RETRO-DECOUVERTE — KaratekaS & Co
Trésor caché de la télé française...
Par Emilie Flament • 2 juillet 2011
C’est une tradition à la Comic Con : la séance Retro-Découverte sort des placards obscures des serials oubliés et des séries vintage, tous plus improbables les uns que les autres. Cette année, Romain Nigita a découvert un véritable OVNI : une série française de karaté avec Jean Marais dans le rôle principal.

Nous sommes en 1973. La série américaine « Kung-Fu » est un énorme succès. Alors que font les petits français ? Une série de kung-fu à la française... pas crédible ? Pas grave, on va mettre Jean Marais dans le rôle principal, ça va rassurer les gens !

Voilà donc une série de 6 épisodes de 80 minutes, française, où l’un des monuments de notre cinéma tape des méchants avec le tranchant de la main... comment ça toujours pas crédible ? Voici le pitch : l’Empereur (Jean Marais), un ex-agent secret, spécialiste de l’Orient et des Arts Martiaux, reprend du service pour contrer les plans de son pire ennemi. Au cours de ses nouvelles aventures, il forme une nouvelle équipe : les KaratekaS.

Le premier épisode, projeté lors de la séance Rétro-Découverte, est titré « La Couronne d’Attila ». L’éminent spécialiste de l’Orient voit ses vacances en famille retardées par une amie qui lui demande de reprendre son rôle d’agent.

Une quantité invraisemblable d’agents secrets de tous les pays font tous partie sous couverture d’une expédition archéologique en plein milieu du Gévaudan. L’objectif officiel de l’équipe est de retrouver la célèbre couronne d’Attila, un trésor perdu. Mais les fouilles se déroulent exactement là où des containers contenant une arme bactériologique, résultat d’anciennes expériences, ont été dissimulés. En plus, le chef de l’expédition est Chan Dragor, qui, si on s’en tient à l’énumération de ses méfaits, est vraiment très très, très méchant et qui est en plus l’assassin du frère de l’Empereur.

L’Empereur infiltre donc l’équipe en se faisant passer pour un professeur expert au sujet de la couronne d’Attila (pas ‘‘infiltrer’’ comprendre ‘‘se déguise avec perruque, moustache, chapeau, et fausses dents qui l’empêchent de parler normalement’’).

Ensuite, c’est un peu compliqué... à vrai dire, ça n’a même pas franchement toujours un sens... mais les scènes de karaté arrivent bientôt ! En effet, au final, tout le monde se moque de la couronne et des armes biologiques. Les méchants veulent détourner des centaines d’avions et les faire tous atterrir en quelques heures sur une piste au moyen-Orient, séquestrer leurs occupants et bloquer les appareils et ainsi de paralyser l’économie mondiale, tout ça pour obliger les armées américaines et russes à retirer leurs troupes de je ne sais quels pays... Qui pensait que les américains avaient l’exclusivité du Deus Ex Machina ?

Passons aux scènes comiques... enfin aux combats (parce qu’il y a des scènes dont le but initial était d’être comique, comme celle avec un petit couple bien pépère paumé au milieu des espions... mais bon). C’est à en pleurer de rire ! Entre les coups qui n’ont rien à voir avec du kung-fu et ceux qui ne marchent pas comme ils le devraient, il y a toujours quelque chose pour nous faire rire. Prix Spécial à la technique ‘‘je te pince les bijoux de famille dans la bagarre pour te mettre K-O’’ qu’utilise plusieurs fois l’Empereur : c’est du jamais vu, même les américains nous l’envient !

L’intrigue est aussi ponctuée de scènes ahurissantes de réalisme (grosse pointe d’ironie) qui souligne systématiquement le talent des agents secrets des différents pays (les termes ‘‘discret’’ et ‘‘repérable’’ sont tellement proches !). Quant aux dialogues d’Henri Viard, si il n’y avait qu’une phrase à retenir ce serait : (le chef des méchants aux autres méchants) ’’Ecoutez-moi bien tous car nous ne sommes plus qu’à 24 heures de la minute Zéro’’...

Dernière mise à jour
le 2 juillet 2011 à 00h11