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Law & Order : CI
3x20 - D.A.W
Quoi de neuf Docteur ....
mercredi 4 août 2004, par
Après cette histoire, il ne restera plus qu’un seul épisode pour clôturer cette saison (et 2 mois avant d’attaquer la nouvelle). Prions ensemble pour qu’il soit bon car malheureusement pour nous, après 30 minutes assez intéressantes, l’avant dernier épisode se vautre lamentablement dans l’étude psychologique d’un docteur fou fou fou.
Pré générique : Seules choses à retenir : c’est le décès de Danielle Pearce qui était à la recherche d’une bague appartenant à sa mère fraîchement décédée. Après ce qui semble être une overdose, la pauvre jeune fille se fait renverser par trois voitures.
Cela mérite bien nos fins limiers pour résoudre tout cela. Premières constatations sur place : le vomi. Daniel en avait plein la chemise. Elle devait donc être assise sûrement dans une voiture.
Les choses se précisent lorsqu’un des conducteurs qui a renversé Danielle vient témoigner : il a cru heurter un animal (sûrement un ours polaire dans cette région) ou un sac poubelle. Mais vu le quartier il ne s’est pas arrêté. C’est seulement après avoir contacté son avocat qu’il est venu au commissariat. Toutefois, les inspecteurs essaient de reconstituer les accidents successifs. Ce qui apparaît étrange c’est qu’une voiture de couleur foncée s’est arrêtée sans raison apparente, obligeant le conducteur étourdi à blesser Danielle Pearce. Et Goren de conclure que l’overdose n’était peut-être pas suffisante et qu’un accident de la route est la touche finale d’un plan machiavélique.
Le rapport du médecin légiste arrive à point nommé. G&E ont l’identité de la victime [Danielle Pearce] et les marques de piqûre ne sont pas celles habituelles d’une junkie. Elle est pourtant positive à l’héroïne. Habitant Baltimore, elle était à NY pour assister à l’enterrement de sa mère. La maison de la mère est sans dessus dessous. Une photo et un écrin suffisent aux inspecteurs pour être sur la piste de la bague.
Ils vont logiquement voir la sœur : Janette. Elle ne croit pas à la thèse de l’overdose. Elle explique aux inspecteurs le sujet de la dispute avec sa sœur : la bague disparue de sa mère. Danielle croyait que Lawrence (le compagnon de Janette) l’avait subtilisée. D’ailleurs elle avait contacté la police à ce sujet. Lawrence explique qu’un inspecteur a bien essayé de le joindre sur son lieu de travail mais lorsqu’il a pris le combiné du téléphone, il n’y avait plus personne (tout cela on l’a vu dans le prégénérique).
Les inspecteurs se rendent dare-dare au 31st Police Precinct et parle au détective en charge de l’affaire. Mais il semble plutôt issu du commissariat de The Job car devant la valeur supposée de la bague (quelques dizaines de dollars) il n’a pas bougé. En fait la bague crée au début du XIX siècle valait plusieurs milliers de dollars. Mais qu’aurait-il pu faire ? Danielle ne savait pas précisément où travaillait Lawrence. Ce n’est donc pas lui qui a essayé de le joindre sur son lieu de travail.
Inter scène avec notre bien aimé docteur (on l’a déjà vu dans le prégénérique). Il avait soigné Mme Pearce mère. Celui qui assiste à cette scène comprend tout de l’histoire. Une amie demande à Isabel Dawson comment cela se passe-t-il avec le docteur Lindgard « parce que cela fait trois mois maintenant que bla bla bla ». Réponse d’Isabel : « c’est un homme charmant, bla bla bla, on comprend pourquoi il est tant aimé de ses patients. »
Et oui, les dialoguistes par manque de finesse nous amènent directement sur l’objet futur de cet épisode : un docteur aussi criminogène qu’une canicule en Août dans l’hexagone.
Petit point pour le chef Deakins au commissariat. Et là, je reconnais tout le monde. Il y a Dennis Deeg, Mark Skinner, et Franklin Cone tous de vrais policiers au NYPD qui faisaient de la figuration derrière Deakins. Et j’oubliais Julien Anton. Notre petit frenchie en stage là bas et qui nous a fait l’honneur de sa présence sur le forum fin juillet. Au cours de cette conversation, Goren à qui rien n’échappe évoque un contrat convention obsèques Style Norwich Union (dis Papy, je peux lécher la casserole) signée par Mme Pearce. Mais cela en contradiction d’une part avec son statut Medicaid, sorte de CMU américaine (comme la maman de Goren nous apprend-il au passage) et les volontés exprimées à Danielle. En effet, elle souhaitait être enterrée (d’où la recherche de la bague) et le contrat signé juste avant son décès parle d’une crémation. Direction l’entrepreneur de pompe funèbres mais c’est trop tard : tout est dans la boite. Plus de preuve que des cendres. La crémation aurait servi à masquer un autre meurtre. Le certificat de décès établi par le médecin traitant de Mme Pearce évoque une congestion cérébrale.
Direction le cabinet du Docteur Lindgard. Lorsqu’il a vu Mme Pearce, elle était fatiguée, il change alors les prescriptions et décide de repasser la voir. Mais là, c’est le drame, elle est morte allongé sur le sol. Il avait appelé une ambulance au cas où. D’ailleurs, la femme de ménage frappait depuis 15 minutes devant la porte d’entrée. Ses 30 années d’expérience l’ont convaincu qu’il s’agissait d’une mort naturelle, ce n’était pas la peine de faire venir le Samu. La conversation ne rend pas le docteur bien sympathique mais il consent quand même à donner les coordonnées de la femme de ménage.
La femme de ménage confirme bien avoir frappé longtemps à la porte : Mme Pearce était un peu dure de la feuille. Voyant son état elle avait proposé au Dr Lindgard d’appeler le 911. Mais, une fois le diagnostic établi, le docteur n’a pas jugé bon de suivre ses recommandations. Il a justement appelé un hôpital pour décommander l’ambulance.
Vérification faite par Eames, l’hôpital confirme bien l’annulation mais n’avait jamais reçu le précédent appel. Autrement dit le second était un appel pour se justifier auprès de l’aide à domicile. La vieille dame était morte dès son premier passage. S’il avait fait une erreur médicale, son ego démesuré l’obligeait à sauver la face d’où l’appel. Mais il reste la bague. Eames pense qu’il l’a tout simplement volée, profitant ainsi de la situation par opportunisme. Mais Goren note que les évènements ont du se passer dans le sens inverse : Lindgard voit la bague sur une photo encadrée, commence a modifier les traitements pour faire croire à une détérioration de la santé de Mme Pearce puis la tue.
Ces faits troublants poussent G&E à inspecter sur les agissements du bon docteur Lindgard. Le docteur a recommandé la crémation à 673 patients au cours des 25 dernières années. 1/3 sont encore en vie. 1/3 sont morts d’accidents ou à l’hôpital et environ 1/3 chez eux. Sur ce dernier tiers, le Dr Lindgard a signé le certificat de décès pour 248 patients. Cela fait froid dans le dos. Avec le médecin légiste, ils épluchent les dossiers. Mais si Deakins évoque le vol comme mobile, Goren lui commence à suggérer un profil de psychopathe : il tue parce qu’il en a le pouvoir. Perquisition chez le Dr mais la recherche des dossiers médicaux tournent court car le système informatique est tombé en rade il y a 4 ans en juillet plus précisément. Les dossiers patients ont été complètement perdus. Goren note alors à quelle mort cela peut correspondre et ils se rendent chez le fils de la victime. La vieille dame était juive et refusait une crémation. Une autopsie aurait révélé un empoisonnement et surtout une contradiction avec des dossiers médicaux anciens. Il devait les faire disparaître : rien de tel que d’écraser un disque dur.
Retour chez le docteur. Là, Eames fait preuve d’un humour très raffiné. Cela donne : Hey Doc’, vous allez au travail ou c’est une de vos journées « Marcus Wellby ». Eames fait référence à une célèbre série qui fut diffusée sur ABC entre 1969 et 1976 et qui racontait les journées d’un médecin parfait en Californie. 2 tentatives de relance eurent lieu dans les années 80’ dont une sur NBC (chaîne de L&O CI). Comme à son habitude, Lindgard remet Eames à sa place et demande qu’on l’appelle Docteur. Ils l’interrogent sur les médicaments prescris, et Goren de demander si la crémation faisait également partis du traitement recommandé par le docteur. En fait cet interrogatoire est un concentré d’humour. Il se moque du docteur en lui demandant avec qui il partira en en we (ils ont trouvé un guide de B&B). Il a effectivement quelqu’un dans sa vie car il porte une cravate en soie Hermes (la marque est citée dans la VO) et que cela dénote avec la voiture. D’ailleurs, Goren note que l’intérieur de la voiture sent le propre comme si on l’avait fraîchement nettoyée. Les inspecteurs y vont alors au bluff. Ils expliquent au Dr qu’ils sont en train d’exhumer le corps de la pauvre dame décédée il y a 4 ans. A malin, malin et demi et Lindgard leur fait un joli cours de médecine légale. Les juifs ne sont pas embaumés et au bout de 4 ans, vu l’état de décomposition avancée on ne retrouve quasiment rien dans une sépulture. C’est faire fi de ce que savent « Les Experts » mais bon, on est dans L&O CI.
L’interrogatoire d’Isabel Dawson est assez traditionnel. Elle est amoureuse et ne veut pas croire que son amant est un criminel. C’est un parfait samaritain. Il est charmant. Un triangle sur le frigo et une phrase de trop « je n’ai pas besoin de me justifier avec lui » : ça y est Goren sait que c’est une ancienne Alcoolique Anonyme. Mais elle refuse de dire quelle était l’addiction de Lindgard. En fait il était dépendant à une sorte d’héroïne de synthèse, ce qui avait justifié une démission forcée il y a plusieurs années.
Au commissariat, ils reçoivent un coup de téléphone des services d’urgence. Une des patientes du Dr serait sur le point de mourir. Serait-ce le crime de trop. Oui !!!! et Non !!! Le secouriste explique que la patiente se sentait mal mais heureusement son docteur visitait un de ses patientes dans l’immeuble et il est venu à son secours. On comprend alors que le Dr Lindgard a très bien joué son coup. Il se retourne vers eux « Eames and Goren, detectives, they probably thought you need a protection from me !" Et la patiente de répondre que c’est stupide. Goren dresse alors son diagnostic : il n’est plus accro à l’héroïne mais au pouvoir de donner la vie ou la mot. On est à la 30ème minute.
Carver montre une certaine exaspération à ce stade de l’enquête. Le Dr Lindgard semble être particulièrement aimé de la communauté. Il lui faut des preuves. G&E se focalisent sur la drogue. Et le précédent divorce nous donnera des indices sur son approvisionnement. Pour échapper à l’impôt sur sa pension alimentaire, l’ex-femme de Lindgard, pharmacienne de son état le fournissait en opiacé synthétique, à raison d’une fois par mois pour son usage personnel. Il serait accroc pour différentes raisons. La faute à tout le monde presque : son ex femme, sa mère décédée, l’infirmière de sa mère, …Et oui, voilà la souffrance mentale de Lindgard et le point de non retour pour l’épisode. Je m’explique : il a vu sa mère souffrir gravement puis finalement mourir quand il avait 16 ans sans pouvoir faire quoique ce soit. Ça l’a gravement atteint. Mais malheureusement cela tue également l’épisode. Une fois de plus on nous sort une astuce psychologique qui expliquera le comportement meurtrier de Lindgard. Carver admet que le témoignage de l’ex femme servira à prouver la dépendance mais non les meurtres.
La suite est convenue : on voit l’ex femme dire à Lindgard devant un restaurant que déclare au docteur que c’est la dernière fois qu’ils se verront et elle lui remet une enveloppe. Il n’y a que le présomptueux Lindgard qui ne voit pas le piège. Et effectivement G&E débarquent au dîner donné par des pharmaciens. Ils expliquent au Dr Lindgard qu’ils viennent d’arrêter son ex-femme. Ils ouvrent l’enveloppe et tombe sur une poudre magique. Eames pousse le docteur dans ses retranchements. Lindgard prend tout le monde à témoin sur son intégrité y compris Isabel. Mais la conversation reprend sur les activités du bon Dr Lindgard : aider les gens à ne plus souffrir. Mais lorsque Goren sort une liste pour savoir lequel des 248 patients a bénéficié de ce traitement de faveur, le ton monte. Goren enchaîne sur la broche que le Dr Lindgard a offert à Isabel : elle comprend les mêmes pierres que celles de la bague de Mme Pearce. Ensuite du bla bla bla psychologique à 3 francs :
« Vous tuer vos patients à cause de votre propre dépendance. Les gens décèdent autour de vous sans savoir pourquoi, ni quand ! »
« Je décide quand, je contrôle tout, je prends leur vie et leur donne la mort. La morphine servait à ça. »
Bel aveu de culpabilité.
Il tente alors de se suicider avec un couteau et Goren de quasi conclure : vous ne partirez pas aussi facilement. Une fin comme on aimerait en avoir moins souvent.
Note : 8/10 jusqu’à la 30ème minute puis 2 soit une moyenne de 6/10
Conclusion : un petit tour sur TVTome et on apprend que l’histoire est inspirée d’un fait réel (cas du docteur Shipman en Angleterre). La série respecte bien le principe de L&O de puiser dans les faits divers « ripped from the headlines » les meilleures histoires et c’est tant mieux. Mais tout fout la camp à la fin lorsqu’au lieu d’avoir un méchant machiavélique qui s’assume et qui pourquoi pas aurait pu échapper duo de choc et de charme G&E on nous sert un personnage qui a une faille psychologique qui remonte à l’adolescence. Complètement inutile. Plus qu’un épisode pour sauver cette saison