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2.19 - Chapter Forty-One

"Surprise !!!"

Chapitre 41

dimanche 10 août 2003, par LordOfNoyze

Chaque série possède un épisode charnière, qui partant d’une idée a priori simple, finit par définir en 43 minutes l’identité des personnages et le propos de la série. "Boston Public", avec des épisodes remarquables tout au long de la 1ère saison, suivis de quelques coups d’éclat lors de cette saison, ne pouvait se vanter d’avoir un tel épisode. C’est maintenant chose faite avec cet époustouflant Chapitre 41.

Le concept est a priori simple : l’ensemble du personnel de Winslow est réuni chez Ronnie Cooke pour un dîner-surprise en l’honneur de l’anniversaire de Senete. Mais trois twists vont faire basculer la soirée dans le cynisme et les reproches : d’abord, l’arrivée de Harry en compagnie de Dana Poole, élève à (gros) problèmes de la première saison, stripteaseuse à l’occasion et qui avait manifesté son désir de devenir enseignante dans le dernier épisode. Puis un gros choc : dans une note personnelle "volée" et lue par Lipschultz, Harper nous apprend qu’il souhaite partir de Winslow pour aller dans une école privée, laissant le poste de proviseur à...Marla Hendricks et non Guber. Et Guber est décidément gâté puisque Meredith Peters se repointe à l’improviste chez Cooke !! Donc dès les crédits du générique ça vole bas et Cooke hurle à tout le monde de bien vouloir laisser les engueulades au vestiaire...en vain. C’est précisément les échos-fourrés entre enseignants qui vont être le sujet de tout cet épisode, chacun arrivant précisément au mauvais moment (Peters alors qu’Harper reproche à Guber d’être sorti avec cette "psychopathe", puis Henson qui affirme que la possible arrivée de Hendricks est dûe à la couleur de sa peau !!!!) et prétexte aux échanges les plus virulents. Davies ne sera pas en reste, puisque on lui reproche son perfectionnisme à toute épreuve, sans oublier que la vieille histoire de drague de Guber refait surface.

Il est vraiment inutile d’insister sur la qualité de cet épisode, puisque des pages seraient nécéssaires pour répertorier les clins d’oeil aux précédents épisodes, et les multiples claquements de porte auquel personne n’échappe (on a droit à Peters puis à Dana Poole, à 5 minutes d’intervalle !!)...franchement, on va dire que ça fait un bien fou de voir les Supremes du bahut interrompues par Guber, puis essayant en vain de remonter l’ambiance...sans oublier Lipschultz dont on découvre la passion pour les "home-made movies" avec sa petite caméra numérique. L’entendre parler d’inserts avec de la musique est proprement hallucinant, et c’est la preuve que cet épisode ne pouvait être écrit que par David E.Kelley himself. Le seul reproche qu’on pourrait faire est que le propos sur les enseignants est un peu le même, répétitif au possible (on a déjà entendu les propos de Harper sur sa formidable équipe, les discours de Marla sur l’amitié inexistante des profs...mais c’est tellement jouissif et bien écrit que ça passe sans problème), mais dans l’ensemble cet épisode est que du bonheur pour le fan hardcore.

Un dernier mot sur la forme du huis-clos, encore une fois bien utilisée puisque les profs étant en dehors de Winslow cela peut être prétexte à tous les débordements, et effectivement, les rivalités doivent se supporter dans une même pièce. Par ailleurs, l’appartement cosy de Cooke, plutôt inhabituel pour une série habituellement sérieuse voire polémique comme "Boston public", fait pencher l’épisode du côté de la sitcom. Vous me voyez venir, on pense beaucoup à du "Friends" du côté de l’atmosphère voire à des comédies chic genre "Frasier" ou "Trois Hommes sur le Green".


Donc en clair un épisode limite chef d’oeuvre...auquel les mauvaises langues auraient dû jeter un coup d’oeil avant d’accuser la série de se morfondre dans un conformisme redondant. Et sur ce le Lord est un bon seigneur, il va donc lui donner la note adéquate...