"Vous devriez marcher comme des Egyptiennes..."

Allez, un premier épisode de "Gilmore Girls" inédit sur France 2, il y a deux mois encore on aurait pas réussi à y croire. Et pourtant si, la chaîne du service public va nous offrir la bagatelle de 11 inédits des filles Gilmore dès aujourd’hui. Alors ça valait bien une petite review gratinée, d’autant plus qu’on risque pas de revoir la série de sitôt...

Donc c’est un de ces épisodes au final assez moyens par rapport au haut niveau établi en une demi-saison par Amy Sherman-Palladino et ses collaborateurs, en gros c’est comme le 1.10, ça part assez lentement pour s’accélérer dès le second acte et atteindre quelque chose de bon.

Alors, allons-y pour le premier acte. Un long réumé d’une à deux minutes rappelle les relations secrètes et tendues entre Tristan et Rory, ainsi que Luke et Lorelai. La première ne sera pas évoquée, mais elle va changer de cible, puisque Rory va découvrir que Paris est amoureuse de Tristan, alors qu’elle a été malencontreusement choisie par sa prof pour faire un exposé de groupe sur le sujet fort intéressant de Charles 1er et son procès. Donc en gros elle se retrouve avec 3 chipies.

La deuxième relation va s’enflammer et sera largement développée dans les dialogues entre Lorelai et Sookie, qui cherchent des vieilles fringues afin de les fourguer pour une vente de charité. Et après une remarque désobligeante de Rory suite à l’affichage forcé de Luke de l’affiche promotionnelle pour cette vente, Luke va carrément péter les plombs à la vue d’un vieux T-Shirt. Et on va assister à la révélation de cet épisode (la VRAIE, parce que l’autre on s’en fiche..) : Luke avait une petite amie prénommée Rachel avant que Loreali débarque à Stars Hollow. L’histoire routinière de la vente de charité manquait de sel, celle du concert...un peu aussi (mais on va en reparler), mais cette révélation va réellement lancer l’épisode avec la surprise de Lorelai. On assiste là à une dualité étonnante : l’exhumation de vieilles fringues va servir à l’exhumation du passé de Luke.

Deuxième évènement attendu mais arrivant un peu laborieusement : l’arrivée des trois pestes chez Rory. Ceci donne lieu à des scènes savoureuses où on se rend compte du narcissisme et du mutisme total de Paris, alors que ses copines (un peu copiées sur la bande à la soeur de Daria, vous savez, celles du Club de Mode...) engagent très facilement la conversation. Pour achever l’embryon de relations commencé, Lorelai va finalement leur donner les places gratuites pour le concert de Bangles (tiens, encore une exhumation de vieilleries...). Mais avant cela, Paris va lui exposer un peu d’elle-même, avec des pistes très intéressantes pour le développement des personnages de Tristan et Paris : une famille dure, un tempérament solitaire. Finalement, sous ses airs de peste gagneuse, Paris va se révéler beaucoup plus timide qu’elle n’en a l’air, et ça c’est un bon point de l’épisode.

Et le final au concert des Bangles (même si on a droit à la version acoustique de "Eternal Flame", pas bon ça..Et au rythme mollasson des Bangles qui ont pris un sacré coup de vieux, seul l’extrait et l’allusion de Lorelai à "Walk Like An Egyptian" m’ont fait plaisir..)se révèle empoisonné, puisque Paris continue à rester muette, même si elle avoue finalement l’avoir apprécié, et les 2 chipies qui lui servent de faire-valoir prennent la tangente avec deux mecs dans New York. Autant dire que l’escapade ne sera pas du tout du goût de Lorelai, qui viendra faire Wonder Woman dans leur appart (scène aussi surréaliste qu’incroyable où elles frappent à toutes les portes...). Quant au dialogue final avec Luke il est empreint de mélancolie et sa simplicité sauve l’épisode.