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4.03 - Day of Honor

C’est dans le vide de l’espace...

lundi 26 septembre 2005, par Le Trekker Greg

... que l’on entend les coeurs battrent la chamade.
Après Riker et Troi dans TNG, Worf et Dax ainsi que Odo et Kira dans DS9, voici maintenant la romance de Voyager entre B’Ellana Torres et Tom Paris qui se concrétise pour le meilleur comme pour le pire.

Mettre ensemble des membres réguliers du cast, j’y ai jamais été très favorable. Cela a tendance à être un véritable vecteur à clichés. S’il faut offrir de la romance autant que ça soit plutôt des passades le temps d’un épisode ainsi on ne subit pas toutes ces petites digressions qui viennent ponctuer certains épisodes ultérieurs. Y’a pas à dire Kirk avait tout compris.

Ceci étant dit, il faut admettre que dans "Day of Honor" les scénaristes s’en sortent plutôt bien dans leur exposition de la déclaration entre Tom et B’Ellana. La raison principale est que Jeri Taylor (l’auteur de ce script) a, non pas pris comme angle d’attaque le couple, mais uniquement l’état psychologique de la métis klingonne lors du "pire jour de sa vie".

A une réserve près que j’aborde plus loin, le désir contrarié de l’ingénieure à ce reconnecter aux traditions klingonnes ,qu’elle a toujours renié, alorqu’elle se trouve à des dizaines années de voyage de l’Empire klingon sonne juste. C’est une traversée psychologique pleine de sens. Puisque l’on ne peut plus avoir à portée l’aspect matériel de son héritage, le palliatif évident semble être la recherche de son aspect spirituel et rituel.

Et c’est tout naturellement que cet état émotionnel amène B’Ellana à admettre ses sentiments au pilote de Voyager. C’est là que je trouve que le script est assez inspiré : c’est pas tant la réalisation de la mort imminente qui pousse la klingonne à briser ses barrière et à se livrer que le cheminement émotionnel qu’elle a traversé les jours précédents. C’est grâce à cette couche psychologique supplémentaire (et aussi au talent sobre des acteurs) que la scène finale dans le vide de l’espace évite les clichés sentimentaux et sonne juste.

Par contre pour en arriver à cette conclusion, on nous sert une intrigue très standard qui n’évite pas les facilités et les clichés factuels. Voyager fait joujou avec sa configuration moteur et boum ça se passe mal, c’est du gros classique technoblabla, bon avec quand même une petite rareté : l’éjection du noyau de distorsion. Ensuite classique, dans les parrage se trouve une espèce désespérée hostile qui chippe la chose. Il faut noter également qu’il est bien commode pour pouvoir laisser Torres et Paris esseulés que Voyager se soit barré aussi loin du noyau de distortion après s’en être débarassé. D’ailleurs à ce demander comment ils ont fait pour s’éloigner autant sans moteur. Et puis le coup du manque d’oxygène... oui certes, mais bon c’est éculé

Toutefois cette trame avec cette espèce hostile victime des Borgs, permet de s’intéresser encore un peu plus à Seven et son flegme issu de la discipline du collectif. Son détachement émotionnel envers les réactions hostiles de l’équipage à son égard, soulève un autre pan de la condition borg.
Plus révélateur encore, sa proposition de se sacrifier pour ainsi sauver le collectif humain dans la logique borg de "le bien être individuel s’efface devant le bien être du collectif", nous dévoile un mode de pensée déstabilisant. Dommage ici que le sujet n’est pas plus creusé que ça faute de temps d’écran.

Enfin, j’en viens à ma réserve sur l’état de B’Ellana. Voyger posséde un gros travers quand il est question de développer ses personnages. La série a tendance à plonger ses personnages dans un état émotionnel et psychologique arbitraire, absolument pas préparé qui nous arrive comme un cheveu sur la soupe, et cela afin de servir l’histoire qui sera racontée. Je trouve le procédé très artificiel car cela va à l’encontre même de l’écriture d’un scénario réussi où ce doit être l’histoire qui sert le développement des personnages.
C’est à mon sens une très grosse faute narrative que Voyager répéte à foison.


Une intrigue minimaliste que sert toutefois de caneva à un intéressant travail autour des personages.