Un sot dans le temps

On commence avec une des rares scènes de bonheur que l’on verra (sans doute) dans la glauquissime série "Les sept Elus", à savoir Bo qui offre à Rikke la montre qu’il a acheté avec les 100000 couronnes empruntées. Profitez-en parce qu’ensuite on retombe dans les problèmes habituels.

A commencer par celui de Tor, qui se réveille donc en 1906 mais ne peut y retourner, car la porte se referme à clé sur lui. Bizarre, bizarre...Mais une chose est sûre c’est que Tor a très bien compris, en bon lecteur de Wells, qu’il faut vite retourner dans la pièce à remonter le temps s’il ne veut pas faire les frais de son état d’anomalie spatio-temporelle. En attendant, il a l’occasion de faire connaissance avec les trois colocataires de la maison, à savoir le professeur Carsten, l’arrière-grand-père d’Eric et un autre prof, qui est apparemment le mécène de Carsten. Ceux-ci préparent une expédition au pôle Sud, et n’apprécient pas trop la compagnie de Tor. Donc, lorsqu’il se fait surprendre par...Miriam la gouvernante, ceux-ci crient à l’espionnage et au banditisme, et avec leurs magnifiques moustaches courant dans le vent ils se mettent à pourchasser Tor, comme dans un bon album de "Tintin".

Dans le présent, on fait connaissance avec la fiancée de Tor, qui se fait interroger par Salim au vu de sa disparition. Dans l’affaire celui qui est le moins content de sa volatilisation c’est Bo : non seulement sa fiancée est au courant de l’emprunt (elle a intercepté l’enveloppe du reçu au courrier), mais en plus Salim lui apprend qu’il s’est fait arnaquer. Cela donne lieu à une dispute entre Bo et Rikke, qui veut rendre la montre pour être moins fauchée. L’arc qui aurait pu se révéler soapisant devient véritablement dramatique, puisque les deux piliers du groupe risquent de s’entredéchirer, ce qui ne sera pas bon pour la suite.

Tor avait eu une réaction très sotte : celui d’être honnête et de leur révéler que oui, il venait de 2001, oui, il connaissait Miriam, et oui, elle avait eu un fils. C’est donc l’occasion de soutirer des informations de l’incarnation passée de Miriam, à savoir de qui était le fils, quel type de relations elle entretenait avec Carsten (réponse : sexuelles), et où était cette putain de clé du bureau des plans, que je me débarrasse des aritos qui sont à mon cul vite fait. On apprend donc vite que Miriam était une fille peu docile qui avait pour coutume de coucher avec ses maîtres de maison, mais qu’elle avait voulu oublier son fils issu de cette relation extra-conjuguale. Quoi, du soapesque ? C’est l’occasion d’apprendre d’où vient le tatouage de Bo : du livreur, qui s’appelle aussi Mortensen !

Tor essaie de jouer les bons samaritains en essayant de sauver Miriam des griffes du prêtre pervers, mais comme il n’est pas très malin il se fait prendre et Carsten projette de le jeter dans le golfe de Gascogne. On se rend compte que les aristocrates qui étaient si sympathiquement ridicules, sont en fait des véritables psychopathes en puissance. Au fait, quand il s’est fait prendre Tor a poussé un meuble...qui est tombé dans le passé ET dans le présent. Pour Salim, Gry et la fiancée de Tor, c’est un bon coup de flip, puisqu’ils ont la vraie confirmation qu’il y a VRAIMENT quelque chose de pas net dans cette baraque.

On passera vite sur deux scènes mineures : les confessions de Bo à Gry, qui lui dit tout au sujet du tatouage (ce qui est à peu près aussi con que de se confesser à Nina Myers, mais passons...), et la découverte du corps par le gardien Andersen, qui était prévisible.

Dans le final, Tor manque de se faire emmurer vivant par le mécène de Carsten, qui menace de lui brûler la langue avec sa lanterne (pas de doute, il est super-cool !) s’il ne se la ferme pas et ne veut pas l’entendre asséner sa grandeur et sa puissance financière sans broncher. Il s’échappe, kidnappe Miriam au passage, et en bon téléspectateur de "Code Quantum", réalise qu’il faut faire sa BA avant de revenir en 2001. Conséquence : il lui donne le médaillon avec la photo de son gosse et disparaît.