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2.06 - The big picture

L’heure des au revoir

Le rôle de sa vie

mercredi 5 janvier 2005, par Speedu

Une actrice tire sa révérance au métier dans l’épisode par lequel Boomtown quitte l’univers des séries tv.

Déjà le dernier épisode de Boomtown. Le temps est passé vite, trop vite comme je le dis dans le bilan de la série.

Cet épisode est marquée par une coïncidence heure ou une volonté pas faite exprès. L’histoire du jour nous conte le départ d’une actrice du métier dans l’épisode qui voit le départ de Boomtown de nos écrans.

Tom et Ray sont de service cette nuit là. Ils se rendent chez une vieil acteur pour , semble t’il, un problème. Arrivés sur place, ils constatent que tout semble aller, le vieil acteur et sa jeune conquête confirmant cela. Mais Tom sent un truc qui va pas. Et le lendemein, la conquête, Erika, une actrice, est portée disparue. Mais comme on n’est ni à NY, ni dans une série Bruckheimer, Malone et sa team n’enquêtent pas, laissant Joel, Fonceur et la chieuse de Pierce s’en occuper. Tom s’incruste dans cette team de recherche. Ils enquêtent, ils soupçonnent le vieil acteur qui finit mort et ils retrouvent Erika, meurtrière de ce vieil acteur star autrefois.

Que retenir de cet épisode ? Aucune grande réflexion mais trois points intéressants dont le dernier que je développe magnifiquement mené et joué.

1- La culpabilité de Tom.

Tom a senti un problème mais Tom n’a rien fait. Du moins, il n’a pas insisté. Du coup, lorsque le lendemain, Erika est portée disparue, il se sent coupable. Logique. Seulement, cela coince. Je ne sais pas si cela vient de l’acteur, de son interprétation ou de la manière dont son rôle pour l’épisode est écrit, mais je n’adhère pas une seconde à sa culpabilité. Je n’arrive pas à le plaindre, ni me sentir concerné par sa culpabilité. D’ailleurs, elle est très vite éclipsée par la découverte de la réalité et qu’Erika n’a pas été battu. Pourtant Tom ignore cela. Les scénaristes auraient pu jouer sur cela, entre notre connaissance de la vérité et la culpabilité de Tom pour nous offrir un grand moment. Mais non, rien ne passe et c’est dommage.

2- La colocataire Bitch.

Erika a une colocataire. Très vite, il est établi qu’elles ne se connaissent pas très bien. Elle aussi est actrice en devenir, attendant le rôle de sa vie. Elles ont des points communs les soudant et la manifestation de soutien pour retrouver Erika semble touchante. Mais la réalité est tout autre. Un segment nous montre qu’elle ne fait pas ça pour retrouver son amie mais pour se faire de la publicité. Retrouver Erika, la colocataire s’en bat les ovaires. Tout ce qui compte pour elle, c’est de passer dans les journaux télévisés qui renverront d’elle une image positive. La bitch ! Oui peut-être, mais une bitch qui a tout compris. Le métier d’acteur est avant une question d’image avant une question de talent (n’est ce pas Tom Welling ...) Et cette disparition est pour elle l’occasion d’une formidable opération publicitaire. Comme on dit : "Le malheur des uns fait le bonheur des autres". Mais on dit aussi que "Bien mal acquis ne profite jamais". Malheureusement, l’épisode ne nous en dira pas plus sur la réussite ou non de cette opération marketting visant à vendre sa propre personne.
Jusque là, on a à faire à une bitch opportuniste. Mais elle se transforme en monstre avec un petit segment. Celui où elle parle à Erika déguisée avec une vieille perruque. Elle ne la reconnait pas et elle s’en fout de ce soutien "anonyme". Ce n’est pas une journaliste. Et lesm ots de la colocataire font mal. Erika pensait avoir une amie, ou au moins une copine. Elle pensait la connaitre. Cruelle déception pour Erika. Elle voit sa colocataire sous son vrai jour et cela fait mal et par cet extrême, nous montre à quel point personne ne connait personne dans les grandes villes et se moque de son voisin.

3- La spirale infernale de l’actrice.

Erika est une actrice parmi tant d’autres, rêvant d’Hollywood pendant toute sa jeunesse et s’y cassant les dents une fois la vingtaine arrivée. Le segment où on la voit défiler aux auditions est tout simplement maginfique et poignante. La jeu de Virginia Madsen traduit parfaitement le désespoir grandissant chez cette actrice refusée par tous, y compris dans le rôle muet et immobile de "trucmuche numéro 3". Finalement, elle se retrouve obligée pour vivre de faire serveuse (un cliché réaliste) et elle retrouve l’espoir d’être l’une des serveuse devenue star en rencontrant un producteur/acteur/réalisateur. Et en tombant sur le vieil acteur, elle pense avoir trouvée l’occasion. Elle va même jusqu’à coucher avec lui si cela lui permettra d’obtenir ce rôle tant attendu. Et le réveil est douloureux quand elle découvre qu’il l’a placé en figuration. D’où la crise pour laquelle Tom et Ray ont été appelé.
Le vieil acteur avait tout simplement peur qu’une mauvaise actrice gâche sa dernière chance de retour sur le devant de la scène. Et quelle horreur il a commis car elle va lui démontrer tous ses talents d’actrice, grandioses au passage, dans une magnifique scène qui aboutira au meurtre du vieil acteur.
Erika était une très bonne actrice n’yant pas eu de chance. Elle n’était pas au bon endroit au bon moment. La cruauté du hasard de la vie dans toute sa splendeur.

Coté technique : Rien à redire. Les segments sont très bien utilisés, la déchonologie également. Une très bonne maitrise de ce coté là. La photographie est très bonne en prime.

Coté personnages : Tous traversent l’épisode en fantômes, y compris Tom sur qui l’épisode était centré pourtant. Il reste Virginia Madsen qui a tout simplement merveilleusement jouée.


Une histoire formidable sur la cruauté de la vie. Très bien développée du coté de l’actrice Erika. Par contre, la culpabilité de Tom est très mal menée. C’est dommage que cela vienne gâcher l’épisode. Il aurait fallu que nos personnages s’effacent complétement, laissant le champ libre à Erika pour occuper tout l’épisode.
Un dernier épisode très bon qui fait encore plus regretter la disparition de la série.