VITE VU ...La Nouvelle Trilogie : saison 4
On a été invité. On a vu. Et vite.
Par Dominique Montay • 29 avril 2009
Projection de presse d’un échantillon de la Nouvelle Trilogie opus 4 dans les locaux de Canal. Une bande-annonce suivi d’un deuxième épisode suivi d’un premier. C’est confus ? On va expliquer.

C’est la crise.

« A une époque, une projection de presse chez Canal, ils servaient du champagne », regrette un des invités. La crise est sur toutes les lèvres. Dans cette ambiance où employés du secteur audiovisuels comme journalistiques regardent avec un brin de désespoir l’état de leurs deux secteurs, il y a quand même des raisons de se réjouir. La Nouvelle Trilogie, la seule case de fictions expérimentales du PAF revient pour une quatrième saison, très attendue. Canal sort le grand jeu pour nous présenter les trois opus de 2009. Opération séduction... qui commence par une mauvaise nouvelle... « Kali », la fiction d’action, ne sera pas présentée...

On commence avec une suite de bande-annonce. « La fille au fond du verre à Saké » (pas « de Saké ») a le bon goût de coller au style d’un karaoké avec une chanson chinoise en fond. Déstabilisant et malin, si ce n’est qu’on y voit tous les épisodes résumés en une suite d’images. Vient le clip extrait de « Sweet Dream » (sans « s »). « Elle est bien la chanson, mais je comprend rien aux paroles », nous lance un Bruno Gaccio décidé à faire le trublion de fond de salle. Le groupe qui chante, Les Ashburies, et en effet, ça n’est pas juste une blague, on ne comprend rien. Puis arrive « Kali » (pas de remarque orthographique ou grammaticale à signaler). Bande-annonce à l’américaine assez moche et sans relief. Une bande-annonce qui est loin de caresser dans le sens du poil son réalisateur, Richard Johnson.

Kali

Réalisé par Richard Johnson
Ecrit par Richard Johnson, Virgile Bramly et Elias Jabre
Avec Alexia Barlier, Virgile Bramly et Jean-Bernard Guillard

2 mois de retard, des rapports un peu grinçants avec la prod. « Il m’a fait signer sur un scénar et au final, il en a quasiment filmé un autre, nous raconte Gaccio. C’était soit on le laissait faire en perdant totalement le contrôle, soir on arrêtait tout. On a décidé de continuer. Au final, « Kali » est génial, mais si je fais ça tous les ans, je meurs. » « On s’est dit vu le format et la personnalité du réalisateur, que Kali s’apparentait à un bon projet pour être mis sur internet, en parallèle, nous apprend Gilles Galud ». Kali sera, quand fini, un 1x90’, un 3x26’ et un [beaucoup]x3’. Deux mois de retard, un réalisateur complexe, trois montages différents égal zéro chance de le voir vite.

Et tout le monde a passé son temps à me faire saliver. Richard Johnson et Virgile Bramly qui y joue le rôle de Stelit, qui m’assurent à plusieurs reprises que non, ça n’est pas « Jason Bourne » rencontre « Cours Lola Cours ». La superbe Alexia Barlier (soit disant frano-néozélandaise, mais je ne la crois toujours pas), qui tient le rôle titre, et qui me raconte le plaisir qu’elle a prit à endosser un rôle physique, un rôle d’action qui lui a imposé un entraînement intensif de 15 jours couplé a l’apprentissage du maniement des armes, elle qui était abonnée à jouer les maîtresses de dinosaures (Daniel Auteuil, entre autres, dans « conversation avec un jardinier »). Elle me vante également les qualités du réalisateur, sa capacité à exceller dans l’art de définir des rôles féminins. Et enfin Jean-Bernard Guillard, acteur de télé et de théâtre, qui avoue a quel point cette expérience sur « Kali », dans une ambiance proche d’un tournage de court-métrage, lui a lavé la tête, après avoir beaucoup tourné sur des fictions de prestige sur les grandes chaines.

Bref... c’est bien beau de teaser...

La fille au fond du verre à Saké

Ecrit et réalisé par Emmanuel Sapolski
Avec Stéphan Guérin-Tillié, Xin Wang et Anthony Kavanagh

« On a décidé de vous montrer le deuxième épisode ». Hein ? Quoi ? Pardon ? On va donc commencer par le milieu. Coup de bluff pour cette série, qui traite du choc des cultures. Etienne va se marier avec Lu Ming, une chinoise à couper le souffle. Mais Lu a un passé honteux, vu que des photos d’elle (plutôt chaudes et peu traditionnelles, en passant) se sont retrouvées dans des verres à Saké, et l’un d’eux tombe entre les mains d’Etienne, le soir de son enterrement de vie de garçon. Confrontée au dilemme, Lu Ming va fuir, et Etienne de partir dans le 13e arrondissement afin de la retrouver. Car c’est bien ça le grand intérêt de « La fille... », cette recherche, cette immersion dans un univers totalement inconnu. Le problème, c’est que cet aspect est majoritairement traité dans les deux dernières parties, la première ne faisant office « que » de mise en situation. Un souci structurel qui pourrait coûter cher lors de la diffusion, mais nous y reviendrons dans quelques jours, avec la critique complète du film.

Sweet Dream

Réalisé par Jean-Philippe Amar
Ecrit par Gaëlle Royer et Jean-Philippe Amar
Avec Pénélope Lévèque, Axel Boute, Félix Moati et Héloïse Adam

Sans « s », donc. La série qui, du lot, semblait la moins attirante. Traiter des ados, de façon réaliste, avec leurs affaires de coeur, de sexe... Et pourtant. Des deux séries abordées ce jour, c’est celle qui possède certainement le plus gros potentiel. « S’il y’en a une que j’aimerais prolonger, c’est celle des ados », nous lance Gilles Galud, cherchant un second candidat à la seconde saison après « Hard ». Des personnages bien écrits, pas caricaturaux, des scènes assez crues mais qui sonnent juste, et surtout, une belle bande de comédiens. Axel Boute en tête. Son air paumé, sa rébellion, il exprime une forte personnalité et un grand talent. A voir sur la longueur, mais les tribulations de ces ados de la classe supérieure voit le jour de la meilleure des manières.

Nous publierons très bientôt des analyses plus complètes de ces trois fictions. Enfin, si « Kali » est fini...