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2.17 - Unfinished Business
Separation Anxiety
Une pilule dure à avaler
samedi 29 janvier 2005, par
Les histoires d’a, Les histoires d’amour, Les histoires d’amour finissent mal, Les histoires d’amour finissent mal en général.
C’est ma troisième review d’Everwood dans cette saison 2 et la dernière par la même occasion, le sieur Tao n’a pas voulu en fin de compte nous céder à moi et Speedu (au passage, je m’appelle aussi Sonny Burnett -en guise de couverture- pour ceux qui n’aurait pas pigé de qui parlait Speedu dans la précédente review) les droits sur les derniers épisodes. M’en voudrait-il de ne pas lui avoir offert de reviewer un épisode de Dawson ? Bon, on s’en fout littéralement et de toute façon, ça faisait des lustres (depuis mai 2003 je crois) qu’il disait qu’il en avait fini avec Pacey, Joey et compagnie...
Mais intéressons-nous plutôt à cet épisode n°17 au titre français assez folklo, "Une pilule dure à avaler". Ok, le titre peut résumer pas mal de choses, en gros et pour faire simple : les situations de "merde" dans laquelle se retrouvent Ephram (dans sa relation sans issue avec la gonflante Madison), Amy (dans le début de sa période post-Tommy) ou Nina (avec ce procès pour la garde de Sam) ainsi que ce cher Harold qui est justement en colère à cause d’une affaire de pilules. Mais j’avoue que ce titre m’a bien fait rire quand je l’ai vu affiché sur le site de Tao (eh oui encore lui, non seulement il nous cède que quelques épisodes mais on est obligé de le citer plusieurs fois, c’est dans le contrat).
Cet épisode marque un tournant dans le cours de cette deuxième saison avec la fin quasi-simultanée des relations Amy/Tommy et Ephram/Madison. Et là je pose la question : que va nous réserver la suite ? Est-ce qu’on se dirige vers un gros rapprochement Ephram/Amy dans le même genre que Dawson et Joey (citer "Dawson" c’est aussi dans le contrat) pour boucler la saison ? Rassurez-vous, je ne tiens pas à résumer Everwood à une question de relations, de "qui est avec qui ?", un écueil qu’une série comme "Dawson" n’a hélas pas complètement su éviter dans ses dernières heures. Non, la fin de ces relations est -et sera- l’occasion de se rendre compte que chacun de leur côté, Amy et Ephram ont énormément évolué au cours de cette année à travers leurs relations amoureuses et toutes les expériences qui sont venues se greffer autour.
Pendant ce temps-là, l’intrigue de Nina suit son cours, celle-ci n’a pas été très présente au cours de la saison mais tout ce qui tourne autour de son divorce est assez bien traité et montre surtout combien Andy apprécie sa voisine qu’il n’imagine pas quitter Everwood. Si sa relation avec Linda reste en stand-by, ces aveux déguisés envers Nina peuvent laisser présager d’une possible relation Andy/Nina dans un avenir plus ou moins proche.
Amy gueule de bois
On avait quitté Amy dans une situation pour le moins délicate, à moitié shootée mais assez consciente pour pouvoir appeler papa Harold à la rescousse pour qu’il s’occupe de ce cher Tommy, bien mal en point après avoir absorbé une drogue hallucinogène. Fin de l’épisode, musique de générique. Une semaine plus tard, l’épisode démarre après la page de pubs indigestes de "la Une" et que pasa ? Amy se prépare à retourner chez ses parents et Harold charge ses très (trop) nombreuses affaires dans la voiture. Deux secondes plus tard, Tommy se pointe pour s’excuser et effacer l’ardoise (comme d’habitude) mais ça ne prend pas, Amy rompt avec lui. Au revoir et merci pour tout. Et voilà ! En un teaser, la relation Amy/Tommy n’est plus et Amy est déjà prête à regagner le cocon familial. N’est-ce pas un petit peu trop rapide ? Un tout petit peu ? Bien sûr, dans la relation Amy/Tommy, seule Amy nous intéresse vraiment mais il aurait été peut-être préférable d’en faire un peu plus là-dessus étant donné qu’on ne revoit plus jamais la tête du garçon par la suite. En fait, comme il le confie si bien à sa nouvelle ex, juste après avoir compris qu’il était out, Tommy prévient Amy à juste titre (mais à sa manière bien à lui) que son retour à la maison ne signifie en rien qu’elle va retrouver la place qu’elle a quitté, comme si toute cette période de crise n’avait jamais existé. De l’eau a coulé sous les ponts et Amy va avoir l’occasion de s’en apercevoir.
Entre Bright qui ne veut toujours pas lui parler et ses copines de danse qui lui font clairement comprendre qu’elles n’ont plus rien à faire avec elle, Amy a de quoi déprimer. Heureusement, à côté de ce nuage noir qui lui pourrit la vie se trouve un rayon de soleil, Ephram, son confident, son phare qui lui permet de ne pas être totalement déboussolée et de vivre plus facilement ces moments difficiles. On ne les voyait quasiment plus ensemble, mais c’est de façon complètement naturelle qu’on les voit de nouveau discuter. Et ça fait du bien.
Rien n’est simple pour Amy surtout que son père met la main sur les fameuses pilules contraceptives prescrites par Andy. Ouch ! Nouvelle confrontation Amy/parents moins sulfureuse que par le passé heureusement -Amy est aussi (re)devenu plus posée- où celle-ci avoue qu’elle n’a couché avec personne mais aussi qu’elle n’a pas été à la clinique pour obtenir les pilules. Ca va chauffer pour Andy ! La détente semble enfin se dessiner entre Amy et Bright à travers une scène ô combien sympathique où le frérot se montre touchant à l’encontre de sa petite soeur qu’il ne veut pas voir souffrir même s’il est toujours un peu fâché après elle. D’un coup, d’un seul, Amy reçoit la force nécessaire pour assister au cours de danse et affronter ses "amies" qu’elles cherchaient à fuir.
L’inévitable issue
Après sa désastreuse soirée, Ephram entend remettre les pendules à l’heure avec Madison mais Bright ne semble pas convaincu et estime que la meilleure chose à faire pour lui, ce serait encore de rompre le premier pour préserver sa fierté. Lorsqu’il se rend chez Madison, c’est pour découvrir que celle-ci est plus blessée parce qu’il ne l’a pas appelé que par tout le reste, mais lui n’a pas pris attention à ce petit détail. Une fois de plus, tous les deux réalisent qu’ils ont du mal à accorder leurs violons malgré les sentiments qu’ils ressentent l’un pour l’autre. Et ils ont beau se convaincre qu’il vont repartir sur de nouvelles bases et être optimiste quant à leur relation, au fond d’eux, on sent que c’est déjà plus ou moins fichu.
Ephram semble comme perdue, il n’a aucune idée de ce qui pourrait plaire à Madison comme cadeau (encore un mauvais signe) et puis voilà que les copines de celle-ci ont prévu une fête d’anniversaire pour sa petite amie. Lorsqu’il répond au téléphone à Mindy, Ephram a l’air d’entendre la voix d’un autre monde, le monde de Madison, un monde d’adultes auquel il n’appartient pas malgré tous ses efforts pour en faire partie. Il a beau vouloir grandir, il n’en reste pas moins un ado et cela le grandit de le reconnaître. Au fond de lui, il le sait, Madison et lui vivent dans deux mondes différents et n’ont aucune chance. Ce qui va suivre ne fera que transformer ses craintes en certitudes. Lors de la fête, Ephram voit Madison s’amuser avec ses amis mais ne se voit pas à l’intérieur du tableau, comme s’il n’était qu’un fantôme dans la demeure. C’est donc logiquement qu’il refuse d’aller en boîte, le problème pour y entrer n’intervient même plus. Le lendemain, Ephram et Madison se retrouvent, se regardent dans les yeux et savent que tout est fini. Une scène de rupture magnifique.
Finney vs Finney
Comme si le divorce en soi n’était déjà pas suffisant, voilà que Nina doit composer avec la volonté de Carl -ou devrais-je dire le Dr. Sean McManara- d’obtenir la garde exclusive de Sam (avec parmi ses arguments : le fait qu’il se remplisse abondamment les poches). Sitôt mis au courant, Andy assure à Nina qu’elle va remporter la partie, ça ne fait aucun doute.
Alors que Carl met son compte en banque en avant, la défense joue (entre autres) la carte gay. Car rappelons-le pour ceux qui n’auraient pas tout suivi, Carl est gay. Et là, bravo ! L’épisode évoque le thème assez épineux des couples gay qui veulent élever un enfant mais ne donne pas de solution toute faite. Cela permet de donner un joli son de cloche sur le sujet à travers Carl mais ne constitue pas vraiment la clé de l’audience.
Les choses tournent mal pour Nina lorsque Andy conduit involontairement l’avocat de Carl sur la piste de l’accident de Sam survenu quelques semaines plus tôt. Andy ne sait plus où se mettre mais Nina ne lui en veut pas. A la grande surprise du Dr Brown, elle semble résignée, prête à abdiquer et envisage déjà de quitter la ville pour Denver afin de se rapprocher de son fils. Le lendemain, Andy, de nouveau à la barre, se rattrape à merveille en faisant un superbe plaidoyer à l’égard de Nina qu’on pourrait décrypter facilement en un "je vous aime et je ne veux pas que vous partiez". Bien sûr, Andy parle d’amitié mais on ne peut s’empêcher d’imaginer autre chose. Nina remporte finalement la partie. Pouvait-on imaginer autre chose ?
La pilule est vraiment dure à avaler
Harold se pointe furax chez Andy pour lui parler des pilules. Et on assiste là aussi à une superbe scène dans laquelle le Dr Abbott fait part de son estime (ou plutôt de l’estime qu’il avait) à l’égard d’Andy, une chose qu’il a rarement fait par le passé, mais sa colère et sa déception sont telles qu’ils parlent du fond du coeur. Il en veut à Andy d’avoir prescrit ses pilules au lieu de venir l’avertir. Pauvre Andy qui croyait bien faire une fois encore. Après tout, il a fait ce qu’il fallait. Mais le Dr Abbott a peut-être raison, il y a parfois des règles à enfeindre dans certains cas, le secret professionnel en fait partie. Peut-être qu’Andy n’avait pas mesuré combien Harold l’admirait... Hum ! Je plaisante. Résultat des courses : Harold veut couper les ponts avec Andy. Et c’est reparti pour la guéguerre entre les docs.
Comme on se retrouve
Dernière scène de l’épisode : Amy et Ephram se retrouvent pour une petite ballade entre amis au cours de laquelle ce dernier lui dit la vérité sur lui et Madison. Tous les deux sont de nouveaux libres et l’ombre de Colin ne semble plus être qu’un vieux souvenir. Suivez mon regard...
Un très bon épisode charnière qui conclut de belle manière la relation entre Ephram et Madison qui ne pouvait plus durer. Dommage que la situation d’Amy ait subit un petit coup d’accélérateur mais ce n’est peut-être finalement pas très grave car la voir essayer de retrouver une vie normale n’est pas pour déplaire. Quant à l’intrigue sur Nina et la garde de son fils, elle est judicieusement traitée et peut nous questionner un peu sur la valeur des sentiments d’Andy à l’égard de sa voisine.
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