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Stargate SG-1

Saison 1 à 6

Stargate SG-1

mardi 13 mai 2003, par Anangel

1) Présentation générale de la série

C’est une série qui mélange astucieusement l’action, l’humour, la science-fiction, la mythologie, les intrigues de palais, la diplomatie militaire en nous questionnant subtilement sur notre passé commun.



a) A la Source

La série Stargate SG-1 est inspirée par le film du duo Emmerich-Devlin, Stargate, datant de 1994, gros succès produit par Canal+.
Petit récapitulatif :
Le film débute sur la découverte d’un anneau sur le site de Guizèh dans les années 1920. Pendant des décennies, des générations des chercheurs se sont véritablement "cassé la tête" sur l’utilité de cette chose. Un jeune égyptologue, le Dr Jackson à lunettes (James Spader) et aux théories controversées, découvre sans aucune difficulté le passage débouchant sur une lointaine planète. Il réussit tant bien que mal, et malgré le fait qu’ils ne soient pas sûrs de pouvoir revenir sur terre, à convaincre l’US AIR FORCE d’envoyer avec lui une équipe, dirigée par le Colonel O’Neill (Kurt Russel), à travers la "porte des étoiles".



b) La Production

En 1996, la Métro-Goldwin-Mayer, décide de racheter les droits du film pour en faire une série. Deux des plus grands producteurs du moment de séries de science-fiction sont mis sur le coup : il s’agit du duo (encore un !!) Glassner-Wright qui étaient à l’origine des séries Au-delà du Réel, l’Aventure continue et de Poltergeist, les Aventuriers du Surnaturel, toutes deux diffusées sur M6.



c) Le Début de l’Aventure

La série est en fait la suite du film. Elle débute un an après la première mission.
En effet, Jack O’Neill (R. Dean Anderson), ayant pris sa retraite après cette mission, se voit dans l’obligation de reprendre du service sous les ordres du Gal Hammond (Don S.Davis) à la suite d’un petit incident. Là, ils découvrent une salle remplie d’hiéroglyphes, indiquant en gros que la porte ouvre en fait sur un gigantesque réseau reliant des dizaines de milliards de planètes entre elles.
C’est à partir de là que ça devient intéressant...


2) Analyse du concept et des sujets abordés

Je tiens un instant à comparer les différences fondamentales entre le film et la série.



a) Comparons, comparons...

Tout d’abord, les références mythologiques, la plupart des personnages et les effets spéciaux sont toujours présents, très impressionnants par le nombre et la qualité pour une série !
On peut admettre que l’atmosphère du film a été relativement respectée. On n’est pas trop dépaysé...
Voilà pour le global...Revenons à l’essentiel...
L’ouverture du concept de la série vers un champ de possibilités plus large contrairement au film est la différence essentielle et principale. En effet, dans le film, il est insinué que la porte des étoiles ne conduit qu’à une seule planète, en l’occurrence celle d’Abydos, rescapée de l’évolution humaine. La série a tout d’abord « démenti » cette insinuation dans le premier épisode grâce à la découverte de cette fameuse salle remplie d’hiéroglyphes.
Puis viennent d’autres différences tout aussi importantes qui seront développées plus loin.



b) Le concept général

Reprendre la mythologie classique et ancienne en les mélangeant à la science-fiction est un des points le plus caractéristique de la série. En effet, les goa’ulds se sont servis des croyances religieuses polythéistes des peuples dits « moins-évolués » en se faisant passer pour des dieux grâce à leur technologie très avancée pour mieux les asservir.
Puis, les créateurs ont réussi à élaborer une identification des téléspectateurs à la série, non seulement grâce aux personnages différents mais qui se ressemblent (on a en chacun de nous un peu de ces 4 membres de SG-1 !) mais aussi par le fait que la porte des étoiles nous donne à NOUS, gens d’aujourd’hui, la possibilité d’aller sur d’autres mondes : il n’y a pas de fusée futuristes ! Ces personnages sont nos contemporains et bien qu’ils soient tous très doués dans leur domaine, le réalisme est surprenant tant que l’on reste sur Terre mais...dès que l’on traverse la porte, tout peut vous arriver -le pire comme le meilleur- et on ne peut pas savoir ce qui nous attend.
La série a également un concept de type "voyageurs" comme Sliders ou Code Quantum. Mais une différence de taille existe : les séries type Code Quantum ont des héros totalement perdus, apeurés et pris dans une sorte de cercle vicieux d’où -on s’en doûte !!- ils n’en sortiront jamais : leur condition n’est pas voulue. Et c’est là que SG-1 fait toute la différence. Tout d’abord, les héros ont choisi leur condition : ce qu’ils font c’est leur métier ; ce sont des militaires professionnels, super entraînés et habitués à ce genre de missions périlleuses, qui ont une base et qui rentrent dès le moindre problème pour demander avis à leur supérieur. Mais il ne faut pas croire que c’est une série calme et posée ; bien au contraire, parfois, ils désobéissent aux ordres et se retrouvent dans une situation assez délicate : "ou tu réussis à sauver la planète et tu reçois une médaille du Président ou tu échoues et tu te retrouves en Cour Martial !" Beau programme en perspective...



c) Sujets abordés

Stargate SG-1 n’est pas seulement une série de science fiction « couillonne » où les effets spéciaux et l’action priment sur la psychologie des personnages et les questions posées...voui, voui, c’est une série qui a dépassé le simple stade de série TV pour téléspectateurs abrutis et affalés dans leurs canapés au QI inférieur à un organisme unicellulaire.
Voici quelques questions que la série nous a posées à nous, humains de la Terre :


- Questions à portée philosophiques, voire même métaphysique, universelles
D’où l’on vient ?
Où allons-nous ?
Ces deux questions essentielles dans l’existence universelle sont constamment à l’esprit du Dr Jackson Daniel qui essaie lors de chaque mission de comprendre les autres peuples pour mieux se comprendre nous-mêmes : c’est le travail même de tout historien.


- Questions à portée sociologiques et historiques
Les références aux bêtises faites par l’humanité dans le passé et même maintenant, entre autres et la liste n’est malheureusement pas exhaustive : guerres, génocides, toutes formes de totalitarisme et d’idéologie fanatique ( nazisme, racisme, xénophobie, fascisme, incompréhension entre les peuples, etc...), l’extermination de peuplades, les sectes, les différentes formes d’esclavagisme et d’asservissement de l’Autre. En effet, la possession du corps par le Goa’uld peut être considérée comme une forme d’esclavagisme même si ceux-ci nous considèrent comme des animaux, des « bêtes de somme »...ce qui permet aux scénaristes de poser subtilement la question sur le traitement des animaux par les humains : cet épisode nous a permis de se mettre dans la peau des animaux qui peuvent être maltraités à nos propres fins.


- Questions à portée critique
Alors là, que l’on aime ou pas cette série, tirons le chapeau bas !
Une série américaine critiquant la politique de son pays...bien sûr toujours par sous-entendus ! Ils démontrent bien les désaccords qui peuvent survenir entre les différents corps de l’Etat. Elle porte également des critiques sur la politique de son pays en général mais aussi militaire et montrent que les dirigeants américains ne sont pas des anges, loin de là ! Avouons-le, c’est très rare...
La présence de Teal’c permet d’avoir une autre vision sur notre monde : la manière dont on vit, nos cultures, nos relations parentales et filiales...cette vision critique et totalement objective démontre parfois que les peuples soi- disant moins évolués que nous ne le sont peut-être pas.

A méditer...
Mais ne nous prenons pas la tête... c’est quand même une série de science-fiction... bien qu’elle crée des métaphores subtiles en rapport avec nous, notre histoire commune passée et présente, ces questions n’en restent pas moins sous-entendues car c’est avant tout un divertissement mais contrairement à la pensée générale, Stargate SG-1 nous a prouvé que « divertissant » ne rime pas forcément avec « idiot » ; d’ailleurs ça rime même pas !!

C’est là toute la différence avec Star Trek ou Star Wars (là je vais me faire des ennemis..).
Le 20ème siècle a eu Star Wars (on ne peut pas nier que ça était le début de toute la science-fiction mais franchement quel concept manichéen simpliste : d’un côté les bons et de l’autre les mauvais, pitié !)
Le 21ème siècle aura Stargate : la représentation télévisuelle d’une ère de remise en question, de regard sur son passé.


3) Présentation et analyse des personnages

Cette présentation ne sera pas exhaustive. En effet, ici ne sont cités que les personnages et acteurs présents dans le générique de début mais il existe des personnages secondaires récurrents qui apportent de la couleur à la série.



a) Equipe originelle

Colonel O’Neill Jonathan « Jack » (Richard Dean Anderson)
Militaire de carrière de l’Armée de l’Air des Etats-Unis, O’Neill commande la fameuse équipe SG-1 et il a été le premier à passer la porte avec le Dr Jackson Daniel. Il est toujours en dilemme intérieur : il ne sait parfois pas gérer le fait d’être militaire et humain en même temps. Il peut se montrer capable de grandeur d’âme mais être parfois intransigeant avec les ordres et les buts qui lui ont été donnés. Il a toujours le bon mot pour relativiser les situations les plus complexes et ironise constamment sur ses (in)capacités intellectuelles. C’est un personnage haut en couleur avec lequel on ne sait pas ce qui nous attend. Il en vient toujours à l’essentiel et ne s’embarrasse pas souvent des détails. Il est, en conclusion, un meneur d’hommes.

Dr Jackson Daniel (Michael Shanks)
Archéologue et polyglotte, c’est le jeune premier du groupe. Il est à l’origine de la découverte du fonctionnement de la porte des étoiles. Il a vécu sur la première planète visitée, Abydos, pendant un an parmi les autochtones et s’est marié avec Sha’re. Il rejoint le SG-1 dans l’espoir de retrouver son épouse après son enlèvement par Apophis. Il est d’un conseil précieux et prend toujours le meilleur parti (pas forcément le plus facile) : le plus humaniste. Il n’hésite pas à aller à l’encontre d’une décision qu’il trouve injuste ou inhumaine même si celle-ci est ordonnée par le Colonel O’Neill ou le Général Hammond. Ce dernier prend souvent en compte ses aspirations et ses réflexions. C‘est le stéréotype même du « scientifique-rat-de-bibliothèque-ouvert d’esprit-inactif » : ce dernier point s’efface au fil des épisodes grâce à l’entourage qu’il côtoie. Il joue souvent à « l’avocat du diable » et pose aux membres de son équipe les bonnes questions qui les amènent à une réflexion différente.

Capitaine Major Carter Samantha (Amanda Tapping)
C’ est une sorte de “superwoman” : militaire ayant piloté des avions de chasse lors de la guerre du Golfe, elle est avant tout une scientifique spécialisée en physique et astrophysique. Heureusement, au fil des saisons, les scénaristes ont réussi à lui faire avoir quelques petits « travers » : elle peut, par exemple, préférer garder un amour impossible en désobéissant aux ordres pour ne pas le trahir. Lors d’une mission, elle a été possédée par un Tok’ra, un gentil goa’uld résistant contre les méchants goa’ulds (bin voui, c’était pareil, par exemple, durant la seconde guerre mondiale, il n’y avait pas que de « méchants » allemands ; certains étaient contre la politique d’Hitler !). Grâce à cela, elle accède à certains souvenirs de ce Tok’ra mais pendant un certain temps, elle était un peu déboussolée face à ce phénomène et mélangeait souvent ses propres sentiments à ceux de Jolinar, le Tok’ra. Elle est souvent en accord avec les principes du Dr Jackson Daniel mais son grade l’oblige à obéir aux ordres sans discussion.

Teal’c (Christopher Judge)
Ancien guerrier Jaffa qui a trahi son maître Apophis, Teal’c est un allié d’exception pour SG-1. Au fil des épisodes, il a su créer un lien privilégié avec le Colonel O’Neill basé sur le respect et la confiance mutuels. Persuadé que les goa’ulds sont de faux-dieux, il a rejoint le SG-1 sur un coup de tête. Stoïque, discret, secret même, on ne savait pas réellement ses motivations jusqu’à la révélation de l’existence de sa famille. Selon l’acteur, Christopher Judge, Teal’c « s’était, au début, allié avec le SG-1 pour délivrer son peuple et sa famille du joug des goa’ulds. Il n’avait aucune intention de s’intégrer ou même de comprendre les terriens ou les autres peuples qu’il rencontrait. » Mais ses motivations au fil des saisons ont évolué et lui permettent, dès lors, d’avoir une autre vision sur notre civilisation, nos habitudes, nos coutumes : à présent, dès qu’il ne comprend pas une chose ou une situation, il s’arrange toujours pour demander à un de ses coéquipiers de lui expliquer. C’est en réalité un cœur tendre sous une armure de naquadah. Par contre, lors d’un épisode, Apophis a réussi à le récupérer grâce à une forme d’hypnose ; on peut alors se demander si ses motivations et son alliance avec la Terre ont toujours été sincères et si ce n’était pas une « taupe », un espion des Goa’ulds depuis le début...reste à voir si les scénaristes sont aussi vicieux que moi pour avoir pensé à ça !

Général Hammond Georges (Don S. Davis)
Commandant du SGC, la base secrète où est entreposée la porte des étoiles, c’est un homme droit et moral qui estime énormément tous les membres de SG-1. Il n’hésite jamais à prendre la défense d’un de ses hommes et à aller au front (c’est rare quand même !) pour les délivrer si sa requête n’est pas acceptée par le Président ou le Pentagone. Il entre souvent en conflit avec les politiciens au sujet des alliances avec les autres peuples : ses mots d’ordre sont respect et diplomatie. Malgré tout, il peut parfois se retrouver coincé entre deux chaises : entre les ordres qui peuvent lui être donné et ses aspirations plus humaines et morales. Veuf et grand-père de deux petites-filles, il reste souvent à l’écart et dans l’ombre de ses hommes. Cependant, au fil du temps, une relation amicale et personnelle s’est installé entre lui et les membres de SG-1. Grand ami du Général Carter Jacob, père du Major Carter Samantha, on peut supposer qu’il la connaissait déjà depuis longtemps.



b) « Petit » changement

Après le départ de Michael Shanks et la « mort » (je dis ça comme ça pour faire plus court, pardon aux connaisseurs !) de son personnage, le Dr Jackson Daniel, à la fin de la cinquième saison, un nouveau membre fait son entrée lors de la sixième saison :

Quinn Jonas (Corin Némec, l’ex- Parker Lewis)
On ne sait pas grand chose sur le personnage : humain érudit et chef d’une planète visitée par le SG-1, il fuit sa planète à cause de désaccords politiques, dirons-nous, et rejoint le SGC.
Voilà, je vous raconterai la suite quand on le connaîtra un peu mieux.


4) Diffusions en France et dans les autres pays


a) Diffusions TV américaine

Diffusée dans 60 pays, la série est appréciée de tous : aussi bien par les fans purs et durs de science-fiction que par le grand public.
La première diffusion était réservée à la chaîne câblée américaine, Showtime, le 27 juillet 1997 ; cette exclusivité a duré 5 ans. La sixième saison est maintenant diffusée, aux USA, sur la Sci-Fi.



b) Diffusions TV francophones

La première diffusion française était sur la chaîne Série Club le 27 février 1998 et sur M6 le 17 septembre 1998 à 20hrs30, cas de figure exceptionnel pour une série de S-F.
Les autres épisodes sur M6 ont été diffusés à une heure de moins grande écoute : le dimanche à 19hrs ou tous les soirs en access-prime time, par exemple.
La série a repris sa place en prime time lors de la troisième saison (excellente, d’ailleurs !) dont le premier épisode, Dans l’Antre des Goa’ulds, a été diffusé le 6 avril 2000.

Sinon chez nos amis frontaliers, la RTBF diffuse la série pour la Belgique et la TSR pour les Suisses.



c) Autres supports de diffusion

La série a su se créer une base de fans fidèles qui sont très actifs. En effet, l’existence d’une multitude de sites web à l’éloge de ces héros ainsi que la création de conventions, réunions où les fans rencontrent leurs acteurs, à Vancouver, à Londres et bientôt la première en France justifie mon sous-titre : le mythe Stargate est bien présent car un mythe perdure dans le temps malgré tout ce qui peut l’entraver, comme par exemple l’arrêt imminent de la série.

En effet, l’aventure touche à sa fin au bout de la sixième saison avec peut-être une ouverture sur un film avec les acteurs de la série.
Heureusement, nous avons toujours le plaisir de les retrouver encore et encore en DVD vendus par coffret et où les bonus sont nombreux et très instructifs.