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2.12 - Chapter Thirty-Five
Ereintant...
Chapitre 35
dimanche 18 mai 2003, par
C’est avec ce genre d’épisodes qu’on se dit que la vie de reviewer est parfois difficile. Les teasers annonçant le retour de Senete annonçaient ce Chapitre 35 comme étant plutôt bon...et effectivement, l’intrigue de Senete est très bien menée. Mais pour le reste, c’est la même succession d’intrigues pitoyables auxquelles on est habitué depuis le début de cette
saison 2.
Donc commençons avec cette bonne vieille Madame Peters qu’il aurait été dommage de laisser en plan au dernier épisode où elle brillait par son absence, et tant mieux. Ben non, on trouve le moyen de nous en remettre une couche cette semaine, avec la relation choc à laquelle on ne croit pas une seconde : c’est-à-dire Jeremy Peters et Brooke Harper (mama mia, qu’est-ce qu’il est veinard ce Jeremy quand même..). Et là, comme on pouvait s’y attendre, la relation entre les deux tourtereaux (comme l’épisode) est plombée par les adultes de leur famille, et partie intégrante du bahut, à savoir Guber, la mère Peters et Harper. Le premier les espionne de façon voyeuriste et obsessionnelle, en prétextant qu’il ne l’a pas fait exprès ; bien sûr, Guber reste Guber mais là c’est indigeste. La deuxième masque son racisme et sa possessivité sous un coulis d’allégresse feinte, parasitant la relation Jeremy/Brooke et conduisant Guber à une remarque désobligeante. En gros, il la jette et c’est tant mieux. Le troisième est plus que jamais caricatural : là où il se voulait simple et touchant dans le chapitre 33 il se montre carrément dépassé par les évènements et incapable de laisser sa fille tranquille, rendant leur relation gonflante au possible. Ces trois larrons multiplient les échanges navrants, virant souvent à la comédie involontaire et on en viendrait presque à avoir pitié pour eux..et éteindre notre téléviseur parce qu’on a autre chose à faire.
Ensuite, l’histoire de l’anorexique. Marla Hendricks, jamais lassée d’aller fouiner dans ce qui ne la regarde pas, joue encore les policières avec deux nanas sont l’une était en train de cacher des pièces de monnaie dans sa culotte. Ce qui, je l’avoue, est le comble du sexy : son mec pourra aller chercher un pourboire dans la culotte de sa nana !!! Trop cool !! Trêve de plaisanterie, car Miss Davies, déjà mal desservie dans le chapitre 33 par une intrigue d’élève limite psychopathe, arrive à la rescousse, et arrive à découvrir grâce à une fouille musclée dans son casier et la découverte de standards de beauté l’anorexie de la nana. Et elle prend la défense de cette cause noble, car, si, si, elle aussi a été anorexique pendant 12 ans....c’est beau. Je dois reconnaître que les parents têtes à claques tellement ils sont passifs face au drame que vit leur gosse, l’entretien avec la webmaster qui a aidé indirectement, par un site consultable sur le serveur de Winslow High, la nana à entretenir son anorexie sont très réussis et très forts. La webmaster aussi est vraiment à claquer tellement elle fait l’apologie du corps mince à outrance et le réquisitoire des calories, montrant du doigt la surcharge pondérale de plus de la moitié des Américains, et malheuereusement c’est véridique. Mais au-delà de la peinture de personnages antipathiques, les scénaristes minus Kelley amènent si mal la chose avec des prétextes surréalistes qu’on en vient à se demander si on ne se fiche pas de nous.
Et enfin, l’histoire de Senete, essayant comme à son habitude de venir en aide aux élèves de sa classe, se révèle bouleversante, et donne vraiment la part belle à Nicky Katt. Il s’agit ici d’un élève devant subir une transplatation rénale pour échapper à la mort par septisémie. Senete essaie de trouver un donneur, et encourage violemment cet élève à continuer de se battre, suivi par toute la classe, filmant une vidéo pour lui remonter le moral. Mais il succombe par épuisement lors de sa transplantation, faisant sérieusement douter Senete quant à sa vocation d’enseignant. Cooke se débrouille très bien pour donner son avis, et les réprimandes de Jamal Grinshaw, lui reprochant une motivation d’ego et un défaitisme nocifs à la classe, sont en ce sens criantes de vérité.
Donc en résumé un épisode involontairement drôle tellement deux des trois intrigues traitées sont mal amenées, voire ridicules et sans intérêt (une petite scène avec le surdoué demandant à Cooke de l’accompagner au bal de fin d’année est à hurler de rire), ne faisant que plonger Boston Public dans un travers de mièvrerie, de morale alourdissante et d’interprétation sans conviction. La pitié vient seulement de Senete, auquel on donne la chance de briller, mais rien n’est à sauver.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires