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Ally McBeal

Saison 1 à 3

Ally McBeal

lundi 5 février 2001, par Gib’s, Numero 3

1. Présentation de la série

Diffusée pour la première fois sur la chaîne américaine la FOX le 8 septembre 1997, puis arrivée dans l’hexagone le 24 février 1998 sur TEVA (sur le satellite), le dernier bijou de David Kelley fait aujourd’hui les beaux jours de M6 après POPSTAR...

Si la série est un réel succès, elle le doit à un homme, David Kelley, l’un des plus brillants créateurs de série de ces dernières années. On lui doit entre autres PICKET FENCES, CHICAGO HOPE ou encore THE PRACTICE.

En traitant des aventures d’une jeune avocate, Ally McBeal, travaillant dans un des cabinets d’avocats les plus délirants jamais vus à la télévision, de sa recherche du prince charmant et de ses hallucinations, il a réussi faire une série novatrice, tour à tour émouvante et drôle, mais aussi intelligente, posant des questions sur la société actuelle.


2. Présentation des personnages

Ally McBeal (Calista Flockhart)
Jeune avocate de 27 ans (au début de la série), elle débarque au cabinet Cage/Fish & Associates après une histoire de harcèlement sexuel dont elle a été la victime. A la fois excentrique et égocentrique, elle est victime d’hallucinations, ou plutôt de visions. Elle vit dans son propre monde. En quête de l’âme sœur, elle connaît des relations sans lendemain. Son premier amour (et le seul) est marié, il s’agit de Billy Thomas. Elle vit avec sa meilleure amie Renée Radick, assistante du procureur.

Billy Thomas (Gil Belows)
Ami d’enfance et premier amour d ’ Ally, c’est un avocat brillant. Marié à Georgia, qu’il avait rencontré à la faculté de droit et pour qui il a quitté Ally, il n’en reste pas insensible à son ancien amour. Devenu son confident (lors des deux premières saisons), le jeune homme connaîtra une confusion des sentiments, ne sachant plus la femme qu’il aime. Dès lors qu’il embrasse Ally, les relations vont se détériorer (à partir de l’épisode 37 « retour de flammes ».

Dans la saison 3, c’est La transformation totale. Celui qui apparaissait le plus équilibré des avocats du cabinet, se teint les cheveux en blond platine, porte une boucle d’oreille et affirme haut et fort sa misogynie. Ce qui va entraîner la rupture définitive au sein du couple (déjà fragile depuis le baiser Ally/Billy). Il va décède à la fin de la saison 3 dans l’épisode 68 « Pour la vie » d’une tumeur au cerveau, qui expliquera son changement radical de comportement. Avant une dernière déclaration d’amour à la seule femme qu’il ait jamais aimé.

Georgia Thomas (Courtney Thorne-Smith)
Epouse de Billy et avocate au cabinet. Elle vit mal le fait qu’Ally travaille avec l’homme qu’elle aime. Elle la considère comme une concurrente et est jalouse de la complicité entre Billy et son ancienne petite amie. Cependant, elle va finir par devenir amie avec cette dernière et travaillera avec Ally sur certains dossiers.

Georgia est souvent comparé à une poupée Barbie même si cela n’est pas fondé. C’est une jeune femme qui dit ouvertement ce qu’elle pense et ceux que pensent les autres.

Même si parfois cela ne plaît pas toujours à son entourage, d’ailleurs les conséquences peuvent être parfois dramatiques. Notamment lors de l’épisode 55 « Le Cadeau » lorsqu’elle décrit négativement Elaine Vassal qui souhaite obtenir la garde d’un bébé qu’elle trouve avec Ally. Lors de la troisième saison, elle rejoint le cabinet de Renée Radick et divorce de Billy. Elle quitte la série à la fin de cette saison.

Richard Fish (Greg Germann)
Ancien camarade de fac d’Ally et son patron. C’est un homme qui a deux passions : l’argent (« le pognon ») et le sexe. Il est considéré comme un très mauvais avocat mais comme un très bon homme d’affaires. En créant les toilettes mixtes, il souhaite créer une atmosphère ou tout le monde aura plaisir à travailler. Au niveau des relations amoureuses, son cœur balance pour deux femmes, « Frimousse » Cone et Ling Woo. Il a quitté la première pour une relation tout aussi orageuse pour la seconde avant de rompre avec cette dernière. Il aime caresser le coup des femmes (surtout quand il y a un peu de chair) ce qui sera à l’origine de sa rupture avec le juge joué par Dyan Cannon (épisode 14 : « Dites-le avec le sourire »). Il aime aussi caresse sous le genou des femmes et arrive grâce à cette technique à toutes les faire succomber. La spécialité de Richard, les « Fishismes », il s’agit de petites phrases sur un sujet bien précis (la place de la femme par exemple) qui lui semble évident mais qui choque les autres.

John Cage (Peter MacNicol)
Surnommé le biscuit, il est l’un des associés du cabinet. C’est l’avocat le plus brillant du cabinet qui ne perd presque jamais. C’est surtout , comme Ally, un extravagant. Il entend dans sa tête les chansons de Barry White, expérimente sur les conseils de son thérapeute la thérapie du sourire, qui consiste à une jolie grimace lorsqu’on le contrarie. Il a pour animal de compagnie une grenouille, qui disparaît au cours de la saison 2 et qui donnera lieu à une scène hilarante d’enterrement dans les toilettes. Il possède donc un tas de manies qui font de lui quelqu’un d’étrange pour les autres, de déroutant mais aussi de fascinant. Surnommé aussi « le petit bonhomme », il utilise la phrase « je suis troublé » ou encore lorsqu’il est confus « pocipsit ». Il devient au fur et à mesure le meilleur ami d’Ally, qui va lui permettre de mieux s’accepter et de s’affirmer auprès des autres. Il va connaître l’amour auprès de Nelle la belle, qui le quittera pourtant à la fin de la saison 3 dans l’épisode 63 « Pour la vie », étant trop différents.

Nelle Porter (Portia de Rossi)
Elle arrive au début de la saison 2. Avocate aussi manipulatrice qu’ambitieuse, on la surnomme « SubZéro ». Elle a pour meilleure amie Ling, et commence à entretenir

Une relation tumultueuse avec John Cage. Même si les autres filles, Ally en tête, se méfient d’elle, la jeune femme s ’ intégrera finalement petit à petit.

Pourtant, Nelle est une femme plus fragile qu’elle en a l’air. A la fin de la saison 3, elle rompt avec John Cage, jalouse de la relation privilégiée et complice entre son patron et sa collègue Ally. Elle tente ensuite de créer son propre cabinet, dérobant par la-même des dossiers appartenant à ses anciens employeurs. A la fin d’un dernier épisode mémorable, elle retrouve sa place en dévoilant les vraies raisons de son vrai-faux départ.

Ling Woo (Lucy Alexis Liu)
Femme d’affaires et avocate, Ling est une femme au fort tempérament. Elle est belle, riche et elle le sait. Outre ses activités au sein du cabinet « Fish and Cage », elle possède plusieurs entreprises qui lui valent bien des problèmes, par exemple lors de l’épisode 31 « Sans les mains » dans lequel elle est poursuivie par un groupe d’activistes contre la pornographie sous prétexte qu’elle organise des combats de catch féminin dans l’un de ses clubs. A partir de la saison 2, elle entretient une relation avec Richard Fish avant que celui-ci ne rompe avec elle lors de la saison 3. Néanmoins, elle semble être toujours amoureuse de ce dernier et il se pourrait que le couple se reforme dans la saison 4. Enfin, depuis qu’elle a embrassé Ally, dans l’épisode 49 « Chacun ses fantasmes », elles sont devenues très amies.

Elaine Vassal (Jane Krakowski)
Secrétaire d’Ally, c’est une femme curieuse et très bavarde. Elle ne peut s’empêcher de tout écouter et de tout raconter ce qu’elle sait. Sous ses aires de femme heureuse, épanouie, volage, se cache une femme malheureuse. Dans les épisodes 55 et 57, intitulés « Le cadeau » et « Une fille facile », on découvre ses vrais sentiments, le désir d’être mère et de se défaire de l’image que les autres l’affublent, une image de fille facile et d’écervelée. Une image dont elle souffre, elle aspire, elle aussi, au simple désir de rencontrer l’amour. Grande amie d ’ Ally, elle est aussi une « Géo Trouve-Tout », elle crée notamment le soutien-visage, son invention la plus performante.

Renée Radick (Lisa Nicole Carson)
Meilleure amie et colocataire d’Ally, elle est substitut du procureur lors des deux premières saisons. C’est une fille qui a les pieds sur terre. Dans la troisième saison, elle ouvre son propre cabinet.

Marc Albert (James Le Gros)
Remplaçant, au sein du cabinet, de Billy, décédé à la fin de la troisième saison.

Avocat brillant, spécialiste des affaires criminelles, il est très mal accepté par ses nouveaux collègues. Il aime écouter de la musique en préparant ses plaidoiries, mais aussi se faire nettoyer les dents trois fois par semaine. Il a un faible pour Ally.

Vonda Shepard (Elle-même)
Compositrice et interprète de la plupart des chansons de la série (dont le générique), Vonda Shepard apparaît, dans la série, comme la chanteuse du bar, se trouvant au rez-de-chaussée de l’immeuble, abritant le cabinet Cage/Fish & Associates.

« Frimousse » Cone (Dyan Cannon)
Juge, elle est la compagne de Richard Fish lors de la première saison. Plus âgée que Richard, elle est jalouse. Et ce trait de caractère amènera leur rupture dans l’épisode 14 « Dites-le avec le sourire. »

Lors de la troisième saison, elle s’associe à Renée pour ouvrir son cabinet.


3.L’originalité de la série

Un nouveau regard sur la femme
Lorsqu’on regarde d’un peu plus près, on peut s’apercevoir que LA Femme est l’élément central de l’histoire. Ally est le symbole même de la femme moderne, telle qu’on se l’imagine aujourd’hui, une femme qui s’est émancipée, une femme ambitieuse sur le plan professionnel, tout en essayant de réussir sa vie amoureuse. L’image de la femme a évolué depuis le début des années 60/70 à la télévision. Elles ne sont plus des femmes objets, elles ne servent plus à montrer à quel point le personnage de la série est un séducteur. Elles sont indépendantes, ne sont plus esclaves de leurs maris et enchaînées à un homme. Elles ne sont plus LES DROLES DE DAMES qui satisfaisaient les moindres désirs de Charlie, alors que celui-ci se fait masser par des créatures plus belles les unes que les autres.

Dans le cabinet Cage / Fish & Associates, les femmes sont belles mais surtout brillantes. Elles sont indispensables au bon fonctionnement du cabinet, et pas seulement parce qu’ils entretiennent des liens très étroits ( Nelle a été la compagne de John, Ling celle de Richard Fish). A l’image de SEX AND THE CITY, les femmes contrôlent presque la situation et réduisent les hommes à de simples pénis. Le personnage d’Ally est d’ailleurs loin de clichés à la ALERTE A MALIBU, ce n’est pas une créature plantureuse qui met ses formes en valeurs pour le plaisir des yeux du téléspectateur.

Elle correspondrait plus à une image de la femme-enfant. Car c’est l’une des forces de la jeune femme, c’est encore une jeune fille. Une jeune femme qui rêve de rencontrer le prince charmant, qui vit dans un autre monde, un monde à la frontière de la réalité et de la fiction. Elle est ainsi décrit par le magazine GENERATION SERIES (numéro 28) « comme quelqu’un qui se sent « comme une petite fille qu’on va gronder » ».

En outre, les personnages féminins que se soit Renée, la meilleure amie d’Ally, ou l’ambitieuse Nelle, elles sont toutes plus intéressantes les unes que les autres. A chaque fois, Kelley sait nous émouvoir et nous fait découvrir une parcelle de la personnalité de ses personnages féminins.

L’exemple de Ling est le plus impressionnant. Il s’agit d’une femme d’affaires redoutable (qui a des ennuis assez souvent pour ses respectables entreprises), doublée d’une avocate formidable et surtout d’une femme au fort tempérament. Elle ne laisse jamais rien paraître la plupart du temps. Pourtant, elle craque à plusieurs moments que ce soit dans l’épisode 36 « les deux anges » lorsqu’un jeune garçon, dont elle s’est occupée avec Ally, meurt d’une leucémie, ou encore lorsqu’elle doit défendre un vieil homme vivant dans une maison de retraite.

Les épisodes écrits par un homme, rendent encore plus important l’image d’un changement, de l’évolution de la place de la femme au sein de la société, un véritable hommage.

Une comédie musicale ?
La série crée par David Kelley n’est pas à proprement parlée une comédie musicale. Les comédiens sont avant tout là pour jouer, et ne chante pas, ou peu. Si l’on compare à une autre série, FAME célèbres dans les années 80, ou les acteurs étaient à la fois, comédiens, danseurs et chanteurs, ca n’a rien à voir. Le seul personnage qui interprète des chansons dans la série est Vonda Shepard, qui tient son propre rôle et que l’on ne voit jamais dire un mot.

Pourtant, la présence de la musique dans la série est primordiale, la musique accompagne les moments les plus émouvants de la série, les moments de solitude, de désarroi des personnages, ou bien au contraire les moments de gaieté, des moments humoristiques. Ally a des visions, mais entend aussi des chansons dans sa tête, ses chansons sont souvent des messages que quelqu’un tente de lui transmettre, comme dans l’épisode 64 « I will survive » ou Ally tente de refaire surface après la mort de Billy, son premier amour et entend la célèbre chanson de Gloria Gaynor. Elle a d’ailleurs des hallucinations d’artistes, comme Al Green ou encore gloria Gaynor. Et elle n’est pas la seule. John Cage, est un admirateur du chanteur Barry White, dont il entend en permanence les chansons, cela lui donne du courage, notamment lorsqu’il doit inviter Nelle Porter à dîner. Dans l’épisode 41, dont le titre est « Main dans la main », Barry White va même jusqu’à faire une apparition pour remonter le moral de John, son ange-gardien peut-être. D’autres invités de marque font des apparitions dans leurs propres rôles et y interprètent leurs plus grands succès, parmi lesquelles Tina Turner ( épisode 61 « Chercher la femme »), ou encore de Macy Gray (épisode 67

« Rêves de gloire »). Mais les moments musicaux les plus forts, les plus délirants restent encore les hallucinations d’Ally, dans l’épisode 21 « Les « Cloches » », le bureau se transforme en salle de danse dans la tête d’Ally. Autres moments musicaux importants, lorsque Ally et ses amis se trouvent dans les églises, et notamment pour l’enterrement du juge Boyle (joué par Phil Leeds, décédé le 16 août 1998 à l’âge de 82 ans), celui qui avait pour formule « montrez-moi vos dents », qui se termine par un numéro musical émouvant.

Le point culminant reste cependant le final de la saison 3, dont le titre veut presque tout dire, (épisode 68) « Une comédie presque musicale ». Un final en apothéose, l’épisode se veut un hommage aux comédies musicales, c’est une réussite. Le générique chanté pour l’occasion par les acteurs eux-mêmes, est tout simplement formidable et l’on souhaiterait qu’il soit le générique régulier de la série. Un à un, les comédiens poussent la chansonnette, de Peter MacNicol à Calista Flockhart, et les moments d’émotions se suivent et ne se ressemblent pas. L’épisode est une réussite, sans doute le meilleur épisode imaginé par Kelley, qui arrive toujours à maintenir l’intérêt et l’originalité à chaque épisode. Pour regarder Ally McBeal, un conseil suffit « Entrez dans la danse »...

Ally au pays des merveilles
Ce n’est pas une série comme les autres, c’est une série unique, inclassable, ce n’est pas une comédie musicale, ni même une série judiciaire, ni même une comédie sentimentale. La série emprunte plusieurs genres et c’est sa grande réussite.

D’abord, la série se distingue par des personnages les plus fantaisistes les uns que les autres. Ally ressemble au personnage d’Alice de Lewis Carrol sur plusieurs points. C’est une jeune fille, parfois une enfant, perdue dans un monde entre l’imaginaire et le réel, qui rêve du prince charmant, qui voit des licornes dans l’épisode 33 « La licorne ». Une jeune fille qui croise sur son chemin des individus aussi étranges qu’elles, parfois même plus. John Cage est le plus important de tous, de par ses manies, de part ses manières. Il possède une télécommande pour nettoyer les toilettes par exemple, il a conçu pour sa petite amie Nelle des chaussures sont les talons rétractables.

Il ressemble beaucoup à Ally, et ces deux-là se comprennent mieux que personne. Ils se demandent parfois s’ils ne sont pas des « âmes-sœurs ». Les autres personnages possèdent tous des caractéristiques qui font d’eux des personnages hors normes. Et ce n’est pas un hasard, Kelley nous compose un vrai récital sur le droit à la différence, le droit de rêver, de ne pas penser la même chose qu’une autre personne.

Et c’est ce qui renforce le caractère de modernité de la série.

Ensuite, les sujets abordés dans la série à travers les différents procès, sont variés et peu communs aux autres séries abordant la justice, des procès qu’on ne trouve pas ou peu dans des séries comme THE PRACTICE ou MURDER ONE ( les références de ces dernières années) . Voici quelques exemples :

Episode 11 : « Mariage à trois ».

Sur le sujet de la polygamie, un procès dans lequel 3 personnes veulent officialiser leur vie commune, celle d’un homme, de sa femme et de sa maîtresse...

Episode 34 : « La vie rêvée ».

Une femme mourante souhaite être mise dans le coma afin de finir sa vie en rêve dans un monde qu’elle s’est construit et dans lequel elle se réfugie. Sur le thème de l’euthanasie et du droit à la différence.

Episode 36 : « les deux anges ».

Un enfant atteint d’une maladie incurable porte plainte contre Dieu.

Voilà des épisodes très différents, abordant une réflexion sur des sujets vastes et qui ne trouveraient pas leur place ailleurs que dans ALLY MCBEAL. Des sujets parfois drôles et souvent émouvants.

David Kelley a ainsi réussi à créer une série originale, encrée dans un monde difficile à cerner, le monde d’Ally, de John, le monde tel que les personnages le voient et tel que nous pouvons le voir. Une série ou se succèdent des sujets drôles, émouvants parfois plus légers ou plus graves. Une série pourtant très réaliste et de son temps, qui interroge notre société, qui permet de s’interroger sur soi-même.

La référence à Alice, est d’ailleurs permanente et est illustrée par la présence dans le bar, ou ont l’habitude d’aller les membres du cabinet après le travail, des jumeaux avec qui Ally et ses amies ont pris l’habitude de danser.


4. Les différentes saisons

Saison 1/ Saison 2
Le meilleur de la série sans nul doute. Elles sont très proches l’une de l’autre et renferment des moments d’anthologie (dont beaucoup de scènes avec John Cage).

On pénètre dans le monde D’Ally sans y avoir été préparé sans pouvoir en sortir. Nous entrons dans son monde complètement fou, fait de rêves, Ally est en quelque sort une jeune princesse qui attend ce lui qui emportera son cœur.

La série est centrée sur elle essentiellement, mais n’est-ce pas le titre de la série.

Elle devient un des personnages les plus drôles, les plus touchant et fou de l’histoire de la télévision. L’arrivée de deux nouveaux personnages lors de la saison 2 va permettre une richesse d’intrigues et une densification de la série.

La saison 3
En rupture avec les deux premières saisons. Kelley s’amuse à transformer certains personnages radicalement, de défaire ce qu’il avait réussi lors de la saison 2 au niveau de la relation entre les personnages.

Le début de saison est satisfaisant, dans la lignée de la saison 1 ou 2, c’est à partir du 10ème épisode environ et jusqu’à 4 épisodes de la fin que l’intérêt baisse.

Beaucoup moins de situations comiques, les affaires deviennent répétitives et peu nombreuses. La série ne se renouvelle pas beaucoup. Certains personnages ne sont plus utilisés (Georgia, Renée), d’autres sont moins percutants (John). Le personnage attire le plus notre attention par rapport aux saison précédentes est Elaine (elle parvient à ses fins en quelques sorte).

L’épisode sur la mort de Billy, bien qu’émouvant atteint des sommets sur ce qu’on peut rapprocher à cette saison 3. Kelley s’est semble t il un peu emporté et cette soudaine tumeur pour expliquer le départ de l’acteur Gil Belows (refus de prolonger son contrat) est à la fois peu crédible et ne colle pas à la série.

Paradoxalement, la mort de ce personnage va relancer la série. Le personnage de Georgia est amené à disparaître (il était devenu inutile), un nouvel avocat vient prendre la place de billy (la série avait bien besoin d’un nouveau personnage pour se donner un second souffle), et le personnage d’Ally prend un nouveau départ ...

Les derniers épisodes (4-5 derniers) renoue avec le meilleur de la série lorsque le mélange des genres (situations comiques, scènes mélancoliques et/ou tristes, scènes musicales, ...) avec un sommet lors du dernier épisode.

Et si les personnages d’Ally et de John, deux piliers de la série et qui subissent encore une évolution pas trop radicale, la saison 4 s’annonce excellente et le passage de la saison 3 sera vite oublié. L’arrivée de Robert Downey Junior semble confirmer cette tendance.


5. Conclusion

Comment définir cette série ?

Ce n’est pas une SITCOM, pas un SOAP, pas un DRAMA, ni même une comédie musicale ou une série judiciaire. Il s’agit d’un mélange d’ingrédients de tous ces différents genres.

Avant tout, elle met en scène des personnages complètement loufoques, aux attitudes, aux habitudes plus étranges les unes que les autres (voir partie Ally au pays des merveilles). Les personnages « s’analysent » sans cesse les uns les autres jusqu’à ce connaître sur le bout des doigts. Il n’est pas question d’une psychanalyse au sens propre, car les scènes dans les toilettes mixtes sont plus délirantes les unes que les autres. Les personnages reflètent malgré toutes ses excentricités, ce que nous sommes.

Les sujets qui y sont abordés sont assez différents de « sa sœur » THE PRACTICE, beaucoup plus noire.

En outre, Le travail remarquable de David Kelley, qui rédige tous les scénarios de la série, et dans lesquels il écrit tous ses fantasmes, ses peurs, ses rêves, en résumé, sa vision de la société. C’est une série incroyablement personnelle.

David Kelley fait également preuve d’une immense capacité de création, beaucoup plus qu’une simple série, il crée des situations totalement folles, invraisemblables, et utilise tous les moyens possibles (effets spéciaux, musique, situations gênantes, situations émouvantes...). Son travail de scénariste ne serait pas aussi mis en valeur si ceux qui le portent à l’image n’étaient doués. les acteurs sont excellents, ils savent tout faire, faire rire, pleurer et même chanter.

La bande son est irréprochable (c’est sûrement une des séries où la musique a le plus d’importance)

En bref, david kelley a créé une série totalement originale, drôle et touchante, bien écrite et réalisée. Une série créative, à l’image de son auteur, l’un des plus talentueux des années 90, sans doute la série qui met le plus en valeur la créativité et la personnalité de son auteur.

A l’image de David Lynch envers Laura Palmer, on peut même supposer qu’il est tombé amoureux d’Ally, mais qui ne le serait pas...