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1.04 - Acid Test

Promenons-nous dans les bois...

Epreuves

dimanche 21 décembre 2003, par Brin

Voilà un épisode bien décalé des autres mais pas pour autant mauvais, bien au contraire. Dans cet épisode, la seconde génération a enfin prit le relais à la première, ce qui marque un premier tournant.


Ce que j’aime particulièrement dans cet épisode, c’est la façon qu’ont les choses de paraître normales et à leurs places. Disparition nous sort de la déjà habituelle situation des trois familles en parallèle pour s’orienter le temps d’un épisode vers autre chose. Le complot extraterrestre n’est plus la motivation d’Owen Crawford, et Jessie Keys n’a plus à lutter contre eux, mais contre lui-même. Quant à Jacob Clarke, nous ne le verrons pas. Mais il est quand même présent dans l’histoire, car elle nous mène à réfléchir sur ce jeune garçon que nous avions laissé l’épisode précédent et qu’on devine être maintenant quasiment un homme, au travers la vie de quelqu’un comme lui. Un hybride, qui étant encore plus différent, est bien plus rejeté.


C’est donc entendu. Cette fois-ci, seuls les Crawford et Keys sont concrètement présents.


Jessie Keys


Après nous être apparut comme un enfant, puis un adolescent confronté à des phénomènes extraterrestres, Jessie nous apparaît maintenant comme un homme, perdu, plongé dans la drogue, dans l’espoir d’oublier toutes ces choses extraordinaires et bien douloureuses qui lui arrivent. Il faut dire aussi qu’il revient de la guerre du Vietnam ce qui n’arrange guère son humeur. On peut pas dire qu’il soit très gai. C’est pas encore dans cet épisode qu’on va le voir danser en rond avec un tutu rose et des bas résilles...Là c’est plutôt le gars avec sa seringue qui se prépare à planer correctement. Il demande à son pote de guerre de lui faire crédit, mais celui-ci refuse et lui conseil d’arrêter la dope. Ça serait pas trop mal, il a raison n’empêche.


La narratrice (toujours dans la même idée qu’elle définie les interprétations) laisse entendre que Jessie est son grand-père en parlant de celui-ci comme d’un homme perdu pendant une période. Bien sûr quand elle dit ça on voit Jessie dans l’état super joyeux dans lequel il est, donc on en tire nos conclusions.
Que faire sans fric quand on ne veut pas arrêter la drogue et que son pote veut plus fournir à l’œil ? On tombe au plus bas. Mais ce qui est bien lorsque l’ont tombe au plus bas, c’est que même si on tombe pas de très haut (bah oui, il était déjà bien bas), il peut arriver que le déclic se fasse. Et cela arrive à Jessie. Il se prend la grosse claque dont il avait besoin, quand il lit dans les yeux de sont ami à qui il voulait refourgué les médailles de son père pour une dose, l’aberration que produit un tel acte. On sait bien ce que ces médailles représentent pour lui...et il voit lui aussi que cette fois il est allé trop loin.


Il décide alors d’aller se faire soigner à l’hôpital des vétérans, où il rencontre une jeune et jolie infirmière.
Après être tombé, il faut remonter. Ce n’est pas évident de remonter seul, un soutient n’est pas de trop. Et c’est cette jeune infirmière qui lui porte un intérêt assez important, qui va tenir ce rôle. Peu à peu il va reprendre goût à la vie, s’émerveillant d’un rien, ce qui prouve si on suit la narratrice, qu’il tombe amoureux. Sauf que, son passé entache toujours son présent. Il attaque un homme faisant des bulles pour des enfants en voyant à sa place, un autre homme, celui qui l’avait poursuivit dans le camion quelques années plus tôt.
Il l’associe bien sûr aux extraterrestres puisque ceux-ci l’avaient enlevé à cette occasion. Son infirmière, intriguée par cet homme plein de secret, essaye de comprendre mais ne le force pas à dévoiler ce qu’il ne veut pas dire. Même lorsque un supérieur de l’armée vient lui apporter des médailles qu’il refuse sous prétexte de ne pas les mériter, ou quand il sauve, des roues d’une voiture, un enfant en disant que son acte n’avait rien de courageux puisqu’il ne risquait rien. Il lui révèle alors que pendant la guerre, ils l’avaient sortis d’affaire en laissant crever ses compagnons. Elle ne sait bien sûr pas qui sont ils mais se contente de laisser Jessie dire ce qu’il a besoin, quand il le souhaite. Sûrement la meilleure méthode d’ailleurs. On sait donc maintenant que Jessie à une grande importance pour eux, et qu’il en a conscience. Mais au moins, sans être libéré de son passé (nan mais il le sera jamais de toute façon) il est enfin libéré de la drogue. Et quelques temps plus tard, il demande sa tite infirmière perso en mariage.


Au moins pour lui ça se fini bien dans cet épisode...remarquez il était temps, le pauvre il a que des misères d’habitude. C’est donc chez Crawford que ça va moins bien ? Possible, si on considère qu’une fin de carrière dans des conditions plus que déshonorantes ainsi qu’une véritable hécatombe dans cette famille soit quelque chose de mal.


Crawford


En effet, Owen Crawford, toujours aussi arrogant et persuadé d’une invasion extraterrestre imminente, conclue en voyant des traces dans un champ, qu’il s’agit là d’une piste d’atterrissage, et son fils Eric, qui travail désormais avec lui, ira même jusqu’à suggérer qu’elle va servir à atterrir... Trop intelligent ce petit !
Mais la réalité est tout autre. Alors qu’Owen s’emballe et veut absolument faire venir le président, allant jusqu’à menacer deux agents, ils voient par la fenêtre de l’hélico...que tout cela n’est qu’une blague grotesque, qui lui coûte bien sûr son emploie (quand on voit son comportement...il s’est bien fait avoir). Cette supercherie a été organisée par Tom Clarke, qui s’était promis d’anéantir la carrière du colonel, pour avoir brisé le cœur de Sally, sa mère (dont on n’a plus aucune nouvelle d’ailleurs.).
Mais alors que les relations semblent s’améliorer entre Eric et son père, son frère Sam, le préféré depuis toujours, rentre à la maison (il est étudiant en journalisme) ce qui est très mal perçu par l’aîné, jaloux. Mais Sam ne croit pas aux extraterrestres et pense que son père ne travaillait qu’à couvrir des manœuvres gouvernementales durant ces 23 ans. Owen va donc tout lui raconter, lui faisant confiance, mais Eric entend tout et est d’autant plus jaloux (c’est mal d’écouter aux portes).
Il lui raconte ce qu’il a vu dans les yeux de Jacob, ce qui jusqu’à présent était inconnu. Remarquez, c’est tout à fait normal, c’est dans l’ordre des choses. Il dit à quoi on est confronté lorsque l’ont se plonge dans ces yeux, puisque la suite est basée sur ça. C’est assez intéressant de voir tout s’emboîter parfaitement, que rien n’est laissé au hasard...


Donc, Owen lui dit que quand on plonge ses yeux dans ceux d’un être comme lui, ce qu’on voit, ce sont tout ses souvenirs, toutes ses peurs...et même sa propre mort. On comprend mieux les réactions très violentes des gens à qui Jacob avait fait le coup du "regarde moi"...
Au passage, Sam qui a dégoté un journal où il voit des symboles ressemblant à ceux sur l’artefact, il décide de partir en Alaska où ont lieu des fouilles et où il pense pouvoir trouver les preuves que sont père cherchait depuis longtemps, le croyant finalement.


Bon, la partie Alaska est bien faite, même si en fait, ce n’est pas très original. Une bande d’étudiant dans les bois, qui se font attaquer (oui enfin pas vraiment) par une chose étrange... C’est un peu du déjà vu. Bien heureusement, comme je l’ai évoqué plus haut, derrière le simple fait de l’histoire en elle-même, on a une réflexion (toujours imposée) à propos de Jacob.


Lorsque Sam arrive, il est confronté à l’hostilité des habitants du village de chasseur, car il débarque pile au moment où les chercheurs découvrent que le corps qu’ils ont trouvés dans la caverne et qu’ils croyaient être une momie, est en fait daté de 6 ans. En même temps, une petite fille à disparu dans les bois, où chacun sait qu’il ne faut pas s’aventurer la nuit. Quand on les entend parler, on s’attend à trouver un horrible monstre dans les bois, alors que comme le découvre Sam, il ne s’agit que d’un hybride (gentil en plus).
Enfin, il est concevable que la panique règne, car les uns après les autres, les étudiants disparaissent et une est retrouvée terriblement choquée. Elle a vu dans ses yeux...


Hors, l’hybride en question (très raté d’ailleurs, par rapport à Jacob) ne voulait faire de mal à personne. Juste récupéré le corps de son frère jumeau tué quelques années plus tôt par le sheriff (c’est lui la momie) et chercher de l’aide pour la petite fille qui s’est cassé une jambe. Mais Sam connaît l’histoire des deux hybrides, l’ayant entendu par leur grand-père. Il n’hésite donc pas à le suivre jusqu’à sa maisonnette que les villageois veulent brûler. Tous des barbares. L’humain à beau évoluer, il reste égal à lui-même lorsqu’il est confronté à quelque chose de différent. Même si cette chose n’est pas mauvaise. En ça, Sam est différent, et c’est ce qui le tue. Eric le retrouve alors qu’ils mettent le feu, et Sam ne supportant pas une telle injustice chercher à sauver l’hybride. Malheureusement, il voit ses yeux...il voit sa mort juste avant de mourir. Quant à Eric il est pas mécontent d’être enfin débarrassé de son frère hein. Il fait demi tour et s’en va rejoindre sa femme dans son foyer.


L’épisode se fini sur une note tout autant joyeuse. Eric, blessé au plus profond de lui-même par cette absence d’amour paternel, fini par annoncer froidement à son père la mort de Sam, après une visite pour montrer sa fille. Cela provoque une crise cardiaque, et tout ce que trouve Eric à faire, c’est conclure que si son père ne l’aimait pas, c’était parce qu’il savait qu’il serait sa dernière image avant de mourir. Eric jubile, il a enfin tout pour lui.


Les deux tiers de la famille Crawford disparaissent d’un coup ici, dont l’un étant un personnage clé de la série et l’autre on ne peut plus attachant. Jesse nous montre aussi comment il remonte enfin la pente, qui est bien raide pour lui. L’épisode est vraiment bon selon moi, marquant un irrémédiable tournant, même si l’originalité de l’histoire en Alaska laisse un tout petit peu à désiré quand même.