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1.17 - The jury
Gary McBeal
juré malgré lui
mercredi 6 octobre 2004, par
A la une du jour : Gary se retrouve juré dans un procès et bien évidemment, va sauver l’innocent inculpé.
Encore un récapitulatif, non pas parce que je suis feignant (quoique si parfois, mais pas là), mais simplement parce qu’il n’y a pas grand chose à dire sur cet épisode. Pas suffisemment du moins pour en faire une vraie critique en bonne et dûe forme.
Résumé :
La situation est facile : Gary est convoqué comme juré et ne peut plus ne pas s’y présenter sous peine d’amende. Il y a va donc et fait tout pour se faire récuser mais n’y arrive pas. Le voilà donc juré, et même président de ce jury à la demande d’une juré tombée sous le charme de notre Gary. L’affaire est simple : un employé est accusé de détournements de fonds. Il semble d’autant plus coupable que c’est un repris de justice (même si il n’en a pas la tête).
Rapidement, le verdict tombe : coupable. Mais le chat intervient dans le tribunal, amenant à Gary le journal qui lui est formellement interdit et il découvre juste que la femme de l’accusé détient la clé de l’innocence de son mari. Du coup, Gary révise son jugement. Il faut maintenant le prouver et c’est parti pour une succession de scènes comiques tranquillement souriantes (l’escapade de l’hôtel notamment, la drague confirmée de la jurée, ...). Finalement, le pauvre gars que Gary avait sauvé avec sa crosse de hockey au début de l’épisode est un témoin clé (mode sarcastique : je m’en serais jamais douté tiens). Finalement, le coupable est le patron lui-même et un second procès démarre où il est accusé et condamné sous le regard de Gary, simple spectateur du procès dans celui-là. Et on finit sur une note comique avec le retour de la dragueuse et notre juge biker qui raye Gary des listes de jurés potentiels.
Verdict :
Encore une fois, programme famillial oblige, tout est désamorcé dans cet épisode. Là où on aurait pû avoir une bonne réflexion sur le système judiciaire américain, les scénaristes se rappellent que The Practice (en diffusion la même année que cet épisode aux USA) a déjà cette fonction. Du coup, ils optent pour une approche très survolée du système judiciaire et de sa critique. On en arrive même à la conclusion que le système est parfait : Un innocent est inculpée mais la vérité triomphe.
Malgré tout, je ne crois pas que les scénaristes aient une telle foi dans le système car malgré la présence de cet happy-end encensant le système, on remarque plusieurs détails : la femme agée dont c’est le 18ème procès et son seul passe-temps, l’envie de se rallier aux autres pour obtenir l’unanimité et en finir pour rentrer chez soi, la difficulté à prouver l’innocence d’un innocent, le coté borné des vieux juges blasés, la subordination de témoins, ...
Bref, des failles et des problèmes du système sont montrés, mais dissimulés derrière une grosse couche d’humour et pas facilement dénichable avec une lecture au premier degré. C’est dommage parce que les histoires de the practice exploitant ces défauts sont parmi les plus réussies et les plus émouvantes de la série de David E Kelley. Early edition étant une série jouant aussi bien la carte humour que la carte émotion, il aurait été possible de s’engouffrer dans le créneau Practice, sans pour autant aller aussi loin dans "l’atroce" des affaires Kelleyriennes.
Encore une fois, et comme un peu trop souvent cette saison, on a droit à un épisode qui aurait pu être grand mais qui se retrouve complétement raté sur le plan de la critique par peur à mon avis. Là où un épisode à la practice aurait fait merveille, on se retrouve avec un mauvais McBeal.
Je suis en train de penser là que ce n’est peut-être pas la peur qui influence les scénaristes, les bridant ouvertement, mais le network diffuseur CBS, bien connu pour son conservatisme. Il ne faut pas choquer et il ne faut pas critiquer. D’autant plus que l’épisode se situe à une période où la chaine cherchait à se défaire de son image de chaine pour vieux et voulait toucher un public familial allant de 7 à 77 ans. Sans critiquer le système judiciaire, on ne se met pas à dos une grosse partie du public pour qui tout ce qui est américain est parfait et en jouant la carte humour, on rafle les plus jeunes également.
Quand on voit que cette chaine produit à l’heure actuelles les différents experts/CSI et FBI Portés disparus/Without a trace, on se dit que Demain à la une est arrivée 7 ans trop tôt pour pouvoir nous offrir quelque chose allant plus loin que le simple divertissement et nous offrant une véritable réflexion sur des thèmes de société.
Encore une fois un épisode juste bon par peur de choquer le public ou le network. Là où on aurait pû et dû avoir une critique du système judiciaire américain, on se retrouve avec une histoire sympatoche qui nous fait sourire mais avec l’exposition cachée de problèmes qu’il aurait été très intéressant de voir exposés en premier plan.
Malgré tout, l’épisode reste d’une bonne facture avec un humour early edition qui fonctionne parfaitement. On passe un agréable moment devant cet épisode qui aurait pû être inoubliable.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires