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2.02 - Extra Ordinary
Great Expectations
Extraordinaire
samedi 9 octobre 2004, par
L’université, ce n’est pas encore pour maintenant, mais il faut déjà y penser. Les parents y pensent beaucoup, les enfants aussi... Enfin, presque tous.
C’est la rentrée scolaire à Everwood. Fini "l’été meurtrier" qui a vu la ville et les principaux intéressés secoués par la mort de Colin, il faut maintenant tourner la page et, pour ce qui est d’Ephram, Amy et Bright, se replonger dans les études et réfléchir à son avenir universitaire. Quelque chose, de toute évidence, bien plus facile à dire qu’à faire.
C’est bien connu, les parents ont toujours de grandes attentes concernant leurs progénitures. Dans ce domaine, Harold Abbott ne déroge pas à la règle, bien au contraire. Connaissant le personnage, on n’est pas étonné de le voir avec toutes ces brochures dans les bras, à l’occasion du salon des étudiants, s’étonnant de la passivité d’Andy, qui ressemble plus à un badaud en train d’observer une quelconque exposition des métiers d’Art un dimanche après-midi dans la Creuse qu’un parent avide d’informations sur tel ou tel fac. Ce dernier ne voit pas d’urgence se profiler, étant donné que leurs enfants ne sont qu’en première. Evidemment, Harold, sidéré par de tels propos se met à énumérer tous les bienfaits d’une bonne préparation à l’entrée à la fac (démarches administratives, entretiens, inscriptions facilitées, etc.) et a tôt fait de convaincre Andy, à la surprise d’Ephram, qui pensait échapper à la folie du parent trop concerné. Ce teaser pose sans doute les bases d’une des trames de cette saison, à savoir, les études, et par conséquent, l’avenir centré autour d’une entrée en fac souhaitée, si possible la plus prestigieuse -on imagine Andy et Harold placer la barre très haut vu leur statut de médecin. Dans cette perspective, Ephram, Amy et son frère Bright -qui lui est en terminale- sont directement visés dans cette course à l’admission. Et à voir sa terrible nonchalance, il semblerait qu’Amy ne soit pas tout à fait prête à quitter les les starting-blocks.
Ephram
Il faut croire qu’Harold a un grand pouvoir de persuasion, ou cela fait sans doute partie également partie de la quête de rachat d’Andy envers son fils pour toutes ces années d’absence, toujours est-il que le Dr Brown a passé la nuit à lire des brochures sur des facs prestigieuses et il réalise que rien ne sera facile pour Ephram et qu’il faudra mettre les bouchées doubles pour intégrer des facs de la trempe de Princeton, Yale ou encore Harvard. Ephram n’apprécie pas trop cet intérêt soudain de son père pour ses études, et cynique comme à son habitude, il se voit déjà refusé par la plupart des universités. James Gellar, un membre de l’académie de musique de Julliard, séduit par le récital d’Ephram à Denver, vient à sa rencontre. Il lui précise que la préparation d’entrée à la fac n’est pas nécessaire pour entrer dans son établissement et qu’il serait préférable qu’il passe son temps à parfaire ses gammes, car après tout, s’il a don, il vaut mieux qu’il en profite. Il lui propose de lui jouer quelque chose en guise d’évaluation. Ephram accepte et oublie alors les révisions des matières pour se concentrer à fond sur son morceau alors qu’Andy vient lui montrer un plan de révisions qu’il a concocté avec beaucoup d’ardeur. Ephram n’en a que faire, il semble tout miser sur Julliard et Andy lui conseille avec bon sens de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Ephram joue donc devant Gellar et celui-ci descend complètement son jeu et lui suggère de ne pas se faire d’illusions sur une éventuelle entrée à Julliard. Ephram tombe de haut. Il voit son rêve en train de se briser en direct. Gellar lui conseille plutôt de bosser ses examens. Ephram n’a plus qu’à intégrer la prépa à l’examen d’entrée où il retrouve une Amy, tout juste réveillée d’une petite sieste. Le soir, Ephram annonce à son père qu’il suit la prépa de l’exam et lui parle de la visite du type de Julliard et de son évaluation désastreuse. Evidemment, il fallait que ça tourne à la dispute, Ephram estimant que son père doit sûrement être heureux de voir que son plan de révisions va servir à quelque chose, mais celui-ci lui avoue qu’il ne faisait ça que pour l’aider au cas où et qu’il aimerait le voir s’épanouir dans quelque chose qui le convient, en l’occurence la musique. Touché par la déception de son fils, Andy va le chercher à l’école. Il lui explique qu’il a un vrai don et qu’il doit tout mettre en oeuvre pour réaliser son rêve. Du coup, Ephram reprend espoir. Il est samedi, 7 heure du mat’ et Andy est réveillé par le son du piano d’Ephram... C’est beau, tout simplement.
Amy
Alors qu’Harold a dévoré la brochure de Princeton, Amy se morfond dans son lit en regardant la télé. Le sourire aux lèvres, il est tout content d’annoncer à sa fille qu’il a fixé un rendez-vous avec la chargée d’inscription de Princeton et lui refile des infos sur la prestigieuse fac tout en la conseillant sur sa tenue à porter pour l’occasion. Aussi intéressée par une entrée à Princeton que par une inscription au club de couture du quartier, Amy n’attend que le départ de son père de la chambre pour reprendre ses activités télévisuelles. Le lendemain, Amy fait faux-bond au rendez-vous. Lors du dîner, Harold et Rose font part de leur mécontentement. Lorsqu’Amy demande à sortir de table, Rose refuse catégoriquement contrairement à Harold qui se pose en ultime décideur au grand dam de sa femme. Celle-ci continue à sermonner Amy tandis qu’Harold veut calmer le jeu. Harold et Rose ont alors une discussion, Rose s’inquiète pour sa fille qui ne mange plus et ne fait plus rien et pense qu’elle a bien le droit de vouloir faire quelque chose tandis qu’Harold, toujours aussi protecteur envers sa fille, la joue compréhensif par rapport à ce qui s’est passé avec la mort de Colin et que la meilleure chose est de laisser faire le temps. Bref, deux parents pas du tout sur la même longueur d’onde... Plus tard, Rose entre dans la chambre d’Amy, en train de regarder la télé comme d’habitude. Elle a beau l’éteindre et lui piquer la télécommande, Amy s’en fiche. Rose aimerait qu’elle réagisse, qu’elle se révolte, qu’elles aient une vraie dispute. Elle ne veut pas la voir souffrir en silence et lui conseille de voir quelqu’un pour parler. Amy accepte puis reprend la télécommande... C’est pas gagné.
Andy
Le problème médicale de la semaine, c’est une jeune pom-pom girl de 17 ans, Stacy Wilson -qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la Veronica Mars de la série du même nom, normal c’est la même actrice-, venue consulter Andy pour une entorse au poignet. Le véritable problème se situe au niveau de ses prothèses mammaires -que sa mère lui a offert pour son anniversaire !- qui semble être à l’origine de ses douleurs dans la poitrine. Andy est stupéfait d’apprendre qu’elle possède déjà des implants à son âge et Stacy réplique en évoquant les stars qui se font retoucher leur corps. Un argument digne de son âge -désolé pour le cliché. Andy diagnostique une fissure d’un de ses implants. La jolie fille songe immédiatemment à les remplacer mais Andy lui suggère de réfléchir plutôt que de "regonfler" de nouveau sa poitrine en la mettant en garde contre les dangers que cela encourt. Minée par la dictature de l’apparence, l’un des fléaux actuels des pays riches, Stacy est inflexible et n’a de toute façon pas l’intention d’écouter un médecin responsable de la mort de Colin. Dépité, Andy baisse les bras et conseille à la mère de Stacy d’aller consulter un autre docteur. Stacy et sa mère vont donc voir Harold qui les met à la porte -c’est tout lui- après avoir appris que la jeune fille avait déversé son venin à l’encontre d’Andy. Harold ne veut pas être un second choix, et puis, comme il est très sportif, il veut un rival à la hauteur. Il va ainsi à la rencontre de ce dernier pour lui dire que le vrai Andy Brown ne baisse pas les bras aussi facilement, qu’il impose sans cesse son point de vue et que ce n’est pas en jouant les résignés qu’il regagnera la confiance du peuple. Andy prétexte la cassure du poignet de la jolie Stacy pour la reconvoquer elle et sa mère dans son cabinet. Il leur fait comprendre que la chirurgie esthétique peut-être utile dans bien des cas, mais que dans le sien, il ne s’agit que d’un simple caprice d’adolescente en mal de notoriété qui privilégie son apparence à sa santé. Il estime qu’elle ferait mieux d’accepter le corps -plutôt pas mal au passage- que la nature lui a offerte plutôt que de modifier celui-ci alors qu’elle vient juste de fêter son dix-septième anniversaire.
Bright
Bright a la pêche en songeant à son prochain match avec l’équipe de foot. Le football, c’est son moteur, il n’y a pas de doute. C’est alors qu’un malheur s’abat sur lui. Le conseiller d’orientation lui annonce qu’il a échoué dans une matière et qu’il va devoir arrêter le sport tant qu’il n’aura pas réussi. Gros problème : Bright compte sur le foot pour intégrer la fac, or, s’il ne peut plus jouer, il ne pourra être recruté. Le conseiller estime qu’il devrait plutôt miser sur les cours. Bright n’en parle pas à ses parents et va voir son coach pour lui demander s’il n’y a pas un moyen de jouer malgré tout. Celui-ci ne peut aller contre le réglèment et lui suggère de se servir de l’histoire de Colin pour expliquer la chute de ses résultats. Mais Bright est quelqu’un de bien et ne tient à pas à utiliser la mort de son meilleur ami pour se sortir ce cette impasse. Harold et Rose finissent par apprendre l’exclusion de Bright et confrontent celui-ci. Bright se plaint de leur préférence pour Amy et du fait qu’il doit toujours se "démerder" seul. Harold veut qu’il réintègre l’équipe et estime que toutes les solutions sont bonnes à prendre, y compris "l’option Colin" que Bright rejette totalement. Ce dernier assure qu’il a merdé tout seul et qu’il est prêt à bosser les cours pour s’en sortir. Pour s’en sortir seul et sans utiliser la mort de son copain. Harold pousse encore un peu le bouchon et lui demande s’il pourra réussir sans le foot. Bright assure qu’il va étudier comme un fou pour y parvenir mais Harold le casse en deux en lui disant droit dans les yeux qu’il n’y arrivera pas de cette façon parce qu’il est trop bête. Bright est touché. Harold s’en veut déjà. C’est la plus belle scène de l’épisode. La plus intense. Le lendemain, au café, Harold a le spleen et demande -chose rare- conseil à Andy, qui ne sait pas trop quoi lui dire. Un peu plus tard, il retrouve Bright en train d’étudier et lui avoue qu’il était en colère qu’il lui ait caché la vérité. Bright regrette qu’il ne s’intéresse pas à ses notes puis lui demande s’il a une chance d’aller à la fac sans le football. Harold ne veut pas lui donner de faux espoirs mais lui-même en garde au fond de lui, il veut voir son fils réussir même si la tâche s’annonce très très délicate.
Comme dans toutes bonnes intrigues ados dans une série dramatique, on retrouve le thème de l’entrée à l’université qui risque d’avoir une place importante au cours de la saison dans le parcours d’Ephram, d’Amy et (surtout) de Bright. Face à leurs enfants, Andy et Harold sont tout simplement exemplaires, quoique pour une fois, c’est Harold qui a un peu dérapé avec son fils, perturbé par son avenir universitaire plus qu’incertain. De son côté, Amy est en pleine déprime. Combien de temps cela va-t-il durer ? Vu comment on nous présente les faits, on peut parier que les choses ne vont pas rentrer dans l’ordre rapidement. Autour de son cas, Harold a préféré joué la protection tandis que Rose a grandement envie de la secouer. Combien de temps Harold va-t-il attendre si sa fille ne se resaissit pas ? Si Ephram est bien décidé à persévérer dans le piano, bien aidé par son père, ce dernier souffre toujours d’une réputation ternie par la mort de Colin. Le Dr Abbott n’a pas tort, il se doit de réagir. L’intrigue médicale était plutôt intéressante avec la dénonciation de la dictature de l’apparence chez les jeunes, qui après avoir touché les fringues touche de plus en plus le corps. Quelle époque ! Enfin, on aura apprécié, du moins c’est mon cas, la présence de la mignonne Veronica Mars.
La seconde saison démarre très fort. Ce deuxième épisode est vraiment de très bonne qualité et il faut vraiment chipoter pour y trouver des défauts. De belles promesses pour la suite...
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