7x10 - Bring on the Night

Les épisodes diffusés immédiatement après les sweeps sont rarement de grand crus, et Bring on the Night se plie partiellement à cette règle. Partiellement, parce que s’il manque souvent de rythme, ne décollant jamais réellement dans les 30 premières minutes, et souffre d’assez grosses incohérences, le fait qu’il soit complètement inscrit dans la mythologie de la saison, l’apparition de plusieurs guest stars et une fin assez intense en font tout de même un épisode au dessus de la moyenne.

On reprend donc à la suite de Never Leave Me : Buffy et le Scooby Gang cherchent en vain des informations sur le First, et l’Ubervamp’ (puisque c’est comme ça qu’il se surnomme) libéré dans l’épisode précédent semble prendre beaucoup de plaisir à torturer le pauvre Spike. Alors que l’enquête de la bande piétine, Giles débarque à Sunnydale, accompagné de 3 jeunes filles qui s’avèrent être des tueuses en entraînement (eh oui, les jeunes filles sacrifiées depuis le début de la saison étaient bien des tueuses potentielles ! ). Un petit résumé de la situation nous apprend que le First souhaite apparemment éliminer définitivement la lignée des Tueuses pour faire régner la mal sur la terre. Pas de bol, une des 3 recrues de Giles flippe et s’enfuit, et bien sûr, elle tombe sur l’Ubervamp qui la massacre. S’en suit une confrontation entre l’Ubervamp et Buffy où notre héroïne se fait littéralement exploser, même s’il la laisse en vie après l’avoir mise KO. Ramenée chez elle par ses amis, la Tueuse semble avoir perdu tout espoir de gagner cette bataille... Mais le discours final qu’elle tient à l’intégralité de son équipe prouve qu’elle est loin de s’avouer vaincu : le Scooby Gang vient de devenir une armée.

L’atout majeur de cet épisode, c’était sans conteste son trio de guests-stars : Anthony Steward Head (Giles), Kristine Sutherland (Joyce) et Juliet Landau (Drusilla). Les scènes de rêve avec Joyce étaient absolument magiques, et très intriguantes dans la mesure où on ignore s’ils sont ou non le fruit du First, et j’espère vraiment qu’on en verra d’autres dans les épisodes suivants. Les nombreux passages où Spike se fait torturer auraient à priori dû m’ennuyer, mais les scénaristes ont eu la bonne idée de donner au First l’apparence de Drusilla, et comme d’habitude, dès qu’elle apparaît, je ne peux plus détacher mon regard de l’écran. J’ai simplement regretté que le personnage ne revienne que sous l’apparence du First, et j’espère vraiment qu’on la reverra « pour de vrai » plus tard dans la saison, puisque Juliet Landau semble être disponible. Pour finir, le cas Giles : il adopte pendant tout l’épisode un comportement très bizarre, et j’ai de sérieux doute quant à sa véritable identité. Pour moi, il s’agit du First qui souhaite manipuler Buffy par l’intermédiaire de cette apparence, ou alors le personnage a été écrit avec beaucoup de maladresse (« out of character » comme on dit chez les américains) parce que certains détails (il met bien la pression à Buffy, ne la serre pas dans ses bras, ne l’aide pas à échapper à l’Ubervamp’ et, surtout, n’évoque absolument pas la manière dont il s’en est sorti dans Sleeper) ne lui ressemblent absolument pas. Quoi qu’il en soit, c’était un vrai plaisir de revoir Anthony Steward Head à Sunnydale.

Ensuite, le méchant de l’épisode, ce fameux Ubervamp’ qu’on avait entraperçu à la fin de Never Leave Me. Au début, j’ai été un peu déçu qu’il ne soit absolument pas lié au Maître, auquel il ressemble pourtant beaucoup, et le fait qu’il ne parle pas n’aide pas à lui donner du charisme. Mais son combat final avec Buffy est tout simplement bluffant : il rebondit sur les murs, écrase son pied dans la figure de la tueuse, lui broie la nuque avec son talon… On a rarement vu aussi violent dans la série, et je l’ai trouvé extrêmement bien réalisé : on sent que Buffy avait affaire à plus fort qu’elle, et ça fait du bien ! Bref, il sait se battre et, même si j’espère qu’il n’éclipsera pas trop longtemps le vrai méchant de la saison, je suis assez enthousiasmé par cet Ubervamp’.

Pour en finir avec les bons côtés de l’épisode, parlons du discours final de Buffy que j’ai adoré. Il nous montre une Buffy brisée, exténuée, couverte d’ecchymoses (SMG a vraiment l’air d’une femme battue dans cette scène), qui réalise qu’elle ne peut pas gagner (comme chaque année remarquez, mais bon… ;-) ), et au moment où je commençais à me dire qu’elle allait vraiment abandonner, la Buffy qu’on connaît resurgit, plus forte et déterminée que jamais. La musique, le jeu de SMG (c’est d’ailleurs dans ce genre de scène qu’on réalise à quel point la VO est meilleure, SMG étant très sobre au niveau des expressions et jouant à fond sur les intonations), l’alternance de plans larges et courts... Tout était parfait dans cette scène, pourtant pas bien compliquée en apparence, et elle terminait vraiment l’épisode sur une touche positive.

Pour ce qui est des défauts, je dirais que j’ai trouvé le rythme de l’épisode assez lent, que certaines scènes « fortes » (comme l’arrivée de Giles ou la possession de Willow par le First, accompagnée d’un gros clin d’œil à Amends) auraient probablement pu être un peu plus intenses, et qu’il y avait aussi pas mal d’incohérences (Pourquoi est-ce que l’une des tueuses potentielles s’enfuit et tombe comme par hasard sur l’Ubervamp’ ? Comment Buffy la retrouve ? A quoi ça sert de plonger la tête de Spike dans l’eau pour le torturer puisqu’il ne respire pas ? ). Rien de bien dramatique, mais ça nuisait quand même quelque peu à l’ensemble.

Pour finir, les 2 tueuses potentielles introduites (puisque la 3eme se fait buter dès son arrivée ou presque) : celle qui drague ouvertement Willow me plaît assez, mais la seconde me paraît plutôt fade pour l’instant. Il faut dire à leur décharge qu’elles ne sont absolument pas développées dans l’épisode , ce qui est assez dommage (les scènes où Buffy est au lycée auraient pu être sacrifiée pour nous les présenter un peu mieux). Mais d’un autre côté, je ne sais pas si elles sont censées devenir des personnages récurrents ou si elles sont juste là pour se faire massacrer...

Bref, Bring on the Night est un épisode qui, malgré ses défauts, reste assez agréable à suivre et, surtout, nous donne vraiment envie de voir la suite de la saison ! Pas de bol, elle n’arrivera pas avant 2003 !

Note : 3,5/5