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1.06 - The Room

Vies secrètes

La Chambre

mercredi 24 août 2005, par Sullivan

Vous reprendrez bien un peu de deuil ?

Le mort de la semaine :

Milfred ‘‘Hattie’’ Effinder Jones
1922 - 2001

La mort l’a emportée la nuit, paisiblement, pendant son sommeil. Maintenant, c’est une nouvelle vie qui commence pour son époux. Une vie de solitude absolue. « Un brin » paranoïaque, Mr. Jones engage les procédures avec les Fishers avec circonspection, persuadé qu’on va l’arnaquer au passage. Surtout, après 56 ans passés à dormir à ses cotés, il n’est pas prêt à laisser partir sa femme. Mr. Jones passe la plupart de son temps chez les Fishers. Au soir de la présentation de sa femme, il y meurt à son tour, dans son sommeil.


Charlotte & Billy :

Nate continue de lire le livre qui a été écrit sur Brenda, fasciné par le personnage qu’elle était. A 8 ans, pour tenter de se débarrasser du psy qui la voyait, elle inventait une histoire de viol. Mais Brenda n’y gagna que le droit d’être auscultée par des intervenants de sexe féminin.
Lorsque Claire se propose d’aider Brenda à installer chez elle une commode qu’elle vient d’acheter, elle trouve le livre que Nate a laissé sur la table, et Brenda apprend que Claire l’a lu : quelque temps plus tôt, elle et ses potes y étaient accroc. Son passage préféré, lui dit Claire, est peut-être celui où Charlotte cesse de parler et se contente d’aboyer pendant des mois. Quand Claire voyait son psy après l’épisode du vol du pied, elle aurait aimé arrêter de parler et se mettre à aboyer juste pour voir sa tête.
A ce moment, Billy arrive et révèle à Claire que Charlotte est Brenda. A la frustration visible de Brenda, Billy et Claire se rapprochent. Mais alors qu’ils passent l’après-midi ensemble, Billy part précipitamment quand elle lui indique que Nate est très amoureux de Brenda. Après cela, il refuse assez durement de la revoir. Brenda explique à Claire que même si elle l’aime profondément, son frère est quelqu’un de très compliqué et qu’elle plaint la femme qui l’aimera.


Nate & Nathaniel :

Nate découvre en allant faire une vidange que par le passé, son père avait échangé un enterrement gratuit contre les futures vidanges de la voiture. Nate consulte les livres de comptes et constate d’autres exemples de ce type, des enterrements dont le paiement a été annoté de manière particulière. Il découvre ainsi que Nathaniel avait ainsi troqué un sachet mensuel d’herbe. Un restaurateur avait mis à disposition de Nathaniel une pièce. Pendant sept ans, il n’y venait parfois plus pendant des mois, à d’autres moments, il y était tous les jours. Il y a là des cartes, un tourne-disque, une télé... et surtout, des heures d’une vie dont personne ne sait rien. Des heures de la vie de son père pendant lesquelles Nate peut l’imaginer tout faire. Sans jamais pouvoir savoir. Il amène Brenda puis David dans cette chambre mystérieuse. Brenda lui explique que s’il n’a pas connu son père de son vivant, c’est trop tard, il ne peut plus rien y changer. David est indifférent à cette pièce. Il indique à Nate qu’il ne parlait que de travail avec son père. ‘‘C’est exactement la relation que nous avons,’’ lui répond Nate. Pour David, chacun à le droit à sa vie privée.
Dans la chambre, Nate a trouvé des photos de la famille Fisher quand lui et david étaient enfants, et de vielles photos de Ruth dans sa flamboyante jeunesse. Il les donne à sa mère, qui lui raconte dans quelles circonstances elles ont été prises.


Hiram & Nikolai :

En sortant de l’église avec David, Ruth rencontre Hiram. Rapidement, David comprend qu’il a à faire au coiffeur, l’ancien amant de sa mère. Ruth refuse de lui parler. Plus tard, Hiram approche David pour lui demander de l’aider car il s’inquiète pour elle. Mais David n’a aucune intention de l’aider.
Parallèlement, Ruth réagit mal à ce que le fleuriste des Fishers, Nikolai, lui fasse la cour de manière quelque peu évidente. Pourtant, il y a cette part d’elle qui le recherche... Elle confie à Nikolai qu’elle se sent mal de vivre dans cette maison pleine de reliques d’une vie qui n’existe plus. Nikolai répond en l’embrassant.
Le soir venu, elle rejoint Hiram chez lui, et ils s’embrassent...


David & sa solitude :

David passe du temps à l’église à travailler bénévolement maintenant qu’il est devenu Diacre. Il profite de cette situation pour ne plus penser à rien, surtout pas à Keith. Mais Tracy est tout le temps là pour rompre sa solitude. Surtout que lorsqu’elle l’a interrogé devant sa mère, il a du lui révéler qu’il n’était pas fiancé. David finit par lui conseiller d’aller dans un bar et de draguer un homme.
Finalement, après être passé devant un soir sans s’arrêter, c’est lui qui met en application son propre conseil. En tant que « Jim », avocat de Boston, il passe la nuit chez un type qu’il rencontre...
Et malgré tout, rien ne peut l’empêcher de penser à Keith...




Est-ce que nous connaissons ceux que nous aimons ? Peut-on aimer ceux qu’on ne connaît pas ? La découverte de Nate, le fait que son père avait une vie secrète pendant lequel il était un personnage tout autre que celui qu’il pendait, le plonge dans une profonde perplexité. Il réalise qu’il n’a jamais réellement connu cet homme. Et surtout qu’il n’aura jamais cette chance.
Nate voudrait sortir de ce carcan, mais David refuse de le laisser découvrir la personne qu’il est. Nate butte donc à un autre secret.
Parallèlement, l’épisode développe les personnages de Brenda et de Billy, dont on réalise mieux que jamais la complexité insondable. Le fait qu’il sera probablement impossible à qui que ce soit de vraiment connaître ces deux-là. Et si Brenda et Billy sont deux face d’une même pièce, nous commençons à entrevoir que si l’une des deux faces a atteint une certaine stabilité, ce n’est pas le cas de l’autre...

Si « La Chambre » revient sur le thème du deuil des Fishers au travers de la storyline de Nate, il le fait également en s’attardant sur le personnage de Ruth. Celle-ci semble pendre lentement conscience qu’elle continue depuis quelques semaines à mimer le prolongement d’une vie disparue.
En la poussant dans ses retranchements, Nikolai la pousse à se rouvrir à la vie, et à revenir vers son ancien amant.


Sur son rythme de croisière, la série continue de brosser avec une infinie précision sa fascinante galerie de caractères. La vie, l’amour, la mort... le ton continue d’être volontiers contemplatif, tout en laissant toujours leur place aux digressions loufoques.