DOCTOR WHO — 6x13 : The Wedding of River Song
‘‘My friends have always been the best of me.’’ – Le Docteur
Par Sullivan Le Postec • 5 octobre 2011
Et voilà, c’est la fin. Après 13 épisodes, Steven Moffat boucle son intrigue de la mort du Docteur sur la rive du Lac Silencio. Non sans offrir aux spectateurs un dernier tour de montagne-russes.

Steven Moffat a quarante-cinq minutes pour boucler son intrigue et répondre à quelques questions. Il en profite aussi pour transformer la formule de la série, et annoncer sa feuille de route pour les vingt ou vingt-six prochains épisodes. Et comme si ça ne suffisait pas, il nous propose aussi une réalité alternative particulièrement fun sur une Terre ou toute l’Histoire se déroule en même temps. Vous êtes bien sûr que cela n’a duré que quarante-cinq minutes ?

The Wedding of River Song

Scénario : Steven Moffat ; réalisation : Jeremy Webb.
Le temps s’est effondré, et toute l’Histoire de la Terre se déroule en même temps : des Ptérodactyles planent au-dessus des touristes dans Hyde Park, tandis que l’Empereur Churchill règne depuis le Sénat de Buckingham, protégé par des Centurions. Dans une prison du Palais, Churchill a enfermé un prophète qui prétend savoir ce qui est en train de se passer : le Docteur. Churchill, conscient que quelque chose est arrivé au temps, resté bloqué le 22 avril 2011 à 17h02, choisit de l’écouter.
Le Docteur lui raconte alors comment on en est arrivé là. A l’approche de sa mort, il enquêtait sur le Silence, sur les raisons pour laquelle l’Ordre veut absolument le voir disparaître. Il concevait aussi un plan qui allait lui permettre de survivre à l’attaque de l’astronaute impossible — de River Song. Mais, au moment de le tuer, celle-ci est parvenue à prendre le pouvoir sur la machine et à ne pas tirer sur le Docteur. Ce faisant, elle a perturbé un point temporel fixé, et provoqué l’écroulement du Temps. Elle est prête à ce sacrifice pour protéger celui qu’elle aime, et surtout pour éviter d’être celle qui le tue. C’est alors que le Docteur réalise tout à fait qu’il doit lui faire totalement confiance. Qu’elle est son égale. Son épouse.

Good, Evil, and the Doctor

Depuis « A Good Man Goes to War », la série souffle le chaud et le froid sur la nature du Docteur. Elle s’interroge sur le paradoxe qu’il représente. Il est un sauveur, et un redresseur de torts. Mais il a aussi tendance à prendre des décisions pour les autres, à souffrir du Complexe de Dieu, comme le démontrait l’épisode de Toby Whitehouse. Parfois son égo prend le dessus et il traite ceux qui l’entourent comme des pions.
Et puis, en devenant une légende, le Docteur est devenu une cible, et ses compagnons des dommages collatéraux en puissance. Le Docteur a développé une véritable culpabilité envers ceux qu’il fait monter à bord du Tardis. C’est son dilemme personnel : seul, il court le risque de perdre le contrôle et de devenir dangereux. Accompagné, il peut transformer ses amis en monstres. Cette culpabilité il la ressent même si elle ne se justifie pas toujours : il se reproche de changer ses Compagnons, mais il se reproche aussi ce qui est arrivée à Donna, alors que justement, elle est revenue de ses voyages totalement inchangée.

Ce sentiment est exacerbé par la présence d’Amy et de Rory. Comme on l’a vu lors de cette deuxième partie de saison, ces deux-là, qui n’avaient pas vraiment vocation à embarquer dans le Tardis pour un séjour prolongé, sont maintenant inextricablement liés au Docteur, et ont vu leur vie très perturbée. Ils sont eux-mêmes, et leur enfant, devenus des cibles de ses ennemis.
Il me semble d’ailleurs parfaitement clair que l’avant-dernière scène de cet épisode, qui montre Amy, Rory et River, n’a aucune chance d’être la dernière apparition de ces personnages (et si elle avait dû l’être, elle n’aurait certainement pas ressemblé à ça). River Song sera certainement une présence constante pendant tout le temps que passera Steven Moffat à la tête de la série — soit au moins jusque la fin 2013 — et peut-être même au-delà. Même s’il est vrai que la nature de sa présence sera différente maintenant que le personnage ne fonctionnera plus (ou beaucoup moins) comme un mystère.

Dans cet épisode, River, avec l’aide d’Amy et Rory, s’emploie à rétablir l’équilibre dans la vision qu’a le Docteur de lui-même. S’il a fait du mal, celui-ci est relatif. Et surtout, il a fait tellement plus de bien. Alors, ce n’est pas nécessairement ses actions, ce qui est, qu’il faut remettre en cause. Plus simplement ses méthodes...

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Les questions et les réponses

Steven Moffat est un scénariste remarquable, parce qu’il est courageux et n’a pas peur de désarçonner ses téléspectateurs. Au premier visionnage, « The Wedding of River Song » est presque frustrant tant il tourne le dos aux attentes. Pour mieux y revenir, certes, mais non sans leur avoir proposé un nouveau tour en montagne-russe dont il est familier.

A une époque où la télévision est devenue populiste, et ou les séries américaine de genre, en particulier, sont constamment soumises au feedback des fans, il est particulièrement rafraîchissant et agréable de voir à la barre de « Doctor Who » un scénariste qui s’en moque encore plus que Russell T Davies avant lui. Parce que les intrusions constantes des fans dans la production télévisuelle de fantasy américaine ne lui ont pas bénéficié. Au contraire, elles l’ont hystérisée et l’ont totalement coupée du grand-public. Elle ne s’adresse plus aujourd’hui qu’à une niche, qui n’est même pas plus satisfaite qu’avant, parce qu’elle perçoit la baisse de qualité générale sans se rendre compte qu’elle en est la première responsable : elle n’a pas su prendre en considération qu’il faut faire attention à ce qu’on souhaite.
Car si je disais plus haut que « The Wedding of River Song » désarçonne et tourne le dos aux attentes, c’est bien de celles des ‘‘fans’’ qu’il s’agit, pas du grand-public.

Sous prétexte qu’il y avait un arc élaboré cette année, et que les premiers épisodes de la saison introduisaient des questions auxquelles ils n’apportaient pas de réponse, on a beaucoup lu dans la presse anglo-saxonne que cette saison s’inspirait de « Lost », ce qui est la comparaison la plus absurde et incongrue qu’on puisse imaginer. Ou alors ils n’ont jamais vu « Lost » (ni « Doctor Who » ?).
Dans les faits, Steven Moffat écrit d’une manière très personnelle, avec un style propre qu’il est très facile de repérer, et qui n’a rien à voir avec l’écriture à la mode.

La méthode d’écriture de « Lost » est maintenant assumée publiquement par ses auteurs, et donc connue. Elle consistait à introduire des éléments « cools » sans se préoccuper le moins du monde de leur signification au moment de leur introduction. ‘‘Et s’il y avait une trappe dans la jungle ?’’, ‘‘et si on entendait des voix dans la foret ?’’, ‘‘et s’il y avait des Autres ?’’, ‘‘un ours polaire sur l’île ?’’, ‘‘un bateau au milieu de la jungle ?’’, etc. Pourquoi, comment ? Sur le moment, les scénaristes n’en savent rien, mais ils proposent un mystère d’autant plus fascinant qu’il semble impénétrable et une imagerie sensationnelle parce qu’inédite, vraiment originale. Avec cette recette ils ont capté le public.
Le problème vient évidemment au moment de la résolution. Il est à peu près impossible de relier de façon cohérente ces éléments épars. Les scénaristes de « Lost » feront de leur mieux, mais pour l’essentiel en resteront à des variations autour de ‘‘c’est magique !’’ venues de nulle part, camouflée derrière leur mantra de fin de série : ‘‘l’important ce sont les personnages’’ (oui, ces mêmes personnages qu’ils traitaient comme des kleenex et qui changeaient de motivations et d’objectifs au gré des besoins narratifs de scénaristes dont le travail était clairement story-driven, et pas character-driven).

Pour Steven Moffat, pas question de jouer à ce type de défis narratifs auto-imposés. Un mystère est introduit quand il en a la solution. La conséquence première est que tout est plus imbriqué, et donc logique. Oui, un téléspectateur très attentif et qui cherche à anticiper le récit (pas le grand-public, donc) pouvait deviner qui était River Song, ou comment le Docteur allait éviter sa mort (encore que le Previously maladroit qui accorde trop d’importance au robot porte une grosse part de responsabilité). Mais ce n’est pas un problème : c’est un mérite. La démonstration d’une construction censée et cohérente. Il est temps de tourner le dos à un storytelling de l’esbroufe qui sacralise la surprise au détriment de la logique, de la cohérence et de l’intégrité des personnages. Sans compter que l’important n’était pas tant de savoir comment le Docteur allait s’en sortir, mais ce qui cachait derrière la manière dont il semblait avoir accepté sa mort avec fatalisme.
Et si ses dénouement sont relativement prévisibles, Steven Moffat compense l’attendu par l’inattendu, par le truchement de ses constructions scénaristiques élaborées. C’est ce début d’épisode hallucinant et jouissif dans un monde impossible, la narration en flash-back à l’intérieur de la réalité alternée, ou encore le retour sur ce que le Docteur a murmuré à l’oreille de River.
Certes, il faut aimer se laisser balloter par les figures libres du scénariste. Mais je suis de ceux pour qui savoir qu’il y a un truc n’enlève rien au pouvoir de fascination du magicien.

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Il y a quand même un défaut à la méthode Moffat : c’est sa relative répétitivité. Même si c’est dissimulé derrière certains artifices, cet épisode final a exactement la même structure scénaristique que celui de la saison précédente. En gros, le pitch suivant recoupe les deux épisodes ; la réalité se disloque et produit une réalité alternée remplie d’aberrations ; pour rétablir le court normal de l’espace-temps, seul le Docteur peut agir, mais pour cela, il doit se sacrifier.
Son prédécesseur à la tête de la série avait le même défaut. Il est positif que Steven Moffat laisse entrevoir qu’il s’est fixé le même objectif de temps : quatre saisons à la tête de la série.

Le mariage

En fait, le Docteur, et cette incarnation en particulier, a plus d’un point commun avec son auteur, cet écossais bourru qui, de son propre aveu, cache un grand romantique.
Il a toujours été un marginal, et ce n’est pas pour rien qu’il s’est enfui de Gallifrey en volant un Tardis. Mais maintenant que les Seigneurs du Temps ont disparu, il a plus que jamais tendance à jouer en solo, avec pas mal de problèmes pour déléguer. Et encore plus pour exprimer ce qu’il ressent. C’est tout cela qui se joue dans la scène du mariage entre le Docteur et River Song. Elle est écrite à la Steven Moffat, c’est-à-dire que l’émotion est sous-jacente, non-dite. Après le sentimentalisme des années Russell T Davies et son Docteur emo, est venu un personnage, taiseux, un peu refermé, qui a décidé de cacher ses blessures derrière les loufoqueries.

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Sur le toit de cette pyramide, alors qu’elle s’est révélée prête à fracturer l’espace-temps plutôt que d’accepter la mort du Docteur, et qu’elle lui fait une déchirante déclaration d’amour, le Docteur réalise qu’il ne peut pas utiliser River comme un pion dans son plan, qui consiste à simuler sa mort.
Le Silence est présent sur la rive du lac Silencio, observant ce qui s’y passe : pour que sa mort simulée soit crédible à leurs yeux, Amy, Rory et River doivent y croire.
Mais le Docteur réalise aussi que River a plus que prouvé sa capacité à jouer un rôle pour ne pas mettre en danger l’avenir : cachant non pas seulement ce qu’elle savait du futur, mais jusqu’à son identité. Elle ne peut pas être qu’un pion. Pour la première fois depuis la disparition des Seigneurs du Temps, le Docteur a face à lui une véritable égale, une partenaire, son épouse (Alex Kingston est bouleversante). Il doit lui faire une confiance totale et absolue, et les deux se découvrent liés l’un à l’autre pas seulement par leur amour, mais aussi par leur complicité dans le mensonge de Silencio. La mort du Docteur n’est pas réelle — et elle ne l’a jamais été : c’est toujours un robot qui s’est trouvé à sa place, le point fixe temporel a toujours été River tirant sur le robot, et pas sur le Docteur. Mais elle marque l’évènement qui cimente son lien avec River, et le début d’un nouveau chapitre de sa vie.

Dans une télévision souvent putassière et larmoyante, et j’avoue en être le premier client, j’aime aussi cette pudeur et cette délicatesse. Même si elle aussi a ses limites, Steven Moffat pouvant parfois la pousser trop loin.
Certains arcs émotionnels n’ont pas été assez mis en avant, même si Toby Whithouse et Tom McRae se sont brillamment chargés d’apporter de l’intimité et du sentiment, et d’offrir ainsi un équilibre à la saison. Évidemment, je pense notamment à l’arc entourant Amy, Rory et la perte de leur enfant. Peut-être Moffat lui-même a-t-il perçu le manque, puisque le Prequel de « Let’s Kill Hitler » se chargeait justement de combler de blanc. Le plus frustrant, peut-être, c’est qu’il me semble qu’il aurait suffi d’une scène, une seule petite scène entre Amy et Rory à la fin de « Let’s Kill Hitler » pour changer la perception de cette intrigue.

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La complexité du Docteur

Une autre grande rupture de Steven Moffat, c’est la manière dont il ne fait pas de concession sur la complexité de la vie du Docteur. Comme le fait remarquer le scénariste ‘‘ce n’est pas qu’il possède une machine à voyager dans le temps, il y habite !’’
Ces treize épisodes ont couvert 200 années de la vie du personnage et mis en valeur que toute relation avec lui est forcément complexe et mélangée. Ce qui est présent en filigrane depuis l’arrivée de River Song dans la série s’est vu raconté cette saison plus que jamais. Le mariage lui-même prend plus de sens si on a intégré que le Docteur et River ont vécu de nombreuses aventures à deux, notamment dans l’intervalle entre « The God Complex » et « Closing Time » (les Jim the fish et autres mentionnés au début de « The Impossible Astronaut »).

Là aussi, c’est une illustration de la méthode d’écriture de Steven Moffat, que cette saison dans sa globalité, puisqu’elle porte autant sa marque, permet bien d’analyser. Si chaque épisode de la série, même le plus mythologique, se suffit pleinement à lui-même et peut offrir un spectacle parfaitement divertissant à un spectateur occasionnel, le spectateur passionné, dont Steven Moffat est d’ailleurs le premier représentant, a accès à un second niveau de lecture par la mise en contexte des différents épisodes. L’auteur fait d’ailleurs très confiance à son public pour faire les liens lui-même (ou au moins les trouver sur Internet) : il n’écrit pas de scènes montrant les personnages s’exclamant ‘‘oh mais c’est bien sûr ! Cela signifie donc que quand tel événement est arrivé, tel personnage se trouvait derrière).
Pour toutes les comparaisons avec « Lost », cette manière de donner des réponses sans les surligner rappelle bien davantage « X-Files ». Elle a la même limite : il existe, entre le spectateur détaché qui se contente de chaque épisode individuellement, sans chercher à le raccrocher à une longue narration (l’immense majorité du public) et le spectateur hyper-assidu qui fait les connexions, un public intermédiaire qui espère relier les éléments sans vraiment prendre le temps de s’investir. Celui-là aura l’impression de voir s’accumuler des questions que la série a en fait résolues et rangées aux archives. On peut citer par exemple la prise de contrôle du Tardis par l’ordre du Silence dans la saison 5, première tentative d’éliminer le Docteur, et un échec qui a entraîné le passage à un second plan, celui incarné par River Song.

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Feuille de route

Loin de seulement boucler une intrigue, « The Wedding of River Song » nous pose une feuille de route pour les deux années à venir. Il ne faut en effet pas une boule de Cristal pour imaginer que la Chute du Onzième se fera à l’occasion du 50è anniversaire de la série, à l’automne 2013. Il s’agit des vingt ou plus probablement vingt-six prochains épisodes, suivant le rythme de diffusion choisi et sans compter les épisodes de Noël. On sait que le tournage de la saison 7 démarrera début 2012. Soit l’intégralité des 13 épisodes est diffusé à l’automne prochain, soit la saison est à nouveau divisée pour s’étaler jusqu’au premier trimestre 2013, période où sera tournée une saison 8 diffusée à l’automne et incluant l’apothéose du cinquantenaire.

‘‘Silence must fall when the question is asked. You’re a man with a long and dangerous past, but your future is infinately more terrifying. On the fields of Trenzalore, at the Fall of the Eleventh, when no living creature could speak falsely or fail to answer, a question will be asked. A question that must never, ever be answered.’’

‘‘Le Silence doit s’abattre quand la question sera posée. Vous êtes un homme avec un passé long et dangereux, mais votre futur est infiniment plus terrifiant. Sur les champs de Trenzalore, à la chute du Onzième, alors qu’aucune créature vivante ne pourra mentir ou s’abstenir de répondre, une question sera posée. Une question qui ne doit surtout jamais trouver de réponse.’’

Dorium

D’ici là, le Docteur devra maintenir le secret de sa survie. Il s’agit pour lui de devenir désormais un sauveur de l’ombre, secret et mystérieux. Récemment dans la série, il a repoussé, au moins temporairement, ses ennemis sur son seul nom. C’est une option qui ne lui est désormais plus ouverte.
La question destinée à être posée, ‘‘Doctor Who ?’’, nous ramènera quant à elle aux origines du personnage. Il n’y a d’ailleurs qu’un fan pour imaginer que la réponse à cette question puisse être un nom. Il s’agit plutôt de revenir aux origines de la construction de la personnalité du Docteur, qui cache visiblement quelques sombres secrets. Mais en quoi la révélation de ce secret peut-elle représenter une si grande menace pour le Silence ?
C’est en tout cas une perspective narrative logique et excitante pour un anniversaire aussi marquant qu’un cinquantenaire.


« The Wedding of River Song » est un final dont les limites sont évidentes. En voulant préserver des épisodes indépendants pour que son arc ne cannibalise pas toute la saison, Steven Moffat doit gérer un final sur 45 minutes. Il nous a certes habitués à mettre dans ses épisodes plus que n’importe quel autre scénariste, mais néanmoins, dans ce cas, l’émotion pâti un peu de ce rythme frénétique (ce qui n’avait pas été le cas dans « A Good Man Goes to War », par exemple). La structure de l’épisode est aussi trop similaire à celle du final précédent.
Reste une démarche singulière et courageuse, terriblement originale et respectueuse de l’intelligence de son public. Reste aussi une maestria scénaristique bluffante et réjouissante, qui écarte résolument l’ennui.

Après une saison 5 dans laquelle il a pris des marques avec un peu trop de timidité, échouant à retrouver le niveau d’un premier épisode étourdissant, et à fournir des arcs clairs aux personnages principaux, et au Docteur en particulier, Steven Moffat a définitivement posé son empreinte sur « Doctor Who ». Les débats qui font rage en attestent et sont un très bon signe que son run ne s’apparente pas au filet d’eau tiède qu’on pouvait craindre, la succession de Davies n’étant pas facile à prendre. Cette saison 6 comporte un nombre impressionnant de très grandes réussites : « A Christmas Charol », « The Impossible Astronaut », « Day of the Moon », « The Doctor’s Wife », « A Good Man Goes to War », « The Girl Who Waited » et « The God Complex » — et « Let’s Kill Hitler » et « The Wedding of River Song » ne sont pas si loin derrière. Seuls « The Rebel Flesh » et « The Almost People » se sont révélés vraiment mauvais. On peut y voir la meilleure saison depuis le retour de la série en 2005, surtout si on tient compte de la réalisation esthétique, inventive et inspirée qui caractérise la série depuis deux ans. Steven Moffat organise aussi le renouvellement de la série en modifiant sa formule. De quoi attendre sereinement l’échéance du cinquantième anniversaire, et déjà le prochain épisode spécial de Noël programmé le 25 décembre prochain.

Prélude
Lors de sa diffusion en Grande-Bretagne, cet épisode a été précédé de quelques jours par la mise en ligne sur le site officiel d’un Prélude. Une scène originale située dans la Zone 52, que vous pouvez découvrir ci-dessous :

Post Scriptum

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Dernière mise à jour
le 18 mai 2012 à 08h44