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4.01 - Scorpion, part 2

We are Borg.

mardi 13 septembre 2005, par Le Trekker Greg

Scorpion, part 1, nous avait laissés sur un cliffhanger intéressant car à la résolution relativement incertaine. On est certes pas au niveau du cliffhanger du The Best Of Both Worlds de Star Trek : The Next Generation où il était déjà question des Borgs mais l’on se demande vraiment ce qu’il pourrait ressortir de l’alliance naissante entre Voyager et le Collectif Borg.

Il faut garder à l’esprit que Star Trek en général possède un lourd passif : rares ont été les secondes parties d’épisode à combler les attentes que la première partie a provoqué. Par bien des aspects, l’épisode offre une résolution convaincante de l’histoire mais quelques faiblesses le placent sensiblement en deça du final de saison 3. Mais on est loin des déconvenus passés. Star Trek brise donc ses habitudes.

Tout d’abord,il faut être assez clair, l’épisode ne concerne absolument pas l’Espèce 8472 et la menace qu’elle représente. On en apprend guère plus sur eux que ce que l’on a à peine effleuré dans la première partie. Tout au plus apprenons-nous que ce n’est pas l’Espèce 8472 qui a commencé le conflit mais les Borgs dans leur soucis d’assimilation afin de tendre vers la perfection. Dans cette seconde partie l’ennemi conserve leur aspect unidimentionel d’espèce xénophobe posé précédemment.

Mais cela pénalise peu (voire pas du tout) cette histoire car son sujet est tout autre. Elle traite avant tout de l’impossible cohabitation entre la pensée collective Borg et l’individualité humaine. Cette opposition de deux modes de pensée n’entraîne que méfiance et défiance chez les deux partis.

Au sein de l’équipage, cette alliance initiée par Janeway pousse pour la première fois Chakotay à s’opposer ouvertement à sa supérieure. Cette discorde n’apporte que du l’eau au moulin de Borgs qui ne voient dans l’individualisme qu’une énorme concession à l’efficacité. C’est dans cette confrontation entre l’efficacité froide de la pensée collective Borg et la dissenssion née du libre arbitre humain que l’on retrouve tout le sel de "Scorpion II"... et bien sûr dans l’entrée d’un nouveau personnage au cast de la série.

Seven of Nine pourrait bien être le personnage qui manquait à la série, ce petit piment qui relève le goût d’un plat jusqu’ici globalement fade. La supériorité Borg est interprétée de manière convainquante par Jeri Ryan. Elle démontre d’emblée, dans son accoutrement Borg peu seyant, qu’elle sera plus qu’un atout de charme à la série : un véritable talent d’actrice au service d’un personnage complexe, caneva des aspirations humaines surlequel la série ne manquera pas de broder. On est largement dans un standing supérieur à la T’Pol d’Enterprise (et l’épisode suivant ne fera que le confirmer).

Tout cela est emballé dans des scénario d’action efficace dont on regrettera toutefois un certain manque d’impact émotionnel. Et c’est sur ce point que la série loupe la note maximale. La guerrison d’Harry Kim, le retour au commande de Janeway, le retour trop rapide au consensus entre cette dernière et Chakotay ainsi que la défaite de l’Espèce 8472 à coup de technoblabla empêche l’épisode de se hisser au niveau dramatique de la première partie.


Il n’en reste pas moins qu’avec ce double épisode, Voyager signe là le meilleur épisode orienté action de la série. La présence des Borg est gage de qualité mais quelques commentaires pertinents sur la condition des personnages aussi. La combinaison est donc forcément gagnante.