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Homicide

Saison 2

Homicide : Life on the Street

mercredi 18 août 2004, par Charisman

Oyez Oh Yeah ! Jeunes et Vieux lecteurs et lectrices, nous revoilà partis pour une Saison 2 que j’annonçais courte et intense (petit clin d’œil à ceux qui ont lu la chronique Saison 1 jusqu’au bout). Courte parce que 4 épisodes seulement, cela étant dû aux audiences moyennes de la Saison 1. Intense parce qu’on ne s’y ennuie pas une seconde. Ma chronique se voudra donc courte et intense ! (cohérence oblige)


Moins c’est long Plus c’est bon [1993 / 1994]

La structure de cette Saison 2 est la suivante :
1 épisode : BOP GUN
1 diptyque : SEE NO EVIL / BLACK & BLUE
1 épisode : A MANY SEMPLORED THING


Je ne souhaite pas faire épisode par épisode mais j’opte plutôt pour une vision globale de cette saison. Car c’est un bloc homogène qui fait vraiment plaisir à voir.


Le plus gros mérite est celui de faire évoluer chaque personnage en seulement quatre épisodes. La S2 nous réconcilie (moi en tout cas c’est clair) avec Felton. Ses apparitions sont plus rares et judicieuses que dans la S1, on découvre son caractère impatient et sa façon de travailler sans pitié dans Bop Gun.
Dans l’épisode suivant, Lewis enquête sur la mort d’un homme tué d’une balle dans la tête par son fils, un ami de Felton. Le meurtre avait pour but d’abréger les souffrances de la victime. Problème d’éthique donc (et non pas des tics), comment la procédure va ouvrir une porte à Lewis pour l’innocenter sous la pression. On voit Felton pris entre deux feux, avec son ami d’un côté, et Lewis de l’autre. Si on doutait encore de l’intérêt des deux personnages on en a pour son compte lors de leur altercation, et cela soulève pour la première fois dans la série l’éternel problème de l’euthanasie. On note la présence absente (...) de Crosetti, alias Homme-Enigme ; superficiel dans la S1, fantomatique dans la S2, il n’intervient même pas dans cette affaire opposant Felton à Lewis. C’aurait été l’occasion pour lui de sortir son personnage de l’oubli mais que nenni ! Crosetti est donc condamné à ne servir à RIEN dans la série !


Ce diptyque central est très riche. Une psychologue est chargée de rencontrer les enquêteurs. Cela nous plonge donc au cœur de chacun, et c’est jouissif, vraiment ! On y découvre tous leurs sentiments refoulés, tout ce qu’ils ne disent pas entre eux (à l’exception de Munch qui ne se gêne pas pour étaler sa vie privée). Ca commence très fort, lors de la première scène de See no evil ; Howard parle de sa vie amoureuse -alors que ce sujet était toujours en suspens dans la S1- et de sa difficulté à vivre normalement dans cet univers masculin et morbide.


En fil rouge de cet épisode et son suivant (Black & Blue), on trouve le meurtre présumé d’un noir par un policier. Cette enquête est très bien exploitée avec le duel Giardello / Pembleton, les deux plus grosses personnalités de la Brigade face à face, pour deux positions vis à vis de cette affaire qui se défendent chacune. On se met dans les deux situations et finalement les deux ont raison, c’est frustrant... L’occasion de renouer avec des scènes d’interrogatoires marquantes (c.f. le cultissime interrogatoire du Marocain dans la S1). Pembleton est aux prises avec le principal suspect, et l’épisode s’engage dans la délicate voie du meurtre raciste. J’avais d’abord peur que l’on s’embourbe dans les clichés et la facilité, mais au bout du compte, Franky déchire tout ! Mélangeant des sentiments de racisme qu’il éprouve vraiment parce qu’il les a subis, avec des sentiments exagérés qu’il n’éprouve pas, mais qu’il utilise pour faire avouer le suspect, on a là un cocktail savoureux, à ne pas manquer.


Le côté peu tolérant de Bayliss ressort dans cette Saison, mais mis à part ça, il est un peu en retrait ce qui est logique (c.f. son omniprésence dans la S1 avec l’Affaire Adena Watson).


Bolander s’aguerrit de plus en plus au fil du temps, jusqu’à infliger une raclée verbale à Giardello en personne (si si !). On apprend alors que ce-dernier a perdu sa femme 7 ans plus tôt. Le diptyque se conclut sur un Bolander heureux et une ambiance violon qui sonne très fin de saison. Bolander est heureux donc, il vit une relation amoureuse et Munch le voit d’un mauvais œil. Dans A many semplored thing, le grand fou de Munch démontre l’impact incroyable qu’il a sur ses collègues en allant jusqu’à convaincre Giardello de rendre Bolander à nouveau malheureux, de la grande farce... Munch est survolté, inarrêtable, il pète complètement les plombs, que réserve t’il pour la Saison 3 ?!

Bolander est amoureux
Deux thèmes sociaux : euthanasie & racisme comme colonne vertébrale pour une Saison 2 de transition qui développe les personnages et complète la S1. C’est du bon, que du bon.
9 / 10

Petit rappel sur les raccourcis utilisés ci ou là dans le texte :
- HLOTS sont les initiales de Homicide : Life on the Street
- Gee est le diminutif d’Al Giardello
- Munchkin est le surnom de John Munch
- Le bocal est la pièce d’interrogatoire et... c’est tout.

Lien vers le Glossaire Homicide indispensable