Ejaculateur précoce

Everwood s’est toujours montrée comme une série audacieuse avec des thèmes comme la sexualité précoce des enfants, l’avortement, l’insémination artificielle (d’un donneur décédé) ou encore l’implication du héros dans une relation avec une personne séropositive. Everwood tient sa réputation dans cet épisode en présentant successivement Ephram en éjaculateur précoce (rien que d’écrire ça, je suis mort de rire) et Amy qui se fait prescrire la pillule contraceptive et Tommy qui fait l’apologie de la vente de drogue.

Everwood n’écarte aucun tabou, tout en présentant les intrigues de manière simple et naturelle comme toujours. Les relations amoureuses sont vues sous 3 angles différents, montrant qu’à tout âge, l’amour n’est pas quelque chose de facile mais qu’il peut être
magique quand on est avec la bonne personne.

Madison / Ephram : Cela fait un bout de temps qu’ils sont ensemble ces deux là. Ils sont jeunes, beaux, amoureux, c’est donc l’heure de passer aux choses "sérieuses", autrement dit le sexe ! La "première fois" est abordée du point de vue du garçon avec Ephram et il essaye de se la jouer cool, viril et entreprenant pour finalement se rendre compte qu’il est un éjaculateur précoce. Imaginez sa honte, ça vaut son pesant d’or et bien entendu comment Ephram réagit devant une difficulté ? Il gueule et prend la fuite. J’ai bien aimé comment Andy tente de comprendre son fils même si ce dernier ne veut pas se confier à lui. C’est beau et touchant. La fin est aussi très belle avec Andy qui comprend que son fils grandit et qu’il doit vivre ses propres expériences. Andy laisse partir Ephram avec Madison tout en sachant pertinemment ce qui risque de se passer. Peu importe, le bon docteur Brown est confiant.

Amy / Tommy : De son côté aussi Amy ne perd pas de temps et le thème de la "première fois" est vu du côté féminin. Amy est amoureuse de Tommy mais pas conne vu qu’elle décide de se faire prescrire la pilule. Andy adopte le bon comportement en agissant en médecin et non en ami d’Edna ou ami d’Harrold et respecte le choix d’Amy. Finalement celle ci n’ira pas jusqu’au bout en ne jugeant pas Tommy assez digne de confiance surtout après ses révélations sur son commerce de drogue. Amy est jeune mais pas conne, à l’image des autres jeunes filles de son âge. C’est un peu cela que veut nous faire passer cette intrigue. Sa discussion avec Edna sera également très belle et pleine de réalisme. La première fois peut être géniale si c’est avec la bonne personne mais désastreuse si ce n’est pas le cas.

Le thème du passage à l’acte est abordé avec pudeur et réalisme en s’ancrant dans la réalité. Il ne s’agit pas d’interdire cela aux jeunes en diabolisant le sexe mais au contraire aborder le problème de front en se disant que ça arrivera quoi que l’on dise.

L’épisode met à la fois l’accent sur le côté technique avec la pilule mais aussi sur l’affectif comme avec la discussion entre Amy et sa grand mère. Everwood est un reality show plein de bon sens et bien plus réel que les soi-disant émission de télé réalité que l’on veut
nous faire gober.

Andy et Linda : eux aussi sont à un tournant de leur relation et la question de l’engagement se pose. Si Andy est amoureux et veut d’une relation complète avec Linda, celle ci est réticente non vis à vis d’Andy mais vis à vis d’elle même. Elle est séropositive et doit apprendre à vivre avec et à vivre avec les risques que ça implique. Andy semble près à prendre ce risque mais Linda est toujours dans le doute car cette relation ne les implique pas que tout les deux vu qu’Andy est père de deux enfants qui ont besoin de lui. C’est très émouvant et pleins de sentiments contradictoires qui posent des questions aussi diverses que : un veuf doit il se consacrer uniquement à sa famille ou peut il reconstruire une autre relation ? Une personne malade a t’elle le droit de s’engager avec une autre ?

Tommy : Comme pressenti dans l’épisode dernier, Tommy n’est pas tout à fait clean en ce qui concerne la drogue car même en probation il continue de dealer et le revendique presque à Amy. S’il veut pouvoir vivre comme tout le monde, il n’a que cette solution
là car après tout la drogue lui rapporte facilement plus d’argent que son job "minable" au drugstore. Le pire c’est que Tommy n’a dans un sens pas tort dans son discours, si ce n’est que ce qu’il fait pour gagner sa vie est illégal. Le personnage tout en étant trouble n’est
pas montré comme une infâme crapule antipathique, c’est peut être tout le problème du personnage qu’on ne peut complètement détester. Car mis à part ce petit trafic il est attentionné pour Amy, ne cherche pas les ennuies, ne veut pas qu’Amy sacrifie sa famille
pour lui,...