Oppositionite

L’an 2008, tant de moyens de communication, et pourtant tant de possibilités d’avoir du mal à entrer en contact. Mais enfin quelles que furent les difficultés au démarrage, Le Village est à Reims, pour rendre compte des 21e Rencontres Internationales de Télévision.
JB est en plein jet-lag, son planning de travail l’ayant fait grosso modo passer par trois continents cette semaine (à moins que je n’exagère un peu). Loïc se recale sur des horaires diurnes progressivement — on a bon espoir de le faire dormir avant quatre heures d’ici la fin du festival. Dominique sèche des castings et se console difficilement d’avoir à rater des dizaines de prestations d’acteurs lamentables. Quant à moi, j’ai squeezé en dernière minute 5 jours de réunions sur trois jours et demi et donc deux-trois nuits de quatre ou cinq heures enchainées posent quelques problèmes d’élocutions sur le vidcast de bienvenue, qui deviendront invisibles après montage, quand Loïc aura collé ensemble les 237 bouts contenants maximum trois mots prononcés correctement d’affilés...
Mais enfin nous sommes là, c’est l’essentiel. Non ?

Les RITV se disent la même chose, d’ailleurs. Oui, parce que c’est ma rubrique, donc je décide que les RITV ont leur conscience propre si je veux, quand j’estime que ça cache à peu près bien le fait que je n’ai pas grand-chose à dire.
Il y a en France un courant de pensée particulier. On pourrait ça appeler ça l’oppositionite. L’essence du fondement idéologique de ce courant de pensée pourrait être sommairement présentée ainsi : « Les Autres, c’est Mal. Donc tout ce que font les Autres, c’est Mal. CQFD. » Nous n’entrerons pas ici dans les débats d’experts, qui visent à trancher qui d’Eve Angeli ou des ‘‘scénaristes’’ de « Lost » aurait posé en premier les bases de ce concept.
A Reims, certains considèrent donc que puisque les RITV furent soutenues par les Autres, les RITV c’est Mal. Les mêmes chercheraient selon plusieurs sources concordantes à inventer un programme pour certains événements prévus pour 2012. On leur souhaite bon courage... (C’est qu’ils vont réussir à le faire ré-élire le nabot teigneux !)

Nous, on va continuer, à notre modeste échelle, à tenter de montrer en quoi les RITV participent d’un mouvement culturel essentiel de notre temps : la fiction télévisée. Avec un peu de chance, ceux qui ambitionnent d’inventer le futur sans avoir réalisé que le monde dans lequel on vit a changé depuis trente ans parviendront à nous entendre...

Une vraie boucherie

Arriver un jour après le début d’un festival, c’est un peu comme arriver 1 heure après le début d’une fête. On se sent gauche, pas tout à fait « dedans », et surtout, on a du mal à se lancer. Rien de vu de mon côté, arrivé trop tard pour vérifier si les productions danoises sont capables de nous fournir un autre Riget.

Une soirée qui ne se déroulera pas comme prévu, n’ayant à se mettre sous la dent que deux fictions datées (l’une de deux ans, l’autre de 30) ou une autre en provenance d’Afrique du Sud... qui n’est pas en Europe. Damn you, The Village !

Une soirée un peu plombée par un passage dans un restaurant où on vous sert de la mousse au chocolat dans un pot à confiture, et le riz au lait dans une terrine de foie gras, où une vache lumineuse vous fait de l’oeil à l’entrée, où les serveurs sont habillés comme des bouchers, où demander un dessert compris dans votre menu déclenche des abysses d’incompréhension dans le regard du tavernier, et où enfin 56€-36.5€=2.40€.

De ce qu’on voit, le festival est très bien organisé. Pas de tapis rouge, pas de marches, pas de stars avec entourées de photographes qui beuglent, mais des jolies voitures électriques qui vous emmènent au festival, vous ramènent à votre hotel, le tout avec le sourire et un coffre spacieux.

Demain, c’est du sérieux. Y’aura du visionnage. Promis.