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2.13 - Chapter Thirty-Six
Six Feet Under
Chapitre 36
dimanche 25 mai 2003, par
Bon David E.Kelley est de retour à la barre, et peut-être bien qu’il a dû regarder un épisode de "Six Feet Under", série qui reste mille fois meilleure que "Ally", "The Practice" et "Snoops" réunis (eh ouais, je suis méchant, "Snoops" fait pas le poids), et il a dû se dire "C’est vrai, ça, comment mon ch’tit lycée bien pâlot de Winslow High réagirait après la mort d’élèves de leur propre sérail ?" Et la réponse est ce Chapitre 37 bien poussif, mais qui a le mérite d’être mieux construit et moins lourdement amené que les semaines précédentes.
Pourquoi ? Parce que le postulat de cet épisode est un accident de bus tout con, avec un ivrogne percutant le bus et faisant un tête-à-queue avec une voiture, donc du coup j’ai trouvé ça un peu moins cliché que les semaines précédentes (je le rappelle cet avis n’engage que moi). Du coup, grosse déprime de papa Harper, puis grosse déprime de sa fifille Brooke (Luv U) qui ne croit plus en Dieu ("Dieu, c’est de la daube", et le Diable c’est du poulet ??). Mais heureusement, elle se retrouvera dans l’église à la fin de l’épisode en train de prononcer un discours vindicatif à propos de l’alcool au volant. C’est-à-dire que là où DEK aurait pu nous pondre un arc de trois épisodes sur la question de la religion aux States, pourtant omniprésente après le 11 septembre (toute la saison est ponctuée en filigrane de références aux Twins), avec des discours bien tendus, il se réfugie dans la niche protectrice du politiquement correct. J’en finis avec les trucs pas intéressants : discussion Marla/Peters, on se rend compte de la débilité cachée sous des airs stricts de Hookwoman, rien à foutre. Les Supremes du bahut mises en parallèle avec la douleur de Harper qui va s’étendre à tout le lycée, avec leur reprise scolaire (c’est le cas de le dire) de "I say a little prayer", puis en fin d’épisode avec les flashbacks des morts, inutile et ridicule, mais Diana...euh...Marilyn chante pas mal.
Alors, maintenant venons-en à l’intéressant, à savoir l’intrigue de Senete. L’étudiant feignant et rebelle avec lequel il avait organisé un combat de boxe ne peut pas supporter son redoublement. Et là, ça dérape : il frappe Senete, qui l’envoie à l’hopital en retour. Nouvelle tourmente poue Senete, qui se fait encore tirer les oreilles par Harper, mais qui insiste néanmoins sur le fait de ne pas le renvoyer, pour lui donner une seconde chance. Ce côté humaniste, porté par une interprétation très convaincante de Nicky Katt, sauve encore une fois l’épisode et le porte vers les sommets de la première saison.
Ensuite, y a aussi l’intrigue de Lipschultz, et cette semaine, Lipschultz se prend pour la réincarnation de Geroge Washington !!! Ce qui est certes marrant, devient certes inquiétant pour Harper mais c’est marrant quand même. Surtout, ça donne à Davies l’occasion de s’illustrer puisqu’elle décide de ne rien faire lorsque Harper l’appelle à la rescousse.
Mais par contre, le deuil des élèves est fort mal représenté avec Cooke, qui ne trouve rien de mieux que de péter les plombs en cours dans un excès de sentimentalisme, et de se faire tirer les oreilles par Evil Guber, pour une fois de retour (depuis le dernier épisode) dans son rôle de proviseur adjoint tyrannique et non comme chose toute rabougrie de Meredith Peters, dans une scène qui rappelle les engueulades de Senete dans la première saison (ah, c’était le pied...). En même temps, Jeri Ryan s’en sort pour une fois plutôt bien, puisque elle s’interroge sur son rôle d’enseignant de la même façon que Senete dans le dernier épisode. Mais Kelley trouve encore la solution idiote et ridicule à tout : rejoindre Henson dans la piscine pour handicapés, bouée de sauvetage pour rappeler qu’elle aussi, est une prof au grand coeur et un personnage intéressant.
Donc en bref, un épisode sauvé par la prestation de Senete, qui a une intrigue très intéressante, et aux délires de Lipschultz, et aussi au postulat de départ puisque l’ensemble de la distribution fait passer une vraie émotion tout au long de l’épisode. Ce qui a le mérite de nous rappeler que "Boston public" sait être une grande série...quand les scénaristes le veulent.
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires