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Profit
Profit
dimanche 8 février 2004, par
A l’heure où l’on élève chaque nouvelle série au rand de série culte dès qu’elle a une once de succès, revenons sur celles qui n’ont duré qu’un temps, une seule et unique saison, celles qui n’ont pas su conquérir les dirigeants des networks ou une partie du grand public malgré des qualités indéniables. Découvrez les séries aux inédits perdus...
C’était quoi ?
Profit série diffusé du 8 au 29 avril 1996 sur la FOX, et du 23 septembre au 11 novembre 1997 sur Canal Jimmy. Crée par David Greenwalt et John MacNamara, elle met en scène Adrian Pasdar, ....
Jim Profit (de son vrai nom John Stokowsky) est un avocat brillant, nouvel adjoint au service Acquisition de Gracen & Gracen, multinationale spécialisé dans... à peu près tout (et dont on ne sait pas trop quel sont les motivations, en dehors de faire de l’argent, beaucoup d’argent, toujours plus d’argent). Sous des dehors lisses et policés, Jim Profit cache une ambition sans borne, une maîtrise es machinations, et un manque total de morale. Personnage noir à l’extreme, il ne renonce devant rien pour arriver à ses fins (dans le seul pilote il séduit la femme du frère du président pour que celui ci casse la figure à son frère, fait éjecter son patron, couche avec sa belle mère, tue son père). Jim trouvera sur sa voie la responsable de la sécurité de G&G, Joanne Meltzer, et surtout Jeffrey Sykes, avocat engagé au service juridique dans le deuxième épisode, qui cache autant de secret que Profit et qui montre les mêmes capacités que Profit pour la manipulation, ce qui en faits son meilleur adversaire.
Jim Profit est un Richard III moderne, plongé dans le monde ultra libéral des années 90’, et devant ses manipulations on peut se demander s’il n’est pas le diable lui même, ou du moins s’il a une âme.
Et c’était bien ?
Si vous aimez les antihéros, les intrigues alambiqués, les univers noir et sans humour, si vous n’êtes pas rebuté par les dialogues percutants, les mises en scènes soignés et les critiques féroces de la société, alors oui Profit est une excellente série. Les autres peuvent passer leurs chemin, John Doe et Charmed leurs tendent les bras.
Profit repousse toutes les limites pour offrir aux spectateurs la vision de la face sombre de ultra capitalisme. Bien sur Profit est “mauvais”, corrompu jusqu’à la moelle, mais c’est parce qu’il est parfaitement intégré dans le monde qu’il à choisi, et ce monde n’est pas exactement “la société familiale” propre sur elle que Gracen & Gracen veut faire croire. G&G fond sur les petites compagnies comme un rapace pour les avaler et grossir jusqu’à en devenir obèse. Son patrons tyranniques et inflexible est un un coureur de jupon qui recrute ses maîtresses au sein même de la compagnie, son frère est un alcoolique impuissant, ... le patron de Profit à trompé sa femme, qui elle même alcoolique a fait quelques entraves à la fidélité conjugale avec son prof de polo. Bref le monde de Profit est aussi noir que lui. Finalement on peut dire que Profit tout aussi psychopathe qu’il soit est le seul à avoir des excuses, ou au moins des circonstances atténuantes. Délaissé par son père qui lui a offert comme environnement pour grandir un carton (de Gracen & Gracen, comme par hasard), dans lequel il lui jetais les restes de nourriture pour tout repas, avec pour seul “fenêtre” sur le monde un trou dans ledit carton ouvert sur un poste de télévision fonctionnant en permanence.
Ses ambitions ne sont dirigés que vers un but : avoir une vrai famille. Quelques soit les exactions qu’il doivent commettre pour y arriver (et il en commet de nombreuses). Cette famille c’est bien évidemment celle des Gracen.
Profit est donc à la fois une critique des la société libérale des années 90’ (et après), une série sur la famille, celle que l’on recherche, celle que l’on se crée, et en creux une critique de la télévision. Profit est ce qu’il est à cause de la télévision, ce sont les programmes qu’il a vu pendant toute sa jeunesse qui l’on éduqué, qui lui ont inculqué les valeurs de réussite personnelle, de consommation effréné, et tout ce qui peut être véhiculé par la publicité. Profit est une sorte de double inversé de Martin Tupper. Profit nous met en garde contre la télévision à plusieurs reprise, et en même temps ne manque pas de distance envers le média puisqu’il n’hésitera pas à plusieurs reprise à nous parler directement face caméra.
Bah, pourquoi c’est fini ?
Pour toutes les raisons énonces plus haut, trop noir, trop critique, trop dérangeant. Le public n’a pas adhérer à cette série et la FOX devant les résultats d’audience décevants à retirer la série de l’antenne après seulement 4 épisodes (sur les 8 en boite, que nous avons eu la chance de voir en France grâce à Canal Jimmy).
Et ça fini comment ?
Les aventures de Profit resterons donc sans suite, et nous ne saurons jamais si ses ambitions seront couronnes de succès, ou si il finira par chuter entraîner vers le fond par les interventions de ses adversaires. Toutefois, sans que cela ait été écrit dans cette optique la dernière réplique off de la série, sonne comme une conclusion.
Jim Profit est reçu chez Charles Gracen, il se trouve dans la bibliothèque avec Bobby, sur le point de faire des galipettes, la caméra s’éloigne peu à peu et l’on entend Profit clôre l’épisode et la série par ces mots :
“When the smoke clears and you get down to it, three things only mater : your faith, your fortitude and your family. / Quand la fumée se dissipe, si on réfléchit bien, il n’y a que trois chose qui comptent vraiment : votre foi, votre force d’âme et votre famille.” Ce dernier mot étant prononcé alors qu’apparait à l’écran le nom des Gracen, inscrit sur le portail de leur résidence.
D’autres scénarii avaient été écrit voyant le vrai Profit retrouvé par Joanne Meltzer en Irlande, et voyant Profit touchant au monde de la politique, ils resteront malheureusement à l’état de projet.
Et maintenant ?
Adrian Pasdar à retrouver un rôle dans la série Mystérious Way diffusée sur 13° Rue. De leur côté les créateurs ont eu des fortunes diverses dans leur nouvelles aventures. David GreenWalt à crée en compagnie de Joss Whedon Angel, la série dérivée de Buffy (dans laquelle nous reverons Keith Szarabajka, Chaz Gracen dans le rôle de Holtz), il en a assuré la production jusqu’à ce qu’il lance une nouvelle série Miracle, qui malheureusement n’a pas rencontrer le succès et fut annulée, il est depuis la rentrée 2002 producteur de Jake 2.0. John MacNamara fut le producteur de la nouvelle série Le fugitif, et Fastlane, vue sur Canal +, ce qui n’est pas la meilleure chose qu’il ait pu faire dans sa carrière.
Good Night.
Bonne nouvelle pour les amateurs de la série celle ci est désormais disponible en DVD.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires
Messages
1. >Adrian pasdar, 28 octobre 2005, 12:22, par TDA
A noter qu’adrian pasdar à désormais un rôle dans la saison 2 de desperate housewives : l’avocat de Gabriel solis, depuis l’épisode 04.
C’est un plaisir de le retrouver après tout ce temps.