Cinderellas, John Does and Teachers

Double dose de "Boston Public" aujourd’hui, après un grandiose chapitre 41, avec pour commencer un épisode spécial "Bal de Promo", puisque chaque année, Winslow High se sacrifie à la tradition du bal de fin d’année, avec l’élection d’un Roi et d’une Reine du Bal. Mais les étudiants de Winslow ont trouvé de quoi pimenter l’affaire avec trois intrigues un peu débiles, chacune traitée par un des personnages. Alors, voyons voir ce que ça donne...

D’entrée de jeu le prégénérique propose les souvenirs de Lauren et Marilyn qui ont fini la déco du bal de promo, sur un fond de easy-listening franchement décalé. Encore plus décalé lorsqu’elles découvrent qu’on a saccagé les décos pendant la nuit... Guber, comme toujours très en verve dans son rôle d’ogre, fait une punition très symbolique, très idiote : nettoyer tout et ne pas se ramener au bal. En même temps, il a évité de devoir le regarder bien attentivement... Super Ronnie va voler au secours de la pauvre SDF à qui elle a donné la chance d’être hébergée dans le chapitre 37, intrigue mémorable par sa débilité, point noir d’un très bon épisode. En la transformant en Cendrillon bien sûr, et puisque son mec n’est pas disponible, Super Ronnie va demander à Guber de bien le laisser aller au bal. Donc, la première intrigue est débile...enfin, pas tellement puisque comme d’habitude, le gars a fait des folies pour compromettre son invitation vu qu’il pense que la Miss est barge, en plus d’être un cageot. Donc la première intrigue est débile.

La deuxième intrigue est plus marrante, puisque il s’agit de spéculations qui vont très loin concernant des filles sans scrupules pour monnayer leur compagnie au bal de promo, jusqu’à 400 dollars quand même. Ce qui est l’occasion de se rendre compte, au cas où on ne l’aurait pas remarqué grâce aux médiocres épisodes, que plus ça va loin, plus le débat est houleux. Donc ici, c’est la prude Marilyn qui donne de la voix avec toutes ces filles, qui poussent le vice jusqu’à signer un contrat (de non-agression ?) avec les mecs, et Guber de répliquer qu’il n’y peut rien. Autant dire que l’argumentation des trois filles qui vendent leur compagnie vaut très clairement l’appellation de chipies, enfin plutôt de garces, et que les gros mots sont vite prononcés, c’est-à-dire que l’on frôle la prostitution. Le débat est donc fort stérile, et ne sert qu à faire perdre 10 minutes d’épisode. Donc la deuxième intrigue est...moyenne, enfin les scénaristes s’en sont rendu compte, merci à eux.

La troisième intrigue est beaucoup plus intéressante, puisqu’elle concerne un homosexuel qui se présente au titre de "reine du bal", ce qui provoque le courroux de Harper, et Senete tente de dissuader le gars de faire son geste, en vain. Mais peu importe, car la scène finale est très réussie, puisque après force insultes et lettres de menaces (ça ira jusqu’au "Pédé" taggé sur son casier, ce qui est assez déstabilisant quand même...), il se fera élire...avec celui qui venait de menacer de le tabasser 5 minutes avant !! Mais les deux s’accorderont quand même une danse. On touche là au bizarre Kelleyen le plus typique, mais il faut avouer que cette présentation est assez juste et assez touchante.

La dernière intrigue, un petit extra dans les trois premières des élèves, voit Lipschultz rappeler l’ancien amour de lycée de Marla, ce qui donne lieu à des scènes aussi touchantes que comiques, empreintes de nostalgie et de rancoeur. C’est l’occasion pour Loretta Devine de nous montrer l’étendue de son talent dans une intrigue plutôt bluffante, tant les deux ex-amants paraissent rajeunis. Par ailleurs, les dialogues n’ont rien à envier aux meilleures comédies romantiques, et il faut bien avouer que c’est ces deux tourtereaux qui vont donner des couleurs à cet épisode "Bal de Promo".

Eux, mais aussi Guber et Harper, qui sont une fois de plus excellents. L’épisode porte sur la renaissance de la liaison Davies/Guber, après un aval inattendu de Davies dans le cataclysmique épisode de la semaine passée. Cette fois-ci Guber ne manque pas de nous faire marrer avec ses fixations sur les mains, et s’évanouit même, retournement de situation plutôt surprenant et un jeu de codes très amusant (puisque dans les comédies du 17e et 18e siècle, c’était bien sûr le rôle des femmes..). Et la scène d’anthologie avec l’ultime retour de Madame Chaussure, et le pétage de plombs en-dessous de la ceinture de Harper aussi surprenant qu’hilarant ; défintivement un moment d’anthologie de cette deuxième saison.