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Cop Rock

Cop Rock

mercredi 9 mars 2005, par Jarod

A l’heure où l’on élève chaque nouvelle série au rand de série culte dès qu’elle a une once de succès, revenons sur celles qui n’ont duré qu’un temps, une seule et unique saison, celles qui n’ont pas su conquérir les dirigeants des networks ou une partie du grand public malgré des qualités indéniables. Découvrez les séries aux inédits perdus...

C’était quoi ?

Cop Rock série diffusée de septembre à décembre 1990 sur ABC, et en 1991 sur Canal Jimmy. Crée par Steven Bochco et William M. Finkelstein, qui en furent également les producteurs et scénaristes de tous les épisodes. Avec Barbara Bossom (Maire Louise Plank) Ronny Cox (Chef Roger kendrick) Vondie Curtis-Hall (Warren Osborn) David Gianopoulos (Andy Campo) Larry Joshua (John Hollander) Paul McCrane (Robert McIntyre) James McDaniel (Franklin Rose) Ron McLarty (Ralph Ruskin) Mick Murray (Joseph Gaines) Peter Onorati (Vincent La Russo).
Nous sommes à Los Angeles, et nous suivons les histoires des policiers en civil ou en uniforme d’un commissariat dans un quartier quelconque, ni pire ni meilleur qu’un autre. Dans le premier épisode après qu’un policier en uniforme soit assassiné, le coupable est libéré suite a un vice de procédure. Lors de sa seconde arrestation, découvrant qu’une nouvelle erreur va à nouveau permettre à celui ci de repartir libre l’inspecteur Vincent La Russo le descend froidement devant les yeux de son coéquipier Donald Potts. Les répercutions de cet événement vont alimenter le reste des épisodes, poursuites contre La Russo, problèmes de conscience de Potts, répercutions politique pour le Maire Louise Plank,... D’autres histoires viendront se mêler à cette trame principale, plus classique mais néanmoins forte comme celle d’une droguée qui veut récupéré sa fille.
Et alors me direz vous, rien de nouveau, et on a fait bien pire depuis dans The Shield McKay descend froidement un autre flic. Oui mais la grande originalité de Cop Rock c’est que c’est une comédie musicale.
Régulièrement, une fois par acte, un numéro chanté et souvent chorégraphie vient ponctuer l’action, et comme dans toute bonne comédie musicale souligner les sentiments des protagonistes. De la ballade country au numéro gospel, de la chanson d’amour au rap, du rock au blues, tous les genres sont présents.

Et c’était bien ?

Cop Rock nous parle des notions de bien et de mal, de la culpabilité, de l’ambition, de l’amitié et de la trahison, de l’amour et de la jalousie, tout ces thèmes qui parcourent depuis toujours les opéras classiques et les oeuvres de Boschco.
Cop Rock en incluant cette dimension musicale transcende le genre policier pour faire de la série un vrai opéra moderne. Loin d’être artificiel les numéros musicaux s’intégrent parfaitement au reste de l’histoire qu’ils soient léger ou plus puissant ils ont tous une utilité, soulignant la détresse d’une mère après la mort de son fils, revendications collective des SDF quand les policiers viennent les délogés, complainte humoristique de ce flic qui ne sait plus ou il a garé sa voiture, plaidoyers s’entrecroisant de La Russo ou d’un activiste antiraciste.
De plus tous les numéros sont chantés et dansés par les acteurs eux mêmes ce qui renforce leur intégration dans les scènes, et donne du naturel à ce qui pourrait n’être qu’un artifice de mise en scène.
Signée Mike Post, le compositeur attitré de Boschco, de grands noms signèrent les textes des chansons, à commencer par Randy Newman qui outre le générique et toutes les chansons du pilote revint pour le dernier numéro musical de la série.
Cop Rock est de ces séries marquent l’histoire de la télévision. Ce n’est pas simplement une oeuvre de plus, mais une oeuvre majeure. Parfaitement maîtrisée dans son écriture et dans sa mise en scène, ainsi que dans ses parties musicales qui n’ont pas à rougir de la comparaison avec d’autres comédies musicales cinématographique au budget bien plus élevé, Cop Rock ne se contente pas d’innover mais transcende un genre d’une façon que l’on ne pouvait pas imaginer, faisant de ce qui aurait pu être simplement une nouvelle série policière dans un univers déjà prolifique un chef d’oeuvre complexe et riche, brassant des thèmes universel sans jamais tomber dans la facilité ou le manichéisme.
Véritable OTNI, Cop Rock reste une expérience unique, jamais imité, et donc jamais égalé, dont le souvenir marque pour longtemps les esprits de ceux qui l’on vu.

Bah pourquoi c’est fini

Cop Rock est une série maudite, et mal aimée. La critique s’acharna sur elle dès son premier épisode, allant jusqu’à comparer les numéros musicaux avec les clips de MTV. Le public bouda la diffusion et la taux d’audience catastrophique conduisit ABC à l’annuler au bout de trois mois. Trop différente, trop expérimentale, trop en avance, trop chère aussi, Cop Rock laissa le public et la critique froide et s’en alla après seulement 11 épisodes.

Et ça finit comment ?

Cop Rock n’a pas vraiment d’épisode final. L’intrigue principale concernant le meurtre perpétré par La Russo n’est pas réglé, pas plus que ne l’est celle concernant la candidature du maire au poste sénateur. Cependant même si les trames sont laissés ouvertes un dernier numéro musical réunissant toute l’équipe autour de Randy Newman (comme on peut le voir dans le générique) vient clore l’aventure sur un ultime clin d’oeil au spectateur. La chanson s’intitulant tout simplement “Ce n’est pas fini tant que la grosse dame n’a pas fini de chanter”

Et maintenant ?

Steven Boscho reviendra sur le devant de la scène avec ce qui à ce jour reste sa plus grande série en terme d’audience et de popularité NYPD Blue, dans laquelle il reprendra des thèmes qui lui sont cher, et poussera encore une fois le genre policier dans ses dernier retranchements. Barbara Bossom retrouvera un rôle de premier plan dans une des production de son cher mari Murder One. Paul McCrane deviendra le formidable docteur Romano dans Urgence. Ronny Cox apparaîtra dans diverses production comme Stargate SG1 où il tient le rôle du sénateur Kinsey. Peter Onorati retrouvera également Bochco comme producteur dans Guerre Privées. Vondie Curtis-Hall sera pendant plusieurs saison le docteur Babcock dans Chicago Hope. James McDaniel sera le Lt Fancy de NYPD Blue jusqu’en 2001. Et Randy Newman participera à Ally McBeal dont il réorchestrera le générique, avant de signé celui de Monk pour sa deuxième saison.
Un seul regret il n’existe pas le moindre CD des musiques de la série.

“Let’s be careful out there”