La liposuccion tue. Restez gros !

Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, ça fait quand même 2 ans que "Gilmore Girls" n’est pas passé sur une chaîne française. On avait laissé la série sur le 2e épisode de la saison 2, beaucoup de frustrations et 1500 signatures pour une des plus retentissantes actions du FeuLeuTeu.

Donc quelles sont les raisons de sa réapparition sur la TNT, le dimanche soir, en prime time, alors que d’autres regarderont passivement Fogiel ou "Zone Interdite" ?

La réponse tient en un nom : Karine Leyzin. Directrice des programmes de Gulli, elle est rentrée en 1998 à France 2, où elle occupait les fonctions de "conseiller de programmes acquisitions de fictions et séries étrangères". Ensuite, elle a intégré l’unité Jeunesse de France 2, avant de débarquer chez Gulli. Bref, une femme sans visage, dont les lecteurs de la LTE n’auraient que faire si ce n’était un détail : c’est probablement elle qui a aidé à l’achat et a assisté, silencieuse, au massacre de "Gilmore Girls" par la première chaîne publique. Ainsi, lorsqu’elle fut nommée directeur des programmes d’une nouvelle chaîne jeunesse, qu’elle eut un chéquier et, selon les dires d’un responsable de Gulli, qu’elle "acheta ce qui était disponible", ni une, ni deux, l’une de ses premières pensées fut vers les habitants de Stars Hollow. Ne reste plus qu’à assurer la perennité de la série sur l’antenne de Gulli.

Ces envois de fleurs de rigueur terminés, passons au fait.

"Gilmore Girls" est une série qui prend son temps. Pour installer ses personnages et son univers, Amy Sherman-Palladino y va par petites touches. C’est ainsi que, dans cet épisode, nous continuons à suivre Rory dans son nouveau lycée de Chilton. C’est ainsi que nous faisons connaissance avec son prof de littérature, Max, et les premiers résultats (médiocres) de Rory. Car Chilton est plus qu’un lycée pour futurs maîtres du monde, c’est aussi un univers impitoyable empli de chipies hargneuses ne manquant pas de guetter votre moindre échec. C’est le cas de Paris et de ses deux copines sans nom, dans une scène qui serait comique si elle n’en était pas aussi dure.

De retour à l’Independent Inn (auberge de Lorelai, ça y est, on se recale...), Sookie, le chef cuistot, continue à mitonner de bons petits plats. Et les repas de l’auberge sont critiqués dans une revue gastronomique de façon élogieuse. Excepté pour le "risotto magique", qualifié de juste "bon". S’ensuit la déprime de Sookie et de la croisade pour obtenir une reconsidération de la note.

De secondes chances, il en est aussi question pour Rory, qui choisit de cacher sa note à Lorelai. Elle ne va l’apprendre que lors d’une réunion de parents d’élèves où elle rencontrera Max (gardez ce nom en tête, il est important pour la sutie de la première saison). S’ensuivra une mise au point plus compatissante que cela aurait pu être, et une séance de révisions mortelle (ce qui pourra nous habituer aux excellentes imitations de Lorelai : ici, un signal d’alarme).

Le troisième et le dernier acte seront plutôt doux-amers : après une nuit de révisions, Rory se réveillera en retard. Lors de son voyage aller à Chilton en 4x4 elle sera percutée par un daim (une biche en VF, je vous laisse apprécier la différence). Elle sera boutée hors de la salle par Max, ce qui ne l’empêchera pas de sortir ses quatre vérités à Paris et Tristan.

Convoquée dans le bureau du principal, Lorelai piquera une Gilmore-crise pour laquelle la série est bien connue. Elle sera néanmoins incapable d’obtenir une entorse au règlement de la part du principal. Abattues, mère et fille se mettront en chasse du daim blessé. Ce qui sera l’occasion de remettre en cause la scolarité de Rory : un échec, aussi énorme soit-il, n’éloignera pas Rory de Chilton, même s’il s’agit de sacrifier de bons moments.

Alors que Sookie va sonner au domicile du critique pour lui faire goûter son risotto, tout se conclut sur un message de répondeur : le proviseur de Rory accorde des devoirs supplémentaires pour pouvoir rattraper le devoir, et rappelle à Lorelai que ce fut un plaisir de la rencontrer. Sourire d’une Lorelai rassurée qui s’allonge sur le fauteuil, et fondu au noir.

Cet épisode est le bon moyen de pousser nos Gilmore dans leurs derniers retranchements de patience, et elles s’en sortent...fort mal. De la crise de Rory en classe à la mémorable crise de Lorelai devant le proviseur, voici ce qui arrive lorsqu’on ne supporte pas l’échec. Ajoutons à cela une sous-intrigue assez plaisante autour de Sookie, et l’on obtient un épisode fort sympathique avec quelques répliques du style :

Lorelai (à propos du daim) : "Des signes particuliers, à part un gros "Jeep" sur son front ?"
Lorelai bis : "I thought this place was gonna be so great. And now, this goes on my "boy, was I wrong" list, right next to gauchos, but right below the "Flashdance" phase." "Je croyais que cet endroit allait être tellement bien. Et maintenant, je dois ajouter ça à ma liste des "J’avais tort", au même niveau que les gauchos, mais en-dessous de ma période Flashdance."