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Episode 1.02
And so it begins
vendredi 15 octobre 2004, par
Si l’on considère la première édition de cette nouvelle chronique comme le pré-générique, il est tout à fait logique que je passe à présent au générique à proprement parlé.
Qu’elle peut bien être la fonction du générique d’une série télévisée. Au cinéma il sert à présenter les acteurs, scénaristes, producteurs, et le réalisateur de l’oeuvre à venir. A la télévision si cette fonction est la même dans un premier temps, pour les premiers épisodes, au fil des épisodes cette fonction change. Le téléspectateur fidèle connaît le noms des acteurs par coeur au bout de quelques semaines. Et c’est d’ailleurs dans le post-générique que sont indiqués les noms des producteurs, scénaristes et réalisateurs.
Le générique d’une série est plus un “seuil” qu’une information. Il est le moyen d’entrer dans la série, tout comme le générique de fin est le moyen d’en sortir.
Cette fonction identique à toutes les séries donne lieu à des types de génériques très différents suivant les époques, les pays, et bien sur les séries. Commençons notre exploration par des exemples tirés des années 60’.
Avertissement : Même si c’est en lisant la chronique de Mad_Dog dans laquelle il détaillait le générique de American Dreams que j’ai eu l’idée de cette chronique (rendons à César ce qui est à Mad) je n’ai pas l’ambition de détailler les générique comme il a pu le faire (je ne fais pas des chroniques de 20 pages) je me contenterais d’un survol plus ou moins rapide des différents exemples. Voilà.
4 exemples des années 60’
The Avengers
L’âge d’or de cette génialissime série (et je pèse mes mots), la saison couleur Diana Rigg est marquée par un générique quasi parfait résumant en une poignée de secondes l’esprit de la série.
Dans un décor neutre (juste un fond blanc avec quelques éléments de mobilier) nos deux agents jouent à cache-cache derrière un fauteuil, tirent sur les bouchons de bouteilles de champagnes, font de l’escrime contre des bouquets d’oeillets. Bref ne se prennent pas une seconde au sérieux.
Classe, sophistication, humour, badinage, champagne, tout est là. Pas besoin de plus pour mettre en place ce que sera chaque semaine l’épisode à suivre.
L’arrivée de Linda Thorson nous offre une nouvelle version plus champêtre mais tout aussi bizarre, avec des portes et des armures posée au milieu de la campagne et où Steed et sa nouvelle partenaires jouent encore une fois comme des gamins.
Le premier générique garde un place toute particulière dans la mémoire collective (et la mienne ne particulier) puisqu’il se clôt sur une image qui reste encore aujourd’hui celle de la série.

Mission : Impossible
Le générique nous propose certes comme souvent dans les production le défilé des photos des acteurs avec leur nom en dessous pour que l’on sache bien qui est qui, mais d’une part ce passage obligé est stylisé, les visages découpant dans des lettres, d’autre part il vaut surtout pour sa première partie. Celle ci est un teaser pour la suite puisqu’elle est composée d’images de l’épisode à venir, montée sur un rythme ultra rapide ne nous laissant que le temps de les apercevoir brièvement. Le procédé nous allèche sans nous dévoiler plus que nécessaire, un masque par ici, un gadget par là, un coup de feu... D’une parfaite maîtrise, et surtout marqué par la musique de Lalo Shiffrin, le générique de Mission : Impossible est un classique, De Palma dans son adaptation calamiteuse de la série ne pouvait pas faire autrement que de le copier.
Amicalement Votre (The Persuaders)
Ce générique à tellement marqué les esprits qu’il fut maintes et maintes fois copié, parodié, détourné. Et pourtant il est d’une simplicité enfantine.
Pour bien souligner l’opposition entre les deux personnages principaux, Bret Sinclair et Dany Wilde, le générique nous présente en parallèle, grâce à des photos ou des coupures de presse, les destins de nos deux héros. Destins très différents, et pourtant si semblable, qui finiront par se croiser.
Ajoutons à cela la musique elle aussi devenue classique de John Barry et l’on touche au génie.
Le Prisonnier(The Prisoner)
Finissons cette exploration des années 60’ par la série culte par excellence, Le Prisonnier nous propose de nous résumer à chaque épisode le situation, pas au moyen d’un previously on, mais juste par le générique. La démission, l’enlèvement, la découverte du Village et les questions posées au n°6 nous sont rappelés à chaque épisode. De plus le générique original de la série nous permet de découvrir le visage du nouveau numéro 2. Malheureusement dans la version française l’apparition du n°2 dans son fauteuil-boule était absente et il a fallut attendre les diffusions en V.O. et les DVD pour le retrouver.
Le standard et les variations
Ces quatre exemples illustrent la créativité dont pouvaient faire preuve les génériques à cette époque là. Aujourd’hui le plus souvent la “méthode américaine” s’applique, et nous avons droit à un service minimum. Les génériques nous présentent les photos des acteurs insérer au milieu d’images tirés des épisodes, avec les noms bien en dessous pour qu’on ne se trompe pas. Une série de qualité comme Law & Order nous propose ce genre de générique, allant même plus loin dans ce service minimum, puisque les différents spin-off reprennent le même principe (en changeant la couleur de fond, rouge et bleu pour L&O, Ocre pour L&O:Special Victims Unit, et bleu gris pour L&O : Criminal Intent. Les paris sont ouvert pour Trial By Jury, vert, jaune, rose...) et la musique de Mike Post légérement réarrangée. Sur ce canevas ultra codifié certains génériques s’offrent des variations salutaires.
A La Maison Blanche (The West Wing)
Nous avons une générique des plus classique dans la forme, mais le choix des clichés photographiques change tout. Pour illustrer cette entrée en matière sur fond de bannière étoilée des photos noir et blanc rappelant fortement celles que l’on peut voir dans la presse, certaines évoquant fortement des clichés existant. Cela contribue à créer l’ambiance de la série, lui donner un caché réaliste et même quasi documentaire.
Friends
Souvenez vous des tous premiers génériques de la série, je sais ça fait dix ans maintenant mais faites un effort. A l’époque nos six amis s’amusaient dans une fontaine, et puis c’est tout. Pas d’images s’insérant au milieu de leurs ébats. Ce n’est qu’aprés une poignée d’épisode que le générique s’est standardisé, des extraits prenant place entre deux facéties aquatiques. Mais pour que l’on ne se lasse pas ils changeaient régulièrement, généralement à la mi-saison.
Monk
Il existe deux générique pour cette série, celui de la deuxième saison est classique, avec insert d’images extraites d’épisodes, accompagné par la musique de Randy Newman (excellente chanson), et celui de la première saison (mon préféré) qui sur une petite musique style guitare-jazz, nous donne à voir une séquence remonté extraite du pilote présentant les tocs et névroses de notre détective obsessionnel préféré.
The X Files
Le premier exploit pour la série est la constance de la séquence générique, en dehors d’une légère modification au cours de la 6° saison (il s’est un peu raccourcit), il ne bougera pas avant la huitième saison et la départ de Duchovny. Ici à une exception près pas d’extrait d’épisode, les acteurs apparaissent par l’intermédiaire de leur badge du FBI. Pour le reste des images énigmatiques, des clichés d’OVNI, des visages déformés, des phrases étranges. Bref une séquence de pure ambiance, avec la musique de Mark Snow pour enrober le tout.
Le style HBO
Parce que le média est différent le contenu les séries qui sont proposées sont différentes, plus audacieuces, plus crue, plus osée. Cela se répercute également sur la façon de présenter les séries. Les génériques des séries HBO sont des petits bijou qui mettent en valeur les oeuvres et qui bien souvent sont le meilleurs de la série.
Dream On
C’est le premier hit de le chaîne, les premières récompenses pour la chaîne et le première application d’un générique se démarquant des standards. Pour expliquer les visions de Martin Tupper pas besoin d’explication à rallonge dans le pilote. Ceux qui ne l’aurait pas vu ne comprendraient pas. Alors tout va passer par le générique. Dans celui ci nous voyons Martin grandir sous nos yeux et devant un écran de télévision. Seule compagnie du bébé, de l’enfant, de l’ado et finalement de l’adulte (qui s’endort devant) la télévision a imprégnée son subconscient à tel point que les images dont il a été nourri lui reviennent régulièrement. Une poignée de seconde pour expliquer le concept, pas plus.
Six Feet Under
Lé série parle d’une famille de croque mort, alors le générique va nous présenter les différentes étapes de la mort. Avec une grande fluidité et subtilité nous passons par la séparation, l’embaumement, l’enterrement. D’une grande beauté formelle le générique de SFU envoûte et tranche avec la crudité que peuvent revêtir les épisodes. A lui seul il mérite le détour.
Carnivàle
Dernière production majeure de la chaîne à être arrivée sous nos lattitudes Carnivàle nous offre une entrée en matière sublime. Mêlant images d’archives nous montrant la grande dépression des années 30, manifestation du Klu Klux klan, meeting de Rosevelt qui se mêlent aux images des tarots, justice, fortune, le bien et le mal... Ce mélange place la série dans un cadre historique réel (l’amérique des années 30 et la dépression) et fantastique et merveilleux.
De façon générale les séries du câble libérés des contraintes générales des networks innovent aussi pour leur génériques, voir par exemple celui de Dead Like Me dont j’aurais pu également parler.
Le cas SF
Il semble que les séries SF aient un point commun, une sorte de signature qui se trouve dans le générique : un texte introductif.
Initié par Star Trek et son désormais cultissime “Space, final frontier....” qui sera repris presque mots pour mots par son héritière ST. The Next Generation, cette “tradition” se retrouve dans les génériques de Babylon 5. Les différents génériques puisque chaque saison a le sien, ont chacun un texte d’introduction, qui au fur et à mesure des saison devient moins descriptif et plus court. Celui de Farscape, la grande série de SF du début du XXI°, même s’il se démarque du style général des génériques de SF à aussi son petit texte introductif évoluant également au fur et à mesure que les saisons passent mais commencant toujours par ces mots “My name is John Crichton”. En fait toutes les séries un petit peu orientée vers la SF se livrent à cet exercice les meilleures (Code Quantum, Jeremiah mais c’est normal c’est Starczinsky qui est derrière) comme les pires (Stargate:SG1, à non il n’y en a pas, bon en même temps est-ce vraiment de la SF). Si l’on cherche bien la meilleure série de SF française s’est elle aussi dotée de ce genre d’introduction, “A des millions d’années Burosse de la terre, Zeitoun, Panty syntaxerror, le mercenaire et le capitaine Lamar, dérivent à bord du Liberator. Leur objectif NUL” ça ne vous rappelle rien.
Bien sur cette particularité tendrait à faire rentrer L&O dans le genre SF avec son “In the criminal justice system...” et autres textes introdutifs. Il est vrai qu’une série de qualité qui arrive à rester à l’antenne pendant 15 ans, qui propose 2 et bientôt 3 spin-off, c’est de la S.F.
L’absence de générique
Pour finir évoquons les séries qui ont abandonné le générique ou dont ce dernier se limite au strict minimum.
Si Alias se passe régulièrement de générique (et le reste du temps se contente d’un simplissime et dépouillé) d’autres séries pour diverses raisons l’ont abandonnées.
Dans le même style The Shield la joue minimaliste avec les noms apparaissant sur fond noir et l’apparition du badge déconstruit, logo de la série, est ce qui se rapproche le plus d’un générique. De même 24 pour ne pas nuire au concept de temps réel se passe de générique, ne gardant pour le principe que le “flash” 24 ouvrant l’épisode. Seinfeld en son temps remplaça le générique par le monologue de Jerry qui donnait plus ou moins clairement les thèmes abordé dans l’épisode à suivre. Le co-créateur de Seinfeld, Larry David, se limite pour sa série à un simple carton pour annoncer son show Curb Your Enthousiasm. Parfois faire court à du bon.
Une chose est sure il ne faut pas juger un livre à sa couverture, et une série à son générique. Sur cette belle conclusion je vous quitte et vous donne rendez vous le 17 novembre pour une nouvelle chronique sur un sujet tout aussi passionnant.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires






Messages
1. And so it begins, 28 juin 2006, 10:20, par hey_macfly
Bonjour j’ai lu et aprécié votre article, ce dernier m’a permis apres de longues recherches a trouver quelqu’un qui connaisse le générique de Monk de la premiere saison "Style guitare jazz" comme vous l’avez dit.... Pourriez vous m’en indiquer le nom en m’envoyant un e-mail ?
Merci d’avance