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1.03 - The New ans Improved Carl Morrissey
La confiance en son nouveau soi
Surhumain
mercredi 9 février 2005, par
Après le thème de la peur des pouvoirs, voici venu un nouveau thème en rapport avec les pouvoirs.
Et je ne vais pas vous faire languir plus longtemps. Enfin si, on va reparler de ce thème un peu plus loin. Occupons nous d’abord de la famille de Tom.
La famille de Tom
On tombe pas mal dans les clichés avec cette famille.
On trouve d’abord le cliché très soap du fils malade qui détruit sans le faire exprès sa famille. Ici, le fils, Kyle, est dans le coma depuis trois ans. Tom est devenu obnubilé par le besoin de savoir ce qui lui est arrivé et comment le sortir de ce coma. Bien sûr, cette obsession se fait au détriment de sa femme qui s’éloigne de lui et demande à présent le divorce. Tom reçoit donc les papiers du divorce qu’il doit signer mais bien sûr, il hésite, ne souhaite pas le divorce, voire même se remettre avec sa femme. Jusque là, rien d’original. C’est déjà vu mille fois. Et puisque les bases ne sont pas originales, on continue le pompage des clichés. Il fixe une date pour diner avec sa femme dans le but de se réconcillier mais bien évidemment, son boulot lui fait oublier ce diner. Le divorce semble donc inévitable.
Ce coté "vie privée en morceaux" de Tom ne me plait pas. Elle n’apporte rien réellement à l’intrigue générale, si ce n’est insister sur le coté "dépassé par les évènements. Mais entre les 4400 aux capacités étranges et son neveu Shawn, on l’avait déjà bien compris. L’histoire du divorce n’apporte rien et donne même à la mère l’image d’une femme sans coeur depuis trois épisodes qui n’en a rien à faire de son fils dans le coma. Heureusement qu’il y a la scène finale où elle et le reste de la famille apprenne que du liquide s’accumule dans le cerveau de Kyle et qu’il se fait opérer avec des risques de lésions cérébrales irréversibles ou même la mort. Cette scène permet de montrer que finalement la femme de Tom ne se moque pas complétement de son fils. Ouf.
Mais Tom n’est pas le seul de la famille frappé par la clichéite aigue. Le neveu revenant également, alias Shawn "l’aspirateur de vie". Il était amoureux de la belle Brooke qui était trop jeune. Maintenant, elle a son âge mais sort avec son frère. Mais elle est attirée par le beau Shawn. On s’attire, on se frôle, on fait monter la tension, on la soigne très romantiquement après une brulure dûe à un carburateur de moteur et on s’embrasse malgré la promesse faite au frérot de pas y toucher.
Mouais. Vu et revu également un million de fois cet amour soi disant impossible. J’espère qu’ils nous ont fait tout ce cirque pour aboutir à une opposition avec le petit frère qui est très jaloux et semble prêt à mordre tout le monde. Cela pourrait donner de bonnes scènes par la suite.
Enfin, on est dans une série fantastique/S.F. alors parlons de l’élément du jour dans cette famille : Tom fait clairement comprendre àShawn qu’il sait pour ces pouvoirs mais ce dernier fait mine de ne pas comprendre et esquive "désolé tonton, j’ai piscine ce matin et cet après midi aussi et ce soir et demain et tous les jours en fait". Et on termine l’épisode à l’hôpital où Tom lance un regard à Shawn allant du "sauve mon fils" à "c’est de ta faute si il est dans cet état". Je ne sais pas trop quelle option choisir. Il faut attendre le prochain épisode pour en savoir plus sur cette intrigue "médicale".
Le développement humain
Les 4400 ne sont pas différents de nous. Ils réagissent comme n’importe qui. Et on en vient au thème de l’épisode : la confiance en ses capacités. Etape logique après la peur de la découverte dans l’épisode précédent. On a des pouvoirs. On n’y peut rien et on ne peut pas les ignorer. Alors pourquoi ne pas s’en servir ?
Le cas Carl Morrissey
Carl est un des 4400. Mais Carl est chanceux. Malgré une absence de trois ans, il a retrouvé sa femme aimante et son ancien boulot au rayon poissonerie d’un supermarché. Seulement, le reste a changé. Son patron est devenu un tyran lui interdisant de conseiller une vieille dame qu’il conseillait tout le temps avant et son parc préféré est devenu un repère de brigands et voyoux en tous genres, allant des taggeurs aux violeurs.
Heureusement, Carl est revenu avec les super pouvoirs consistant à faire de lui un croisement entre Jean Claude "aware" Van Damme, Jet Li et Jackie Chan. Du coup, il ridiculise off caméra tous les criminels du parc, s’érigeant en grand protecteur de ce lieu dans le but de le rendre aux honnètes citoyens. Pour ce faire, il utilise ses pouvoirs en fracassant la tête des méchants et en nettoyant les tags sur les statues et les bancs. Mais un double problème se pose : tout d’abord, sa femme. Elle a peur, non pas de Carl, mais des pouvoirs. Pour elle, ils lui font perdre la tête : Carl a pris confiance en lui grâce à eux et se sent invulnérable et investit d’une mission. Mais surtout il se croit invincible. Autre problème : comme dans les comics, les méchants ne comprennent pas. Après plus de 50 ans, ils pullulent toujours à Metropolis où veille Superman et Gotham City où plane l’ombre de la chauve souris masquée. Ben, dans ce parc, c’est pareil. Les méchants restent là et sont même heureux de pouvoir retagger les statues nettoyées. Heureusement Carl est lui aussi toujours là. Malheureusement, sa femme avait raison et il n’est pas invulnérable. Un coup de couteau viendra à bout de "ce super héros". Mais sa défaite sera en fait une victoire mais j’y reviens un peu plus loin.
Rien à dire d’exceptionnel sur ce personnage qui est le premier des 4400 à mourir. Son histoire est dissociable de l’intrigue globale "qui sont ils, d’où viennent ils et pourquoi sont ils revenus ?". Elle sert simplement d’illustration à l’étape suivant la peur de la découverte, à savoir l’excitation des nouvelles possibilités. Il permet également d’illustrer une théorie sur laquelle je reviens un peu plus loin.
On a le sentiment que ce personnage aurait pu être remplacé par n’importe quel autre des 4400 qui nous sont inconnus. Un parmi tant d’autres. Cela a le mérite de replacer les 4400 comme des êtres normaux avec simplement des capacités que les autres n’ont pas. Un peu comme Zidane et son talent pour le football ou Jordan pour le basket. Ils ne sont pas différents de nous, ils ont juste un petit plus qu’on n’a pas. D’ailleurs, cela se ressent dans le choix fait : ces super pouvoirs de combattant sont offerts à une personne au physique chétif et non à une montagne de muscles.
Il ressort un fort coté comics dans cette intrigue mais qui me plait vraiment, accentué par les choix d’angles de caméra qui évite la plupart des mouvements de combat, nous laissant juste le son pour nous laisser imaginer les combats. Par contre, la photographie pendant les scènes nocturnes était vraiment ratée.
Lily et Richard
On ne sait toujours pas quel est le pouvoir de Richard. J’en viens même à me demander si il a vraiment un pouvoir, si il n’est pas là juste pour être un père pour l’enfant de Lily.
Lily justement. Son pouvoir semblait flou. Je penchais en moi-même pour la capacité de faire des bébés toute seule. Apparemment non, c’est le pouvoir de communiquer avec son bébé dans deux très belles scènes où il lui fait comprendre que l’appartement qu’elle souhaitait n’est pas bien et que son ancienne famille est heureuse sans elle. Malheureusement, les effets spéciaux de ces visions ne sont pas clairs puisque le négatif du mauvais appartement et le positif d’une famille heureuse apparaissent de la même façon à l’écran.
Mais le plus intriguant dans cette histoire reste que Lily n’a pas peur de ce pouvoir. A moins que le bébé soit différent et lui envoie des messages, dont un de rester calme, qu’il la manipule finalement. Mais bon, Lily est différente et cela ne lui fait pas peur. D’ailleurs, j’en viens même à me demander si la peur n’est pas le frein aux pouvoirs. Tous ceux qui ont des pouvoirs et s’en servent n’ont plus peur de leur nouvel environnement ou de leurs capacités surhumaines. Au contraire, Richard est toujours appeuré par ce monde, surpris qu’on prorpiétaire loue son appartement à un couple mixte non marié et dont la femme est enceinte. Richard reste sur ces gardes, attendant de recevoir un traitement discriminatoire violent. Cela se sent d’ailleurs dans la scène où il approche timidement l’ex mari de Lily pour lui demander de retirer sa plainte. Richard est un militaire de formation. Il ne devrait pas avoir cette peur. Or il l’a. Et c’est clairement le plus appeuré de tous les 4400 qui nous ont été présenté jusqu’à présent. Et c’est le seul qui n’a manifesté aucun pouvoir pour le moment. D’où ma corrélation. Les prochains épisodes répondront à cette théorie j’espère.
Le développement mythologique
On apprend quelques éléments dans cet épisode. Mais on élabore surtout des théories. Ca tombe bien, c’est le moment où l’on découvre la salle des théories. Une étrange salle où, cliché oblige, des geeks réfléchissent sur les 4400. Et ils ont fait plusieurs découvertes.
La thèse des extraterrestres semble se confirmer avec un phénomène de perte de gravité sur les lieux des enlèvements. Bon, je ne vois pas où ils veulent en venir avec cet élément mais il doit être important.
Autre élément : un éclaircissement sur la raison du retour des 4400. Ils ont découvert que la mort du copain d’Orson Bailey à la fin du pilote avait permis d’éviter une immense arnaque à l’assurance qui aurait eu l’impact d’une seconde affaire Enron faisant perdre plusieurs milliards de dollars aux investisseurs en tous genres. Pour eux, le retour d’Orson sur Terre était dans le but d’empêcher cela. Ce qu’il a fait. Du coup, ils en ont déduit que tous les 4400 étaient là dans un but précis d’aide à l’humanité.
Et le cas Carl Morrissey semble confirmer cette thèse. Sa mort a entrainé un soulèvement du quartier qui s’est décidé à prendre son destin en main et finir la tâche de Carl : rendre le parc joyeux et sans voyous. Il a fallu qu’une personne meurt pour ouvrir les yeux à ce quartier. Mais comme Tom, je reste assez perplexe : quel est l’intérêt d’avoir ouvert les yeux à quelques dizaines de personnes qui vont rendre le quartier à nouveau habitable en assurant leur propre protection ? Cela va bien évidemment aider ces dizaines de personnes mais pas l’humanité dans sa globalité. Et pourquoi avoir enlever ces 4400 personnes et leur offrir des capacités surhumaines si elles n’aident pas l’humanité dans sa globalité ? Bref, cela soulève des questions qui ont intérêt à trouver des réponses !
Les 4400 continuent leur passionante route malgré ses défauts. Le coté cliché est toujours là et toutes les histoires n’ont pas le même degré d’intérêt. Mais la forme que prend l’histoire en se divisant entre d’un coté, un des 4400 et un thème de réflexion humaniste et de l’autre la continuité des découvertes mythologiques, est réussie. La rélfexion est très intéressante et la mythologie développée lentement nous amène à nous poser milles questions et échaffauder milles théories pour y répondre. Le mélange prend encore une fois et nous offre un très bon épisode dans la lignée des deux parties du pilote.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires