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Saison 6

Just Shoot Me

dimanche 21 décembre 2003, par Imu

Au commencement
Il était une fois un grand network, connu pour ses six amis dans leur café et son hôpital de Chicago, qui pris la décision de diffuser par un beau soir de mars 97 un pilote d’une nouvelle comédie, Just shoot me (Voilà en VF)
Mais de quoi parle donc Just shoot me ?
Et bien c’est l’histoire d’une jolie princesse ? heu, de Maya Gallo journaliste intègre travaillant dans une station télé New yorkaise qui se fait virer pour avoir ridiculisé la Claire Chazal locale. Maya se retrouve donc obligée d’accepter un job de journaliste chez son papa Jack, le roi du Blush magazine, un grand magazine féminin.
Maya (Laura San Giacomo) se retrouve donc dans la rédaction un brin particulière du Blush où évolue des personnages un brin particulier. Jack tout d’abord (George Seagal), milliardaire blasé obnubilé par des gadgets plus invraisemblables les uns que les autres et rédacteur en chef du magazine à ses heures. Les relations entre Maya et Jack sont légèrement tendues, normal lorsqu’on sait qu’il n’a jamais été présent pour les moments cruciaux de la vie de sa fille et que ce quinquagénaire bien tassé est marié à l’ancienne copine de lycée de Maya, sur le point d’accoucher !
Arrive ensuite Denis Finch (David Spade), le secrétaire particulier de Jack. Petit, maigrichon, blondinet, obsédé sexuel, collectionneur de figurine, rêvant de faire un jour parti de la famille Gallo et machiavélique lorsqu’il s’agit de faire une sale blague à ses "camarades", Finch est la bête noire de la rédaction mais un secrétaire efficace et attentionné pour son patron/père de substitution.
Nina Van Horn est la rédactrice mode du Blush. C’est une nymphomane, alcoolique, droguée, obsédée par sa silhouette et son âge, rarement présente au travail, influençable et totalement barrée. Cette caricature de la parfaite jet-setteuse est magistralement interprétée par Wendie Malick (Dream on), ce rôle lui a d’ailleurs valu une nomination aux Emmys award dans la catégorie meilleur second rôle féminin.
Kevin est celui qui livre le courrier. Grand gaillard au visage déformé, bizarre pour ne pas dire carrément flippant, chacune de ses apparitions sont jubilatoires à tel point qu’au fil des saisons le personnage est passé de secondaire à récurrent.
Pour finir Elliot Di Mauro (Enrico Colantoni) est le photographe officiel du magazine, c’est un vrai don juan qui collectionne les mannequins qu’il photographie et qui est jalousé par tous les membres mâles de la rédac et en particulier par Finch.
Des personnages hauts en couleur donc et il en faut bien pour tenir sept saisons.


Just shoot me, un titre évocateur !
Just shoot me est un titre volontairement ambiguë qui signifie littéralement "Tire-moi"/le portrait, qui ne permet aucun doute sur le sujet principal de la série, le Sexe ! Les personnages ne pensent et ne parlent que de ça (et en particulier Finch) à l’exception de la prude Maya, le vrai sceau d’eau glacé dans ce monde en chaleur. Mais attention Just shoot me c’est aussi, des bonbons hallucinogènes, un dîner avec Woody Allen, un frangin arnaqueur et menteur, Brian Dennehy en papa pompier un peu rustre, Finch qui se venge pour un soda, une rétrospective sous forme de documentaire, Finch qui découvre la relation de Maya et Elliot, Victoria Principal en ex-femme vivant au croché de Jack, Finch marié à Rebecca Romijn-Stamos (Ah, Rebecca ?) et beaucoup, beaucoup d’autres choses. Vous ne comprenez pas ? Regardez la série !


Historique
Si Just shoot me est suivi par un public restreint en France, la sitcom a remporté un énorme succès aux USA durant ses sept années d’existence. Diffusé dans le fameux Must see TV de NBC (le même soir que Friends) la série réunissait en moyenne 14 millions de téléspectateurs et se retrouvait régulièrement dans les 20 programmes les plus suivis de la télé US. Malheureusement au cours de sa 7e année Just shoot me changea de case horaire. Un changement qui lui fut fatal, la sitcom perdit près de la moitié de son audience et fut supprimée sans ménagement par la méchante NBC qui bazarda ses derniers épisodes durant l’été dernier, dernière preuve de sa reconnaissance.


Sixième saison : Just shoot me, where are you ?
Après une cinquième saison assez décevante (mais qui nous laissait sur un cliffanger dur pour les nerfs) la sixième repart sur de bonnes bases avec des épisodes très drôle. Le premier accueille le chanteur Snoop Dog, le nouveau patron de Finch, dans son propre rôle et qui donne de grands espoirs pour la suite. Vient juste après le double épisode "The two faces of Finch" où Denis doit faire face à son passé et qui reste l’un des meilleurs de la saison, en particulier grâce à un David Spade en pleine forme et à l’interprétation de Amy Sedaris, excellente dans le double féminin du maigrichon blondinet.
Malheureusement tout se dégrade très vite et la flopée de guest star ne parviendra pas à combler le manque d’inspiration des scénaristes. Preuve en est de la piètre performance de Ray Liotta qui viendra plomber non pas un mais deux épisodes de la saison. Pire encore, la maternité improbable de Nina est à la limite du risible, et comme si cela ne suffisait pas les scénaristes ont cru bon de la faire grand-mère ! Résultat on s’ennuie ferme (même Kevin n’est plus drôle) jusqu’à se demander où est passée la sitcom qu’on a tant aimé.
Heureusement les derniers épisodes remontent légèrement le niveau, grâce notamment à "The book of Jack" et l’étonnant "The burning house" tourné sous forme de documentaire en noir et blanc et sans rire enregistré. Le dernier épisode n’est en lui-même pas l’un des plus mémorables de la série mais d’un assez bon niveau pour cette saison très moyenne.


Vieille marmite trouée et soupe aigre
La raison de l’échec de cette sixième saison est simple. A force d’être enfermé dans leur microcosme restreint les personnages n’évoluent plus et les histoires commencent à tourner en rond. Et contrairement à une série comme Friends qui a su rebondir avant de tomber dans le ridicule, Just shoot me s’enlise dans ce qui a fait son succès.
La sitcom a perdu de son originalité, les acteurs ne jouent plus avec le même entrain et les scénaristes ne font que du recyclage.
En tant que vrai fan de la série je n’attends plus grand chose de la septième et dernière saison, sachant déjà que les meilleures heures de Just shoot me sont derrière elle.
Il n’en reste qu’elle vaut vraiment le détour et (pour ma part) demeure, au même titre que Friends ou Frasier, l’une des grandes sitcoms des années 90.