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1.12 - Sinaloa cowboys

Sur le cul !

Les mexicains

mercredi 13 octobre 2004, par Speedu

Oui, sur le cul, voilà dans quel état m’a laissé cet épisode, véritable démonstration de force qui m’a donc laissé sur le cul.

Pour faire plus clair tout est parfait dans cet épisode ou presque. Bah oui rien n’est parfait sur cette planète sauf moi ... dans mes rêves. Donc me voilà après ce visionnage sur le cul, les bras tendus vers haut pour atteindre mon clavier (pas évident quand on a les fesses par terre. Essayez donc). Tiens, je viens de me rappeller que j’ai un clavier sans fil. Hop, je le descend. Plus partique pour taper. Et il ne me gène plus pour voir l’écran qui est super haut.
Oui je vous vois déjà lever les yeux hurlant "Lève toi Speedu !". Oui, je pourrais. Mais je ne le ferais pas parce que je suis un gros feignant et encore trop fébrile pour ne plus être sur le cul après cet épisode.
Bah oui pas de mystère, un 10/10 pour lui. Un 9,98 en fait parce que je l’ai dis, tout n’est pas parfait non plus.

Alors éjectons le négatif.

- La vf assez bizarre avec la voix de Giles (Buffy au cas où ...) sur un dealer et une voix magnifiquement parfait pour Seth Cohen de The OC (plus que celle dont il a écopé en tout cas) mais pas pour le jumeau dealer. D’ailleurs, il a même pas d’accent et c’est un mexicain du Mexique de chez Mexique (Remarquez, il vaut mieux aucun accent que le ridicule accent hispanique que se tapent Hector et Claudia dans la vf de la saison 3 de 24). Et en plus, elle rend incompréhensible l’affaire dans laquel est impliqué Ray.

- L’enquête policière qui est nulle mais rigolote.

- La nullité des flics de cette série pour résoudre une enquête.

Voilà c’est tout ce que j’ai trouvé en négatif. Mais on peut les contrebalancer quand même un peu vu que :

- la vf, c’est pas la faute aux scénaristes et on ne juge ici que l’épisode en lui-même (et puis j’avais qu’à enregistrer la vo de cet épisode passé la veille. Parce que oui, rappelez vous, je suis la série en Belgique qui propose les deux versions contrairement à France 2 qui passe la vf quand il n’y a pas Jean Michel Jarre à passer)

- L’enquête policière est toujours nulle et plus particulièrement dans les épisodes réussis parce que la force de Boomtown réside dans les personnages et leur interactions entre eux ou bien avec l’histoire.

- Nos amis flics sont nuls depuis un moment, on a l’habitude maintenant.

Ce ne sont donc pas vraiment des points négatifs.
Reste les points positifs extrêmement nombreux. En vrac, ceux qui m’ont sauté aux yeux et qui me reviennent là tout de suite à l’esprit (parce que j’ai vu l’épisode il y a 24 heures à peu près ... et je suis toujours sur le cul)

- L’enquête policière qui est très drôle.

- La réalisation impécable et formidable

- Le jeu des acteurs y compris les participants de cet épisode.

- La relation entre tous les personnages et la progression pour tout le monde.

- La sortie de son trou pour Thérésa.

Je tenterai bien un résumé de l’histoire mais c’est ... Surtout qu’on est à mort dans la décomposition chronologique.
Donc, en gros, un couple de nullards shootés veut niquer son dealer (la femme est jouée par l’actrice jouant la déjà shooté soeur de Susan Lewis dans Urgences). Le mec à la vf de Giles, McBride, va dans la caravane de ce fameux dealer, Sloukoum ou un truc dans le genre, un vieux surfeur bedonnant. Celui-ci est aidé par un couple de jumeaux mexicains. Pedro et je sais plus quoi qui commence par un P aussi. Pedro (ou l ’autre P alias P2 pour faire simple et court) se barre juste avant l’arrivée de McBride fumer une cigarette en mangeant une pomme. McBride arrive alors sans voir Pedro. Il entre dans la carravane, attache P2, assome Sloukoum, fauche la dope et maladroitement reverse des produits toxiques. Il se barre avec madame dans une scène marrante où la voiture commence à se sauver toute seule. Et comme des cons, ils retournent chez eux. Pendant ce temps, Pedro, le fumeur, assiste halluciné à la scène de 20 mètres planqués. Il voit alors Sloukoum sortir en courant (parce qu’il avait vu que les produits renversés étaient inflammables ainsi que leur vapeur et qu’une lampe torche était allumée. Il se sauve juste à temps et la caravane explose, cramant P2 (qui était ligoté). Et Sloukoum se barre à son tour laissant Pedro soufflé par l’explosion (Sloukoum l’a pas vu, et en prime l’a oublié sur le moment.)
Tout cela, on l’apprend au fur et à mesure de l’épisode dans les segments de tout le monde. Au début, on ne sait juste que la caravane servait à fabriquer de la dope et que P2 a cramé. On le sait avec nos officiers in blue (Ray et Tom) et on apprend que Thérésa en a amené un vivant à l’hosto.
Bref, les flics trouvent un porte feuille sur P2 au nom de Pedro. Pleins d’hypothèses logiques ou farfelues de nos amis inspecteurs (Joel et Fonceur) sauf la bonne que je leur ai soufflé pourtant : le jumeau. Ca, ils ne l’avaient pas envisagé alors que moi et ma nullité d’inspecteur si. Et j’étais content que les flashbacks me donnent raison :)

Heureusement, Joel le découvrira à la fin de l’épisode mais trop tard. Pedro s’est déjà fait la malle au Mexique après avoir slashé McBride et Sloukoum. (Slasher : action de slasher, c’est à dire tuer au couteau : égorgé devant le commissariat pour McBride, planté chez lui pour Sloukoum. D’ailleurs, pourquoi n’a t’il pas tuer Sloukoum devant le commissariat quand il égorge McBride ?). Madame McBride, soeur de Susan Lewis s’en sort vivante au moins. Reste l’aggression hilarante sur Ray et Tom.
Donc voilà en gros pour le résumé de l’enquête policière nulle mais très drôle notamment grâce aux comédiens qui jouent ça très second degré. Ils se sont amusés à jouer des scènes ridicules et nous, on les suit sans peine dans leur délire.

Reste la vraie moelle épinière de cet épisode : la vie privée des personnages et j’ai bien dis de tous les personnages avec un super McNorris au centre pour la plupart du temps.
Pour les non McNorrissiens :

- Tom : il se tape une collègue dans la voiture de service en attendant Ray et son service. Et il est amoureux d’après ses dires, souhaitant se caser. Au grand désespoir de Ray qui semble adorer la vie dissolue de son collègue ce qui lui change de sa routine familliale.

- Fonceur : Il continue sa liste en se tapant une prostituée russe (pourtant, il s’est déjà faite une prostituée dans le pilote). Et sur les conseils de cette russe, il décide d’arrêter de fumer et barre cela sur sa liste. Enfin je crois parce que cela n’est pas très lisible et le recadrage plein cadre gâche la liste (la version originale est en 16/9eme et nous permettrait de lire mieux. Là, je n’ai réussi à lire que la ligne au dessus de celle qu’il barre et qui dit : "make love to". Ce n’est pas barré donc pas fait.). Du coup, il arrête sec, sans patch, ni chewing gum et peste durant tout l’épisode. Il est à deux doigts de craquer mais Andréa l’en empêche.

- Andréa justement. C’est le maillon faible en quelque sorte puisqu’on n’apprend rien de neuf sur elle si ce n’est qu’elle semble ressentir toujours quelque chose pour David vu sa réaction quand il l’appelle à 5 heures du matin.

Passons au reste, les McNorrissiens. On n’en apprend beaucoup sur David et sur les autres rien que dans leurs relations.

- Ray : McNorris révèle publiquement que Ray a été impliqué il y a un an dans une affaire de corruption à Vista Highs ? Heits ? Hicks ? (Ca dépend de la vf du personnage le disant et son accent anglais). C’est une histoire banale de corruption. Cela met en rogne Ray qui se sert de son image de ripoux pour soutirer des infos à la soeur de Susan Lewis en lui offrant du crack en salle d’interrogatoire contre des infos. Elle accepte et découvre que ce n’est que des crystaux de sucrre. On continue donc bien sur l’idée que oui, Ray est un ripoux ou du moins, il l’était. Puisqu’il a refusé de se laisser corrompre par l’acteur voyoux, son héros de sa jeunesse et que là, il aurait pu refiler du crack (McKey le fait bien dans The SHield) mais non. Il joue constamment sur son image de ripoux mais on sent qu’il regrette ce qu’il a fait et qu’il veut se racheter. Problème, et c’est la première fois que je le remarque : Dans le second épisode, il va placer une fausse preuve pour aider Joel. Et lorsqu’on apprend qu’il est recalé pour sa promotion, il est présenté comme un flic parfait mais elle lui échappe en raison de sa tendance à la dépression morale. Il n’est aucunement fait allusion à cette histoire de Vista High qui date pourtant d’il y a un an.
Mais on n’en a pas fini avec notre bon vieux Ray puisque le soir après cette annonce de David, celui-ci va se saouler dans le bar des flics où se trouve Ray (inattention, idiotie ou provocation de la part de David ?) Bref, cela nous livre un superbe échange verbale où Ray finit par se foutre de la gueule de David qui a perdu sa femme (Heureux de l’avoir encore en public mais qu’en est il en privé puisqu’il semble regretté que Tom arrête sa vie dissolue. Il lui permettait de vivre des aventures par procuration.) Bref, la réflexion sur le larguage de David ne lui plait pas du tout et il va se battre avec Ray mais il finit dans un tabouret. Et Joel vient les arrêter avant la bataille (idiot va !)

On passe donc à Joel qui empêche David de se battre avec Ray et qui lui indique la sortie. Puis il va le rejoindre quand Ray fait part de son envie d’aller l’allumer pour conduite en état d’ivresse. Du coup, Joel va ramener David chez lui.
Discussion dans la voiture entre les deux où David s’étonne d’être drôle en étant bourré (enfin cela ne fait même pas sourire Joel) puis dérive sur les relations amoureuses. Il prend Joel pour une nonne, incapable de tromper sa femme contrairement à lui. Et on apprend pourquoi il a trompé sa femme. On apprend également la nature de sa relation avec Andréa. Il n’a pas de sentiments amoureux pour elle. Ils ont juste baiser ensemble. Et pourquoi ? Parce que David a succombé en voyant le désir d’Andréa pour lui dans les yeux de la journaliste. Et pendant que David délire là-dessus, Joel repense à sa rencontre plus tôt avec Thérésa et qu’il a vu ce désir dont parle David dans les yeux de Thérésa, un désir qui se lit aussi dans son propre regard.


- Thérésa justement et son désir. Il est flagrant et elle ressemble à une midinette quand elle le regarde. Elle est touchante et encore plus sexy que jamais parce qu’elle donne l’impression que ce désir dans ses yeux est pour moi et pour n’importe quel téléspectateur mâle ou lesbienne. Et Thérésa en rajoute à ce pauvre Joel en lui indiquant de l’appeler si il a des questions sur l’affaire ou sur autre chose.
Eliminons le flashback pour se placer dans le contexte original avec une scène hallucinante de rêve où Thérésa remonte dans son ambulance après avoir dit cela et que Joel la rejoint "oui, j’ai une question : pourquoi est tu aussi sexy ?" et il va l’embrasser mais elle se réveille plantée au milieu de la route, Joel s’éloignant et son désir dans les yeux. Ils se veulent tous les deux et Thérésa est chaude envers lui, envoyant des signaux on ne peut plus clair que Joel commence à remarquer enfin (quand je vous disais que ce n’était pas un super flic as de la déduction ...) Quand Joel va t’il comprendre et crraquer ? Craquera t’il d’ailleurs ? Et si oui, finiront ils ensemble ? Heureusement que je ne suis pas lui parce que choisir entre Lana Parillo (Thérésa) et Megan Ward (Kelly, sa femme) ....

Reste enfin David en solo : Son coffre est bourré de bières. Il picole tous les soirs à présent. Comme son père. Et sa relation avec Andréa n’était que du sexe sans sentiment. Comme son père. Il devient son père alors que c’est la chose qu’il redoutait le plus. David sombre et cela nous promet encore de grands moments.

Donc voilà pour cet épisode qui finalement n’est pas si formidable que cela puisque je me rends compte après coup qu’il n’y a pas la portée que d’autres épisodes ont, nous amenant à une reflexion sur un thème de société. Mais tout le reste est tellement bien filmé, tellement bien joué, tellement bien écrit, tellement bien rythmé que l’épisode s’avère formidable. Et en plus, nous redevenons des privilégiés puisque nous sommes les seuls à tout savoir de ce qui s’est passé et surtout le pourquoi des évènements contrairement à Joel qui part sur la raison la plus probable d’après les indices qu’il a mais une raison fausse. Nous sommes les seuls à détenir la vérité et cela faisait bien longtemps que cela ne nous était pas arrivé.


Une enquête policière nulle mais extrêmement drôle (le ridicule égorgement, la fuite de l’ambulance, le comportement de McBride et sa femme, le regard halluciné de Pedro devant l’enchaînement des évènements à la caravane, ...), des personnages profonds et très bien amenés ayant tous de l’avancée dans ce qu’on nous livre. En prime, un montage éclaté parfaitement maitrisé et très bien rythmé, des dialogues percutants et qui font mouche et une réalisation au sommet (tant dans la photogrpahie que dans les effets de style (les scènes à l’envers sont sublimes et utiles). Bref, que du bon de chez bon. Manque juste une véritable réflexion sur un thème de société même si on peut y coller dans cette catégorie la descente vers l’alcoolisme de David et l’aspect documentaire du sevrage d’un nicotine addict. Un 9,5/10 finalement au lieu du 10 annoncé plus haut.