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Buffy

7x05 - Selfless

Are there any friends of yours left you hadn’t try to kill ?

mardi 22 octobre 2002, par Hobbes


Un épisode à flash-back sur Anya, ça pouvait sembler risqué : en effet, même si j’aime beaucoup son personnage, je dois bien avouer qu’elle n’a pas le charisme d’un Spike, d’une Darla ou d’un Angel. J’attendais donc cet épisode à la fois avec impatience et appréhension, d’autant plus qu’il avait été confié à un scénariste fraîchement débarqué dans la série qui n’avait pas encore fait ses preuves. Eh bien j’avais tort de m’inquiéter : l’épisode est tout simplement excellent ! La première totale réussite de cette saison 7 qui avait déjà brillamment commencé.

Bon, d’abord, un petit résumé de ce qui se passe dans le présent : Anya exauce le vœu d’une jeune fille qui a été humiliée par une douzaine de gars à la Fac et invoque un démon qui leur arrache le cœur. Elle semble prise de remords, mais refuse d’annuler son vœu quand Willow découvre la tuerie. Buffy est donc contrainte de l’éliminer, et bien sûr, Xander tente de l’en empêcher. Les deux filles s’affrontent donc en duel mais d’Hoffryn, le patron d’Anya, débarque en plein milieu du combat. Willow l’a invoqué pour lui demander de refaire d’Anya une humaine, et il veut savoir si c’est aussi ce qu’elle souhaite. Anya, qui regrette sincèrement ce qu’elle a fait, lui demande de défaire son vœu et quant il lui réplique que cela nécessitera le sacrifice d’un démon de la vengeance, elle accepte, pensant qu’il s’agit d’elle. Mais d’Hoffryn est plus rusé et démoniaque qu’il n’en a l’air et détruit Halfrek à sa place, considérant que la culpabilité sera pire que la mort pour Anya, ce en quoi il n’a pas tort. Une belle scène de discussion entre Xander et Anya conclut l’épisode, nous laissant l’espoir de les revoir ensemble bientôt.

Bon, j’aurais beaucoup plus vite fait d’énumérer les défauts de l’épisode mais je pense que ça sera plus intéressant de parler de ses nombreuses qualité ;-)

Déjà, les scènes de flash-back : même si elles n’ont pas une importance cruciale dans l’intrigue de l’épisode, elles nous permettent de mieux comprendre la personnalité d’Anya et elle en ressort encore plus attachante qu’auparavant. On part d’abord pour l’Europe du Nord en 880 pour découvrir Anya en paysanne humaine, mariée à un homme un peu bourru, et qui élève des lapins pour pouvoir les distribuer aux pauvres gratuitement ! Les dialogues de ces scènes sont en suédois (ou une autre langue du nord, j’ai pas vérifié :-p ) et la qualité de l’image est volontairement mauvaise, pour nous mettre dans l’ambiance. Et ça marche plutôt bien ! On s’aperçoit qu’Anya s’appelle en réalité Aud et qu’elle avait déjà des problèmes de communications avant de devenir un démon de la vengeance puisque tout le monde au village semble la trouver trop franche ;-) Comme elle est très jalouse et qu’elle n’apprécie pas que son mari fréquente les bars (et surtout les serveuses à mon avis ;-) ) elle finit par utiliser un sort pour le transformer en troll, ce qui lui vaudra d’être recrutée par d’Hoffryn pour son inventivité. L’autre scène de flash-back nous amènera en 1905 et nous éclairera sur la façon dont Anya envisage son travail (elle veut consacrer sa vie entière à la vengeance). Enfin, il y a un dernier flash-back en 2001 mais j’en parlerai plus loin parce qu’il est assez particulier. Toutes ces scènes étaient très réussies et très bien réalisées, et s’intégraient parfaitement dans l’intrigue de l’épisode.

L’espèce d’araignée géante digitale invoquée par Anya pour arracher les cœurs était aussi répugnante que bien modélisée et nous amenait une très bonne, et très courte, scène avec Willow. En effet, lorsque celle-ci se fait attaquer par la créature, elle est obligée d’utiliser ses pouvoirs pour la repousser et redevient un bref instant la mauvaise Willow de la fin de la S6 (elle ne tue personne, rassurez vous, mais elle dit quand même à une fille terrorisée de fermer sa gueule). D’ailleurs, pendant tout le reste de l’épisode, Willow semble en état de choc, non seulement face à la situation d’Anya mais probablement aussi parce qu’elle est effrayée d’avoir à nouveau perdu le contrôle.

Ensuite, on a une scène de dispute très forte dans le salon des Summers, puisque Buffy veut tuer Anya et que bien sûr, Xander n’est pas d’accord. Les sujets d’engueulade habituels (Spike, Willow…) reviennent vite sur le tapis mais là où ça devient intéressant, c’est quand Buffy rappelle aux Scoobies qu’elle a tué Angel, et qu’ils l’avaient tous encouragée à le faire. Elle parle même du message de Willow que Xander lui avait transmis, « Botte lui le cul ! », et la sorcière proteste : elle n’a jamais dit une chose pareil (malheureusement, Buffy semble un peu trop préoccupée pour comprendre que Xander lui avait menti). Buffy insiste même sur le fait qu’elle n’aimera jamais quelqu’un autant qu’elle n’a aimé Angel (ce nouveau scénariste serait-il un B/A Shippers comme on les appelle ? ;-) ). Ensuite, le discours continue sur les responsabilités de la Tueuse et finalement, Buffy et Xander partent chacun de leur côté pour essayer de régler la situation à leur manière. Toute cette allusion à Angel et à la S2 était aussi bienvenue que surprenante vue les circonstances (ben oui, UPN ne diffuse pas Angel, et le couple Buffy/Spike nous est servi à toutes les sauces depuis la S6). Bref, une très bonne scène, très intense, très tendue, et digne des meilleures engueulades du Scooby Gang.

J’avais dit que je parlerai du derniers flash-back plus tard, parce qu’il était assez particulier. En effet, il s’agissait d’un flash-back… du musical ! Là aussi, ça pouvait sembler risqué vu que l’ombre prestigieuse de Once More With Feelings pèserait sur cette scène, mais c’était très réussi. On y découvre donc Anya en vraie ménagère d’intérieure qui clame dans une chanson très Disney sont bonheur d’être bientôt mariée à Xander. Non seulement les musiques et les paroles étaient dignes de figurer dans OMWF, mais en plus, la voix d’Emma Caulfield m’a paru beaucoup plus jolie que dans l’épisode original, où elle n’était déjà pas mal du tout (aurait-elle pris des cours de chant pendant l’été ? ;-) ). De plus, malgré son ambiance féerique est joyeuse, cette scène est assez triste puisqu’on sait que le mariage n’aura finalement pas lieu et qu’en plus, elle arrive juste après que Buffy n’ait empalé Anya avec son épée. Seul petit reproche, Anya n’était pas encore blonde dans le musical, et elle l’est dans cette scène. C’est assez dommage, d’autant plus qu’elle avait des couleurs de cheveux différentes à chaque flash-back et que ça n’aurait donc pas été bien difficile de lui refaire sa coupe originale. Mais sa chanson est tellement bien qu’on en oublie vite ce petit détail, avouons le. Bref, là encore, une réussite !

Pour finir, toute la fin de l’épisode, dès que le duel à l’épée de Buffy et Anya commence, est très intense, avec un très bon suspense, et l’intervention finale d’Hoffryn est absolument géniale. Il nous a toujours été présenté comme un démon assez marrant, et le fait qu’il détruise Halfrek sans aucun remords juste pour faire souffrir Anya en était d’autant plus choquant et surprenant. Personnellement, je me suis vraiment demandé jusqu’à la fin si Anya allait ou non mourir dans cet épisode, et je ne m’attendais pas du tout à ça. Et lorsqu’il finit par partir en annonçant à Anya qu’elle n’en a plus pour longtemps à vivre de toutes façons et qu’il nous ressort cette fameuse phrase du 2eme épisode : « From beneath you, it devours » , on sent que les ennuis des Scoobies ne font vraiment que commencer. Et elle était lancée de telle façon que : Brrrrrrrrrrrrr…

Enfin, la dernière scène de l’épisode, ou Xander et Anya discutent avant de partir chacun de leur côté, était très belle et très émouvante.

A part ça, Dawn et Spike n’avaient chacun qu’une seule scène dans cet épisode, mais il était tellement bien rempli qu’on s’en apercevait à peine. Cela dit, la scène de Spike était encore une fois très bonne, puisqu’il discute avec une Buffy imaginaire avant que la vraie Tueuse n’arrive et ne lui demande assez sèchement de quitter le sous-sol du lycée parce que quelque chose de mauvais y rôde.

Un excellent épisode, donc, qui nous maintient en haleine du début à la fin avec une tension qui ne s’arrête jamais de monter, et donne une nouvelle dimension au personnage d’Anya. A ce propos, excellent jeu d’Emma Caulfield qui s’est complètement investie dans l’aventure (elle a quand même appris à chanter et à parler suèdois pour les besoins des flash-backs, et elle transmet très bien les sentiments contradictoires d’Anya au spectateur tout au long de l’épisode, sans jamais en faire trop). La saison 7 commençait déjà bien, mais avec cet épisode elle décolle !

Note : 4/5