Now And Again

C’était quoi ?

Now And Again aka Un Agent Très Secret en VF. Diffusée de septembre 99 à mai 2000 sur CBS (la chaîne qui a fait Walker Texas Ranger pendant moultes saisons...) et d’octobre 2000 à mars 2001 sur France 2 le dimanche à 17 heures. Eric Close (Dark Skies, Without A Trace), Margaret Colin (Independence Day) et Dennis Haysbert (24) tenaient le haut de l’affiche. Sans oublier John Goodman dans le pilote qui interprète le même rôle que Eric Close. Je vous explique l’histoire : « Un homme ordinaire, cadre dans une compagnie d’assurances, 45 ans, tombe d’un quai de métro à N.Y. et meurt. Mais meurt-il vraiment ? A l’insu de sa femme et de sa fille, son cerveau est recueilli sur les lieux de l’accident par un service secret du gouvernement des Etats-Unis et implanté dans le corps d’un jeune homme de 26 ans créé artificiellement et ayant la force de Superman, la rapidité de Mickaël Jordan et la grâce de Fred Astaire... Le seul problème, c’est qu’il lui est interdit, sous peine de mort, de faire savoir à quiconque appartenant à son passé qu’il est vivant, et croyez moi c’est difficile quand on est un homme qui aime par dessus tout sa femme, sa fille, et sa vie passée »
Vous avez saisi ? Le petit speech de début d’épisode résume à lui tout seul le sujet.

Et c’était bien ?

Et comment ? Vous voulez ma main dans la figure ?
Il y a tant de choses à dire sur cette série géniale ! Je vais tenter de faire un petit résumé.
Derrière le titre Un agent très secret se cache une série loin des poncifs des séries d’actions.
La nouvelle série de Glenn Gordon Caron (Clair de lune) est un petit bijou liant drame, action, romance, science-fiction, comédie.
Les critiques l’ont prouvé : "When The X-Files meet The Six Million Dollar Man " ; "One of the smartest shows on TV" ; "The year’s most surprising romance/comedy/sci-fi drama" ; "The best thing by far on any of the networks" et j’en passe...
Osant même diffuser le générique dix minutes après le début de l’épisode, la série joue avec des codes très établis dès le pilote. Une musique très stylisée, non tapageur, fluide, des couleurs propres, un jeu strict mais fabuleux, des scènes bien construites, des dialogues sans déchet. Les 22 épisodes de la série doivent être vus et revus. Dès le pilote, on se prend d ?affection pour tous les personnages campés par des acteurs impeccables, John Goodman en tête malgré son apparition éclair.
Loin de déballer les scènes d’actions à la Superman, Caron parvient à mixer la romance, la science-fiction, la comédie et le drame dans des scénarios excellents.
Des épisodes comme « Plus un mot » ou « Un petit air familier » sont des petits chef-d’oeuvres d’émotions et de scénario.
On se prend vite d’affection pour Lisa et Michaël. La détresse d’un homme qui aime sa famille face à la forte personnalité du docteur Morris qui le garde en « détention ».
Régime alimentaire draconien, exercices physiques et missions spéciales sont le quotidien de Michaël, même si au hasard de ses aventures, il rencontre sa femme, ce qui nous vaut des scénes cocasses, drôles et touchantes. De là réside l’une des grandes et nombreuses forces de la série.
On n’oublie pas Roger Bender, l’ami de Lisa, qui par son jeu subtil et son humour, nous décroche des sourires réguliers.
L’humour, autre force de Un agent très secret. Les dialogues et autres joutes verbales entre Michaël et le docteur sont des bijoux d’humour grinçants de cynisme.
Je vous mets au défi de ne pas rire à l’une des réflexions de Michaël.
Bien sûr, il vous faudra connaître la série pour pouvoir bien l’apprécier et la comprendre, qui, au fil de 22 épisodes, nous fait découvrir la vie de personnages tous aussi intéressants les uns que les autres.

Bah pourquoi c’est fini ?

Si je le savais ! CBS a osé garder Walker ou je ne sais quoi et a éliminé cet agent invulnérable ! D’excellentes critiques qui la considéraient comme la meilleure série depuis X-files ainsi que des audiences honorables n’ont pas suffit pour que la série soit annulée au bout d ?une saison par ces incultes de CBS. Encore une preuve que la qualité n’est pas un critère pour faire survivre une série.

Et donc ça finit comment ?

C’est ça le seul point négatif, le dernier épisode laisse en suspens les spectateurs. L’ultime scène de la série n’aura pas de suite.
Après avoir revu Lisa et lui avouant qu’elle court un grand danger depuis que le médecin traitant de l’"ancien" Michaël a annoncé que son mari n’était pas mort durant l’accident de métro, Michaël s’enfuit du "centre" où il est gardé au moment où le Docteur Morris obtient la nouvelle puce de détection. Il va chez Lisa et Heather et leur demande de s’enfuir avec lui sans discuter alors que les sbires militaires de Morris arrivent. Ils quittent la maison et quelques secondes après débarquent par les fenêtres et porte Morris et ses hommes. "Trouvez-les, trouvez une trace, trouvez-les" seront les derniers mots de Morris et de la série.

Et maintenant ?

Les fans US ont tenté par diverses actions d’obtenir une suite, rien qu’une suite mais sans succès. Une once d’espoir était permise lors du rachat de la série en 2001 par Sci-Fi Channel, la chaîne qui a repris Sliders ! Mais deux vagues de rediffusions catastrophiques ont eu raison de la série malgré l’arrivée de nouveaux fans.
Bref Now And Again restera à jamais une oeuvre inachevée. Telle la Venus de Milo avec des bras, une suite aurait gaché le charme ? L’avenir ne nous le dira pas. Seule maigre consolation, des auteurs de fics qui ont écrits diverses suites utopiques où Michaël est retrouvé par le docteur Morris, où Michaël retrouve sa femme ? où Michaël court toujours ? où Michaël Wiseman vit.
Côté France, on peut rêver à la possible reprise et aboutissement de la saison virtuelle de la série qui reprend là où la série se termine. Il y a tant de choses à raconter encore.
Côté acteurs, que sont-ils devenus ?
Eric CLose retrouve un succès certain dans Without A Trace sur CBS, Dennis Haysbert n’est pas en reste non plus puisqu’il a l’un des rôles titres de 24, enfin Paul Guifoyle joue l’excellent capitaine Jim Brass dans la non moins excellente CSI. Bref du bon recyclage. En fait la fin de N&A a permis tout ça...