre les deux hommes :
L’avocat : Ce n’est pas une mauvaise chose Jack…
McCoy : Quoi donc ?
L’avocat : D’avoir un cœur…
Voilà, voilà…
L’intention de montrer que le fait de travailler dans des conditions très difficiles peut être extrêmement néfaste et même carrément rendre fou était louable (même si ça appartient un peu au domaine de l’enfonçage de portes ouvertes), malheureusement, le traitement de cet épisode -et tout particulièrement celui de sa partie juridique- pouvait difficilement être plus grossier et maladroit… Le seul point véritablement positif de l’épisode est l’interprétation d’Ann Dowd (le Dr. Bethany Allison) qui évite miraculeusement à l’épisode de sombrer dans le ridicule…
Quelques citations :
Van Buren : You’re man is still a ghost ?
Briscoe : If he was still alive, I’d hired him to talk to himself…
Dr. Allison (a propos de la perquisition) : You’re wasting your time…
Briscoe : I made a career out of that.
Dr. Allison (à propos des traitements du cancer) : This treatment is worse than the disease
Branch : On paper, the woman looks like the next best thing to Mother Teresa.
McCoy : Except Mother Teresa never hunted down someone to kill him.
Branch (à McCoy) : I don’t envy you, having to go in court to prove the saint is a sinner…
Branch : Sometimes the good you do doesn’t do you any good…