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Everwood

2x16 - Unspoken Truths

Point d’équilibre

mardi 15 juin 2004, par Joma

Non, non, ce n’est pas une seconde semaine OOTM, c’est juste que bon, yaya étant surchargée, je donne un coup de main, et oui, on est comme ça a EDUSA !

Donc nous avons droit à trois histoires parallèles, trois moments charnières dans les relations amoureuses des couples de la saison. Chaque histoire arrivant à un moment où tout est mis en perspective pour chacune des personnes vivant dans sa petite bulle de félicité.
Et puis il est aussi question de drogue, d’alcool montré sans fioritures ni grand discours moralisateur, incroyable pour une série de la WB.

Ephram est amoureux, on le sait, il l’a dit.
Mais Ephram a un problème, et pas seulement le fait que sa copine n’ait pas répondu à son je t’aime. Non, Ephram à un vrai problème avec son âge. Madison va jouer dans un club et comme le petit Brown n’est pas majeur, impossible pour lui d’aller la voir. Heureusement son pote Brighton, qui pour une fois mérite son surnom de Bright (lumière, au cas où...) vu qu’il a réussi à exploser son record de "A" sur un bulletin, à une solution.
Voilà donc Bright qui amène Ephram voir Ada, une jolie commerçante qui non contente de vendre des pelotes de laine, a un petit boulot au noir bien illégal : créatrice de fausse carte d’identité.
Le soir du concert Ephram peut donc jouer au grand et écouter et admirer sa petite amie chanter et se déhancher sur scène, et accessoirement entendre les réflexions des vrais grands sur le physique de Madison, qui on le sait est canon !
Sauf qu’Ephram n’est pas un adulte et chacun le sait y comprit lui. Incapable de défendre l’honneur de sa belle entaché par les réflexions de deux péquenots, il ne lui reste plus qu’à faire ce que font tous les ados en boite, boire un coup.
Sauf que le petit Brown doit pas avoir beaucoup taquiné du goulot dans sa vie, finissant rapidement légèrement bourré, incapable de se maîtriser, laissant ses émotions les plus frustres s’exprimées face à Madison, (le coup du je t’aime passe décidément mal pour lui) et allant même a faire le coup de poing avec, Jay ! (Un peu de punch time dans Everwood c’est cool non ? On a toujours besoin de punch time dans une teen drama !)
Direction le poste de Police. Dégrisé, Ephram aura une conversation avec Madison où il comprendra que la jeune femme est elle-même dépassée par leur relation. Comme quoi, les amours d’adolescents ne sont pas toujours aussi faciles que dans l’imaginaire des amoureux.
Vient ensuite la discussion entre adulte avec les deux males de la famille Brown. Andy est d’ailleurs surprenant de mansuétude envers son fils, beaucoup plus qu’avec la femme avec qui il sort.

Andy est parfois (ou souvent c’est au choix) un être exécrable quand il est persuadé d’avoir raison et cette fois Linda va s’en rendre compte.
Nina va devoir passer devant un juge pour garder son fils, Andy va alors tout faire pour l’aider, et quand je dis tout c’est tout. Il sera là comme soutien moral le plus de temps possible, va l’accompagner chez l’avocate, et paiera même une partie des frais. Tout ça part d’un bon sentiment, Nina ayant toujours été là pour Andy, sauf que Linda trouve ça un peu envahissant. Surtout qu’Andy parle tout le temps de Nina, pas vraiment le top quand on est avec une autre femme. Et Linda se pose des questions sur cette relation comme d’ailleurs sur celle qu’elle a avec Andy.
Seulement le docteur Brown ne comprend pas, pire il se braque, ce qu’il fait avec Nina est juste et Linda doit faire avec… Pas vraiment les mots que la sœur du Dr Abbot aurait aimé entendre, mais le pire est à venir où l’on voit Andy sous son jour le plus détestable, le Andy d’avant, le Andy de New-York.
Quand Linda lui demande si le fait que tout cela la dérange ne signifie rien pour lui, la réponse de doc Brown sera sans appel : J’ai passé l’éponge sur pas mal de chose pour être avec toi Linda, plus importante que ça.
En clair je supporte ta séropositivité, donc tu me lâches avec Nina !
La réaction de Linda est sans appel, elle s’en va. On se dit que Parfois Andy n’a pas vraiment changé depuis son arrivée a Everwood, chasser le naturel il revient au galop… Un peu comme Amy. (Vous avez noté les enchaînements de grande classe ?)

Pour Amy c’est toujours le grand désert sombre. Incapable de se remettre de la mort de Colin elle s’enfonce toujours un peu plus dans sa dépression, elle s’éloigne toujours de sa famille, de son frère qui l’évite, d’Ephram qui l’ignore tout à son amour de Baby-sitter, de Laynie qu’elle a laissé tomber, il ne lui reste donc plus que Tommy son petit ami un peu louche.
La réception de son carnet de note, (catastrophique, pire que celui de Bright, c’est pour dire) puis la réunion avec ses parents et le conseiller d’éducation vont être le déclencheur d’une belle bourde.
Exaspéré, Amy va se laisser tenter pour accompagner Tommy à une soirée dans un motel désaffecté où l’alcool coule à flot.
Et pour ceux qui connaissent, l’alcool à un certain dosage ça rend gai et ça désinhibe (dosage très précis, parce qu’ensuite ça rend triste, con et ça donne envie de vomir ses tripes), bref, à un moment donné notre Amy est en free style complet, tellement qu’elle va tenter un petit trip au GHB une drogue qu’a apporté Tommy.
La voilà arpentant, complètement stone, les couloirs du motel jusqu’à apercevoir la silhouette et le visage de Colin, bien sur ce n’est qu’une hallucination, mais celle-ci est puissante, sans doute amplifiée par la drogue. Et elle veut sans doute tellement y croire quelle se retrouvera face à lui.
Enfin sans doute avec son inconscient on va dire mais là, ça manque de suite de poésie.
Bon comme je suis sympa je vous donne la fin du dialogue parce que d’abord il est important et ensuite je le trouve bon et surtout, surtout, très bien joué. D’ailleurs tout le passage est excellent : On est saturé d’image floue et de techno plein les oreilles et dés que Colin apparaît, la musique disparaît et le motel semble désormais vide, comme un décor de théâtre juste mis en place pour leur ultime scène.

COLIN : Arrête de me suivre. Arrête.
AMY : Pourquoi es-tu cruel ?
COLIN : Je veux que tu me laisse seul. Tu ne comprends pas ? Je veux que tu partes.
AMY : Partir où ? Où suis-je supposé aller ? J’ai négligé l’école, Colin. J’ai négligé mon frère, J’ai négligé mes parents, je t’ai négligé. Où veux-tu que je parte ? Je ne sais même pas par quoi commencer.
COLIN : Commence par dire au-revoir.
AMY : Non, non je ne peux pas.
COLIN : Oui tu peux.
AMY (dans un souffle) : Au-revoir.

Colin se retourne donc et disparaît.
Il était temps qu’Amy fasse son deuil de Colin, et dire, même à un mirage issu de le drogue, à quel point elle l’aimait et qu’il lui manque, était sans doute important pour qu’elle retrouve un peu d’équilibre. Bien sur rien n’est sans doute vraiment terminé, mais il me semble qu’elle a fait le premier pas sur le chemin de la guérison.
Mais la soirée n’est pas finie pour Amy. Tommy est inconscient, il faut faire vite, sans attirer l’attention des autorités, alors Amy va appeler la seule personne qu’elle connaît qui pourrait l’aider dans ce cas là : Son père. (j’adore le plan centré sur la sacoche quand Harold marche dans les couloirs du motel sur la musique techno)
Ce qui dénote aussi un certain changement chez elle, ce n’est pas sur qu’elle ait appelé Harold avant sa petite épiphanie.

L’épisode se finit sur Harold sauvant Tommy.
Mais le plus important est passé, les vérités exposés, en paroles, en actes ou en rêve, ont changé la nature des relations et plus rien ne devra vraiment être pareil.


Encore une fois un très bon épisode. (ça devient une habitude cette saison)
Où je retiendrais la performance d’Emily VanCamp, excellente dans ses scènes, surtout la dispute avec ses parents ou toutes les scènes au motel. Et puis, très, très bonne surprise, Mike Erwin n’ayant pas été crédité au générique ça été une surprise totale de voir Colin, ce qui rajoute encore au côté irréel de la scène, merci encore a notre ami Greg B pour cette bonne initiative.