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2.07 - Three Miners Of Everwood

Mine de rien

Coup De Grisou

samedi 13 novembre 2004, par tao of myself

Andy, Harrold et Linda sont appellés sur le lieu d’un accident minier. De quoi permettre de voir James Earl Jones et Beau Bridges en guest stars.

C’est un épisode risqué que ces trois mineurs d’Everwood. Je l’ai souvent rappelé, le point faible de la série a souvent été les intrigues à caractère médical et centrer quasiment tout un épisode sur ce style d’intrigue a de grandes chances de virer à la catastrophe.

La première fois que j’ai vu l’épisode, j’ai détestais. La deuxième fois que j’ai vu l’épisode, j’ai bien aimé. La troisième fois que j’ai vu l’épisode est la plus récente et l’épisode ne m’a que moyennement convaincu.


L’épisode est construit autour du chiffre trois. Trois médecins, trois patients, trois histoires alors qu’il y a un coup de grisou dans la mine à l’entrée de la ville. Voilà déjà là un sujet qui fait mal. Irv n’avait il pas dit dans un dialogue de la saison 1 que la mine avait fermé depuis longtemps ? De +, la façon de présenter la mine et les mineurs ont un goût vraiment étrange car on a l’impression de s’être replongé 40,50 ans en arrière au point qu’on a un peu du mal à croire que l’épisode se passe à notre époque. Une mauvaise impression qui n’augure rien de bon.

Trois médecins :

Ceux ci sont Andy, Harrold et Linda. Chacun a sa vision de la médecine et une façon particulière de la pratiquer de manière à la fois différente et complémentaire. Et c’est ce que l’épisode va démontrer, les trois médecins travaille ici ensemble dans un seul et même but en mettant de côté les querelles et les divergences d’opinion. Ainsi Harrold n’hésitera pas à demander à Andy de pratiquer une intervention risquée sur son voisin, monsieur Sullivan afin de lui sauver la vie. Intervention que seul Andy peut réaliser. Mais ouvrir le crane d’un patient avec une perceuse électrique non stérilisée dans le fond d’une mine n’est il pas un danger pour le patient ? Visiblement non selon le docteur Brown plus super héros que jamais avec pour groupie Linda qui ne le quitte pas des yeux.
Dans le même ordre d’idée, Linda soulagera la patiente d’Andy grâce à ses techniques d’acuponcture. Il faut reconnaître que là encore c’est un peu gros que Linda utilise l’acuponcture dans une telle situation. N’est ce pas même un peu déplacé ? La pauvre femme souffre le martyr et Linda ne trouve rien de mieux à faire que de lui planter une aiguille en plein milieu du front. Résultat : « C’est chaud » dira la patiente. Tout cela montre la complémentarité entre les différents médecins sur place et renforce les rapports entre Andy et Linda mais tout même tout cela est amené au marteau piqueur.

Trois patients :

Là aussi comme par hasard les trois patients sont liés de près ou de loin à des personnages d’Everwood. Mais s’il n’y avait pas de lien à quoi servirait cette intrigue ? Grâce aux trois patients c’est aussi l’occasion pour la série d’accueillir quelques guest stars avec Beau Bridges et James Earl Jones (l’homme derrière le costume de Dark Vador de Star Wars, du moins la voix) qui apportent un vrai plus à l’épisode par leur interprétation tout en nuance et en émotion.


Trois histoires :

Comme je l’ai dit les trois patients sont liés à des personnages de la série, ce qui permet des flash backs ou des scènes dans le présent hors de la mine afin d’expliquer en quoi ces trois personnes sont étroitement liées.

Harrold et Sullivan : Comme souvent avec les intrigues du docteur Abbott, c’est l’occasion d’amener une touche d’humour et cette intrigue ne fait pas exception à la règle avec un Harrold des grands jours. L’un des mineurs est Sullivan, le voisin d’Harrold, un homme rêveur qui a décidé de construire dans le fond de son jardin un phare. Oui, vous lisez bien un phare, comme si une ville à plus de 300km des côtes avait besoin d’un phare (ce n’est pas moi qui le dit mais le docteur Abbott). En fait ce n’est pas pour sauver la ville d’un naufrage qu’il fait cela mais pour apporter un peu de la vie côtière à sa femme qui a toujours rêvé de vivre près de la mer. Ridicule, même le speech de Sullivan qui explique sa motivation lors du conseil municipal est sans intérêt, d’un romantisme poussiéreux. Seul intérêt à cette intrigue : voir Harrold escalader le mur de son voisin en se cassant la figure car c’est à mourir de rire.

Ephram et le pianiste : Là encore on peut reprocher la facilité car comme par hasard la voiture qu’Ephram accroche est celle d’un vieux jazzman qui bien sûr va l’aider à perfectionner son art dans le piano. Ephram aurait pu accrocher n’importe quelle voiture et pourtant c’est celle là qu’il a embouti. Cette grosse ficelle passée, l’intrigue fonctionne plutôt bien et le duo Smith/Jones est très bon et agréable à suivre. On nous épargne le côté bougon solitaire de Will Cleveland. Même si c’est un peu le cas, on ne s’y attarde pas. On peut par contre s’étonner qu’Andy n’est pas au courant que son fils rende visite et prend des cours de piano chez Will... Même si on peut se douter qu’Ephram a préféré éviter le sujet pour ne pas devoir parler du comment ils se sont rencontré.

Bright et le conseiller pédagogique : On devrait plus souvent avoir des intrigues de ce type avec Bright car quand il est utilisé dans des intrigues touchante, Bright est un bon personnage et Chris Pratt un très bon interprète. Donc que se passe t’il avec Bright ? Vous le savez, il est en dernière année et il doit remplir des formulaire pour l’université, lettre de motivation,... et à la question : « avec qui voudriez vous dîner » il répond Nemo (de Matrix, pas de finding Nemo, ça c’est pour Seth Cohen) ce qui lui vaut les foudres de son conseiller d’éducation. Conseiller qui n’est autre que le mari de la patiente numéro 3 (Ellie) que Linda soigne dans le fond de la mine avec ses aiguilles. Là encore une scène sauve l’intrigue lorsque Bright vient parler à son conseiller le parking de l’école et où il parle de Colin qui lui manque. Une très belle scène et je trouve dommage que l’on ait pas plus exploité Bright et sa relation avec Colin car tout les deux étaient censés être très proches et à la mort de Colin on n’a jamais vu Bright très touché par la disparition de son ami. Cette scène humanise bien Bright et ce qu’il ressent à propos de la mort de Colin.

Trois conclusions

La fin de l’épisode apporte, elle, un peu de tristesse, d’espoir et de mystère.

Tristesse : Ellie qui voulait avoir des enfants ne pourra pas en avoir car elle a reçu un éclat de métal dans le ventre et son utérus a été touché.

Espoir : Harrold décide de finir la construction du phare, touché par l’expérience de la muine qui l’a rapproché de son voisin.

Mystère : Pourquoi Linda n’a t’elle pas voulu donner son sang alors qu’elle du même groupe sanguin que Ellie ? Selon elle parce que revenant d’Afrique, elle est peut être porteuse de l’hépatite et elle n’a pas voulu faire courir de risque à sa patiente. En plus elle dit ça avec une légèreté incroyable, l’hépatite ce n’est pas rien me semble t’il même si on sait la contrôler en Occident. Pourquoi n’a t’elle pas fait de test en rentrant aux USA après avoir parcouru le monde ? Peut être aussi qu’elle a déjà fait ce test et qu’il se révèle dur à assumer. Réponse dans un futur épisode sans doute.


Un épisode hors norme, quasiment stand alone et qui n’a apporte pas grand chose à la série.