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2.13 - Forget Me Not
Stand By Me
Pense à moi
samedi 1er janvier 2005, par
L’amour, c’est cool, sauf quand ça vous fait perdre de vue vos amis.
Eh bien me voilà de retour dans le petit monde d’Everwood. Et je dois dire que c’est un véritable honneur de pouvoir reviewer un nouvel épisode de cette deuxième saison de la série de Greg Berlanti -un ancien de Dawson, il fallait bien que je case cela quelque part, hé hé- tant celle-ci est superbe, merveilleuse, passionnante, un régal à chaque épisode. Merci Tao.
Alors, quid de ce chapitre 13 ? Tao m’a-t-il refilé le vilain petit canard de la saison ? L’épisode qui fait tache ? Celui synonyme de la baisse de régime de milieu de saison ? Non, trois fois non. Et même s’il le voulait le bougre, je ne connais pas bien la suite des événements, mais je ne pense pas qu’il aurait pu tant il semble que les auteurs maîtrisent parfaitement cette deuxième année après une première de bonne qualité mais non dénuée de faiblesses à certains moments.
En fait, la chose qui m’a toujours le plus gonflé dans Everwood, c’est l’intrigue médicale. Lors de la première saison, j’ai eu maintes fois l’envie de zapper à certains moments voire à m’endormir lorsque Andy traitait son problème de la semaine qui ne semblait intéresser que lui, lui-même, son patient et ses proches et qui prenait une place trop prépondérante durant les 42 minutes de l’épisode. C’est peut-être aller vite en besogne et injustifié qu’avancer de tels propos mais c’est un sentiment personnel que j’ai pu vérifier à de nombreuses reprises. En revanche, je ne peux qu’admirer la façon dont la série traite des sujets comme l’avortement, la drogue ou le sida. Jamais de point de vue ni de morale imposés, toujours plusieurs sons de cloches à prendre ou à laisser. La justesse et la subtilité sont aussi deux mots qui collent parfaitement à Everwood. Et c’est aussi le cas pour les autres thèmes n’ayant pas de rapport avec la médecine (on est très loin des sermons gnan-gnans de "7 à la Maison"). Dans la saison 2, je ne vois plus l’intrigue médicale comme un poids. Elle tire moins en longueur et a l’air beaucoup plus intéressante à suivre. J’ai l’impression que les auteurs ont tiré les leçons de la première saison. Dans l’épisode qui nous intéresse, l’intrigue médicale est des plus passionnante : il n’y en a pas ! (Enfin, si, il y a le vaccin du fils de Nina et son accident vers la fin mais bon...) Ce n’est pas que cela me fasse sauter de joie, mais cela permet au moins d’avoir un épisode très riche au niveau des intrigues et de pouvoir approfondir un peu plus celles-ci. Que du bonheur en perspective quand on voit leurs (excellentes) évolutions.
Pense à moi, comme je t’aime...
Je l’avoue, le titre français de l’épisode m’a tout de suite fait penser à la chanson de Francis L. On ne chasse pas ses références musicales d’un revers de la main, c’est comme ça. Comme le monologue d’Irv le sous-entend au début de l’épisode, l’amour peut-être un moteur mais aussi un frein. Un frein dans vos autre relations, dans tout ce qui ne tourne pas autour de l’être aimé. L’épisode met l’accent sur les relations amoureuses d’Andy, Ephram et Amy (avec respectivement Linda, Madison et Tommy) et leurs conséquences négatives sur leur entourage. Le père Brown n’a plus de temps à consacrer à sa voisine Nina -le retour !- qui aurait tant besoin de lui, Ephram n’avait plus une minute pour Amy qui a traversé pourtant des moments très difficiles ces derniers temps avec sa famille (on peut se rappeler d’un épisode récent où Bright chasse Amy sans qu’Ephram ne réagisse), même Andy se plaint de ne plus le voir assez à la maison ! (une situation qu’on peut grossièrement comparer à l’époque où Andy, trop accaparé par son boulot, n’avait pas le temps de s’occuper de ses enfants) Enfin, de son côté, Amy s’est peut-être aussi un peu trop enfermée dans sa relation avec Tommy.
Andy le nul
Avec Linda, Andy est sur son petit nuage. Je vais bien, tout va bien. Son côté prévenant n’a plus tellement de valeur sitôt sorti de cette spirale amoureuse. On avait laissé Nina, déprimée face à ses papiers de divorce. On la retrouve surmenée par son travail au resto et son boulot de télé-marketing qui lui permettent d’oublier sa triste situation mais qu’il l’empêche d’avoir l’énergie suffisante pour veiller sur son fils Sam. Enervée par son voisin qui n’a plus frappé à sa porte depuis un bon moment, simplement pour discuter et voir comment elle allait, celle-ci a raison de lui passer un savon lorsque mis au courant par ce cher Harold, Andy se ramène chez elle et tente maladroitement de se rattraper avec sa bouffe. La sollicitude est instinctive ou n’est pas. Andy comprend qu’il a vraiment gaffé grâce à son amoureuse -une Linda vraiment radieuse- et heureusement (façon de parler) pour lui, l’accident de Sam débouche sur une discussion de mise au point et de réconciliation entre le docteur et sa voisine. Andy préfère rester aux côtés de Nina plutôt que de rejoindre Linda. Tout un symbole d’une leçon bien comprise. La situation de Nina montre quant à elle qu’il n’est pas simple de mener une vie de mère célibataire.
Ephram et sa mélodie bancale
Et si la chanson composée par Ephram n’était-t-elle pas tout simplement le symbole de cette relation entre lui et Madison. Une jolie mélodie d’amour à première vue, difficile à assumer et finalement un peu bancale quand on la regarde bien. Ok, Madison a du mal à s’investir autant qu’Ephram, le message est passée. Je ne sais pas pourquoi, mais cette Madison commence quelque peu à me gonfler. On peut la comprendre c’est vrai... mais n’empêche qu’elle me gonfle. Il faudrait que leur relation évolue un peu plus, car les "je veux" d’Ephram et les "je ne peux pas" de Madison, pour simplifier la situation, ça (me) gonfle.
De jolies retrouvailles
Ca fait du bien de retrouver Amy et Ephram ensemble, de les voir renouer le dialogue, discuter, faire le point sur leurs situations respectives. Même s’il a fallu ce devoir d’espagnol comme prétexte. Peu importe. En faisant les courses pour le repas à préparer, ils discutent de leurs relations amoureuses. Des relations omniprésentes qui les ont jusqu’ici empêcher de se retrouver et qui se permettent même de s’inviter à leur discussion par le biais de leurs "bips". Comme pour Andy et Nina, le ton monte avant la réconciliation en guise d’épilogue. Espérons qu’on les verra un peu plus ensemble à l’avenir.
Le côté obscur de Tommy
Depuis le début, Tommy ne traîne pas une bonne réputation mais il s’est toujours montré impeccable avec Amy. Sympa, attentionné, bien élevé, bref, il a rendu une copie quasi-parfaite. Dans cet épisode, le vent semble quelque peu tourner. Tommy a une réaction bien curieuse en apprenant qu’Amy a été chez lui sans le prévenir. Comme s’il fallait avoir une permission pour aller rendre visite à quelqu’un ! Malgré ses excuses quelques temps plus tard, et ses explications comme quoi il souffre de son statut social précaire comparée à la famille Abbott, on peut émettre quelques doutes sur sa bonne foi. D’abord, il offre un assistant personnel à sa petite amie d’une valeur de 300$. Bien sûr, il prétend l’avoir eu au rabais -pourquoi pas ?- mais lorsqu’il avoue à Amy qu’il bosse à la pharmacie pour survenir au besoin de sa famille et notamment des 300$ de loyer, on peut se permettre de tiquer en découvrant l’identité des deux sommes. N’aurait-il pas payé ce joli cadeau avec de l’argent sale ? Car, d’autre part, autre élément intéressant, Ephram l’aperçoit en train de comploter avec les membres du groupe de Madison et apprend un peu plus tard qu’il ment sur ses activités (eh non il n’était pas en train de travailler à la pharmacie). Que Tommy montre son côté obscur, il fallait s’y attendre. Il reste à voir comment les choses vont évoluer. A quoi joue Tommy et quels effets cela va avoir sur sa relation avec Amy ?
Un triste anniversaire
C’est le jour de son anniversaire mais Harold n’est pas très enclin à le fêter. Depuis le départ d’Amy, le Dr Abbott n’a pas le moral au beau fixe. On le sent abattu, sans flamme, plongé dans un certain spleen qui ne l’empêche toutefois pas d’exercer son métier et d’aller jouer les "entremetteurs" entre Nina et Andy avec brio. Rose a toutefois prévu un petit dîner avec toute la famille. Un dîner où Amy brille par son absence. Harold l’attendra longtemps, préférant repousser le dessert de quelques minutes au cas où. Bright profite d’une petite pause pour offrir le cadeau commun de lui et Amy : un superbe stéthoscope. Harold est touché et reçoit un peu de baume au coeur. Du coup, il accepte le fait qu’elle ne viendra pas. Plus tard dans la soirée, Edna gronde Amy pour ne pas être venue au dîner. Pour se faire pardonner, Amy écrit à son père une superbe lettre dans laquelle elle reconnait ses torts et espère en des jours meilleurs entre elle et son papa à qui elle pense tous les jours. Ce dernier est profondément ému en la lisant. Ah, ce regard bouleversant ! Comme quoi on peut se prénommer Tom et être un sacré bon acteur (non, je ne visais pas Tom Cruise, sûrement pas !). Toujours est-il que cette lettre constitue peut-être un pas vers la réconciliation entre le père et la fille. Mais on peut parier que l’affaire être loin d’être dans le sac...
Encore un très bel épisode qui se regarde sans déplaisir. On saluera le retour de Nina et les "retrouvailles" d’Ephram et Amy. Et comme d’habitude, on attend la suite avec impatience, ce qui est toujours bon signe.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires