LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires

Accueil > Chroniques > Le Monde (Merveilleux) des Séries > Pas si merveilleux que ça

Episode 2.01

Pas si merveilleux que ça

lundi 12 septembre 2005, par Jarod

Pour ce début de saison sur la nouvelle LTE en techinocolor j’aurais aimé faire une chronique optimiste, j’aurais voulu vous dire combien l’été télé a été formidable et combien le Premium c’était super chouette. Sauf que je n’ai pas regardé la télé, je n’étais pas au Premium. Donc la première chronique de cette seconde année du M(M)DS s’ouvrira sur une note pessimiste. Promis la prochaine fois se sera plus gai.

Si vous aimez le cinéma vous pouvez aller au kiosque du coin de la rue et trouver moultes revues et magazines du plus grand public au plus pointu. A côté de ces publications il existe des titres traitant de toutes sortes de sujets, sport, pêche et chasse, mode, cuisine, politique. Si tous ne survivent pas dans le cruel monde de la presse, les amateurs des sujets précédemment cités sont sur de pouvoir trouver au moins un titre sérieux et professionnel pour satisfaire leurs envies. Pourquoi dans cette profusion de titres n’existe-t-il plus de presse série digne de ce nom ?

La revue historique : Génération Séries

Il y a bien longtemps... quand la première “génération télé” devint adulte, quand ceux qui ont grandi devant les séries de l’âge d’or voulu faire partager sa passion Génération Séries vit le jour.
Tout d’abord revue artisanale distribuée confidentiellement dans les boutiques spécialisées GS n’en afficha pas moins un soucis de qualité, une vraie exigence éditoriale et des choix pertinents. Peu sont ceux qui ont eu à l’époque ce premier numéro entre les mains, beaucoup ne le découvrirent que lors de sa republication lors du 20° anniversaire de la revue.
Dans un premier temps la revue est semestrielle et se consacre essentiellement à des séries de l’âge d’or. si l’on peut trouver des pages d’actualité le gros des numéros sont des dossiers très documentés, très complet, très riche sur des séries des années 60 et 70. Certes le numéro 2 se penche sur le phénomène Twin Peaks, et plusieurs pages sont consacrés à Dream On, mais le plus souvent les séries traités ne sont pas pas inédites et en sont à leur énième rediffusion.
Rapidement GS devient une publication de référence pour les amateurs de séries à la fois nostalgique de la grande époque mais aussi ouvert sur les séries nouvelles qui annoncent le second âge d’or. GS négocie habillement le passage de l’ancien au moderne, de la nostalgie à la curiosité. GS devient tout aussi indispensable quand elle colle à l’actualité des séreis. Les nouvelles séries trouvent ainsi peu à peu leur place dans la revue, jusqu’à en constituer la majorité des articles. Certes on pourra reprocher à cette multiplication des séries traités la disparition des grands dossiers de ces débuts au profit d’article plus courts. Mais ces derniers n’en restent pas moins bon, et il faut bien faire de la place pour pouvoir traiter de plusieurs titres en un seul trimestriel.
En dépit de sa qualité GS disparaitra après 47 numéros (faut-il y voir un ultime clin d’oeil à Star Trek et Alias ?) et plus de 10 ans d’existence.

Pendant 2 ans l’équipe de GS publia le Star Trek Magazine, mais le peu d’écho que rencontre la franchise en France ne permis pas au titre de s’installer durablement.

Une tentative ambitieuse : Episode

En septembre 2002 le petit monde des sériephiles voit débarquer un nouveau titre de presse centré sur la culture série Episode. Dirigé par l’ex-monsieur série de Canal Jimmy Alain Carrazé, accueillant des spécialistes du genre Episode à tout pour plaire et satisfaire le lectorat exigent amateur de séries.
Mensuel et donc collant plus à l’actualité , mêlant news, chroniques, articles de fond, analyse, interview, Episode offre un contenu rédactionnel s’inscrivant dans la continuité de GS pour l’exigence et la qualité tout en s’en démarquant par le ton général et l’angle plus grand public.
Très bien reçu par les sériephiles (et notamment le FLT) Episode peinera à trouver un public. après un lifting pour son premier anniversaire destiné à attirer un public plus large, E ?sode disparaîtra pourtant après son 16 numéro au grand regret des amateurs de séries, dont votre serviteur.

L’année 2004 sera terrible pour la presse série puisqu’après E ?sode et GS c’est série max qui cessera sa publication, ne connaissant pas ce titre je n’entrerais pas dans le détail mais il me semblait normal de l’évoquer dans ces lignes.

Il est évident qu’il existe encore des magazines mais aucune de ces publication n’a à mes yeux réussi à atteindre le niveau de qualité, de sérieux et d’exigence qu’ont pu atteindre GS et E ?sode.

Il n’y a pas que la presse qui ai des difficultés à s’imposer. Les livres aussi après de gros efforts ont désertés les tables des libraires.

Des séries comme un bel art : Huitième Art

A la fin des années 80, une bande de passionnés se mit en tête de publier des ouvrages luxueux, des livres d’art sur les séries. Premier titre à paraître le Prisonnier Chef D’oeuvre Télévisionnaire signé Alain Carrazé et Helene Oswald se taillera une belle réputation tant pour son contenu rédactionnel que pour sa superbe iconographie. J’ai longtemps rêvé sur ce livre le mercredi après midi dans les rayons de la Fnac. Le prix prohibitif m’empêchant de la ramener chez moi. Il en serra de même pour Mission : Impossible (Martin Winckler et Alain Carrazé) Amicalement Votre (Veronique Denize et Eric Martinet). Je ne pus m’offrir que quelques années plus tard la réedition de Chapeau Melon et Bottes de Cuir (Alain Carrazé et Jean-Luc Putheau).
Outre ces monographie Huitième Art publiera une collection titré Les Grandes Séries comprenant 4 titres (Les Grandes Séries Américaines des origines à 1970, LGS Américaines de 197à à nos jours, LGS Britanniques, LGs françaises) un ouvrage sur Le Merveilleux et le fantastique à la télévision française. Tous devenant rapidement des ouvrages de référence (dans lesquels je pioche régulièrement).
Malheureusement Huitième Art disparaîtra avant d’avoir pu sortir la monographie consacrée aux Mystères de l’Ouest.
Tous ces titres deviendront des collector (au passage si quelqu’un est susceptible de me céder à un prix raisonnable l’un des ouvrages qui manque à ma collection....)

Car rien n’a d’importance, DLM

Quelques années après la sortie des premiers titres 8° Art une autre maison d’édition se lance dans l’aventure des ouvrages consacrés aux séries télévisées. La collection Le Guide du Telefan qui parait aux éditions Car Rien n’a d’importance (qui deviendra DLM) s’adresse à des bourses moins remplies mais appartenant à des lecteurs tout aussi exigeants. Ces livres au format poche sont moins fournis iconographiquement mais se rattrape avec des textes pointus, critiques et documentés. Ils offrent des analyses intelligentes de séries diverses des classiques comme Star Trek, Le Prisonnier, Mission : Impossible ou Columbo, plus récentes comme Clair de Lune, Twin Peaks ou V, se tournant également vers des séries en cours de diffusion comme The X Files et Urgences. Paraissant à un rythme plus soutenu la collection contera une vingtaine de titres. Elle disparaîtra sans faire de bruit.

Si d’autres livres centrés sur les séries tentèrent de surfer sur les programmes à la mode comme tous ceux consacrés à The X Files, Urgences ou encore Buffy, le soufflet retombera assez vite et c’est aujourd’hui le quasi désert en librairie seuls quelques irréductibles tentent encore le coup. Il n’y a pas grand chose à se mettre sous les yeux quand on est un amateur de séries. Les Miroirs Obscurs sous la direction de M. Winckler est le dernier ouvrage en date.

Les fans, les amateurs de séries ne peuvent pas être accusé de causer la déforestation tant il y a peu de papier consommé pour écrire sur leur centre d’intérêt.
Il reste bien internet mais en dépit de la qualité de certains site ce n’est pas vraiment la même chose.

Messages

  • Bonjour. Je trouve votre texte extrêment triste, bien qu’étant très réaliste. Cependant, je ne pense pas que les séries télés aient un réel avenir dans les kiosques ou dans les librairies. J ’étais un lecteur de GS et Episode, acheteur de livres sur le sujet, mais les bourses des gens qui s’intéressent aux séries ne pas extensibles, et le nombre de ses persones n’est pas aussi large qu’aux US par exemple, je pense. Donc il ne fait aucun doute que ce n’est pas par dénigrement général qu’elles se soient éteintes (les revues, suivez hein !).
    Peutêtre, et à tort, les séries TV souffrent d’un regard encore méprisant de la part des plus de 45 ans (babyboomers) et principaux consommateurs. Ceux-ci semblent souffrir d’un teroirisation de leur culture (du fait des guerres et de l’Europe qui en effraient plus d’un, il faut bien le dire). Partant de ce postulat un peu rétrograde certe, il ne paraît plus si idiot que les produits culturels américains sioent si onnis.
    Gageons qu’avec l’arivée de notre génération dans la catégorie acheteur potentiel primordial pour les diffuseurs et les éditeurs, nous voyions arivés sur nos étals et nos linéaires, DVD, revues et livres en pagailles sur ces indispensables miroirs obscurs (dixit Martin Winkler).
    Bien à vous.
    Sylvain en transit.