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Code Quantum
Bilan général
Quantum Leap
jeudi 21 mars 2002, par
1. Présentation générale de la série
Code Quantum est une des nombreuses séries crées et produites par Donald P. Bellisario comme Magnum ou Supercopter. Crée en 1989, elle à pour héros un voyageur dans le temps.
Sauf, qu’ici, au lieu de s’attarder sur de la SF pure ou bien sur de la reconstitution historique, la série préfère traiter des problèmes sociaux, des transformations et révolutions de la société américaine des années 50 aux années 80. La mission du personnage principal, Sam Beckett, (comme l’écrivain) est de ’sauter’ dans la peau d’une personne afin d’empêcher une erreur future de se commettre, et de changer le cours de la vie de personnes qui lui sont en général, totalement inconnues. Sam est lui même partiellement amnésique et ne contrôle pas les bonds dans le temps qu’il fait, qui semblent être dicté par une force inconnue (Dieu, le Destin, le temps ou quelquechose d’autre) mais qui sont situés entre le jour de sa naissance et celui de sa vie actuelle. Il est aidé par Al, son ’Observateur’ et ami, qui lui apparaît sous forme d’hologramme et lui fournit les informations, conseils, et aides lui permettant de s’en sortir. Tout deux ont pour but de trouver un moyen de ramener enfin Sam chez lui, dans son véritable corps.
2. Présentation et analyse des personnages
La série n’est constituée que de deux personnages : Sam et Al.
Samuel Beckett (interprété par Scott Bakula) est le prototype du voyageur dans le temps, et du héros un peu ’trop parfait’. C’est un physicien renommé, mathématicien de génie, qui à conçu lui même le projet ’quantum’ permettant de voyager dans le temps. Étant petit, ce fut un enfant précoce, qui pouvait lire à 5 ans et battre un ordinateur aux échecs à 10 ans. Il apprend aussi à jouer de la guitare, du piano, et à pratiquer le basket et les arts martiaux (Taïkwendo, judo, Boxe thaï, etc...) Il s’est aussi illustré en jouant du piano au ’Carnegie Hall’ à 19 ans, et en rentrant au MIT à l’age de 16 ans.
Parallèlement à sa vie exemplaire, les membres de sa famille n’ont pas eu une vie très rose. Son père, fermier dans l’Indiana, meurt d’un cancer peu de temps après que la ferme familiale ne soit racheté par de gros industriel, son frère décède lors d’un guet-apen au Vietnam, et sa sœur, s’enfuit à 17 ans avec un alcoolique qui la frappait. Sam à connu aussi un échec amoureux puisque sa femme l’a planté sur le seuil de l’autel le jour de son mariage.
On peut sûrement penser que c’est afin de changer sa propre vie qu’il décide de créer le projet Quantum, avec l’aide Al Callavicci.
Al est le parfait reflet inversé de Sam. Il est plus vieux que lui, il n’a pas connu les mêmes choses que lui, et autant Sam est prude, correct et posé, autant lui est un coureur de jupon, cigarophile et assez impulsif.
Albert Calavicci (Dean Stockwell) est le plus proche soutient de Sam durant ses missions. Il est nettement plus âgé que lui, et à eu une une tout autre enfance que lui. Abandonné par sa mère, placé dans un orphelinat, loin de sa sœur, il apprend très jeune à se débrouiller et à faire les 400 coups. Très tôt il commence à se faire des petites amies, ou à s’enfuir de l’orphelinat que ce soit pour rejoindre un as du billard ou un cirque itinérant. Puis, il rejoint l’armée, et réussit même à se marier. Mais il est fait prisonnier pendant 5 ans au Vietnam, et une fois de retour, sa femme se sera remarié. Par la suite, il va tout au long de sa vie collectionner les mariages foireux, et abuser de la bouteille. Il semble connaître Sam depuis longtemps, et dit avoir construit le projet Quantum avec lui. Al reste le seul lien que Sam ai avec le projet Quantum, ainsi qu’avec Ziggy, l’ordinateur principal, de plus, ses diverses connaissances, en matière d’acrobaties, d’armée ou de mariages aideront Sam plus d’une fois. Il est d’une nature insolite, légèrement obsédé sur les bords, et adore jouer de sa qualité d’hologramme.
On retrouve quand même quelques personnages qui apparaissent plusieurs fois :
On peu noter les personnages du staff du projet Quantum, qui sont plus mentionnés par Al que vus réellement au cours de la série : Gushie, le petit-gros ingénieur à mauvaise haleine, Ziggy, l’ordinateur égocentrique du projet, Tina, l’actuelle copine d’Al, le Dr Beeks, la psychologue du centre, auquel on peu rajouter selon les sauts dans le temps : Dona, la femme de Sam ou Sammy Jo, la fille qu’il à eu suite à un bond dans le temps.
On pourrait aussi mentionner les personnages qui reviennent parfois d’un saut à l’autre : Abigaël, dont on suit la vie à travers trois sauts dans le temps, ou Alia & Zoey, les miroirs inversés de Sam et d’Al ;
On peut aussi mentionner bien ceux qui ont particulièrement marqué comme Édouard St Jones, le "remplaçant" d’Al ou le mystérieux barman du dernier épisode.
3. Analyse du concept et des sujets abordés
Code Quantum est souvent trouvé comme une série "juste sympathique", pourtant elle mérite plus que ça ! Le concept de la série se rapproche déjà en lui même d’une forme d’Anthologies d’histoires, le but affiché étant de trouver Sam dans une situation totalement différente de celle dont il est partit. La série, donc, au lieu de rester seulement sur le sujet des voyages dans le temps, explore une grande liberté de narration : Tout les style sont utilisés : de la comédie au film noir, en passant par le western ou les problèmes de société. Il en est de la même liberté avec les lieux, les années, et les situations rencontrées, ce qui donne à la série une grande variétés de sujets dans les épisodes. On peut néanmoins mettre l’accent sur plusieurs grandes thématique :
Le côté humaniste de la série : Sam parcoure le temps plus pour aider les gens qui ont des problèmes ou pour régler quelques "erreurs du passé" que pour changer l’ordre mondial ou pour empêcher un grand drame historique de se commettre. (Mis à part peut-être pour l’épisode "Lee Harvey Oswald".) La série se veut parfois proche des problèmes de la société, (le statut des femmes au foyer, le viol, la perte d’un enfant, le travail des handicapés mentaux...) ou des révolutions culturelles au travers du quotidien des hommes & des femmes qui y vécurent. Les épisodes réussissent parfois à nous attacher à des familles ou des personnages au travers d’un seul épisode.
Le côté drama de la série : C’est dans les deux premières saisons, au cours de la progression des sauts, que des bribes de souvenirs, comme la mort de son frère ou son amour secret envers son ancienne prof de piano, reviennent progressivement à Sam, souvent en lien avec ce qu’il est en train de vivre. Il en est de même pour Al qui confesse peu à peu sa vie passée à son ami. Or, les sauts dans le temps donnent parfois à Sam de changer sa vie ou celle d’Al, mais avec le dur risque sous-jacent de ne pas réussir la mission pour laquelle il à été envoyé, ou même de ne pas réussir à faire évoluer les choses de façon satisfaisante. De même cela peut poser des problèmes moraux, comme dans l’épisode où Sam découvre qu’il à une femme qui attend son retour depuis plusieurs années.
Le côté historique : A chaque sauts de Sam on retrouve en background l’esprit et les mentalités de l’époque, ainsi que de multiples références aux années et aux personnages historiques. Sam est parfois vu comme le témoin de certains évènements historiques (comme les émeutes de Watts ou l’attentat de J.F.Kennedy) ainsi que de la façon dont vivent les gens ou dont les évènements sont perçus (comme dans l’épisode "piscine atomique" où l’on découvre les psychoses d’une famille face à une guerre nucléaire pendant la période des missiles de cubas.) De plus, de nombreux éléments se rapportant aux époques sont souvent glissées (journaux télés d’archives, références aux acteurs star du moment) et la B.O est souvent représentative du hit parade de l’époque, et va d’Elvis Prestley à Blondie en passant par "La Bamba". Si dans les premières saisons, les changements historiques fait par Sam doivent être involontaire, et sous forme de "Kiss with History" (comme aider Buddy Holly à écrire "Peggy Sue" ou apprendre le Moonwalk à un petit garçon noir appelé "michaël") dans la cinquième saison, on verra Sam parcourir la vie de Lee Harvey Oswald, devenir le chauffeur de Marilyn Monroe, ou être le jeune Elvis Prestley. Mais, dans l’ensemble, la série s’attache plus à donner une vision sociologique des années 50 à 80 qu’à raconter l’histoire des USA.
Le côté comique : Même si la série possède quelques épisodes proche de la dramatique ou assez sombres, il y a souvent pas mal de comédie dans la série, que ce soit dans le traitement de l’épisode même ou par les personnages d’Al ou de Sam. Les situations déstabilisantes dans lesquelles se retrouvent Sam en début d’épisode, tiennent parfois du comique, (arriver sur une scène pendant le final d’un sketch, se retrouver entouré de porcs, ou découvrir que l’on est un travesti) ou bien des épisodes entiers sont traités d’une façon plus comique que les autres : ( "Good Morning Peoria" avec la façon dont on voit Sam de se lâcher derrière un micro, "Runaway" où Sam se fait maltraiter par une chieuse de grande sœur, ou "The Wrong Stuff" où Sam découvre les inconvénients de la vie de .... singe de Laboratoire. Sam et ses problèmes de trous de mémoire donnent lieux à pas mal d’anachronisme ou d’erreurs culturels (Faisant référence à Lennon et Mc Cartney comme des patrons de supermarché, demandant un café décaféiné dans les années 50, ou se trompant entre l’avion U2 et le groupe de rock bien connu) et ses différents sauts et étonnements divers face à la situation dans laquelle il donnent souvent lieux à pas mal de grimaces ou de passages comiques. Mais le principal élément comique du duo reste quand même Al, qui arrive souvent avec des tenues incroyables au niveau de la fantaisies, de la couleurs ou en décalage complet avec l’époque. Il y a aussi tout le comique de sa situation d’hologramme invisible, lui permettant de faire des commentaires désobligeant, de mater les filles sans se faire voir, de passer à travers les murs ou les personnages d’une façon bizarre, ou tout simplement de faire le clown. (Comme sur scène dans "Guitar rock") On peut rajouter aussi tous les problèmes liés au commutateur qui bouffe les mots par la moitié, et les brèves sur l’égo surdimensionné de Ziggy, sur les caprices de Tina ou la référence à l’haleine malodorante de Gushie. Comme dans tout duo les dialogues entre les deux personnages, sont imprégnés de cet d’humour, et résume assez bien le choc du caractère des deux personnages.
Le côté science-fictionnesque : On ne va pas le nier ! Même si la série fait tout pour atténuer à fond le côté "science fiction", l’histoire de base parle quand même d’un scientifique qui part du futur pour voyager dans le temps. (En fait, il s’agit des années 95 à 99, qui sont situés futur pour la série, qui, je le rappelle à été tourné au début des années 90 !) Mais, celle ci reste dans 85% seulement évoqué par la forme du commutateur clignotant d’Al, ou par ses grogneries envers Ziggy, l’ordinateur du centre. En réalité, ce côté Science fictionnesque, n’apparaît pas avant la 5eme saison (et le saeson opener’s de la saison 4 aussi....) où l’on commence à voir le centre "Starbright" où est situé le projet quantum, et dont l’intérieur ressemble un peu à un vaisseau spatial (grands couloirs blancs, salles d’éveil épurée, Ordinateur clignotant dans tout les sens, etc... C’est aussi dans cet saison que l’on verra un peu la ville futuriste de Stallion’s Gate, le temps d’un épisode, et que d’autres voyageurs dans le temps font leur apparitions, avec l’arrivée de Zoey et d’Alia.
Le côté "touche à tout" : Ensuite, reste dans cet série plein d’épisodes, et de moments appartenant un peu à tout les genres. De la drama autour d’une partie de billard ("Pool Hall Blues") jusqu’aux courses poursuites ("Maybe Baby", "Piano Man" ) en passant par l’angoisse ("Portrait of Troïan", "Dreams") ou la comédie musicale ("Catch a falling Star") ! Sans parler des épisodes étant en eux même une référence à des séries ou des films, que ce soit dans les séquences (le mariage mafieux à la Scorcesse dans "Double Indentity" ou la course poursuite en voiture à la Grease "Kamikaze Kid", "Revenge of the Evil Leaper") ou dans les épisodes entier (les films de Boggart dans "Play it Again Sam" ou Twin Peaks dans "Good Night, dear Heart"). La série assure donc son côté original de mélange d’anthologie et de série télévisée avec des personnages récurrents !
4. Diffusion dans le pays d’origine, puis en France
L’idée de faire une série basé sur les voyages dans le temps trottait dans la tête de Donald Bellisario depuis longtemps, bien avant Magnum. Inspiré par le Fugitif et Les Envahisseurs, il présente son projet à la N.B.C. et s’entoure d’un Staff de scénariste formant une équipe soudée. (Jusqu’à parfois 6 noms de responsables sur un script.) Au départ, les épisodes étaient censés concentrer 3 sauts de Sam, mais très vite l’idée d’un seul et unique saut par épisode à due s’imposer.
Le Pilote sera diffusé le 26 mars 1989 sur N.B.C (un dimanche de Pâques.) suivis d’une courte saison de 7 épisodes. Les premiers fans apparaissent déjà, les "Leapers."
Puis, de Septembre 89 à Mai 90, la série entame une seconde saison. Si au départ la série n’est pas vraiment un succès public (elle est classé 42ème au classement des séries télés) sa remontée grandira au fur et à mesure de la saison. A cette époque, les scénaristes envisagent les projets les plus fous pour plus tard (Sam Beckett dans la peau d’un bébé, d’un chien, ou de Thomas Magnum... Voire un épisode qui serait un dessin animé).
Pourtant, une fois renouvelé, la troisième saison est alors programmé un Vendredi soir, la tranche casse-gueule par excellence (En face de la série ne se trouvait guère que "La fête à la maison"). Malgré des déprogrammations d’épisodes en cascades et des incohérences de programmation, les fans tentent de suivre la série. (Notamment grâce à la démocratisation du magnétoscope.) En Janvier 1991, après l’épisode "La Fuite" la série est suspendue. Elle ne reprendra que suit aux lettres de fans, et reprendra à partir du 6 mars 1991. Elle sera notamment diffusé le Mercredi soir, ce qui aura pour effet de doper l’audience.
La série est renouvelée pour une quatrième saison, avec un budget au rabais. Mais la série tient coûte que coûte. (A titre indicatif, le double épisode "Lee Harvey Oswald" sera tourné en 14 jours, la où il aura fallut 26 jours pour le Pilote.)
Pour la 5eme saison, N.B.C exige que la série soit modifiée pour doper l’écoute. Ils exigent plus de Science Fiction, ainsi que le fait que Sam se retrouve face à de grands évènements historiques (l’attentat de Kennedy, la mort de Marilyn Monroe....). Malgré ces contraintes, la série réussi à maintenir son esprit original. On fait aussi comprendre à Bellissario que cette années sera la dernière, et il apprend l’arrêt de la série dans la presse. Face à cela, il laisse un dernier épisode à la fois compréhensible en soi, et pouvant laisser un possible retournement de situation qui rendrait possible une suite. Mais l’arrêt est final, et ni l’acharnement des fans, ni les projets de Donald. P. Bellissario pour donner une suite à la série, n’aboutiront. A ce jour, un script de suite est toujours à l’étude.
Quant à la France, elle se contentera de reprendre les droits de la série une fois celle ci achevée aux USA. Diffusée d’abord hebdomadairement sur Série Club à partir de septembre 1993, la série sera diffusée simultanément sur M6, puis diffusé exclusivement sur M6, le mardi à 18 heures. La série deviens un des succès de la chaîne, et lorsque le stock d’épisode sera épuisé au cours de l’année 1994, le standard d’M6 croulera sous les appels de téléspectateurs en manque d’épisode. Les rediffusions seront chouchoutés par la chaîne, celle ci organisant un émission spéciale pour Scott Bakula pendant tout un après midi, ou la diffusion des 3 épisodes clefs un samedi soir. Puis, petit à petit la série deviendra un bouche trou idéal, les rediffusions (parfois incomplètes) se suivant régulièrement toutes les deux années.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires