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2.05 - The Hole-In-The-Wall Gang

En plein dans le mur

Omega Kappa Roh

mercredi 29 décembre 2004, par Speedu

Avant dernier épisode de la série et pas le meilleur malheureusement.

Déjà parce que Pierce est là. Ensuite parce que l’histoire est mauvaise et sans surprise.

Un couple fête la rénovation de sa maison avec des invités. Un coup de masse dans le mur de la cave et ils découvrent un cadavre desseché derrière emballé dans du plastique.
Rapidement nos flics découvrent que la maison appartenait à une confrérie universitaire et que la victime en faisait partie. On convoque tous les membres et trois suspects se détachent avant que le pauvre Geordi La Forge de Star Trek the next generation soit désigné coupable après les multiples témoignages contredisant le précédent à coup de surenchère. Et on finit par un twist final sans surprise : le gosse n’était pas mort lorsqu’ils l’ont emmuré.

Ce n’est donc du coté de cette histoire vue et revue et déjà rabachée milles fois dans les cop shows qu’il faut chercher un quelconque intérêt.

De la reflexion humaine peut-être ? Oui un peu.

L’épisode s’attarde sur la communauté noire dans les années 80. Et là, je suis loin d’être le mieux placé pour en parler vu que je n’y connais pas grand chose.
Le fait est que dans ces années là (et encore aujourd’hui), les noirs se regroupaient entre eux. Enfin pas qu’eux, toutes les minorités. Et ils avaient ainsi leur confrérie au sein de l’université. Et être dans une confrérie est très important aux Etats Unis aussi bien pour sa mention sur un CV que pour les avantages que cela procure (réductions, gratuité, privilèges, ...). Et quand on vient d’une famille pauvre ou simplement à revenus moyens, c’est très important. Surtout dans le cas de la victime qui est entrée sans frais de scolarité grâce au football. Cette importance, Pierce nous le souligne dans une discussion avec Fonceur. Finalement, on arrive à faire ressortir 4 comportements de jeunes issus de familles pauvres face à l’université qui est la seule alternative pour éviter d’entrer dans un gang.

Technique 1 : celle de la victime : on entre dans la confrérie et on arnaque les riches qui y sont en les faisant chanter. On récupère ainsi du fric et on ne se fait pas jeter de la confrérie.
Technique 2 : celle de Geordi : On se fait passer pour celui qu’on est pas. "Papa travaille dans une banque". Oui mais il n’est pas le directeur de la banque comme il le fait croire. Il en est le gardien. Tout l’art réside alors à se faire discret et faire croire qu’on est riche. Ce qui malheureusement attire la victime usant de la technique 1.
Technique 3 : celle de Pierce : On couche avec les boss de la confrérie.
Technique 4 : celle de Fonceur : On ne va pas à l’université mais à l’armée.

Je vois déjà Mad qui se dit que j’ai encore abusé de substances illicites en trop grandes quantité et Sygbab ne pas être entièrement d’accord. Sauf que pour moi, c’est clair, les allusions de Pierce sous entendent qu’elle a couché, qu’elle a "réussi" en se glissant dans les lits qu’il fallait. L’a t’elle fait aussi une fois dans la police ? Probablement vu comme elle dandine ses fesses dans le commissariat.
Et tout ça au cours d’une engueulade avec Fonceur qui m’a paru forcée et par ricochet barbante. Je ne vois vraiment pas où ils ont voulu en venir. A moins que les scénaristes avaient l’intention de faire monter la tension entre eux progressivement avant de les faire coucher ensemble.

On peut aussi voir un autre aspect trop peu développé : l’acceptation de son passé. Pour tous, les années à la fac étaient les années délire, expérimentations et conneries à tout va. Mais aujourd’hui, ils ont un métier respectable ou une position haute. Que diront les parents des élèves de Geordi si ils venaient à apprendre que le prof de leurs enfants s’est drogué dans sa jeunesse ? (Bon ils ne se poseront pas la question vu qu’il a tué quelqu’un, mais je m’en servais d’exemple). Il faut savoir assumer ses erreurs de jeunesse et les conséquences de celles-ci. Malheureusement, je commence à extrapoler vu que le scénariste n’a rien développé sur ce point, préférant donner des engueulades inutiles à Pierce.

Coté technique boomtownesque : Rien à part un segment final pas au bon endroit mais nécessaire pour le twist final sans surprise. Et cela est pratiqué dans toute série faisant ce genre de twist final. Néanmoins, éclater la narration avec la présence des flashbacks aurait sans doute rendu l’épisode indigeste.

Coté personnages : Tous traversent l’épisode en fantômes sauf Pierce mais on s’en tape royalement d’elle et de son développement qui n’en est pas vraiment un.

Et je reviens sur un dernier point : je ne sais pas si le scénariste l’a fait exprès mais je ne suis pas ému par la mort de la victime. J’en viens à la fin de l’épisode à me dire qu’il méritait de crever. C’est quand même un peu fort. Et du coup, je trouve les scènes avec ses parents un peu too much avec leurs larmes et leur description de l’enfant parfait. L’université l’a t’elle changé ou bien les parents étaient aveugles ? Une question qui aurait mérité un petit éclaircissement rapide. Parce qu’on a finalement aucune véritable explication du pourquoi la victime était un enfoiré. Il ne faisait pas son chantage par nécessité réellement mais plus par plaisir malsain. L’université ne peut pas l’avoir changé de garçon parfait à ça. Bref, un peu de psychologie de la victime n’aurait pas été du luxe.


Pas grand chose sur cet épisode très moyen. Il y a bien une reflexion humaine mais elle ne m’apparait pas universelle et ne me concerne pas en tout cas. Je n’arrive pas à m’interesser aux personnages et Pierce me gonfle encore plus que d’habitude vu qu’elle est un peu mise en vedette. Un épisode dispensable.