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Angel
4x11 - Soulless
Something tells me she’s a screamer.
samedi 8 février 2003, par
Difficile de nous tenir en haleine pendant 40 minutes quand toute l’action semble avoir été gardée pour les épisodes suivants et qu’il faut se contenter d’enchaîner des lignes de dialogues. C’est pourtant ce que réussit Soulless avec une remarquable efficacité !
L’épisode est donc très bon, comme vous pouvez vous en douter, et pourtant il ne s’y passe (presque) rien ! Pour résumer, Angelus est dans sa cage et il balance des atrocités à tout le monde… C’est tout ? Oui c’est tout ! Enfin, presque : j’allais oublier qu’à la fin de l’épisode, son âme soigneusement rangée dans le coffre fort de l’hôtel s’avère avoir disparu ! Ouf, quand je pense qu’ils étaient sur le point de nous ramener Angel !
Mais alors, qu’est ce qui peut bien rendre un épisode aussi lent aussi bon ? La réponse tient en 3 syllabe : An-Ge-Lus. C’est simple, j’avais oublié à quel point le personnage était génial depuis la S2 de Buffy. Déjà, David Boreanaz n’est jamais meilleur que quand il joue les bad guys, et sa prestation dans l’épisode est véritablement excellente. C’est simple, il est complètement habité par son personnage, et on a réellement l’impression d’avoir un autre acteur devant nos yeux pendant toutes ses scènes.
Ensuite les confrontations d’Angelus avec chaque personnage (car tout le monde y passe, sauf Lorne) sont tout simplement jouissives. Il y a un petit côté sadique en chacun de nous (ou masochiste, ça dépend de quel point de vue on se place) qui nous fait frémir de plaisir à chaque fois qu’il balance une atrocité à l’un des héros, et croyez moi, il ne s’en prive pas ! Que ce soit de simples allusions scabreuses (A Fred : « Je t’entend la nuit… Dans ta chambre… Avec Gunnn… Les choses que tu dis… J’écoute… Etendu… Les mains sous les couvertures… Je ne peut pas m’en empêcher, c’est si… Excitant ! » J’ai encore du mal à croire qu’un truc pareil ait pu passer sur la chaîne qui diffuse 7th Heaven ! ), des vérités qui font mal (Wesley s’en prend plein la gueule : son père, Faith, Connor, Fred, Lilah… Tout est remis sur le tapis ! ) ou tout simplement des remarques que le spectateur aurait aimé assener à certains personnages depuis longtemps (La très nette comparaison entre Connor et Œdipe : « Te faire ta mère, essayer de tuer ton père. Il doit y avoir une pièce là dessus… »). Mais le meilleur reste peut-être Angelus qui imite Cordelia : « Je t’aime Angel, mais tu étais si méchant ! Tu… Tu mangeais des bébés ! » : hilarant !
C’est d’ailleurs incroyable de voir à quel point chaque personnage sort grandit aux yeux du téléspectateur de sa confrontation avec Angelus : que ce soit Cordelia qui revient lentement vers sa personnalité de la S3, Fred qui redevient un instant la vulnérable jeune fille qu’elle était après Pylea ou Connor qui semble développer une fascination malsaine pour celui qu’il considère comme son vrai père, tous gagne facilement un point sur l’échelle de The Kief quand ils sont en présence du vampire, alors qu’on aurait pu craindre au contraire que son charisme leur fasse de l’ombre.
Bien sûr, toutes les horreurs proférées par Angelus ne tardent pas à avoir leur petit effet, et un autre des plaisirs sadiques de l’épisode sera de voir le groupe se disloquer un peu plus à chaque minute qui passe. On retiendra particulièrement le triangle amoureux Gunn / Fred / Wesley, qui s’il m’avait agacé dans les précédents épisodes (difficile pour Fred de rivaliser avec Lilah niveau charisme, même si j’apprécie énormément le personnage) prend ici une tournure très intéressante. En effet, l’attirance de Wesley pour la jeune fille est révélée au grand jour par Angelus (même si je vois mal qui dans l’hôtel n’était pas encore au courant) et tout ça aboutit à un baiser aussi passionné que lourd en conséquence. Gunn les prend presque sur le fait (et ses crises de paranoïa envers Wesley qui m’avaient beaucoup ennuyé dans les précédents épisodes semblent tout à coup beaucoup plus justifiées) et il s’en suit un magnifique duel au poing dans lequel Fred, qui essaye de s’interposer, finit à terre après s’être accidentellement pris le coude de son petit copain dans la mâchoire. Bref, les tensions entre les différents personnages ne sont pas prêtes de s’atténuer, et je suis vraiment curieux de voir comment va évoluer cette histoire. J’espère que Lilah reviendra vite pour envenimer encore plus la situation !
S’il y a encore un autre détail à retenir de cet épisode, c’est son excellente réalisation. Sean Astin (Sam dans Le Seigneur des Anneaux) a fait un excellent boulot derrière la caméra, d’autant plus que l’exercice d’un huis clos sans véritable action était périlleux. Les différentes scènes avec Angelus dans sa cage ne sont pas sans rappeler le Silence des Agneaux (il y a d’ailleurs une probable référence au film dans l’épisode, quand Angelus demande à Cordelia si elle va jouer le rôle de l’agneau) mais s’avèrent terriblement efficace et angoissante, si bien que j’ai sursauté plusieurs fois devant mon écran dès qu’il faisait un mouvement brusque derrière ses barreaux.
L’épisode n’est pas non plus exempt de défauts, mais ils s’avèrent assez mineurs en comparaison du reste : la promesse que Cordelia fait à Angelus de se livrer à lui s’il leur permet de sauver le monde est d’une stupidité assez incroyable, la disparition de l’âme à la fin était ultra prévisible, et la visite par Wesley, Cordelia et Connor de la maison des prêtres dont les ancêtres avaient banni la bête est peut-être le seul temps mort de l’épisode… Alors que c’est justement le seul moment où il se passe quelque chose ! Mais à part ça, pas grand chose à redire sur cet épisode décidément extrêmement maîtrisé.
Pour finir, je dois dire que j’ai adoré la dernière scène entre Angelus et Cordelia, ou celle-ci nous prouve qu’elle est encore capable d’aller puiser ses répliques dans son expérience de pétasse n°1 de Sunnydale quand c’est nécessaire. C’est d’ailleurs probablement l’une des rares scène de la saison ou j’ai vraiment aimé Cordelia, elle était juste trop cool à provoquer Angelus comme ça ! Bien sûr, on se doute que ça va vite lui retomber dessus, et qu’à ce moment là, elle regrettera de ne pas avoir modéré son langage : « Plus tu m’énerve, et plus je te garderai en vie longtemps… ». Espérons juste qu’elle aura réappris à se battre d’ici à ce qu’Angelus sorte de sa cage !
Un épisode extrêmement maîtrisé, donc, tant au niveau du scénario que de la réalisation ou du jeu des acteurs. Le retour d’Angelus tient pour l’instant toutes ses promesses, même si toute l’action semble avoir été gardée pour les épisodes suivants. Mais ne boudons pas notre plaisir : qu’est-ce que c’était bon !