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Episode 1.04

Compte (en banque) de Noël

mercredi 15 décembre 2004, par Jarod

En cette période de Noël j’ai eu envie de vous raconter une belle histoire, pas tout à fait un conte mais presque, et puis si ça peut vous donner des idées pour mes cadeaux...

Si vous avez manqué le début

Au début il n’y avait rien, puis la télévision est apparue. Ce raccourci est certes un peu rapide pour raconter l’histoire de l’humanité, mais sans la télé il n’y aurait pas de série, sans les séries par de LTE et sans la LTE pas de chronique de Jarod, dans ces conditions est-ce que la vie vaudrait la peine d’être vécue ?
Donc, plus sérieusement, il fut un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, et même moi qui ai passé la trentaine j’ai du mal à m’en souvenir où il n’existait aucun moyen de s’affranchir des contraintes horaires imposées par les chaînes de télévision ; Si vous vouliez voir tel ou tel programme il fallait être devant votre poste à l’heure (c’était également une époque où les programmes commençaient à l’heure, ça aussi il est difficile de s’en souvenir). S’il y avait un repas chez tante yvonne le soir de Columbo tant pis pour le flic à l’imperméable. s’il y avait un match de foot le samedi après midi, adieu l’épisode des mystères de l’ouest. Certains renonçaient à leur vie sociale pour ne pas rater un épisode de Mission : Impossible, des familles se sont brisées à cause de Chapeau Melon et Bottes e Cuir, et des drames horribles se sont produit parce que certains n’auraient pour rien au monde raté le dernier épisode du Prisonnier.
Cette situation ne pouvait pas durer, il était grand temps que soit inventé un outil libérant les téléspectateurs des chaînes de télévision.

VHS mon amie

C’est alors que vint le temps du magnétoscope. Sic Transit Gloria Mundi Amen.
Même si les premiers modèles pesaient 20 kg, qu’ils étaient lents, demandaient 10 ans d’études pour arriver à les brancher et continuer à avoir une image de qualité sur sa télé, que la programmation était un test d’entrée au MIT, bref en dépit de tout ces défauts ils apportaient la joie dans le foyer qui pouvaient se l’offrir, parce que les premiers modèles étaient aussi cher que les écrans plasma d’aujourd’hui. Plus besoin de s’étriper les soirs de foot quand monsieur voulait voir son équipe et madame son film. Une K7 et le conflit est réglé. Pour l’amateur de série il apportait également la liberté. Plus de soucis quelques soient ses activités extra télévisuelles il ne raterait plus les aventures de Sam Beckett, les enquêtes de Mulder et Scully, les facéties de la famille Simpson. Vive le magnétoscope, une K7 et hop il pouvait sortir au ciné, au concert, au resto, retrouver une vie sociale et sentimentale, chez lui le magnéto protège ses arrières (sauf en cas de retard dans les programmes, i lest amusant de noter que c’est à partir du moment où le magnétoscope à commencer à entrer en masse dans les foyers que les chaînes, sans doute par pure vengeance, ont commencés à ne plus respecter les horaires pour que le téléspectateur n’ai pas sur sa K7 la fin du programme qu’il avait prévu d’enregistrer)
L’amateur de série plus acharné, plus atteint aussi, à pu commencer à mettre ses séries préférées en conserve. Non content de s’affranchir des horaires imposés par les chaînes il pouvait à loisir voir et revoir les épisodes de sa série fétiche dont il avait soigneusement archivé sur bande vidéo l’intégralité.
Si cela ne lui suffisait pas, celui qui ne supportait pas de voir en haut à droite de l’écran le logo de la chaîne et surtout d’avoir à se retaper les coupures de pub pouvait commencer à dilapider son argent durement gagné en achetant dans le commerce les K7 de ses séries préférées. CErtes en ces temps de la VHS les choix étaient limités, seules les séries les plus populaires avaient la chance de sortir en vidéo (ou alors les séries les plus “cultes”).
L’amateur aurait pu s’en contenter. Mais un nouveau support allait révolutionner sa façon de regarder les séries.

DVD je t’aime

Poussant lentement mais sûrement la VHS vers le cimetière des supports vidéo, le DVD vient apporter un peu plus de liberté à l’amateur de série.
Aujourd’hui si l’enregistreur est encore réservé à une petite élite (merci pour moi) le lecteur s’est grandement démocratisé ce qui explique la profusion de titres disponibles. Jamais autant de séries n’ont été accessibles sur support vidéo. Non seulement elle permettent à l’amateur de posséder ses séries mais en plus ces éditions DVD résolvent de nombreux problèmes liés à la diffusion cathodique.
Bien sur avec les DVD il y a les bonus , makin of, bêtisier, reportages exclusifs, documentaires édifiant, commentaires audio instructifs... sans nier que c’est un attrait pour ce support (les commentaires de Matt Groening sur tous les épisodes des Simpsons et de Futurama sont un vrai plaisir, ceux de Joss Whedon sur Buffy ou Angel le sont tout autant) ce qui est véritablement formidable avec le DVD (et que l’on ne peut pas retrouver avec la VHS) c’est le choix entre la V.F. et la VO. Enfin nous découvrons les voix, les vraie voix des comédiens, enfin nous n’avons pas à supporter les versions françaises censurés, incorrectes, expurgées des références culturelles que nous serions incapable de comprendre d’après les patrons de chaînes. Tout amateur de série qui se respecte ne peut que se réjouir en découvrant cette avancée majeure pour le respect des oeuvres télévisuelles.

Désormais pour un certain nombres de séries les DVd sont les seuls moyens de voir les épisodes dans leur intégralité. Band Of Brother non coupé par France 2 c’est uniquement en DVD, Angel avant les ciseaux magiques de TF1 c’est uniquement en DVD, CSI, 24, Monk... L’amateur de série peut grâce aux DVd non seulement retrouver les épisodes en entier, mais également découvrir certains qui sont passés à la trappe lors de la diffusions, remettre de l’ordre dans les épisodes diffusés aléatoirement par les chaînes. Bref c’est dans la jungle qu’est la diffusion cathodique un moyen de mettre les choses au clair, et d’apprécier pleinement les séries.
Que dire également des séries que l’on n’aurait pas pu voir avant des années (quand on a de la chance) si elle n’était pas sortie en DVD. La troisième saison de The West Wing est passée par la case DVD six mois avant de se retrouver sur les écrans de Série Club, la quatrième qui sort en ce moment restera sans doute une exclusivité DVD pendant encore plus longtemps. Star Trek Voyager pourra se retrouver dans son intégralité sur les étagères des Treker impatient (et fortunés) au printemps prochain alors qu’une éventuelle diffusion sur une chaîne française est plus qu’hypothétique. Et je ne parle que les séries disponibles en zone 2 en France, si j’évoquais les imports...

C’est ainsi que se termine cette ultime,courte mais magnifiquement illustrée, chronique de 2004. Je vous souhaites de bonnes fêtes de fin d’année. Rendez vous le 12 janvier 2005 pour le premier volet d’une grande trilogie.