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1.09 - Turf Wars

Pain perdu, tequilla et maux de dos

Pêche A La Mouche

dimanche 26 octobre 2003, par tao of myself

Les grands parents maternelles d’Ephram et Delia arrivent à Everwood à l’improviste. Amy doit faire face à la réalité en ce qui concerne le retablissement de Colin et le docteur Brown fait face à un terrible constat en ce qui concerne son propre fils. ...

Si je voudrai faire court, je dirai que l’épisode est excellent mis à part l’intrigue médicale. Mais je ne suis pas là pour faire court alors voici une version un peu plus longue.

Passons assez vite sur l’intrigue médicale qui m’a assez ennuyé. Il est normal que la vie d’Andy soit rythmée par les visites de ses patients mais celle ci, trop extérieur aux intrigues récurrentes, tombe comme un cheveu dans la soupe et je n’ai pas réussi à m’attacher à cette histoire de père obèse avec des problèmes de dos. Il y a bien un parallèle entre les relations père / fils avec ce que vit Andy, mais cela n’est qu’une chimère. Andy regarde de manière émue cette relation père / fils tout en désirant avoir une telle complicité avec Ephram. Et le désir de vouloir à tout prix aider cet homme n’est qu’un transfert de sa propre existence, il veut que cet homme soit présent auprès de son fils comme pour rattraper ce que lui n’a pas pu faire avec le sien. Cela rejoint l’intrigue médicale de la semaine dernière où il voulait à tout prix aider le couple du pasteur Keyes alors qu’il était en plein blues suite à son anniversaire de mariage.

L’épisode tourne bien sûr autour de l’arrivée des grands parents d’Ephram et Delia et cette arrivée déplait à Andy car il sait très bien que cette arrivée inattendue mettra à jour ses faiblesses en tant que père. Pourquoi Andy ne prend t’il jamais le temps d’avoir des activités avec ses enfants ? Car après tout, le docteur Abott y arrive parfaitement. On l’a vu en début de saison aller au restaurant avec Amy, dans cet épisode, il participe à un concours de pêche avec Bright. Andy souligne également que son beau père est un bourreau de travail tout en ayant toujours été là pour le repas. Alors pourquoi le grand docteur Andrew Brown n’y arriverait t’il pas aussi ? Parce qu’il est médecin bénévole dans une petite ville ? Parce qu’il a tellement bon c ?ur qu’il fait passer sa vie après ses patients ? Non tout cela ne sont que de fausses excuses. La vraie question est de savoir pourquoi Andy ne se donne t’il pas les moyens d’agir comme Harrold Abott. Peu être parce que c’est toujours sa femme qui s’est occupée de tout ce qui était familial et qu’il a pris pour acquis de ne pas devoir trop s’occuper de ses enfants. Que ce soit à New York ou Everwood, Andy est le même et il en paye les conséquences avec Ephram qui ne supporte pas la manière d’agir de son père. Mais paradoxalement, Andy est effondré à l’idée de perdre Ephram si ce dernier décidait de rentrer à New York. Selon moi, Andy ne sait pas vraiment ce qu’il veut ou dû moins il ne sait pas comment s’y prendre et tâtonne mais il faudra bien un jour qu’il réalise qu’il est père et que c’est un boulot à plein temps.

Et bien sûr il y a l’intrigue d’Amy. Celle ci a tellement fantasmé et idéalisé le retour de Colin à la vie, qu’elle ne peut supporter qu’il n’en soit pas comme elle l’avait rêvé. Je suis d’accord avec la position de la mère de Colin, Amy attend beaucoup trop de Colin et crée trop de pression autour de lui. Amy est néanmoins dans une drôle de position, comme la 5e roue du carrosse. Elle n’est au fond que la petite amie de Colin, elle est encore jeune et cela ne veut pas vraiment dire grand chose en fin de compte. Ceux qui sont prioritaire dans la vie de Colin sont ses parents pour le moment et Ephram n’a pas tort en disant qu’Amy devrait faire un break et attendre que Colin se rétablisse avant de vouloir recommencer quelque chose avec lui si ce quelque chose est bien entendu possible.

Un épisode qui est finalement très dramatique. Il y a bien quelques légères touches d’humour avec Edna et Nonni ou encore avec le docteur Abott à la pêche mais les trames générales sont très dramatiques et cela renforce les personnages, rend la série moins légère et plus profonde et analyse les rapports humains sous différentes perspective : les relations parents / enfants, les relations grand parent / petit enfant , et même les relations entre petit ami et petite amie. Ce qui me fait dire qu’Everwood est plus qu’un divertissement mais une réelle analyse des relation de société et le message passe tout en nuance sans avoir besoin d’en faire des tonnes. Simple et efficace.


Un bon épisode montrant le malaise règnant entre les différents personnages de la série. Les intrigues récurentes sont du meilleur cru, l’intrigue médicale largement dispensable.