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Episode 1.07

Adaptation - Episode III - La revanche des bulles

mercredi 16 mars 2005, par Jarod

Dernier volet de cette trilogie consacrée aux différentes formes d’adaptations nous nous penchons ensembles sur une forme plus rare, mais néanmoins intéressante d’échange entre support, ceux entretenus entre la bande dessinée et la télévision.
Avant de me faire incendier par les spécialistes je tiens à préciser que des trois sujets c’est celui que je maîtrise le moins (je n’ai jamais eu d’attrait pour la BD) et donc il est possible que je commette des erreurs. Vous voudrez bien me pardonner, et les corriger le cas échéants dans l’espace qui est à votre disposition pour vous exprimer.

De la planche au poste

Au cours des années 60 et 70 les comics furent une source d’inspiration pour les producteurs de la télévision. voyons en quelques exemples.

Batman
Ceux qui ont vu ne serait ce qu’un épisode de ‘l’adaptation télévisuelle de Batman des années 60 en ont encore aujourd’hui un souvenir très fort.
L’univers mis en place autour du personnage de l’homme chauve souris est loin de celui que l’on peut retrouver dans les comics. Nous plongeons dans un monde ultra kitsch ; décors flashies, méchant excentriques et caricaturaux, onomatopée remplissant l’écran lors des scènes de combat. Batman est un programme purement sixties. Baignant dans le pop art, l’insouciance, l’humour. Grand moment de bonheur pour le spectateur la série à marqué son temps et les esprit. A de nombreuses occasion la série est citée visuellement dans des productions modernes. Mais le premier hommage aux délires visuel de Batman aura lieu dans une autre série sixties, The Avengers, lors de l’épisode The winged Avengers.

Wonder Woman
Les comics ne sont pas seulement peuplés de héros masculins. Certes les personnages féminins sont rares mais ils existent néanmoins.
Dans les années 70, alors que le mouvement féministe prend de l’ampleur il était temps de voir sur les écrans une super héroïne. Bien avant que Buffy ne vienne exterminer des vampires, Wonder Woman venait remettre de l’ordre.
Wonder Woman ne s’est pas imposée d’un coup à la télé US. Plusieurs pilotes ont été tournés avant que la série mettant en scène la belle amazone ne soit acceptée par une chaîne.
Et encore ce ne fut que provisoire puisque la série fut rapidement annulée et du s’exiler sur une autre chaîne pour occuper la case laissé libre par une autre super nana, Super Jamie.
Hulk.
De tous les super héros que la télé a accueilli sur son écran dans les années 70 Hulk est le moins sympathique de prime abord. Nous n’avons plus a faire avec un héros positif mais un vrai anti héros. Hulk n’est pas un gentil géant comme David Douillet mais un monstre violent n’apparaissant que lorsque Bruce Banner se fout en rogne. Banner lui même est un type torturé. Il fuit son passé, et tente de semaine en semaine de trouver un lieu où poser ses valises. Ce qu’il n’arrive jamais à faire son double vert venant régulièrement lui pourrir la vie.
Produite par Quinn Martin, Hulk est construit sur le même modèle que Le Fugitif. Banner est constamment sur la route, va de ville en ville, croise des bads guys, et avec “l’aide” de son double règle les problème avant de repartir.

Superman
Le plus célèbre et le plus populaire des super héros ne pouvait rester qu’un personnage de papier. après une adaptation dans les années 50 avec Georges Reeves, et une de film dans les années 80, l’homme d’acier revint sur les petits écrans dans les années 90 dans un adaptation féministe et irrévérencieuse envers le héros en collant bleu.

Lois et Clark, les nouvelles aventures de Superman
La série est à ce jour la meilleure des adaptations du personnage de Superman. Sans doute parce que Deborah Joy LeVine ne se concentre pas sur Superman mais sur le couple Lois et Clark, et réinvente le mythe de l’homme de fer. Moins fidèle, plus libre, plus audacieuse, plus drôle, en un mot meilleure, L&C est une relecture moderne et post féministe de Superman.
“The Man of Steel” est comme tous les autres hommes au début des années 90. Il doute de son identité masculine dans un monde où les femmes prennent de plus en plus de place t de pouvoir. Bon certes Superman est toujours ce super héros invincible capable d’arreter les balles, de voler au dessus des building de Métropolis, mais premièrement il n’est qu’un second rôle dans le série (c’est très clair dans le titre, il n’arrive que troisième après Clark et surtout Lois) et deuxièmement son alter ego Clark est mener par le bout du nez par une Lois déchaîné, passe son temps à appeler ses parents au téléphone, il demande même à sa maman de lui confectionner son costume.
La série revisite les figure de la mythologie pour mieux les détourner. Lors du premier épisode alors que Superman apparaît pour la première fois dans le ciel n’entent pas : “C’est un oiseau ? C’est un avion ? Non c’est juste un type en collant bleu.”

Smallville
Dernier avatar télévisuel des aventures de Superman, Smallville s’intéresse à la jeunesse du super héros, avant qu’il ne revête le costume bleu électrique pour défendre Metropolis et le monde contres les dangers multiples et variés qui les assaillent.
Le postulat de départ est fort intéressant puisqu’il s’agit de nous présenter Clark Kent découvrant ses pouvoirs petit à petit. Malheureusement la série sombre dans les scénarii répétitif et ce que les teen séries peuvent faire de pire. Tout le capital sympathie s’estompe après quelques épisodes ce qui ne l’empêche pas d’être un succès d’audience international.

Jeremiah
Les meilleures adaptations sont celles qui trahissent l’oeuvre originale pour offrir une nouvelle oeuvre à part entière. Lois et Clark en est un bon exemple. J. Michael Straczynski en adaptant l’oeuvre de Herman Hupper transpose dans un univers préexistant sur le papier sa vision des choses.
Jeremiah n’est pas une vraie adaptation de la BD originale, mais plus une série d’inspirant des personnages et de la situation de départ. Le monde de Jeremiah est dévasté par la Grande Mort qui a tué tous les adultes laissant derrière eux les enfants désemparées dans un monde en ruine. C’est un monde à reconstruire dont JSM nous présente, malgré la situation désespéré une vision optimiste. Il y introduit un certain nombre de ses thèmes de prédilection, déjà entrevus dans Babylon 5 : la valeur de l’entraide, la force des idées positives face aux idées négatives, l’affrontement symbolique du bien et du mal. Le monde post apocalyptique de Jeremiah de la vision d’une Terre à reconstruire de zéro entrevue dans l’épisode de B5 Deconstruction of a Falling Star.
JMS se permet également de créer un personnage fascinant, Mister Smith dont on aurait aimé qu’il puisse se développer et dévoiler d’autre secret.

Largo Winch
Repassons de ce côte ci de l’Atlantique pour nous pencher sur une production européenne. Largo Winch est un série de BD à succès, pourquoi ne pas en faire une série de télé. J’aimerais en dire plus, mais d’une part je ne connais pas plus que ça la série de BD, entr’aperçue dans les pages de T7J je la trouve assez vulgaire, quand à la série télé elle me laisse froid. Je tenais tout de même à inclure une série non américaine dans ces lignes.

La Famille Addams
Charles Addams créa en 1937 cette famille étrange dans The New Yorker sous la forme de petite vignette.
Les personnages prendront corps dans les années 60 (et trouveront un nom par la même occasion) sur les écrans de télévision. Gomez, Morticia, Fester, Mercredi, Pugsley, Lurch, Mamie et La Chose constitue la cellule familiale déjantée de cette sitcom particulière.
L’univers macabre dans lequel évoluent cette joyeuse bande (Morticia cultive des roses dont elle coupe la fleur pour faire des bouquets de tiges, FEster dort sur une planche à clou, les enfants passent leur temps à se taper dessus...) dérange le monde normal, mais parait naturel aux Addams, qui eux n’ont aucun problème à accepter les “excentricité” des autres.
Trop radicale pour l’époque la série ne dura que deux saisons. De nombreuses rediffusions lui permirent de devenir un objet de culte. Deux adaptation cinématographiques fort réussie complètent le tableau de cet univers où malgré tout il fait bon vivre.

Du tube à la bulle

Il n’est pas rare qu’une série à succès se retrouve adaptée en BD, enfin surtout aux USAS, parce que de ce côté ci de l’Atlantique on ne voit pas beaucoup de comics reprenant les personnages des séries les plus populaires.
Toutes les séries de l’univers Star Trek ont eu leur transposition sur papier (y a t il un seul support que n’ai pas investi cette franchise ?) L’industrie aimant recycler ses succès en produit dérivé (pour remplir les caisses) Quantum Leap, The X Files et d’autres suivirent le même chemin. Le résultat n’est pas toujours de qualité, mais qu’importe puisque les fans les plus acharné se jettent sans réfléchir sur les produit portant l’estampille de leur série culte.
De par chez nous le phénomène est comme je l’ai dit plus discret. Le mépris dans lequel est maintenu le genre télévisuel combiné aux mépris pour le neuvième art ne permet pas de voir débarquer les production dessinée sous nos latitudes. Pourtant il y a quelques années nous avons pu voir quelques planches des adaptations de The X Files dans le magazine officiel de la série. Encore plus loin dans le temps les adaptation des Mystères de L’ouest ont eu droit de se retrouver dans les pages de Pif et de Télépoche. Deux cas isolé.

Bonus

Avant d’en finir une bonne fois pour toute avec cette trilogie voici un petit survol rapide d’autres types d’échanges.

Adaptation - Episode IV - Un nouveau Théâtre
Situation plus rare que l’adaptation cinéma les passerelles entre théâtre et télévision existent (et pas seulement avec Au Théâtre Ce Soir). Columbo avant de se retrouver sur les écrans, et après la nouvelle, fut une pièce de théâtre. Plus proche de nous Angel In America superbe mini série est adaptée d’un pièce de théâtre, adaptation signé par son auteur. En sens inverse The Avengers après la télé et avant le cinéma fut transporté sur les planches.

Adaptation - Episode V - La pub contre attaque
Les publicitaires récupèrent les icônes populaires plus vite que leurs ombres. Certaines figures seriesque passèrent par la case réclame pour vendre toute sorte de produits. David Vincent fut employé pour vanter les mérites d’un caméscope dans un spot assez drôle. Avant lui Steed et King échappé de Chapeau Melon et Bottes de Cuir firent une publicité pour une marque de champagne (ce qui permis à la série de faire un retour avec The New Avengers). Dans un autre genre Jennifer Garner, la Sidney Bristow, s’est retrouvée à faire l’article pour la CIA.

Adaptation - Episode VI - Le retour du jeu vidéo
Nouveau média en plein essor le jeu vidéo puise également dans les séries pour alimenter son marché. Alias, Buffy, ont eu droit à leur transposition dans l’univers vidéo ludique. CSI et Law and Order s’attaquent au PC. Demain ce sera le tour de Stargate de suivre la voie ouverte par Star Trek. Dans le sens inverse Mortal Kombat jeu de combat culte est devenue une série parfaitement dispensable.

Voilà cette fois ci cette trilogie est vraiment terminée. Prochaine chronique en avril avec le premier volet d’un diptyque qui se penchera sur la production française.