LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires

Accueil > Chroniques > Bilans > Bilan général

Sex & The City

Bilan général

Sex & The City

lundi 24 mai 2004, par feyrtys

Il faut savoir une chose avant de parler de Sex & The City : les quatre personnages féminins de cette série sont toutes censées travailler, avoir les moyens de se payer des appartements sublimes dans Manhattan, pouvoir se nourrir de salades tous les jours avec leurs copines dans des restaus branchouilles, dîner au restaurant tous les soirs et sortir en boîte le week-end. Sans oublier les séances de shopping, les manucures, les coiffeurs, la gym et les cours de claquette. J’en ai donc conclu que SATC était en fait une série de SF. Série fantastique donc, dans laquelle le ridicule ne tue pas, si l’on en croit les diverses tenues, plus ridicules les une que les autres, que portent tour à tour ces quatre filles.


Faisons les présentations :


Carrie Bradshaw est une écrivaine qui tient une chronique sur le sexe, les hommes et les relations, dans le New-York Star. Elle est écrivaine, pour sûr ! elle a même un Macintosh portable, si c’est pas un signe ça !
Ses chroniques seront publiées sous forme de recueil et traduites un peu partout. Pendant un temps, elle écrira des articles pour Vogue.
Carrie est une femme sexy, intelligente, subtile et drôle, un tantinet superficielle, mais absolument irrésistible. Mais elle a un gros défaut : elle ne sait pas s’habiller. Vous voyez à quoi ressemblent les photos de mode dans les magazines féminins ? Et bien elle doit certainement, chaque semaine, prendre le pire de ces photos, et décider de tout porter en même temps. Les lunettes de soleil à la Top Gun, les slips kangourous pour homme, les jambières fluos et les foulards dans les cheveux. Elle a tout fait, absolument tout. Mais la grâce de Sarah Jessica Parker (et sa capacité à marcher élégamment perchée sur des talons de 15 cm) réussirait presque à sauver les pires idées des stylistes de SATC. Et dieu sait qu’elles en ont eu, des mauvaises idées.


Au début de la série, Carrie fumait, et elle fumait vraiment beaucoup. Je fumais à l’époque où j’ai vu la première saison de SATC, et croyez-moi, c’était beau de la voir fumer, partout, de glisser ses paquets souples dans ses sacs "baguette". J’en rêve encore !
Quand j’ai arrêté et qu’elle a continué, elle, notre amitié télévisuelle en a pris un coup. Elle avait tendance à m’énerver, à écraser ses clopes à peine entamées ! Quand elle a finalement arrêté de fumer, pendant la 3ème saison, j’ai quand même été triste... Je ne pouvais plus fumer par procuration... Et quand elle a allumé une cigarette dans le dernier épisode, vous pouvez pas vous imaginer à quel point ça a été jouissif... Pour tout ça, merci Carrie.
Merci pour autre chose : avoir connu l’amour, l’avoir perdu, puis retrouvé, s’être trompé de chemin, avoir commis des erreurs et continuer à croire que tout était possible avec un homme, et quel homme... Mr Big, le mystérieux et insaisissable Mr Big. Le costard, le cigare, la chanson de Sinatra et l’inaccessibilité personnalisés en un seul homme. L’homme qui a fait perdre la tête de Carrie, et plus d’une fois. Celui qui l’a fait souffrir presque tout autant. Mais l’homme qui, au final, saura aimer ce qu’elle aime en elle.


Samantha Jones tient sa propre agence de Public Relation. Elle est ce qu’on pourrait appeller une femme fatale. Une femme fatale sans aucun tabou et avec une libido exacerbée (allez savoir pourquoi, ça va toujours ensemble ces choses là). Bref, Samantha a du coucher avec la moitié de Manhattan et elle n’hésite pas à arborer sa sexualité au monde, et se fiche de ce que pensent les autres. C’est certainement elle qui vit les aventures sexuelles les plus amusantes. Parmis les plus marquantes : cette fois où elle pensait être tombée amoureuse d’un homme parfait, mais dont elle découvrait qu’il en avait une toute petite... Ou cet autre homme, qui se targuait d’en avoir une énorme, qui "faisait peur aux femmes". Malgré tous ses efforts (yoga, marijuana), Samantha renonçait à son "Mont Everest".


Samantha est certainement le personnage le plus vivant à mes yeux, mais c’est aussi celle qui a une storyline très pauvre pendant les 4 premières saisons. A part coucher avec des hommes et avoir un discours très libertain, elle connaissait peu d’événements qui auraient pu la faire changer. Dans la 4ème saison, elle tombe amoureuse, pour la première fois, d’un magnat des hôtels, un faux gentleman qui la trompera (enfin qu’elle surprendra en train "de manger du sushi", si vous voyez ce que l’image peut vouloir dire). Et dans la 6ème saison, là, on aura la totale : elle rencontrera l’homme idéal, un acteur-mannequin dénommé Smith, de presque 20 ans son cadet, qui tombera amoureux d’elle et dont elle ne pourra plus se passer. Elle devra également affronter un cancer du sein...
Samantha est très émouvante lorsqu’elle découvre, maladroitement, les "règles" qui régissent les couples. Dans la jalousie, elle sera excessive. Dans la peur de s’engager, elle le sera également : il faudra tout le talent de persuasion de Smith pour qu’elle accepte qu’il lui tienne la main. Un poil blanc à un endroit incongru ? Samantha n’hésite pas à tous les teindre plutôt que de passer pour une vieille du vagin.
Il y a quand même une chose très énervant à propos de Samantha : c’est Smith. Il est tout simplement parfait. Beau comme un dieu grec ("The Absolut Hunk"), sensible, attentif, quelle femme n’a pas rêvé de sortir avec un homme comme lui ? Il comprend Samantha et lui pardonne tout. En même temps, je n’imaginais pas Samantha s’engager dans une relation avec un autre homme que Smith, après le fiasco "Richard" (le magnat des hôtels et infidèle notoire).


Miranda Hobbes est une avocate dans un grand cabinet. Elle est féministe, cynique, et revendique le droit de ne pas nécessairement avoir besoin des hommes pour être heureuse. De l’avis de beaucoup d’hommes dont j’ai recueilli les impressions à propos de SATC, Miranda est le personnage qu’ils détestent le plus. Elle est, à leurs yeux, irritante et vraiment très peu séduisante. Voire un peu "tue-l’amour" à elle toute seule. C’est vrai que Miranda est excessive dans certains de ses propos. C’est vrai qu’elle est froide et qu’elle ressemble à s’y méprendre à une "control freak". Mais son cynisme, ses faiblesses qu’elle tente de cacher, son incapacité flagrante à aimer, en font tout de même un personnage attachant. Miranda rencontrera un homme qui la fera douter, qui la chamboulera : il s’appelle Steve et il est barman. Leur histoire est faite de non-dit et de complication : Miranda ne sait pas ce qu’elle veut dans sa vie personnelle ; Steve ne sait pas ce qu’il veut dans sa vie professionnelle. Leur cohabitation ne durera pas... Mais alors que Steve se voit atteint d’un cancer des testicules, Miranda a pitié de lui et couchera avec lui pour la bonne cause. C’est ce qu’on appelle le "Mercy Fuck", et en l’occurence, cette coucherie vaudra à Miranda de tomber enceinte, malgré ses ovaires diagnostiquées paresseuses et le fait que Steve n’ait plus qu’une boule... Miranda et Steve mettront un an après la naissance de leur fils pour s’avouer leur amour. Ils déménageront à Brooklyn, et Miranda abandonnera son cynisme habituel pour une générosité qu’elle n’avait jamais connue auparavant.

Là encore, je me questionne : pourquoi Steve est-il aussi patient et adorable avec Miranda ? Pourquoi ne peuvent-elles tomber amoureuse que d’hommes parfaits ? A moins que la solution, ce soit que ces hommes là soient parfaits pour elles...


Charlotte est une parfaite fille de bonne famille, oscillant entre le tailleur Chanel et l’imperméable Burberry’s. Elle tient une galerie d’art dans Manhattan et rêve depuis ses 15 ans de se marier et d’avoir des enfants. Elle est la plus prude, la plus innocente des quatre, et également la plus berçée d’illusions. Après avoir épouser un docteur écossais, Trey Mc Douglas (aka Paul Atréides dans le film "Dune"), sans avoir auparavant couché avec lui, elle découvrira que le mariage ne repose pas uniquement sur l’idée qu’on s’en fait. Après de nombreuses péripéties (son mari, impuissant au lit, sera surpris dans la salle de bain en train de se masturber devant un magazine porno), Charlotte finira par découvrir qu’elle est stérile et divorcera de Trey... Puis tombera amoureux de l’avocat de son divorce, Harry, un homme chauve et sans manière, bref, son anti-prince charmant. Mais l’alchimie fonctionnera et, après s’être convertie au judaïsme pour pouvoir épouser Harry, Charlotte célèbrera la pire cérémonie de mariage qu’on puisse imaginer dans un épisode fantastique. A la fin de la série, Harry et Charlotte, un couple à la limite de la perfection,(comme tous les couples de SATC) pourront adopter une petite fille.


Pour certains, SATC est une série sur l’amour, le sexe et les relations homme-femme. Pour moi, SATC est une série sur la magnifique amitié qui unit quatre filles très différentes, et sur la belle histoire d’amour qui les lie toutes à New York.
Depuis Stand By Me, le film de Rob Reiner, il était peu d’histoires d’amitiés qui m’ait marqué. Si le narrateur de Stand By Me regrette de ne pas avoir connu une aussi belle amitié que celles de ses 10 ans, il devrait envier celle qui unit quatre célibataires New-Yorkaises passé la trentaine...

Messages

  • Cette série est culte pour moi !!!!
    J’ai beau etre un mec je me retrouve dans cette univers !
    Je me vois dans chaques personnages !
    Je suis cynique comme miranda, humour parfois pas drole comme carrie, romantique comme charlotte, et parfois.....(gardons un peu de vie privée) comme samantha !
    J’ai déja les 5 premières saisons en dvd et j’attends avec impatience "The last" que je n’ai pas encore vu !
    Cette série arrive a parler de sexe sans etre vulgaire, de moeurs sans etre chiante, et de divers problemes de sociétés (avortement, mort, mariage mixte) sans etre moralisateur et en gardant la touche d’humour qui sait caractériser la série !
    Je suis tombé amoureux de New-York et biensur de ces qutres droles de dames (ah je me trompe de série là ?)