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1.10 - Coyote
Le monde de Némo
Le meilleur ami de l’homme
mercredi 29 septembre 2004, par
Une ado blonde kidnappée : une seule piste possible : le couguar ! Et oui, une blonde dans les bois tombe forcément sur un couguar. Et quand ces deux éléments sont réunis, on peut craindre le pire pour l’épisode.
Déjà, je m’excuse pour mon titre pitoyable. Ici point de poisson mais un chien nommé Némo. Et ce chien appartenait à Eric, un ancien partenaire de théatre d’Andréa au lycée. Et pourquoi je dis cela ? Parce que ...
Donc, on entame l’épisode directement par la team police (Joel, Fonceur, Ray et Tom) devant une villa où une ado blonde, Rebecca, a disparu. (vous avez echappé à "LAPD portée disparue" comme titre de critique et aussi "coyote girl" en référence au film coyote girls). Et il reste une grosse trace de sang près de la piscine. La brigade sinophile est là aussi (si je ne me trompe pas sur le nom pour l’équipe avec les chiens pisteurs) et nous avons la capitaine de cette équipe, Johns, une superbe blonde qui subi elle aussi le syndrôme Thérésa dit de l’uniforme trois tailles en dessous.
Bref. Elle nous apprend que ces villas ont été construites sur des territoires naturels de bêtes sauvages qui n’hésitent pas à se balader encore dans le coin et que la plus grosse probabilité est qu’un couguar ou peut-etre un coyote a choppé l’ado blonde et l’a trainé dans son trou. Et elle insiste en nous disant que c’est un couguar. Et tous les téléspectateurs de 24 saison 2 frémissent de peur.
Mais finalement, des traces et la forme d’un terrier indique qu’un coyote et non un couguar a fait le coup. Et là, je respire. Pas de Kim-ification de Boomtown.
Donc on a un terrier mais il est vide. On a également une basket en sang devant. Terreur chez les flics. Comme si les coyotes bouffaient un humain en une poignée d’heures, os inclus ...
Mais heureusement, ils trouvent un corps tout frais enterré d’un homme (juste le haut de la tête dépasse) et un autre se sauve.
Et bien sûr, qui dit course poursuite à pied, dit Tom qui court (comme dans le pilote). Mais le fuyard le distance. Heureusement, un vélocycliste est là et Tom réquisitionne son vélo. (ils ne bouclent jamais la zone à LA ?) Pédalage à la Amstrong puis lancer de vélo à la Schwarzy et le fuyard est interpellé. Un clochard qui est sale, qui raconte n’importe quoi et qui a un postiche à 1 dollar 50 en guise de barbe. Un clochard que reconnait Andréa lorsqu’on le pousse à l’intérieur d’une voiture de flic. Et là, attention, on nous rapporte à nous et aux inspecteurs que les voisins sont tous cleans sauf le fils de madame Black condamné une fois parce qu’il balancait des cailloux sur tout ce qui bouge. Indice très important qui va nous exposer au grand jour l’incompétence des flics. Parce que cela occupe les 10 premières minutes de l’épisode et à la 11ème, on a la liste des mots incompréhensibles du fuyard/clochard qu’Andréa a identifié comme Eric, le Eric de la pièce de théatre dont j’ai parlé au début. Et parmi ces mots, il répète Black et le garçon qui lance des cailloux. Et quand Andréa le questionne, il répète à la question "qui a enlevé Erika ?" "Cailloux garcon /vidéo par la fenètre de la fille par la fenètre/ Black !!! Black !!! Blaaaaaack !!!" Peut-être pas dans cet ordre sauf les derniers Black mais on a l’idée. A la 13ème minute, on sait que le fils Black qui s’amusait à lancer des cailloux et à filmer Rebecca par la fenêtre l’a enlevé. Mais les flics ne déduisent pas cette évidence. Par contre, à partir de rien ils découvrent qu’ils étaient deux dans le coup et que le sang vient d’une morsure. Bref, l’analyse des indices, c’est pas ça.
Donc, il faut meubler entre la 13eme minute où on apprend qui est le coupable et la 38eme minute où les flics percutent. Alors qu’ils auraient dû percuter en même temps que moi normalement. Nous allons donc meubler en deux temps.
Tout d’abord Andréa qui a droit littéralement à son quart d’heure de gloire dans lequel au premier contact visuel, un psy reconverti en avocat comprend que elle et David ont chliqua chliqué (ce qu’on fait dans un lit tout nus pour ceux qui ont pas compris) puis qu’elle a un père alcoolique.
Un père qui n’est jamais venu à aucune de ses représentations sauf le soir de la première où il a débarqué complétement bourré au moment d’une réplique d’Andréa pour Eric. Et qu’elle était pétrifiée et que Eric l’a aidé à se relancer et que les deux répliques de relance sont celles qu’Eric clochard lui sort à leur premier contact. Chose qu’Andréa avait complétement oublié ce qui permet de meubler 4 minutes. Elle percute enfin et peut rentrer ainsi dans le monde d’Eric pour répéter une énième fois les mêmes indices que les flics s’obstinent à ne pas vouloir comprendre. Et où elle apprend qu’Eric se prend en fait pour Nemo, le chien qu’Eric avait quand il habitait là où Rebecca habite aujourd’hui. Oh la lourde coïncidence ...
Ce qui explique qu’Eric/Nemo tourne toujours dans ce voisinage intervenant pour aider les voisins (il a fait fuir un cambrioleur).
Les flics ne voulant toujours pas comprendre et restant 10 minutes à combler, on assiste à l’enlèvement de Rebecca, l’intervention de Eric/Nemo qui en tue un en le mordant au cou (celui qui laissera la trace de sang au bord de la piscine) et mordra violement le fils Black aux parties intimes. Mais celui-ci réussira quand même à fuir avec Rebecca qu’il attachera dans sa propre cave !
Il est complétement cinglé et nous le prouve en se brûlant avec une lame chauffée à blanc et d’autres trucs. Rebecca réussit à se détacher quand il remonte avec un miraculeux clou qui dépasse d’une poutre. Elle assome le fiston Black et se sauve mais arrivée à la porte, il la rattrape puis la rattache en bas et veut la découper en petits morceaux mais elle lui assène un coup de pied dans les parties et il en crève ! On apprendra cela plus tard. Le coup lui a réouvert la plaie faite par la morsure et l’hémoragie fut fatale.
Donc voilà Rebecca attachée à la cave sans espoir de se détacher et baillonée. Heureusement, nos super flics comprennent enfin les indices et viennent la libérer. L’occasion d’apercevoir 3 secondes, chrono en main Thérésa en arrière plan (son seul passage de l’épisode) puis on saute dans le temps où l’on retrouve Ray et Tom venant voir Rebecca et son père préparant un barbecue plusieurs mois plus tard et où on apprend qu’Eric s’est sauvé de l’hôpital psychiatrique où il était alors que son traitement marchait enfin.
Et là, une scène hallucinante qui vaut de se taper les 41 premières minutes chiantes à mourir où les flics partent et où Rebecca va déposer une assiette avec une cotelette près de la piscine avant de rentrer à la maison.
On pourra en étant indulgent, sauver quand même la dénonciation de l’aspect systématique "on drogue un dingue" chez les flics mais à part ça ... Et puis, ça vient du psy qui est chiant à mourir même si il n’est pas le stéréotype du psy habituel dans les séries.
Ils auraient dû beaucoup plus se pencher sur le coté maladie mentale de Eric et sur le pourquoi il se prend pour son chien (c’est à peine esquissé) plutôt que sur la vie personnelle d’Andréa dont on n’a rien à péter, mais alors rien du tout.
Si encore ils établissaient un parallèle entre l’alcoolisme de son père et celui de son amant de David qu’elle rejette d’ailleurs au moment où il décide d’arrêter la bibine. Mais non. Du coup, l’alcoolisme de papa Andréa est inutile surtout qu’on ne l’a jamais évoqué précédemment, le plaçant même plutôt comme un entrepreneur délaissant sa famille plutôt qu’un mauvais père à cause de l’alcoolisme.
Bref, mauvais choix d’orientation que l’on couple aux hallucinantes incapacités et irrégularités des flics et les miraculeuses coïncidences et on peut se demander si ils n’ont pas torché le scénario en 3 minutes sans le relire. Personne ne s’est inquiété des énormes invraisemblances procédurales, logiques et de rythme au montage ? Ca, c’est inquètant.
On va sauver les scènes avec Rebecca (mignogne et des scènes interessantes et rythmées) et la scène finale hallucinante et on va jeter tout le reste. Parce que les flics qui ne comprennent pas les indices ultra évidents sous leur nez, une zone d’enlèvement pas bouclée, l’absence de fouilles des maisons voisines et j’en passe, on nage dans la plus grande incompétence des services de police. Et du coup l’épisode s’en ressent énormément. En prime, le bouche trou d’Andréa sur ses problèmes paternels n’a pas sa place dans cet épisode mais dans le précédent. Et il est très loin d’être intéressant. Comme quoi, elle doit rester dans le trou de l’oubli éternel avec Thérésa qui a profité de cet épisode pour remarquer que c’était un trou sans fin. Un épisode vraiment lamentable pendant 30 bonnes minutes.
D’ailleurs, c’est marrant (enfin non) de constater que Boomtown nous livre toujours un épisode mauvais ou au mieux passable après un épisode d’anthologie.
Au final, un épisode mauvais sauvé par 12 minutes (l’enlèvement et le final). Comme quoi même sans couguar, ...
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires