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1.20 - Moonlight Sonata
Aux frontieres du reel
Sonate Au Clair De Lune
dimanche 22 février 2004, par
L’épisode est le prototype même de ce qu’offre la série en matière d’intrigues. La recette de l’épisode se résume en 3 points.
une intrigue médicale car après tout Everwood est une série médicale. Il ne faudrait pas oublier que deux des personnages principaux sont des médecins. Tout est une question de proportion. Trop lourde, trop sérieuse, trop déprimante, ça ne fonctionne pas. Surtout quand celle ci concerne un personnage à usage unique que l’on ne reverra plus par la suite. Du coup ici, on en fait pas des tonnes, quelques scènes suffissent à cette intrigue traitée sous le signe de la légèreté et de l’humour loin de Andy face à un problème de santé publique comme en début de saison. Ici on a droit à une intrigue d’un bûcheron qui se fait "battre par sa femme" dans son sommeil et à son insu. Pas de mort cette fois mais une grande dose de rire surtout quand Harrold se mêle à cette histoire.
Une intrigue adolescente sympathique, car après tout Everwood est aussi une série pour les jeunes. Mais celle ci doit et est contrebalancée par les adultes. Il ne faudrait pas oublier qu’Everwood n’est pas un drama adolescent. Quoi on m’aurait menti ? L’interêt de la série serait il autre chose que "quand est ce que Amy et Ephram vont sortir ensemble " ? Si vous pensez que c’est là tout l’interêt vous êtes loin de la vérité. Jeunes ou moins jeunes, les habitants d’Everwood servent surtout l’intrigue et nous montre qu’enfant, adolescent ou adulte, la vie est toujours aussi compliquée mais que l’on peut s’en sortir en se faisant confiance et en faisant confiance aux autres. L’intrigue adolescente est ici une intrigue musicale. En pianiste prodige Ephram est forcement lié à cette intrigue. On en avait déjà parlé vaguement dans un épisode précédent (souvenez vous de la conversation Ephram/Amy près du cinéma), mais cette fois ci le fameux récital est bien là. On y retrouve notre Ephram habituel, c’est à dire cheveu noir, qui tire la gueule et qui ne sait pas finir une conversation sans être désagréable envers son interlocuteur. Cela dit ici Ephram a des circonstances atténuantes vu qu’il est stressé par son récital, mais il a tout de même été très dur avec Amy, pas sympa du tout sur ce coup là. Même si après tout, il n’a jamais eu que des ennuies à cause d’Amy donc il est logique qu’il veuille mettre un peu de distance entre elle et lui. Le coup de foudre d’Ephram pour Amy semble donc terminé, place à un "restons amis" qui marche d’ailleurs plutôt bien avec des rapports plus sains. Là où il a eu raison dans ses colères, c’est avec son super coup de gueule contre son mentor (ex mentor) Matt et cette histoire de relation adulte/ado. Ephram, une fois de plus, pose les bonnes questions. L’important n’est pas de savoir ce que ressent Matt mais plutôt de ce que ressent Kate. Cela dit c’était assez sorti d’un chapeau comme intrigue et on aurait très bien pu avoir le départ de Matt sans cette intrigue qui est finalement sans intérêt. Heureusement on ne s’y attarde pas des masses ce qui fait que ça passe bien.
Une intrigue marrante, car Everwood c’est fait aussi pour rigoler. De préférence une intrigue décalée, légèrement loufoque et second degré et servie par Harold Habbot car seul lui a le talent pour nous faire rire avec un simple regard. On continue à nous montrer Everwood comme une ville de joyeux toqués, un peu à la Gilmore girls. Même si ça n’a pas la saveur de Stars Hollow et de ses habitants, la sauce marche bien dans l’épisode. A peine y a t’il des lueurs étranges dans le ciel que toute la ville vît au rythme des ovnis. La réaction d’Harrold est à ce sujet délicieuse et son monologue lorsqu’il est en voiture est un très grand moment. Contrairement à ce qu’on nous propose souvent dans ce genre d’intrigue autre part, Everwood ne prend pas le parti des believers (des croyants). Ici on nous offre une thèse parfaitement rationnel et scientifique que Scully elle même n’aurait pas renié au début de sa carrière. Le tout défendu par un "nouveau duo" celui d’Amy et de sa grand mère Edna, le franc parlé de la seconde ayant apparemment de l’impact sur la première même si Amy n’oublie pas son style un peu garce princesse qui lui va si bien. La nuit "grand mère - petite fille" débouchant sur quelque chose qui pourrait se résumer par : ouvre toi aux autres.
Détail en passant, Colin est absent de l’épisode mais présent au téléphone et sur internet. Bright lui a droit à une seule scène au repas des Abbot mais qui prouve qu’il est bien le fils de son père par cette remarque sarcastique : "Si tu es enlevée par les aliens et que tu es sondée. Peux tu techniquement toujours dire que tu es vierge ?" C’est une question hautement philosophique Mulder lui même ne s’était pas posé. Sur ce, je vous laisse.
Un beau petit épisode tout en légereté qui prépare le terrain de l’intrigue principale beaucoup plus sérieuse du prochain épisode.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires