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Dead Like Me

Saison 1

vendredi 23 juillet 2004, par KB

My name is George Lass. I’m 18 years old, and I am down there. Somewhere. I’m gonna tell you a story.


What a story !


Dead Like Me (DLM pour les intimes) a été sans aucun doute la révélation de l’été dernier. Une série à l’intrigue plus qu’originale qui a su mêler humour en tout genre et réflexions plus ou moins poussées.


Pour résumer rapidement la situation, DLM s’intéresse de près à "la vie" d’une équipe de grim reapers (faucheurs d’âme) travaillant dans la division "influences externes", autrement dit meurtres, suicides, accidents, etc. "And I do mean etc." Cette équipe est composée de Rube, le chef, Mason (Mason, ah Mason, Mason, Mason...), Roxy ("She could kick your ass"), Daisy Adair (qui a remplacé Betty) et Georgia suite à sa rencontre expresse avec la cuvette des toilettes de la station Mir.


Chaque faucheur a son style. Mais n’allez pas croire que la vie d’undead est facile pour eux. Ils font du service public mais ne sont pas payés. Ajoutez à cela les gravelings (j’adore ces créatures) qui peuvent parfois devenir emmerdants...


Mason est plutôt du style déjanté mêlant drogue et alcool. Par tous les trous possibles (LoL). Il saisit chaque opportunité pour se faire de la maille et pour sortir avec une femme. Ses tentatives ont souvent échoué. Notamment du côté des femmes. Mais le Mason n’est pas un être dénué de sentiments. Quand il apprend la vérité sur la vie de Daisy Adair en lisant sa dernière pensée, il ne profite pas de l’occasion mais décline son invitation à boire un verre. Une opportunité de se soulager se présentera à lui en fin d’épisode.

Côté oseille, ses combines visant à voler l’argent des parc-mètres ou à arnaquer un jeune chef d’entreprise dont la mère vient de mourir auront échoué. Et côté matériel également la chance lui sourira avec cette jolie maison qu’il récupère suite à la mort d’un couple homosexuel où avant de récupérer leur âme, il fait preuve d’une compassion peu connue chez lui jusque là.


Mais Mason n’est pas le seul attiré par les billets verts. Daisy Adair l’est aussi. Et pas qu’un peu. C’est elle qui met en place l’arnaque du fiston Hourihan. Tout est rondement mené sauf qu’elle n’avait pas prévu que Rube serait plus malin qu’elle.
Daisy, un peu comme Betty, celle qu’elle a remplacé, montre une constante de joie de vivre, le sourire aux lèvres. Il s’agit en fait pour elle d’oublier une vie (en tant que vivante) qu’elle semble résumer comme manquant d’amour et d’affection.


Roxy est du genre à ne pas se laisser marcher dessus. Sa réplique face au proprio de la voiture de sport ("Sir, I will say this as politely as possible : I will fuck you up.") est là pour le prouver. Roxy fait son boulot sans se plaindre, la routine s’étant installée depuis. Cela dit, elle se permet de désobéir aux règles. Elle empêche la mort d’un vieil homme qui lui avait offert des Peanut Poppies alors qu’il recevait un PV, ou pire encore, elle sépare pendant un instant l’âme du corps d’un bonhomme qui la provoque à cause de PV qu’il ne veut pas payer.


Rube est le chef de ce groupe. C’est lui qui reçoit la liste de ceux qui vont mourir. Il fait transmettre les infos via Post-it. Rube est du genre calme, pépère. Il demande (exige presque) à ses faucheurs de ne pas s’impliquer émotionnellement avec les vivants, "un faucheur devant vivre à l’écart". C’est pourtant ce qu’il fait avec le cuistot du Der Waffle Haus, Angus Cook, qu’il remplacera après qu’il ait dû lui retirer son âme comme un rappel à l’ordre de la part de ses supérieurs. C’est le seul dont on ne connaisse rien sur sa vie privée, sur comment il est mort, et ce qu’il a laissé derrière lui. Le seul indice qui nous est donné est cette photo qu’il a dans son larfeuille que l’on voit lors des épisodes Curious George (1.03) et Rest In Peace (1.14).
Sa patience a été mise à rude épreuve avec le comportement de George, mais elle a tenu le coup (la patience ^_^). Face à son l’insubordination (à George ^_^), son comportement fut parfois de rester distant. Sur la fin, il est plus chaleureux, et agit presque comme un père veillant sur sa fille.


"And just like that, I became a grim reaper. I swear to God. I was borning again, but not in a creepy, religious way. All around me was a bright shining new world. And death was everywhere", dixit George.
Car le statut de mort, pardon, undead, crée une George dynamique, entreprenante, vivante. Tout le contraire d’une précédente vie emplie de grasses matinées et de je-m’en-foutisme quasi-généralisé. La différence de position au Happy Time entre Georgia Lass et Millie en est le parfait exemple. D’un côté, on a une fille loin d’être motivée, quasi-insolente (même si sa remarque sur le parcours de Dolores n’est pas totalement fausse), qui bâcle légèrement son boulot. De l’autre côté, on a une Millie qui s’intègre "extraordinairement rapidement" pour reprendre les termes de Dolores, qui fait du bon boulot, qui est apprécié par sa chef. En somme, un excellent élément. De quoi impressionner Rube la seule fois où il passe prendre George à son boulot quand il entend les louanges de Mrs. Herbig.


En parallèle, George "takes souls for living", et le moins que l’on puisse dire, c’est que son attitude vis-à-vis de Rube est à l’opposé de celle qu’elle a envers Dolores. Elle, qui "didn"t wanna die", profite de toutes les occasions pour exprimer sa colère et son refus du statut de grim reaper. Parfois, ses actes qui sont inconsidérés comme le lui rappelle Rube n’ont pas de conséquences. C’est le cas de la petite fille dans l’épisode pilote. Parfois, les conséquences sont néfastes comme cet homme à qui elle n’a pas retiré l’âme et qui a souffert émotionnellement en voyant le coroner lui ouvrir le corps, ou pire encore, quand elle change le destin du directeur qui s’occupe de la commercialisation de ceintures électriques, ce qui entraîne la mort de dizaines de personnes.


Mais sa colère s’estompe au fil du temps. Elle se résigne plus ou moins à ce statut de faucheuse. Cela dit, elle n’écoute pas pour autant davantage les directives de Rube poussant les faucheurs à ne pas s’impliquer émotionnellement avec les vivants.
Bien au contraire, George qui a vécu à l’écart du temps de son vivant comme elle le rappelle avec amertume, ne veut plus revivre cette expérience en tant que undead. Comme pour essayer de rattraper le temps perdu, elle sympathise avec les vivants : Charlotte l’étudiante, Ronnie le psycho qui voyait les gravelings, J.D. le chien de la vieille. Rajoutez à cela qu’elle ne cesse de repartir chez elle, et qu’elle insulte littéralement Rube quand elle apprend que quelqu’un va mourir dans son allée.


Malgré cela, malgré son insubordination, elle creuse son nid. Elle se fait accepter. Elle est appréciée. Même par Rube.
La réplique en fin d’épisode 14 "You are loved" renvoie directement au flashback de Georgia petite fille qui découvre ce petit mot laissé par sa mère sous son oreiller. A cette époque, sa réaction fut : "It sucks !" Lorsque Rube prononce les mêmes mots, elle réplique : "Ce n’est pas une répétition" En effet, c’en est pas une. La Georgia vivante n’a rien à voir avec la Georgia undead.
La George vivante prétendait que la clé pour éviter la déception est d’éviter l’intérêt. La Georgia undead conseille de profiter des bons moments car dans la vie, ou dans la mort, on ne sait jamais ce qui peut arriver.


Du côté de la famille Lass, la situation est au plus mal. La mort de la fille aînée aura bouleversé le train-train quotidien de chaque membre. Si bien qu’ils décident de ne plus mettre les pieds près du lac, lieu de vacances où ils allaient régulièrement chaque été. Reggie se mettra à collectionner les lunettes de toilette et à les accrocher à un arbre, à ramasser les oiseaux morts, à faire du cheval avant de basculer vers la batterie.
Mais la situation empire sérieusement au niveau conjugal. Pour dire les choses comme elles sont, Clancy et Joy ne peuvent plus se piffrer. La séparation pointe le bout de son nez.